Devoirde Philosophie L’art n’est-il qu’une illusion ? Le mot « illusion » vient du latin « illudere » qu’on peut traduire par « se jouer de ». Ainsi, l’art se joue-t-il de nous ? Peut-on reprocher Ă  une Ɠuvre d’art de n’ĂȘtre qu’une illusion ? Est-ce l’art qui cherche Ă  Quel but se propose la peinture relativement Ă  chaque objet. Est-ce de reprĂ©senter ce qui est tel qu’il est, ou ce qu’il paraĂźt tel qu’il paraĂźt ; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la rĂ©alitĂ© ? » Platon, La RĂ©publique, pages 389-369. On sait avec quelle sĂ©vĂ©ritĂ© Platon a jugĂ© certaines formes d’art. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusqu’aux Lois, un certain aspect de l’art est pris constamment et vigoureusement Ă  partie. Qui ne se souvient de l’ironique et savoureuse critique de Lysias dans PhĂšdre ; de la sĂ©vĂšre condamnation des poĂštes dans La RĂ©publique ; du mĂ©pris affichĂ© dans le Sophiste pour l’art du simulacre ; de la sereine et presque injurieuse indiffĂ©rence de l’AthĂ©nien des Lois pour la vaine expĂ©rience de la peinture » ? Or, ce sĂ©vĂšre censeur — est-il besoin de le rappeler ? — est lui-mĂȘme et jusque dans ses dialogues mĂ©taphysiques, le plus ardent, le plus lĂ©ger des poĂštes, le plus sensible des critiques, accessible Ă  toute forme d’art ; toujours comme le Socrate du Charmide Ă  l’égard des choses belles comme le cordeau blanc sans aucune marque de mesure ». Cette apparente contradiction entre l’attention la plus souriante et la plus sereine Ă  toutes les formes du beau et l’expression d’une sĂ©vĂ©ritĂ© si constamment formulĂ©e ne nous invite-t-elle pas Ă  rechercher quel sens exact Platon entend donner aux condamnations qu’il prononce ? Et prĂ©ciser la portĂ©e de ces condamnations n’est-ce pas du mĂȘme coup se mettre en mesure de mieux comprendre l’esprit de l’esthĂ©tique platonicienne dans une de ses dĂ©marches essentielles ? On pourrait dire — et c’est la premiĂšre remarque qui vient Ă  l’esprit — qu’il y a des oeuvres d’art nuisibles socialement et que ce sont ces oeuvres-lĂ  que Platon rejette. C’est bien en tant que chef d’Etat en effet que Platon chasse les poĂštes de sa rĂ©publique. Le troisiĂšme livre de La RĂ©publique nous parle d’une utilisation rationnelle, rĂ©flĂ©chie, de l’oeuvre d’art par le lĂ©gislateur qui met au service de la citĂ© la sĂ©duction de la beautĂ© plastique et littĂ©raire. On ne laissera pas les poĂštes mĂ©dire des dieux, fussent-ils aussi vĂ©nĂ©rĂ©s qu’HomĂšre ou qu’HĂ©siode La foule ne comprend pas le sens cachĂ© du mythe. Elle s’en tient souvent Ă  un sens littĂ©ral qui risque d’étouffer sa piĂ©tĂ©, d’entretenir en elle cette crainte de l’au-delĂ  que les guerriers doivent bannir de leur Ăąme, s’ils veulent affronter avec courage les risques du combat, se prĂȘter aux Ă©preuves qui constituent l’initiation indispensable Ă  leur vie d’hommes et de citoyens. Mais il faut se hĂąter d’ajouter que cette condamnation rigoureuse ne porte pas sur l’oeuvre d’art en tant que telle. Elle ne suppose pas, Ă  proprement parler, une distinction entre deux domaines de la crĂ©ation artistique dont l’un serait bon intrinsĂšquement et l’autre irrĂ©mĂ©diablement mauvais. Platon couronne les poĂštes de fleurs avant de les chasser de sa rĂ©publique et les suit d’un oeil attendri jusqu’aux frontiĂšres de son Ă©tat idĂ©al. Le sacrifice pour lui est le plus grand qu’on puisse faire. C’est ce sacrifice, ce douloureux rĂšglement sur la poĂ©sie qui lui permet d’affirmer au dĂ©but du livre X, non sans une pointe d’ironie d’ailleurs, que la citĂ© qu’il vient de fonder est la meilleure possible. Comme si la grandeur du sacrifice, par une sorte de compensation mystique, constituait une garantie de durĂ©e, de vĂ©ritĂ©, de soliditĂ© pour la citĂ© bĂ©nĂ©ficiaire d’un tel renoncement. Ce sacrifice, Platon par la bouche de Socrate le rĂ©sume dans une formule dont on n’a peut-ĂȘtre pas assez remarquĂ© la prĂ©cision. Il consiste, ce sacrifice, Ă  n’admettre, en aucun cas, ce qui dans la crĂ©ation poĂ©tique est imitation ». Platon n’a jamais dit, comme on pourrait le croire en lisant certains commentaires, qu’il y a une variĂ©tĂ© de poĂ©sie dont la rĂ©ussite, la valeur consisterait Ă  suggĂ©rer une ressemblance parfaite avec un objet du monde sensible pris comme modĂšle. En toute occasion au contraire, et mĂȘme en ce qui concerne les formes d’art qu’il condamne, il nous invite Ă  ne pas confondre la beautĂ© avec l’objet qui lui sert de support, avec la matiĂšre oĂč elle s’incarne En gĂ©nĂ©ral, dit l’AthĂ©nien des Lois, Ă  l’égard de toute imitation, soit en peinture, soit en musique, soit en tout autre genre, ne faut-il pas pour en ĂȘtre juge Ă©clairĂ© connaĂźtre ces trois choses en premier lieu l’objet imitĂ© ; en second lieu si l’imitation est juste, enfin si elle est belle ». On ne peut dire plus clairement que l’imitation juste ne saurait assurer Ă  l’oeuvre d’art la beautĂ© essentielle. Au lieu de laisser entendre que Platon rejette un certain genre de poĂ©sie, il serait donc plus exact de dire que, dans n’importe quelle crĂ©ation, il y a un aspect dont il admet ou non l’utilisation sur le plan social, sans pour cela en juger la valeur intrinsĂšque en tant que forme belle. Et s’il faut se mĂ©fier des artistes dans leur fonction d’imitateurs. C’est prĂ©cisĂ©ment que, transfigurĂ© par le nombre, par la mesure, par l’éclat de la beautĂ© Ă  laquelle on le contraint de participer, l’objet ainsi parĂ© d’un Ă©clat empruntĂ© peut nous apparaĂźtre plus aimable, plus vĂ©ritable, plus souhaitable qu’il ne faudrait. Si l’on dĂ©pouille les ouvrages des poĂštes des couleurs de la poĂ©sie, et qu’on les rĂ©cite rĂ©duits Ă  eux-mĂȘmes, tu sais, je pense, quels aspects prennent les oeuvres d’art. Tu l’as sans doute remarquĂ© » RĂ©publique, 601 b — traduction Chambry. A-t-on bien lu ? Quand les poĂšmes sont dĂ©pouillĂ©s des couleurs de la poĂ©sie il est bien Ă©vident que ce qui constitue le poĂšme a alors disparu. Il ne reste que le thĂšme de l’oeuvre. Et c’est ce thĂšme rĂ©duit dĂ©sormais Ă  lui-mĂȘme, dĂ©pourvu de tout moyen de sĂ©duction, que le lĂ©gislateur peut alors et doit sĂ©vĂšrement juger Ă  sa juste valeur. Il est donc entendu qu’il est des choses qu’il convient de parer de poĂ©sie, de rythme, de couleurs ; qu’il y a d’autres choses au contraire qu’il convient de ne pas embellir ; mais cette proscription relĂšve d’un opportunisme social et ne saurait constituer une prĂ©fĂ©rence pour une technique dĂ©terminĂ©e, ni Ă  plus forte raison constituer les Ă©lĂ©ments d’une esthĂ©tique. Si le crĂ©ateur Ă©tait jugĂ© sur le sujet qu’il emprunte, c’est alors, mais alors seulement, que toute sa technique se rĂ©duirait Ă  bien imiter l’objet. Mais dans ce cas — et Platon prend soin de nous le rĂ©pĂ©ter sans se lasser — il ne serait plus qu’un crĂ©ateur de fantĂŽmes, un imitateur d’imitateur, Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ© de trois degrĂ©s, puisque le monde sensible qu’il imite est lui-mĂȘme une copie des formes Ă©ternelles RĂ©publique, 602 c – 603 b. Ce serait folie pure de le couronner de fleurs. Il devrait ĂȘtre chassĂ© comme un malfaiteur, un charlatan d’autant plus funeste qu’il est plus habile. Si HomĂšre n’était qu’un imitateur, non seulement il vaudrait moins qu’un Achille, mais il serait Ă  placer au-dessous des artisans ou des esclaves qu’il Ă©voque. On aurait toujours beau jeu de de mander Ă  ceux qui font de lui un savant universel quelles villes il a fondĂ©es, et quelles guerres il a conduites. L’Italie et la Sicile ont eu Charondas et nous Solon ; mais toi, dans quel Ă©tat as-tu lĂ©gifĂ©rĂ© ? » RĂ©publique, 599 b. Quand le peintre peint une bride, comment pourrait-il en savoir autant sur cet objet que le cordonnier qui l’a faite et le cavalier qui s’en sert ; et s’il donne sur sa toile l’illusion d’une flĂ»te comment en tant qu’imitateur en saurait-il autant que le luthier et Ă  plus forte raison que le joueur de flĂ»te ? Mais aussi bien, le crĂ©ateur n’est pas, ne sera jamais en tant que tel, un crĂ©ateur d’illusions. C’est l’art du sophiste qui est un art d’illusion. Le sophiste est un faiseur d’images ; l’art du simulacre qu’il pratique est bien une technique de l’habiletĂ©, une virtuositĂ© de montreurs d’ombres. Mais le sophiste, en tant que tel, n’est pas poĂšte ni peintre ni sculpteur. Le sophiste en tant que tel crĂ©e des simulacres qu’il cherche Ă  faire prendre pour des rĂ©alitĂ©s. Le peintre, le poĂšte, ne crĂ©ent pas de simulacres. A partir du moment, en effet, oĂč la magie de l’apparence se confond avec la rĂ©alitĂ©, l’oeuvre d’art disparaĂźt. Il n’y a plus ni jeu ni conventions. Il y a un leurre, un trompe l’oeil complet, une habiletĂ© de chasseur ou de pĂȘcheur Ă  la ligne. Mais d’artiste plus mĂȘme de traces. La toile de Zeuxis dont parle Pline trompait peut-ĂȘtre les oiseaux. Dans ce cas c’était un piĂšge, ce n’était plus une toile. Mais elle ne trompait pas les hommes puisqu’ aussi bien ils admiraient la ressemblance. Admirer la ressemblance, cela suppose que l’on n’est pas dupe ; sans quoi, on tend la main pour cueillir les raisins et tout art a disparu. Il y a un art d’illusion et c’était l’art des sophistes. Mais il ne saurait y avoir l’ombre mĂȘme d’une esthĂ©tique de l’illusion. Il y a un art de leurrer, d’ensorceler, de flatter, mais c’est jouer sur les mots de parler ici d’art vĂ©ritable, conçu comme une crĂ©ation poĂ©tique ou picturale. La notion d Ă uĂ xif ne saurait trouver de place dans l’étude d’une esthĂ©tique. Et si Gorgias le prĂ©tendait, c’est qu’à son habitude il jonglait avec les mots et qu’exaltĂ© Ă  la pensĂ©e de la puissance de son habiletĂ© il confondait ou feignait de confondre une technique du leurre avec le jeu supĂ©rieur de la crĂ©ation vĂ©ri table. Certes Ă  l’habiletĂ© dialectique qui dĂ©forme les vĂ©ritables don nĂ©es du problĂšme, qui caricature certaines Ă©vidences, le sophiste ajoute une science certaine du pathĂ©tique et surtout une certaine maniĂšre de disposer les sons, les mots, les phrases, qui relĂšve, elle, de l’esthĂ©tique. Mais cette science n’atteint son but que dans la mesure oĂč la foule ignorante est incapable de faire le dĂ©part entre l’embellissement et la chose embellie, dans la mesure oĂč elle reporte sur le sujet lui-mĂȘme la beautĂ© des cadences originales qui constituent l’oeuvre d’art. La beautĂ© alors devient un moyen de leurrer la multitude qui perd conscience de l’originalitĂ© du beau pour donner aveuglĂ©ment dans le piĂšge. Car le beau, Ă  partir du moment oĂč il n’est plus qu’un moyen de sĂ©duction au service de l’idĂ©e, cesse d’ĂȘtre lui-mĂȘme, n’est plus qu’un piĂšge pour les Ăąmes. On ne saurait donc dire, comme le fait M. Schuhl dans le livre si documentĂ© et si judicieux qu’il a consacrĂ© Ă  Platon et l’art de son temps, qu’il y ait parallĂ©lisme exact entre la technique du peintre qui parvient Ă  donner de loin l’illusion de la rĂ©alitĂ© et celle du sophiste qui sait verser par les oreilles des paroles ensorcelantes ». Le peintre, lui, joue avec l’illusion. Il ne fait pas illusion. Le BĂ©otien le plus enracinĂ© sait bien devant le tableau le plus rĂ©aliste du peintre le plus imitateur » qu’il ne se trouve pas devant une vĂ©ritable maison ni une vĂ©ritable forĂȘt. En tant qu’imitations les objets d’art occupent la derniĂšre place dans la hiĂ©rarchie des mondes. Toute leur rĂ©alitĂ© rĂ©side dans leur apparence mĂȘme, qui est l’ombre d’une ombre. Ils ne sont qu’une dĂ©gradation du sensible, comme le sensible est une dĂ©gradation de l’intelligible. Ils n’ont plus qu’un reflet d’ĂȘtre. Mais cet appauvrissement suprĂȘme de l’imitation en tant que telle n’est que l’envers de l’extrĂȘme et singuliĂšre richesse de la crĂ©ation qui, de ce rien, a fait un monde ordonnĂ©. Il ne faut point se laisser abuser et dans l’ouvrage que nous citions tout Ă  l’heure M. Schuhl est le premier Ă  le reconnaĂźtre par les nombreuses comparaisons que Platon — non sans quelque ironie parfois — tire de la technique artistique. Quand il compare le peintre Ă  un prestidigitateur qui muni d’un miroir nous ferait voir le reflet de tout ce qui existe, ce n’est pas Ă  proprement parler le peintre en tant que tel qui est ici pris Ă  partie, c’est le prestidigitateur. Si le peintre fait un lit RĂ©publique, 596 b, c’est d’une certaine maniĂšre. La restriction est d’importance et laisse entrevoir la portĂ©e vĂ©ritable de la comparaison. Toute la premiĂšre partie du livre X de la RĂ©publique, Ă  tout prendre, est une gracieuse dĂ©marche du philosophe qui libĂšre avec une souveraine et ironique Ă©lĂ©gance le poĂšte et l’artiste en gĂ©nĂ©ral de l’hypothĂšque que faisaient peser sur son activitĂ© les arguments du livre III ; de cette infĂ©rioritĂ© manifeste oĂč on serait obligĂ© de le tenir si son art Ă©tait purement imitatif. Et on le libĂšre, en lui restituant pour ainsi dire son propre domaine. Il est bien entendu que s’il peint une bride ou une lyre, il ne saurait avoir de ces objets une connaissance supĂ©rieure ou mĂȘme Ă©quivalente Ă  celle du cordonnier ou du luthier, qui en savent eux-mĂȘmes moins que le cavalier et le joueur de flĂ»te. Mais la connaissance du peintre est d’un autre ordre dĂšs le point de dĂ©part de l’oeuvre. Il n’a jamais eu et Platon lui en donne acte tout au long du texte et n’a pas Ă  avoir la prĂ©tention de rivaliser avec le joueur de flĂ»te ou le cavalier, ni mĂȘme avec le luthier ou le cordonnier. Ce n’est pas lĂ  son rĂŽle. Ce qu’il imite c’est l’aspect visuel de la lyre ou de la bride, ce sont les lignes et les couleurs de la flĂ»te. Imiter ne veut pas dire en peinture reproduire un double. Imiter signifie qu’on prend conventionnellement comme point de dĂ©part un certain aspect de l’objet, dont on suggĂšre une reprĂ©sentation limitĂ©e et prĂ©sentĂ©e comme telle, sans aucune intention de tromper. Les objets du monde sensible, objets imparfaits d’une connaissance imparfaite, sont des mĂ©langes participant Ă  des pluralitĂ©s d’idĂ©es, dans des proportions diffĂ©rentes. En langage moderne, cela signifie qu’on peut les envisager de diffĂ©rents points de vue selon les synthĂšses oĂč on essaie de les assembler ; qu’il y a bien des façons de connaĂźtre une chose une lyre pour le luthier, c’est un instrument Ă  fabriquer ; pour le joueur de flĂ»te, c’est un instrument dont il faut jouer ; pour l’auditeur Ă©ventuel, ce sont des airs Ă  entendre. Les connaissances ne coĂŻncident jamais. Cette relativitĂ© de la connaissance, si familiĂšre Ă  la philosophie moderne, Platon l’explique dĂ©jĂ . Il l’explique par l’ambiguĂŻtĂ© essentielle de l’objet connu. On ne saurait avoir d’un objet du monde sensible une idĂ©e unique absolument claire, l’atteindre dans une essence parfaite qu’aussi bien il n’a pas, prĂ©cisĂ©ment parce qu’il est un objet du monde sensible. D’un objet du monde sensible on ne peut guĂšre avoir qu’une connaissance valable la connaissance socratique du Ă -quoi-sert. Platon nous affirme que celui qui connaĂźt le mieux un instrument, ce n’est pas celui qui le fabrique, c’est celui qui sait s’en servir. Mais un objet se prĂȘte la plupart du temps Ă  des usages multiples. C’est Ă©videmment celui qui s’en sert le mieux et pour le meilleur qui le connaĂźt le mieux. C’est le philosophe — est-il besoin de le dire ? — qui a la connaissance la moins imparfaite du monde sensible, puis qu’il a pris l’habitude de tirer de chaque ĂȘtre, de chaque chose, le meilleur parti possible en vue de l’ascension de son Ăąme et des Ăąmes des autres. 
 Marcel Guicheteau A lire – L’allĂ©gorie de la caverne. LavĂ©ritĂ© est une illusion et l'illusion est une vĂ©ritĂ©. de RĂ©my de Gourmont - DĂ©couvrez une collection des meilleures citations sur le thĂšme 30 citations sur les illusions
L'art est un sujet brĂ»lant de philosophie il dĂ©chire les philosophes depuis Platon jusqu'Ă  Heidegger. De discipline mineure Ă  l'AntiquitĂ©, l'art est devenue une thĂ©matique propre la philosophie esthĂ©tique tardivement. Kant, dans la Critique de la facultĂ© de juger, fait de l'art et du sentiment esthĂ©tique le troisiĂšme pilier de la raison. Certains, comme Nietzsche ou Kierkegaard, feront de l'esthĂ©tique un mode de vie, une catĂ©gorie existentielle authentique chez Nietzsche, inauthentique chez Kierkegaard. Plus tard, l'Ecole de Francfort et la thĂ©orie critique feront de l'art une forme de rĂ©sistance Ă  la dĂ©shumanisation du monde moderne. Les grandes questions relatives Ă  l'art sont les suivantes – L'art est-il une technique ? – Qu'est-ce que le gĂ©nie ? – Le beau est-il universel ? – Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? – Quel est le rĂŽle de l'artiste ? Pour aller plus loin, voyez notre article sur la dĂ©finition de l'art Phrases cĂ©lĂšbres sur l'art Platon L'art est l'illusion d'une illusion Aristote C'est par l'expĂ©rience que la science et l'art font leur progrĂšs chez les hommes Baumgarten Science de la connaissance sensible ou gnosĂ©ologie infĂ©rieure Kant Le jugement de goĂ»t, c’est-Ă -dire un jugement qui repose sur des fondements subjectifs et dont le motif dĂ©terminant ne peut ĂȘtre un concept, ni par suite le concept d’une fin dĂ©terminĂ©e Critique du Jugement Arthur Schopenhauer L’art est contemplation des choses, indĂ©pendante du principe de raison Friedrich Nietzsche Chez l’homme l’art s’amuse comme la perfection Nietzsche et l'art Oscar Wilde La Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie citations Oscar Wilde Alain Tous les arts sont comme des miroirs oĂč l'homme connaĂźt et reconnaĂźt quelque chose de lui-mĂȘme Martin Heidegger L’essence de l’art, c’est la vĂ©ritĂ© se mettant elle-mĂȘme en Ɠuvre Herbert Marcuse L’art brise la rĂ©ification et la pĂ©trification sociales. Il crĂ©e une dimension inaccessible Ă  toute autre expĂ©rience – une dimension dans laquelle les ĂȘtres humains, la nature et les choses ne se tiennent plus sous la loi du principe de la rĂ©alitĂ© Ă©tablie. Il ouvre Ă  l’histoire un autre horizon L'homme Unidimensionnel Bibliographie sur l'Art Nietzsche La Naissance de la TragĂ©die Kant Critique de la facultĂ© de juge Hegel L'esthĂ©tique Platon La RĂ©publique Aristote PoĂ©tique Schopenhauer Le Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation
Livre: L'Art des illusions d'optique . Le catalogue de livres des Editions de La MartiniĂšre est trĂšs dense. Parcourez-le et dĂ©couvrez de nouveaux ouvrages. Created with Sketch. À la Une . Retour. RentrĂ©e littĂ©raire 2022; NouveautĂ©s; À paraĂźtre; Agenda; ActualitĂ©s; La Collection Percevoir; Le ChĂąteau des trompe-l'oeil. Christophe Bigot. 22.9€ Un long, si long aprĂšs-midi. Inga TRADITION, TECHNIQUE ET ILLUSION HĂ©ritĂ© de la marqueterie de bois Ă  son apogĂ©e au XVIIIe siĂšcle, Moynat a adaptĂ© ce savoir-faire pour ses malles, ouvrant ainsi une nouvelle voie Ă  la maĂźtrise de l’artisanat et de la couleur. La marqueterie de cuir requiert une extrĂȘme patience et une grande prĂ©cision. Chaque piĂšce de cuir est dĂ©coupĂ©e de façon experte selon le motif souhaitĂ©. L’artisan ajuste l’épaisseur des piĂšces de cuir, les recoupe avant de les assembler bord Ă  bord Ă  la main jusqu’à former un trompe-l’Ɠil. Un tour de force indĂ©tectable Ă  l'Ɠil et au toucher. Cette technique experte donne l'illusion qu'il s'agit d'une seule piĂšce de cuir, crĂ©ant une Ɠuvre d'art unique et symbolisant l'expression la plus parfaite du savoir-faire de la Maison. SAC FLORI M MARQUETERIE Chaque sac Flori est embelli avec un "M" symbolique composĂ© de 18 piĂšces de cuir de tailles et coloris diffĂ©rents. Le thĂšme "M" est un symbole des codes de la Maison Moynat, Marqueterie, et MaĂźtrise de l'artisanat. Chaque piĂšce de ce puzzle de cuir prend sa place pour complĂ©ter la composition gĂ©nĂ©rale. Ce motif gĂ©omĂ©trique rappelle Ă©galement les codes de la typographie Art DĂ©co avec ses angles pointus et ses lignes droites qui cĂŽtoient la forme incurvĂ©e du Flori. Une crĂ©ation mĂ©ticuleuse, inspirĂ©e de l'Art DĂ©co, un enchantement visuel avec une touche de luxe. L’artisanat est prĂ©servĂ©, tout en s’affranchissant des conventions l’art de la marqueterie dĂ©voile ainsi toute sa splendeur. LA FABRICATION ARTISANALES DES MALLES COMTEMPORAINES Lire Plus Savoir-faire extraordinaire et matiĂšres rares depuis 1849 Lire Plus L'ART D'UN SAVOIR-FAIRE EXCEPTIONNEL Lire Plus

LapremiĂšre qualitĂ© de l’Art et son but est l’illusion. L’émotion, laquelle s’obtient souvent par certains sacrifices de dĂ©tails poĂ©tiques, est une tout autre chose et d’un ordre infĂ©rieur. Correspondance, Ă  Louise Colet, 16 septembre 1853 Citations

L'Illusion 1. DĂ©finitions et analyse 2. Exemples d'illusions 3. L'illusion aide Ă  vivre 4. Conclusion 1. DĂ©finitions et analyse * Dictionnaire 1 illusion = perception erronĂ©e due Ă  une apparence trompeuse. 2 interprĂ©tation erronĂ©e d'une sensation rĂ©ellement perçue. 3 apparence trompeuse dĂ©nuĂ©e de rĂ©alitĂ©. Platon. 4 jugement erronĂ©. Croyance fausse, mais sĂ©duisante pour l'esprit. * DĂ©finition de Freud "Ce qui caractĂ©rise l'illusion, c'est d'ĂȘtre dĂ©rivĂ©e des dĂ©sirs humains [
] L'illusion n'est pas nĂ©cessairement fausse [
]. Nous appelons illusion une croyance, quand dans la motivation de celle-ci, la rĂ©alisation d'un dĂ©sir est prĂ©valante, et nous ne tenons pas compte des rapports de cette croyance Ă  la rĂ©alitĂ©." Freud, L'Avenir d'une illusion. Pour Freud, l'illusion est la croyance en la rĂ©alitĂ© de l'objet d'un dĂ©sir. * Etymologie latin illudere = jouer, tromper, abuser. Illusus = participe passif = ĂȘtre jouĂ©, trompĂ©, abusĂ©. * Qui peut ĂȘtre trompĂ© ? L'enfant, l'adolescent, l'adulte, le vieillard. Chaque Ăąge a ses illusions. Un groupe, un peuple, la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre. * Sur quels plans ? Les sens, l'affectivitĂ©, le dĂ©sir, l'intelligence, la conscience 
. * Quels avantages ? adhĂ©sion, croyance, => impression de sĂ©curitĂ© => Confort => plaisir. Importance du plaisir, de la sĂ©duction dans l'illusion. Elle a une puissance, elle aide Ă  vivre. * Quels inconvĂ©nients ? Elle voile la luciditĂ©, la perception et l'acceptation du rĂ©el. Elle freine la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© sur soi, sur le monde. Elle maintient le sujet dans une tranquillitĂ© stagnante et infantilisante. 2. Exemples d'illusions a. Platon dans l'allĂ©gorie de la caverne, dĂ©crit des prisonniers qui ne perçoivent que les ombres de la rĂ©alitĂ©. Leur illusion consiste en ce qu'ils les prennent pour la rĂ©alitĂ©. Ils sont en fait trompĂ©s, piĂ©gĂ©s par les apparences. Socrate enseigne grĂące Ă  la maĂŻeutique comment se dĂ©gager de ces illusions. b. Descartes dans la premiĂšre MĂ©ditation, insiste sur les inĂ©vitables illusions des sens, mirage ou bĂąton qui paraĂźt brisĂ© quand on le plonge dans l'eau
 Un usage adĂ©quat de la raison, qui utilise d'abord le doute critique, puis un raisonnement logique correct permettent de se dĂ©gager des illusions. c. Kant dans La critique de la raison pure, explique que le rĂ©el en soi le noumĂšne est inconnaissable. Nous le percevons Ă  travers les "formes de la sensibilitĂ©" et nous le traduisons en une perception qui n'est qu'une apparence, le phĂ©nomĂšne. Prendre le phĂ©nomĂšne pas un noumĂšne est une illusion transcendantale. d. Marx analyse les illusions politiques de la conscience qu'il nomme idĂ©ologies. L'idĂ©ologie est un systĂšme de reprĂ©sentation imaginaires du rapport des hommes, entre eux et au monde rĂ©el, au service d'intĂ©rĂȘts cachĂ©s le profit de la classe dominante. L'idĂ©ologie est le simple reflet =superstructure de l'infrastructure = de la rĂ©alitĂ© sociale, c'est-Ă -dire des conditions d'existence matĂ©rielle des hommes. e. Freud dĂ©nonce l'illusion religieuse dans la conception religieuse de Dieu. La dĂ©tresse infantile, toujours prĂ©sent chez l'adulte, gĂ©nĂšre le besoin de fantasmer un pĂšre tout puissant sur le modĂšle de sa conception préƓdipienne du pĂšre. Pour l'enfant de deux ou trois ans, avant l'apparition du complexe d'ƒdipe, le pĂšre est perçu comme tout puissant, omniscient, invulnĂ©rable et protecteur. Freud pense que la religion est l'illusion consolatrice qui permet d'accepter les douleurs de la vie mais qui empĂȘche de devenir vraiment adulte. f. LĂ©vi-Strauss analyse L'illusion anthropocentriste l'humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral se situe spontanĂ©ment au centre de l'univers Voir Bible. classe le "principe anthropique" idĂ©e dĂ©fendue par plusieurs cosmologues, selon laquelle la finalitĂ© des forces de l'univers serait l'Ă©mergence de l'espĂšce humaine et l'illusion ethnocentriste chaque peuple se sent supĂ©rieur Ă  tous les autres peuples. Pour se comparer aux autres, il utilise des critĂšres trĂšs subjectifs et relatifs. Cette illusion est en partie cause de la barbarie. g. Bachelard appelle "obstacle Ă©pistĂ©mologique" toutes les illusions des sens. "Le soleil se lĂšve" est une illusion. Importance de la rupture Ă©pistĂ©mologique pour se dĂ©gager de toutes les illusions et arriver Ă  un savoir objectif. h. Exemples d'illusions en dĂ©sordre Ă  analyser par vous-mĂȘmes Toutes les illusions des sens. Illusion de MĂŒller-Lyer des lignes d'Ă©gales longueur terminĂ©es par des flĂšches dirigĂ©es vers l'extĂ©rieur ou vers l'intĂ©rieur, paraissent inĂ©gales. Illusion des amputĂ©s ils sentent leur membre pourtant disparu exactement comme s'il Ă©tait prĂ©sent. Illusions de l'art les arts d'illusion = "trompe l'Ɠil". L'empereur qui accuse Wang-Fo de lui avoir menti sur le rĂ©el. Illusion d'Ă©ternitĂ© Diotime, Le Banquet, les diffĂ©rentes maniĂšres dont les hommes croient rĂ©aliser leur dĂ©sir d'Ă©ternitĂ©. Illusionnistes. Par des manipulations de virtuoses, ils font croire Ă  la rĂ©alitĂ© de phĂ©nomĂšnes qui n'existent pas femme coupĂ©e en deux etc. L'illusion créée par le monde virtuel. BientĂŽt, assis dans un fauteuil, un casque multimĂ©dia holographique sur la tĂȘte muni de rayons laser capables de stimuler sĂ©lectivement les neurones, on entrera dans une forĂȘt illusoire non seulement en la voyant, en en entendant tous les bruits, en en sentant les odeurs, mais aussi en subissant les cahots de la Jeep illusoire et mĂȘme en subissant les attaques douloureuses des fauves ou des serpents
 L'illusion pĂ©dagogique. L'illusion amoureuse de l'adolescent amour pour toujours.. Les illusions des enfants, PĂšre NoĂ«l etc. L'illusion scientiste. L'illusion statistique. Les illusions artificielles les drogues.. i. En Orient dans la philosophie bouddhique ce que nous appelons le monde rĂ©el est une pure illusion la "MAYA" les choses sont "vides d’ĂȘtre", elles n'ont aucun substrat mĂ©taphysique c’est la doctrine de la vacuitĂ©. 3. L'illusion aide Ă  vivre Elle implique une adhĂ©sion volontaire ou involontaire Ă  ce jeu de sensations, de formes, d'idĂ©es. L'illusion est "source de jouissance", AndrĂ© Breton. Elle donne une satisfaction par rapport au dĂ©sir, elle crĂ©e un ordre, une signification, un sens, une orientation pour la conscience. Elle comble un besoin, un manque, elle compense, elle rĂ©compense. Elle assure un sentiment de sĂ©curitĂ©. Souvent elle donne une force, un dynamisme indispensables Ă  la vie. Bruno Bettelheim Ă  travers son Ă©tude sur les contes de fĂ©es, Psychanalyse des contes de fĂ©es, montre que chaque enfant s'identifie aux diffĂ©rents hĂ©ros. Cette identification illusoire compense les frustrations de l'enfant le "vilain petit canard" est en rĂ©alitĂ© un magnifique cygne qui sera reconnu plus tard dans sa vĂ©ritable identitĂ©, dynamise ses comportements en lui ouvrant des voies et des solutions. Schopenhauer dĂ©nonce "l'illusion vitale" ou "l'illusion voluptueuse" qui piĂšge tous les amoureux. "L'illusion voluptueuse abuse l'homme en lui faisant croire qu'il trouvera dans les bras d'une femme dont la beautĂ© le sĂ©duit une plus grande jouissance que dans ceux d'une autre", tel est le stratagĂšme de la nature pour l'obliger Ă  obĂ©ir au "vouloir vivre" de l'espĂšce. Il ne sait pas qu'aprĂšs l'acte sexuel l'attend une dĂ©ception, "il se trouve d'une certaine façon leurrĂ©". L'illusion est au service de la conservation de l'espĂšce. Nietzsche voit dans l'art l'illusion nĂ©cessaire pour supporter le poids tragique de l'existence. Comment se dĂ©sillusionner ? Comment savoir si le discours sur la dĂ©sillusion n'est pas lui-mĂȘme illusoire ? promesses de Marx. DĂ©sillusion positive le doute, l'esprit critique permettent Ă  l'ĂȘtre humain de sortir de l'enfance de ses prĂ©jugĂ©s et d'accĂ©der Ă  une maturitĂ© plus grande. Cf. Platon, Descartes, Freud. DĂ©sillusion dangereuse ? MĂ©pris des dĂ©sirs fondamentaux de l'homme. L'ĂȘtre humain est aussi et surtout un ĂȘtre de dĂ©sir. Importance de l'espoir et des utopies dans le progrĂšs. 2009
TracyLee Stum est une des artistes les plus en vogues du moment. En cause, ses oeuvres urbaines remplies d'illusions d'optique. En voici une sélection.
Le reproche d’indignitĂ© qui s’adresse Ă  l’art comme produisant ses effets par l’apparence et l’illusion serait fondĂ© si l’apparence pouvait ĂȘtre regardĂ©e comme ce qui ne doit pas ĂȘtre. Mais l’apparence est essentielle Ă  l’essence. La vĂ©ritĂ© ne serait pas si elle ne paraissait ou plutĂŽt n’apparaissait pas, si elle n’était pas pour quelqu’un, si elle n’était pas pour elle- mĂȘme aussi bien que pour l’esprit en gĂ©nĂ©ral. DĂšs lors ce n’est plus sur le paraĂźtre que doit tomber le reproche, mais sur la sorte particuliĂšre d’apparence employĂ©e par l’art pour donner rĂ©alitĂ© au vrai en soi. Mais si on qualifie d’illusions ces apparences sous lesquelles l’art donne existence Ă  ses conceptions, ce reproche a surtout du sens par comparaison avec le monde extĂ©rieur des apparences et sa matĂ©rialitĂ© immĂ©diate, et aussi par rapport Ă  notre propre affectivitĂ©, Ă  notre monde intĂ©rieur et sensible monde extĂ©rieur et monde intĂ©rieur Ă  tous deux, dans notre vie empirique, dans la vie de notre apparence mĂȘme, nous sommes habituĂ©s Ă  donner la dignitĂ© et le nom de rĂ©alitĂ© effective et de vĂ©ritĂ©, par opposition Ă  l’art Ă  qui manquent pareille rĂ©alitĂ© et pareille vĂ©ritĂ©. Mais, justement, tout cet ensemble du monde empirique intĂ©rieur et extĂ©rieur n’est pas le monde de la rĂ©alitĂ© vĂ©ritable, mais on peut dire de lui, bien plus exactement que de l’art, qu’il est une simple apparence et une trompeuse illusion. C’est au delĂ  de l’impression immĂ©diate et des objets perçus immĂ©diatement qu’il faut chercher la vĂ©ritable rĂ©alitĂ©. Car n’est vraiment rĂ©el que ce qui est en soi et pour soi, la substance de la nature et de l’esprit, ce qui, tout en se manifestant dans l’espace et dans le temps, continue d’exister en soi et pour soi et est ainsi vĂ©ritablement rĂ©el. Or c’est prĂ©cisĂ©ment l’action de cette force universelle que l’art prĂ©sente et fait apparaĂźtre. Sans doute cette rĂ©alitĂ© essentielle apparaĂźt aussi dans le monde ordinaire intĂ©rieur et extĂ©rieur mais confondue avec le chaos des circonstances passagĂšres, dĂ©formĂ©e par les sensations immĂ©diates, mĂȘlĂ©e Ă  l’arbitraire des Ă©tats d’ñme, des incidents, des caractĂšres, etc. L’art dĂ©gage des formes illusoires et mensongĂšres de ce monde imparfait et instable la vĂ©ritĂ© contenue dans les apparences, pour la doter d’une rĂ©alitĂ© plus haute créée par l’esprit lui-mĂȘme. Ainsi, bien loin d’ĂȘtre de simples apparences purement illusoires, les manifestations de l’art renferment une rĂ©alitĂ© plus haute et une existence plus vraie que l’existence courante ». Hegel. Introduction Ă  l’esthĂ©tique. Traduction JankĂ©lĂ©vitch, Aubier, I, p. 26. IdĂ©es gĂ©nĂ©rales I La critique platonicienne de l’art. Une sĂ©vĂšre condamnation de l’art consiste Ă  voir en lui une activitĂ© indigne car il dĂ©tournerait l’esprit de l’essentiel en le livrant aux prestiges des apparences et des illusions. Apparences, car les Ɠuvres d’art sont des rĂ©alitĂ©s matĂ©rielles s’offrant Ă  une apprĂ©hension sensible. Une peinture, une sculpture se regardent, une symphonie s’écoute. Elles ont une phĂ©nomĂ©nalitĂ© incontournable. Elles ont mĂȘme un pouvoir de fascination susceptible d’enchaĂźner l’esprit au sensible par l’éclat d’une beautĂ© paralysant la pensĂ©e plutĂŽt que la sommant de s’exercer. Illusion, car ces apparences peuvent ĂȘtre trompeuses et exceller dans l’art de faire prendre des fictions pour des rĂ©alitĂ©s. A la maniĂšre du trompe l’Ɠil, l’art peut abuser l’esprit et l’incliner Ă  confondre l’ĂȘtre vĂ©ritable des choses avec leur paraĂźtre. Bref, l’art serait futile et trompeur, ce qui est, en un sens, le jugement portĂ© par Platon. Le procĂšs platonicien de l’art est instruit dans le cadre d’une rĂ©flexion portant sur l’institution de la citĂ© bonne et des conditions sociales de l’éducation de l’homme Ă  la vertu. L’homme beau et bon, kaloskagatos », enjeu de la paideia. Il prend sens sur fond de la cĂ©lĂšbre distinction du sensible et de l’intelligible, du paraĂźtre et de l’ĂȘtre, de l’illusion et de la vĂ©ritĂ©. L’ĂȘtre des choses, leur rĂ©alitĂ©, leur vĂ©ritĂ© est ce par quoi elles sont intelligibles. Or l’IdĂ©e ou la Forme une et identique, immuable et Ă©ternelle, seul vĂ©ritable objet du savoir, est invisible aux yeux du corps car elle n’est pas de l’ordre du sensible. On ne peut ni la toucher, ni la voir, ni la saisir par les autres sens, on ne peut la saisir que par un raisonnement de l’esprit car les choses de ce genre sont invisibles et hors de la vue » PhĂ©don, 78d. En maintenant l’esprit sur le plan du sensible, l’art est donc du cĂŽtĂ© des apparences. Inapte Ă  figurer ce qui n’a pas de figure, il est Ă©tranger au vrai. Pire, la gloire des poĂštes vient de ce qu’ils peignent la folie des hommes, les passions et leurs effets dĂ©vastateurs. Ils flattent la part obscure de l’humaine nature et lui donnent par la magie de la forme poĂ©tique une sĂ©duction dangereuse Et Ă  l'Ă©gard de l'amour, de la colĂšre et de toutes les autres passions de l'Ăąme, qui, disons-nous, accompagnent chacune de nos actions, l'imitation poĂ©tique ne produit-elle pas sur nous de semblables effets ? Elle les nourrit en les arrosant, alors qu'il faudrait les dessĂ©cher, elle les fait rĂ©gner sur nous, alors que nous devrions rĂ©gner sur elles pour devenir meilleurs et plus heureux, au lieu d'ĂȘtre plus vicieux et plus misĂ©rables » La RĂ©publique, X, 606c. HomĂšre, HĂ©siode, les Tragiques ont mĂȘme l’outrecuidance de peindre des dieux affectĂ©s des mĂȘmes petitesses que celles des hommes. Ils sont violents, fourbes, concupiscents. De toute Ă©vidence ils ne sont pas le miroir de l’IdĂ©e de perfection divine. Platon accuse donc l’art D'une part de produire des images. L’image est l’apparence d’un ĂȘtre, elle n’est pas cet ĂȘtre. Il lui arrive de faire signe vers lui, de dĂ©lier l’ñme de sa prison sensible et de susciter en elle la rĂ©miniscence. La condamnation de l’art Ă  des fins politiques n’épuise pas le discours de Platon sur l’art. Les arts mimĂ©tiques ne sont pas toujours soupçonnĂ©s d’ĂȘtre aux antipodes de l’art dialectique, le miracle de la beautĂ© Ă©tant aussi pour Platon de donner des ailes Ă  l’ñme. Mais Hegel fait ici allusion au jugement de livre X de La RĂ©publique. Platon prend l’exemple du lit reprĂ©sentĂ© par le peintre et il montre qu’il est Ă©loignĂ© de trois degrĂ©s de la rĂ©alitĂ©*. Il imite le lit fabriquĂ© par l’artisan qui est dĂ©jĂ  lui-mĂȘme une imitation de l’IdĂ©e de lit que le menuisier a dĂ» se reprĂ©senter avant de le rĂ©aliser. L’artiste ne produit donc qu’une apparence de ce qui est dĂ©jĂ  une apparence. Son art ressemble Ă  celui du miroir renvoyant un reflet dĂ©lestĂ© de rĂ©alitĂ©. D'autre part de mentir, d’un mensonge qui est dĂ©nuĂ© de toute innocence. Il flatte les passions humaines, corrompant l’homme au lieu de l’éduquer. Au fond, l’Ɠuvre est soupçonnĂ©e de ne pas avoir de contenu, elle peut donner l’apparence de la rĂ©alitĂ© Ă  n’importe quoi au grĂ© de la fantaisie de l’artiste dans un jeu stĂ©rile et infini de miroir. Le procĂšs de l’art instruit par Platon est donc d’une extrĂȘme sĂ©vĂ©ritĂ© et Hegel s’emploie dans ce texte Ă  le disqualifier en deux temps. II La critique hĂ©gĂ©lienne de la critique platonicienne. Le premier argument est d’ordre mĂ©taphysique Le reproche d’indignitĂ© qui s’adresse Ă  l’art comme produisant ses effets par l’apparence et l’illusion serait fondĂ© si l’apparence pouvait ĂȘtre regardĂ©e comme ce qui ne doit pas ĂȘtre. Mais l’apparence est essentielle Ă  l’essence » dit-il. Hegel demande ici de reconsidĂ©rer le statut de l’apparence en affirmant que le propre de l’ĂȘtre est de se manifester afin d’exister en soi et pour soi. Toute essence, toute vĂ©ritĂ©, pour ne pas rester abstraction pure, doit apparaĂźtre ». Loin d’ĂȘtre l’inessentiel, l’apparence est donc un moment essentiel dans le dĂ©ploiement de l’ĂȘtre car, si l’ĂȘtre n’apparaissait pas, il ne pourrait ĂȘtre ni pour nous, ni pour lui. Mais il y a apparence et apparence. D’oĂč le second argument d’ordre phĂ©nomĂ©nologique. Qu’en est-il de cette sorte d’apparence qu’est l’art ? Sa fonction est-elle simplement d’imiter ce qui se donne dĂ©jĂ  Ă  nos sens ? C’est bien cette erreur qui est, pour Hegel, au fondement du reproche d’indignitĂ© formulĂ© Ă  l’encontre de l’art. On croit que la fonction de l’art est d’imiter la nature, de reproduire aussi fidĂšlement que possible le visible. Or s’il se contentait d’imiter le rĂ©el tel qu’il s’offre Ă  la perception immĂ©diate, l’art serait effectivement inutile et ennuyeux. A quoi bon imiter la nature ? L’artiste lui sera toujours infĂ©rieur en ce qu’il ne peut insuffler Ă  ses Ɠuvres la vie. *2 [
] ce travail superflu peut passer pour un jeu prĂ©somptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car l’art est limitĂ© dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles, qui ne trompent qu’un seul sens ; en fait, quand l’art s’en tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, Ă  la place du rĂ©el et du vivant, que la caricature de la vie ». L’imitation servile du sensible est donc sans intĂ©rĂȘt. Quelle vanitĂ© que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont nous n’admirons point les originaux » s’exclamait Pascal et prĂ©cisĂ©ment s’il s’agissait d’imiter servilement la nature, si l’enjeu de la crĂ©ation artistique Ă©tait la ressemblance parfaite avec le donnĂ© sensible, il aurait raison. Les raisins peints par Zeuxis ont Ă©tĂ© donnĂ©s depuis l’AntiquitĂ© comme le triomphe de l’art et comme le triomphe de l’imitation de la nature, parce que des pigeons vivants vinrent les picorer. On pourrait rapprocher de ce vieil exemple, l’exemple plus rĂ©cent du singe de Buttner, qui dĂ©vora une planche d’une prĂ©cieuse collection d’histoire naturelle, laquelle figurait un hanneton, et qui fut pardonnĂ© par son maĂźtre pour avoir ainsi dĂ©montrĂ© l’excellence de la reproduction. Mais dans des cas de ce genre, on devrait au moins comprendre qu’au lieu de louer des Ɠuvres d’art parce que mĂȘme des pigeons ou des singes s’y sont laissĂ© tromper, il faudrait plutĂŽt blĂąmer ceux qui croient avoir portĂ© bien haut l’art, alors qu’ils ne savent lui donner comme fin suprĂȘme qu’une fin si mĂ©diocre. D’une façon gĂ©nĂ©rale, il faut dire que l’art, quand il se borne Ă  imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble Ă  un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un Ă©lĂ©phant ». S’il y a des portraits qui donnent la nausĂ©e Ă  force d’ĂȘtre ressemblants, si les raisins peints par Zeuxis ne peuvent intĂ©resser que des pigeons, c’est donc que la sorte d’apparence qu’est l’art est d’une tout autre nature. Une nature si particuliĂšre que par rapport au paysage ou au visage tels qu’ils s’offrent dans leur immĂ©diatetĂ©, le propre d’un portrait*3 de Titien ou d’un paysage de Ruysdael est de nous en livrer la substance spirituelle. Un bon portrait est "une biographie dramatisĂ©e" soutient Baudelaire. Mais pour porter Ă  l'expresssion la vĂ©ritĂ© intime d'un ĂȘtre, il faut que l'oeil du peintre traverse les apparences, saisisse la rĂ©alitĂ© psychologique, morale, existentielle de son sujet malgrĂ© la mobilitĂ© et la diversitĂ© des ses manifestations sensibles. Qu’est-ce Ă  dire sinon que l’apparence qu’est l’art est ce qui fait surgir l’essence des choses, ce qui nous dĂ©livre de leur apparaĂźtre inessentiel pour en dĂ©voiler la vĂ©ritable rĂ©alitĂ© »? Or cette rĂ©alitĂ©, c’est l’esprit se retrouvant dans son autre et s’appropriant sa propre essence. Le contenu de l’art est un contenu spirituel. Par lĂ  il ne se distingue pas fondamentalement de la religion et de la philosophie. Il est le moyen par lequel l’homme exprime l’activitĂ© de son esprit et s’efforce de produire aux regards une reprĂ©sentation, une conception nĂ©e de l’esprit, de la manifester comme son Ɠuvre propre ». L’art est l’esprit se prenant pour objet affirme Hegel. Ce qu’il montre, ce sont des significations mais alors que la philosophie les explicite par la voie du langage, l’art les prĂ©sente sous une forme sensible. La spĂ©cificitĂ© de l’art, ce qui fait son intĂ©rĂȘt est de prĂ©senter ce qui n’est pas sensible sous une forme sensible. En lui se trouve rĂ©alisĂ© l’accord du sensible et du spirituel, l’accord de l’essence l’intĂ©rioritĂ© spirituelle et de l’apparence sensible l’extĂ©rioritĂ© matĂ©rielle. Lorsque cet accord s’effectue, le vrai se donne dans la gloire du beau. La beautĂ© est la manifestation sensible du vrai », ou comme on l’a dit l’éclat du vrai » ou la splendeur du vrai. Dans l’Ɠuvre la matiĂšre et l’esprit, l’intelligible et le sensible, l’intĂ©rieur l’essence et l’extĂ©rieur l’apparence sensible ne sont pas disjoints. En produisant l’Ɠuvre belle, l’artiste fait surgir la vĂ©ritĂ© des choses, une vĂ©ritĂ© qui n’apparaĂźt pas dans l’apparence immĂ©diate. Paradoxalement il faut donc comprendre que relativement Ă  cette apparence qui, sous la forme de l’Ɠuvre d’art, manifeste l’essence, ce qui doit d’ĂȘtre renvoyĂ© Ă  l’inessentialitĂ© de l’apparence ou de l’illusion, c’est le monde donnĂ© dans son immĂ©diatetĂ©. Seul l’esprit peut en saisir la vĂ©ritĂ© ou rĂ©alitĂ© et la porter Ă  l’expression. VoilĂ  pourquoi Hegel Ă©crit que Lart dĂ©gage des formes illusoires et mensongĂšres de ce monde imparfait et instable la vĂ©ritĂ© contenue dans les apparences, pour la doter d’une rĂ©alitĂ© plus haute créée par l’esprit lui-mĂȘme. Ainsi, bien loin d’ĂȘtre de simples apparences purement illusoires, les manifestations de l’art renferment une rĂ©alitĂ© plus haute et une existence plus vraie que l’existence courante ». Conclusion L’art n’imite pas le visible, il rend visible » disait Klee. Il est plus vrai que le rĂ©el immĂ©diat car il incarne ce mystĂšre d’une apparence qui dĂ©livre de toute apparence. Ce qu’il rend sensible et perceptible peut varier dans le temps et dans l’espace. Pour les Grecs, il est l’expression de l’ordre et de l’harmonie cosmiques, ordre divin que seul le regard de l’ñme peut dĂ©voiler dans le chaos confus des impressions sensibles. L’idĂ©alisme de l’art grec marque ainsi la limite de la critique platonicienne des arts mimĂ©tiques car le philosophe sait bien que le sculpteur grec n’imite pas le phĂ©nomĂšne mais l’IdĂ©e de la beautĂ©. Lui aussi ne perçoit dans le visible que des images approximatives de la forme parfaite qui le hante. Ainsi CicĂ©ron raconte que le peintre Zeuxis s’inspira des cinq plus belles filles de la CitĂ© pour reprĂ©senter une HĂ©lĂšne destinĂ©e au temple d’HĂ©ra Ă  Crotone*4. En prenant l’exemple du lit, Platon veut sans doute suggĂ©rer que l’image est un risque pour la pensĂ©e, qu’elle peut la sĂ©duire, l’endormir, la vouer Ă  la paresse et Ă  la vulgaritĂ© en la dĂ©tournant, comme les sophistes, de s’orienter vers son vĂ©ritable objet. Sa critique a un enjeu politique et pĂ©dagogique. A l’instar des dĂ©magogues flattant les passions populaires, l’image-simulacre peut flatter l’ignorance, les pulsions les plus triviales d’un public, l’aliĂ©ner dans des stratĂ©gies de divertissement au lieu de reconduire l’homme Ă  lui-mĂȘme. Les virtuoses du kitch et de la pornographie, genre Jeff Koons, Damien Hirst et consorts s’y emploient aujourd’hui avec une complaisance confondante. Certes avec l’art moderne, la philosophie de l’art ne peut plus ĂȘtre une mĂ©taphysique de l’IdĂ©e du Beau. L’art n’est plus le service du divin ou de l’esprit reconnaissant en lui l’absolu. Le divin, l’absolu se sont retirĂ©s du monde. L’art a donc perdu son Ă©loquence et pourtant mĂȘme dans une Ă©poque oĂč le monde comme pure phĂ©nomĂ©nalitĂ©, contingence, relativitĂ© est assumĂ©, le prodige de l’Ɠuvre est toujours une façon de dĂ©voiler l’essence, fĂ»t-ce l’essence d’un monde sans essence, rĂ©duit Ă  son pur apparaĂźtre comme on le voit dans le minimalisme. Les Ɠuvres d’un Donald Judd, d’un Tony Smith ou d’un Carl AndrĂ© revendiquent la littĂ©ralitĂ©, montrant des choses, des formes, des arrangements vides de sens, non rĂ©fĂ©rentiels. Il s’ensuit que l’art exprime toujours la maniĂšre dont l’homme vit son rapport au monde. Par lĂ  il est pris dans une histoire. Mais l’art n’est jamais un simple reflet. Il est rĂ©vĂ©lation d’un sens dans une expression oĂč le fond n’est pas sĂ©parable de la forme dans laquelle il se manifeste. Et c’est par lĂ  que tout en Ă©tant expression de l’esprit, l’art n’est pas un simple langage. Textes *1 — Eh bien ! veux-tu que nous partions de ce point-ci dans notre enquĂȘte, selon notre mĂ©thode accoutumĂ©e ? Nous avons, en effet, l’habitude de poser une certaine Forme, et une seule, pour chaque groupe d’objets multiples auxquels nous donnons le mĂȘme nom. Ne comprends-tu pas ? — Je comprends. — Prenons donc celui que tu voudras de ces groupes d’objets multiples. Par exemple, il y a une multitude de lits et de tables. — Sans doute. — Mais pour ces deux meubles, il n’y a que deux Formes, l’une de lit, l’autre de table. — Oui. — N’avons-nous pas aussi coutume de dire que le fabricant de chacun de ces deux meubles porte ses regards sur la Forme, pour faire l’un les lits, l’autre les tables dont nous nous servons, et ainsi des autres objets? car la Forme elle-mĂȘme, aucun ouvrier ne la façonne, n’est-ce pas ? — Non, certes. — Mais vois maintenant quel nom tu donneras Ă  cet ouvrier-ci. — Lequel ? — Celui qui fait tout ce que font les divers ouvriers, chacun dans son genre. — Tu parles lĂ  d’un homme habile et merveilleux ! — Attends, et tu le diras bientĂŽt avec plus de raison. Cet artisan dont je parle n’est pas seulement capable de faire toutes sortes de meubles, mais il produit encore tout ce qui pousse de la terre, il façonne tous les vivants, y compris lui-mĂȘme, et outre cela il fabrique la terre, le ciel, les dieux, et tout ce qu’il y a dans le ciel, et tout ce qu’il y a sous la terre, dans l’HadĂšs. — VoilĂ  un sophiste tout Ă  fait merveilleux — Tu ne me crois pas ? Mais dis-moi penses-tu qu’il n’existe absolument pas d’ouvrier semblable ? ou que, d’une certaine maniĂšre on puisse crĂ©er tout cela, et que, d’une autre, on ne le puisse pas ? Mais tu ne remarques pas que tu pourrais le crĂ©er toi-mĂȘme, d’une certaine façon. — Et quelle est cette façon ? demanda-t-il. — Elle n’est pas compliquĂ©e, rĂ©pondis-je ; elle se pratique souvent et rapidement, trĂšs rapidement mĂȘme, si tu veux prendre un miroir et le prĂ©senter de tous cĂŽtĂ©s tu feras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-mĂȘme, et les autres ĂȘtres vivants, et les meubles, et les plantes, et tout ce dont nous parlions Ă  l’instant. — Oui, mais ce seront des apparences, et non pas des rĂ©alitĂ©s. — Bien, dis-je ; tu en viens au point voulu par le discours ; car, parmi les artisans de ce genre, j’imagine qu’il faut compter le peintre, n’est-ce pas ? — Comment non? — Mais tu me diras, je pense, que ce qu’il fait n’a point de rĂ©alitĂ© ; et pourtant, d’une certaine maniĂšre, le peintre lui aussi fait un lit. Ou bien non — Si, rĂ©pondit-il, du moins un lit apparent. - Et le menuisier ? N’as-tu pas dit tout Ă  l’heure qu’il ne faisait point la Forme, ou, d’aprĂšs nous, ce qui est le lit, mais un lit particulier ? Je l’ai dit en effet. — Or donc, s’il ne fait point ce qui est, il ne fait point l’objet rĂ©el, mais un objet qui ressemble Ă  ce dernier, sans en avoir la rĂ©alitĂ© ; et si quelqu’un disait que l’ouvrage du menuisier ou de quelque autre artisan est parfaitement rĂ©el, il y aurait chance qu’il dise faux, n’est-ce pas ? — Ce serait du moins le sentiment de ceux qui s’occupent de semblables questions. — Par consĂ©quent, ne nous Ă©tonnons pas que cet ouvrage soit quelque chose d’obscur, comparĂ© Ă  la vĂ©ritĂ©. — Non. — Veux-tu maintenant que, nous appuyant sur ces exemples, nous recherchions ce que peut ĂȘtre l’imitateur ? — Si tu veux, dit-il. — Ainsi, il y a trois sortes de lits ; l’une qui existe dans la nature des choses, et dont nous pouvons dire, je pense, que Dieu est l’auteur — autrement qui serait-ce ? — Personne d’autre, Ă  mon avis. — Une seconde est celle du menuisier. – Oui. — Et une troisiĂšme, celle du peintre, n’est-ce pas ? — Soit. — Ainsi, peintre, menuisier, Dieu, ils sont trois qui prĂ©sident Ă  la façon de ces trois espĂšces de lits. » La RĂ©publique, X, 596a-597b. *2 L’opinion la plus courante qu’on se fait de la fin que se propose l’art, c’est qu’elle consiste Ă  imiter la nature... Dans cette perspective, l’imitation, c’est-Ă -dire l’habiletĂ© Ă  reproduire avec une parfaite fidĂ©litĂ© les objets naturels, tels qu’ils s’offrent Ă  nous, constituerait le but essentiel de l’art, et quand cette reproduction fidĂšle serait bien rĂ©ussie, elle nous donnerait une complĂšte satisfaction. Cette dĂ©finition n’assigne Ă  l’art que le but tout formel de refaire Ă  son tour, aussi bien que ses moyens le lui permettent, ce qui existe dĂ©jĂ  dans le monde extĂ©rieur, et de le reproduire tel quel. Mais on peut remarquer tout de suite que cette reproduction est du travail superflu, car ce que nous voyons reprĂ©sentĂ© et reproduit sur des tableaux, Ă  la scĂšne ou ailleurs animaux, paysages, situations humaines, nous le trouvons dĂ©jĂ  dans nos jardins, dans notre maison ou parfois dans ce que nous tenons du cercle plus ou moins Ă©troit de nos amis et connaissances. En outre, ce travail superflu peut passer pour un jeu prĂ©somptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car l’art est limitĂ© dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles, qui ne trompent qu’un seul sens ; en fait, quand l’art s’en tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, Ă  la place du rĂ©el et du vivant, que la caricature de la vie. On sait que les Turcs, comme tous les mahomĂ©tans ne tolĂšrent pas qu’on peigne ou reproduise l’homme ou toute autre crĂ©ature vivante. J. Bruce, au cours de son voyage en Abyssinie, ayant montrĂ© Ă  un Turc un poisson peint, le plongea d’abord dans l’étonnement, mais bientĂŽt aprĂšs en reçut la rĂ©ponse suivante Si ce poisson, au Jugement Dernier, se lĂšve contre toi et te dit Tu m’as bien fait un corps, mais point d’ñme vivante, comment te justifieras-tu de cette accusation ? » Le prophĂšte lui aussi, comme il est dit dans la Sunna, rĂ©pondit Ă  ses deux femmes, Ommi Habiba et Ommi Selma, qui lui parlaient des peintures des temples Ă©thiopiens Ces peintures accuseront leurs auteurs au jour du Jugement,» On cite aussi des exemples d’illusions parfaites fournies par des reproductions artistiques. Les raisins peints par Zeuxis ont Ă©tĂ© donnĂ©s depuis l’AntiquitĂ© comme le triomphe de l’art et comme le triomphe de l’imitation de la nature, parce que des pigeons vivants vinrent les picorer. On pourrait rapprocher de ce vieil exemple, l’exemple plus rĂ©cent du singe de Buttner, qui dĂ©vora une planche d’une prĂ©cieuse collection d’histoire naturelle, laquelle figurait un hanneton, et qui fut pardonnĂ© par son maĂźtre pour avoir ainsi dĂ©montrĂ© l’excellence de la reproduction. Mais dans des cas de ce genre, on devrait au moins comprendre qu’au lieu de louer des Ɠuvres d’art parce que mĂȘme des pigeons ou des singes s’y sont laissĂ© tromper, il faudrait plutĂŽt blĂąmer ceux qui croient avoir portĂ© bien haut l’art, alors qu’ils ne savent lui donner comme fin suprĂȘme qu’une fin si mĂ©diocre. D’une façon gĂ©nĂ©rale, il faut dire que l’art, quand iI se borne Ă  imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble Ă  un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un Ă©lĂ©phant. Dans ces reproductions toujours plus ou moins rĂ©ussies, si on les compare aux modĂšles naturels, le seul but que puisse se proposer l’homme, c’est le plaisir de crĂ©er quelque chose qui ressemble Ă  la nature. Et de fait, il peut se rĂ©jouir de produire lui aussi, grĂące Ă  son travail, son habiletĂ©, quelque chose qui existe dĂ©jĂ  indĂ©pendamment de lui. Mais justement, plus la reproduction est semblable au modĂšle, plus sa joie et son admiration se refroidissent, si mĂȘme elles ne tournent pas Ă  l’ennui et au dĂ©goĂ»t. Il y a des portraits dont on a dit spirituellement qu’ils sont ressemblants Ă  vous en donner la nausĂ©e. Kant donne un autre exemple de ce plaisir qu’on prend aux imitations qu’un homme imite les trilles du rossignol Ă  la perfection, comme cela arrive parfois, et nous en avons vite assez; dĂšs que nous dĂ©couvrons que l’homme en est l’auteur, le chant nous paraĂźt fastidieux; Ă  ce moment, nous n’y voyons qu’un artifice, nous ne le tenons ni pour une Ɠuvre d’art, ni pour une libre production de la nature. Nous attendons tout autre chose des libres forces productives de l’homme; pareille musique ne nous touche que dans la mesure oĂč, jaillie de la vitalitĂ© propre du rossignol, sans aucune intention, elle ressemble Ă  l’expression de sentiments humains. D’ailleurs cette joie que donne l’habiletĂ© Ă  imiter ne peut jamais ĂȘtre que relative et il convient mieux Ă  l’homme de trouver de la joie dans ce qu’il tire de son propre fond. En ce sens, l’invention technique la plus insignifiante a une valeur bien supĂ©rieure et l’homme a lieu d’ĂȘtre plus fier d’avoir inventĂ© le marteau, le clou, etc., que de rĂ©aliser des chefs-d’Ɠuvre d’imitation. S’efforcer de rivaliser avec la nature en l’imitant abstraitement, c’est un tour de force comparable Ă  celui de l’homme qui s’était entraĂźnĂ© Ă  jeter des lentilles Ă  travers un petit orifice sans jamais le rater. Alexandre, devant qui il exhibait son habiletĂ©, lui fit donner un boisseau de lentilles, pour prix d’un talent si inutile et si vide de sens. Etant donnĂ© que ce principe de l’imitation est tout formel, dĂšs qu’on le prend comme fin de l’art le beau objectif disparaĂźt du mĂȘme coup. Car on ne s’occupe plus dans ce cas de trouver ce qu’on doit reproduire, on s’occupe seulement de le reproduire correctement. L’objet et le contenu du beau sont considĂ©rĂ©s comme parfaitement indiffĂ©rents. Mais si on parle de beau et de laid Ă  propos d’animaux, d’hommes, de pays, d’actions, de caractĂšres, c’est qu’on fait intervenir un critĂšre qui n’appartient pas en propre Ă  l’art, puisqu’on ne lui a laissĂ© d’autre fonction que l’imitation abstraite. Faute d’un critĂšre qui permette de choisir les objets et de les rĂ©partir en beaux et en laids, on s’en remet au goĂ»t subjectif qui ne peut Ă©dicter aucune rĂšgle et ne peut ĂȘtre discutĂ©. - Supposons que l’art n’ait pas de principe objectif, que le beau reste sous la dĂ©pendance du goĂ»t subjectif et particulier, nous allons voir cependant que, mĂȘme du point de vue de l’art lui-mĂȘme, l’imitation de la nature, qui semblait un principe universel, sous le couvert de hautes autoritĂ©s, est irrecevable, du moins sous cette forme gĂ©nĂ©rale tout Ă  fait abstraite. En effet, passons en revue les diffĂ©rents arts si la peinture, la sculpture reprĂ©sentent des objets qui paraissent ressembler aux objets naturels ou dont le type est essentiellement empruntĂ© Ă  la nature, on accordera par contre qu’on ne peut pas dire que l’architecture, qui pourtant fait aussi partie des Beaux-Arts, ni que les crĂ©ations de la poĂ©sie, dans la mesure oĂč elles ne sont pas strictement descriptives, imitent quoi que ce soit de la nature, Ou du moins on serait obligĂ©, si on voulait appliquer le principe dans le dernier cas d’user de grands dĂ©tours, de le soumettre Ă  bien des conditions et de ramener ce qu’on a coutume d’appeler vĂ©ritĂ© Ă  la vraisemblance. Mais avec la vraisemblance s’introduit de nouveau une grande difficultĂ©, car comment dĂ©terminer ce qui est vraisemblable et ce qui ne l’est pas? sans compter qu’on ne voudrait ni ne pourrait exclure radicalement de la poĂ©sie tout ce qu’elle comporte de fabulation parfaitement arbitraire et imaginaire. L’art doit donc se proposer une autre fin que l’imitation a purement formelle de la nature ; dans tous les cas, l’imitation ne peut produire que des chefs-d’Ɠuvre de technique, jamais des Ɠuvres d’art.» Hegel. Introduction Ă  l’esthĂ©tique. *3 LE PORTRAIT Je ne crois pas que les oiseaux du ciel se chargent jamais de pourvoir aux frais de ma table, ni qu’un lion me fasse l’honneur de me servir de fossoyeur et de croque-mort ; cependant, dans la ThĂ©baĂŻde que mon cerveau s’est faite, semblable aux solitaires agenouillĂ©s qui ergotaient contre cette incorrigible tĂȘte de mort encore farcie de toutes les mauvaises raisons de la chair pĂ©rissable et mortelle, je dispute parfois avec des monstres grotesques, des hantises du plein jour, des spectres de la rue, du salon, de l’omnibus. En face de moi, je vois l’Ame de la bourgeoisie, et croyez bien que si je ne craignais pas de maculer Ă  jamais la tenture de ma cellule, je lui jetterais volontiers, et avec une vigueur qu’elle ne soupçonne pas, mon Ă©critoire Ă  la face. VoilĂ  ce qu’elle me dit aujourd’hui, cette vilaine Ame, qui n’est pas une hallucination En vĂ©ritĂ©, les poĂštes sont de singuliers fous de prĂ©tendre que l’imagination soit nĂ©cessaire dans toutes les fonctions de l’art, Qu’est-il besoin d’imaginer par exemple, pour faire un portrait? Pour peindre mon Ăąme, mon Ăąme si visible, si claire, si notoire? Je pose, et en rĂ©alitĂ© c’est moi, le modĂšle, qui consens Ă  faire le gros de la besogne. Je suis le vĂ©ritable fournisseur de l’artiste. Je suis, Ă  moi tout seul, toute la matiĂšre » Mais je lui rĂ©ponds Caput mortuum, tais-toi! Brute hyperborĂ©enne des anciens jours, Ă©ternel Esquimau porte-lunettes, ou plutĂŽt porte-Ă©cailles, que toutes les visions de Damas, tous les tonnerres et les Ă©clairs ne sauraient Ă©clairer! plus la matiĂšre est, en apparence, positive et solide, et plus la besogne de l’imagination est subtile et laborieuse. Un portrait! Quoi de plus simple et de plus compliquĂ©, de plus Ă©vident et de plus profond? Si la BruyĂšre eĂ»t Ă©tĂ© privĂ© d’imagination, aurait-il pu composer ses CaractĂšres, dont cependant la matiĂšre, si Ă©vidente, s’offrait si complaisamment Ă  lui? Et si restreint qu’on suppose un sujet historique quelconque, quel historien peut se flatter de le peindre et de l’illuminer sans imagination?» Le portrait, ce genre en apparence si modeste, nĂ©cessite une immense intelligence. Il faut sans doute que l’obĂ©issance de l’artiste y soit grande, mais sa divination doit ĂȘtre Ă©gale. Quand je vois un bon portrait, je devine tous les efforts de l’artiste, qui a dĂ» voir d’abord ce qui se faisait voir, mais aussi deviner ce qui se cachait. Je le comparais tout Ă  l’heure Ă  l’historien, je pourrais aussi le comparer au comĂ©dien, qui par devoir adopte tous les caractĂšres et tous les costumes. Rien, si l’on veut bien examiner la chose, n’est indiffĂ©rent dans un portrait. Le geste, la grimace, le vĂȘtement, le dĂ©cor mĂȘme, tout doit servir Ă  reprĂ©senter un caractĂšre. De grands et d’excellents peintres, David, quand il n’était qu’un artiste du XVIII° siĂšcle et aprĂšs qu’il fut devenu un chef d’école, Holbein, dans tous ses portraits, ont visĂ© Ă  exprimer avec sobriĂ©tĂ© mais avec intensitĂ© le caractĂšre qu’ils se chargeaient de peindre. D’autres ont cherchĂ© Ă  faire davantage ou Ă  faire autrement. Reynolds et GĂ©rard ont ajoutĂ© l’élĂ©ment romanesque, toujours en accord avec le naturel du personnage; ainsi un ciel orageux et tourmentĂ©, des fonds lĂ©gers et aĂ©riens, un mobilier poĂ©tique, une attitude alanguie, une dĂ©marche aventureuse, etc.... C’est lĂ  un procĂ©dĂ© dangereux mais non pas condamnable, qui malheureusement rĂ©clame du gĂ©nie. Enfin, quel que soit le moyen le plus visiblement employĂ© par l’artiste, que cet artiste soit Holbein, David, Velasquez ou Lawrence, un bon portait m’apparaĂźt toujours comme une biographie dramatisĂ©e, ou plutĂŽt comme le drame naturel inhĂ©rent Ă  tout homme. » Baudelaire. Salon de 1859. PlĂ©iade, p. *4 Les gens de Crotone, comptĂ©s parmi les peuples les plus opulents de l’Italie, voulurent jadis dĂ©corer de peintures sans pareilles leur temple d’HĂ©ra. Ils songĂšrent Ă  Zeuxis d’HĂ©raklĂ©ia, estimĂ© de beaucoup supĂ©rieur Ă  tous les peintres de son siĂšcle, et le firent venir Ă  grands frais. Zeuxis pour reprĂ©senter en une muette image l’idĂ©al de la beautĂ© fĂ©minine, voulut peindre une HĂ©lĂšne. Cette intention charma les Crotoniates, car, pensaient-ils, si Zeuxis, dans le genre oĂč il excelle, s’applique de son mieux, il enrichira notre temple d’un chef-d’Ɠuvre incomparable. Leur attente ne fut point trompĂ©e. Zeuxis leur demanda aussitĂŽt quelles belles jeunes filles se trouvaient Ă  Crotone on le conduisit d’abord au gymnase et on lui montra de nombreux jeunes gens de la plus pure beautĂ© [
] Comme il admirait vivement en eux la grĂące et les proportions Nous avons ici, lui dit-on, leurs sƓurs encore vierges tu peux, en voyant leurs frĂšres, te faire une idĂ©e de leur beautĂ©. – PrĂ©sentez-moi donc, s’il vous plaĂźt, dit Zeuxis, les plus belles de ces jeunes filles Ă  titre de modĂšles pour le tableau promis c’est ainsi que je pourrai faire passer dans une peinture inanimĂ©e la vivante vĂ©ritĂ© de la nature. » Par dĂ©cision officielle, ils rĂ©unirent les jeunes filles en un seul lieu, et autorisĂšrent le peintre Ă  choisir librement parmi elles. Il n’en retint que cinq, dont maint poĂšte nous a transmis les noms pour avoir obtenu les suffrages du maĂźtre le plus capable d’apprĂ©cier la beautĂ©. Il ne crut pas pouvoir dĂ©couvrir en un modĂšle unique tout son idĂ©al de la beautĂ© parfaite, parce qu’en aucun individu la nature n’a rĂ©alisĂ© la perfection absolue. La nature, comme si elle craignait de ne pouvoir doter tous ses enfants en prodiguant tout au mĂȘme, vend toujours ses faveurs au prix de quelque disgrĂące. » CicĂ©ron, De Inventione, II, 1-3. A MĂ©diter Dans l’Ɠuvre, c’est la vĂ©ritĂ© qui est Ă  l’Ɠuvre, et non pas seulement quelque chose de vrai. Le tableau qui montre les chaussures de paysan, le poĂšme qui dit la fontaine romaine, ne font pas seulement savoir — Ă  proprement parler, ils ne font rien savoir du tout — ce que cet Ă©tant particulier est en tant que tel; ils font advenir de l’éclosion comme telle, en relation avec l’étant en son entier. Plus simplement et essentiellement les seules chaussures, plus sobrement et purement la seule fontaine entrent et s’épanouissent dans leur essence, plus immĂ©diatement et manifestement l’étant tout entier gagne avec elles plus d’ĂȘtre. L’ĂȘtre se refermant sur soi est ainsi Ă©clairci. Il ordonne la lumiĂšre de son paraĂźtre dans l’Ɠuvre. La lumiĂšre du paraĂźtre ordonnĂ©e en l’Ɠuvre, c’est la beautĂ©. La beautĂ© est un mode de sĂ©jour de la vĂ©ritĂ© en tant qu’éclosion ». Heidegger. L’origine de l’Ɠuvre d’art dans Chemins qui ne mĂšnent nulle part, Gallimard, 1962, p. 43. Partager Marqueursapparence, beau, droit du plus fort, essence, esthĂ©tique, idĂ©alisme, modernitĂ©, phĂ©nomĂšne, vrai
LArt et l'illusion E. H. Gombrich (Auteur) Guy Durand Poser une question au vendeur. CaractĂ©ristiques Voir tout Date de parution. octobre 1996 . Editeur. Gallimard. Format. 17cm x 24cm . Nombre de pages. 404 . Prix standard 50,73 € En stock vendeur partenaire. Livraison Suivie : 3,99 € Livraison Ă  votre domicile avec suivi de votre livraison LivrĂ© entre le 26/08 et le
1DĂšs l’épigraphe de la premiĂšre partie de sa nouvelle Sarrasine, Balzac revendique l’hĂ©ritage du romantisme allemand Croyez-vous que l’Allemagne ait seule le privilĂšge d’ĂȘtre absurde et fantastique ? » [1] La nouvelle s’ouvre, d’une façon Ă  la fois sinistre et burlesque, sur une opposition entre la danse des vivants reprĂ©sentĂ©e par le bal auquel participe le narrateur, et la danse des morts qu’offre la nature hivernale, opposition entre l’intĂ©rieur et l’extĂ©rieur, la nature et la civilisation. Ce faisant, l’écrivain souligne tout le caractĂšre factice de la sociĂ©tĂ© dĂ©crite, mais il inscrit aussi son intrigue dans un climat fantastique, rendant hommage sans doute Ă  Hoffmann, dans sa Vision sur le champ de bataille de Dresden [2], mais aussi Ă  Goethe, auteur d’une ballade intitulĂ©e La Danse des morts » Der Totentanz » en 1797, l’annĂ©e des ballades, celle oĂč Goethe cherche Ă  s’illustrer dans les formes populaires de la littĂ©rature. Sur le ton Ă  la fois macabre et ironique que reprendra Balzac, Goethe avait mis en scĂšne un cliquetis de squelettes qu’il sĂ©parait fondamentalement, lui aussi, du monde des vivants. Dans la France de 1830, au moment de la composition de Sarrasine, Goethe est bien sĂ»r cĂ©lĂšbre pour son Werther, en particulier depuis la critique qu’en proposa Chateaubriand dans RenĂ©, mais surtout, de façon plus nĂ©gative, pour son Faust, Ă  qui Zambinella est d’ailleurs comparĂ©, et que Benjamin Constant avait appelĂ© une dĂ©rision de l’espĂšce humaine » [3]. C’est de ce privilĂšge d’ĂȘtre absurde et fantastique » que se rĂ©clame Balzac avec Sarrasine, selon la mode allemande, mais une mode qui n’inclut pas Heinrich von Kleist. 2Dans son essai consacrĂ© au théùtre de marionnettes Über das Marionettentheater, achevĂ© en dĂ©cembre 1810, celui-ci est sans doute pourtant plus proche encore des thĂ©ories esthĂ©tiques esquissĂ©es par Balzac dans Sarrasine. Nulle dette directe, assurĂ©ment, de la part de Balzac, mais plutĂŽt une simple convergence, car l’essai trĂšs bref mais trĂšs fameux de Kleist n’a suscitĂ© en France qu’un intĂ©rĂȘt trĂšs tardif, sa premiĂšre traduction ne datant que de 1937 [4]. Au moment oĂč Balzac rĂ©digeait sa nouvelle, en novembre 1830, Kleist n’était en fait guĂšre lu, et encore moins jouĂ© en France puisque seuls quelques-uns de ses contes venaient d’ĂȘtre traduits, avec, il est vrai, un certain succĂšs [5]. La gĂ©nĂ©ration romantique française, c’est bien connu [6], a prĂ©fĂ©rĂ© les contes d’Hoffmann Ă  l’Ɠuvre d’un auteur dont la francophobie trop affirmĂ©e a sans doute heurtĂ© le sentiment national [7]. Pierre Brunel a du reste insistĂ© sur le contexte hoffmannien de la parution de Sarrasine dans la Revue de Paris, qui venait de faire paraĂźtre, l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, en 1829, plusieurs textes d’Hoffmann dans une traduction de LoĂšve-Veimars [8]. Selon lui, Balzac propose d’abord une parodie des romans d’Ann Radcliff, dont le merveilleux est considĂ©rĂ© en France comme mĂ©canique » parce qu’un mĂ©canisme intervenait Ă  la fin pour expliquer les mystĂšres [9]. Mais surtout, et plus essentiellement, il rĂ©pond au fantastique Ă  la Hoffmann qui rĂ©side dans la radicale impossibilitĂ© oĂč se trouve le hĂ©ros de dĂ©cider et de donner Ă  ses interrogations une rĂ©ponse satisfaisante ». En rĂ©ponse, Balzac proposerait donc un fantastique Ă  la française » [10], Ă©vitant le risque d’absurditĂ© » [11] d’Hoffmann Pierre Citron note comme un fait rare chez Balzac » que la logique et la vraisemblance n’existent pas », et que le narrateur n’explique rien » [12]. En faisant Ă©cho Ă  plusieurs contes, en particulier L’Église des jĂ©suites [13], Sarrasine semble donc mettre, mĂȘme sous une forme critique, Hoffmann Ă  l’honneur, comme le faisait une bonne partie du public français. 3Le nom de Kleist, pour sa part, n’est connu que par l’atteinte qu’il porte aux lettres françaises, et en 1807 le Journal de Paris s’indigne par exemple que des critiques allemands aient trouvĂ© l’Amphitryon de Kleist supĂ©rieur Ă  celui de MoliĂšre, tout comme il s’était offusquĂ© l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente que l’éditeur allemand de la PhĂšdre de Schiller ait pu en trouver le texte supĂ©rieur Ă  celui de Racine [14]. L’écho que reçoivent pourtant en France les thĂ©ories esquissĂ©es dans l’essai sur le théùtre de marionnettes permet d’y dĂ©finir, par contraste, un romantisme allemand Kleist, s’il n’appartient pas au cercle d’IĂ©na, reste sur plusieurs points proche des conceptions dĂ©veloppĂ©es quelques annĂ©es plus tĂŽt par les frĂšres Schlegel. 4Sa rĂ©flexion sur le théùtre de marionnettes s’articule sur une intrigue assez banale la rencontre, un soir d’hiver, dans un jardin public, entre le narrateur et un danseur d’opĂ©ra. La conversation qui s’engage porte immĂ©diatement sur un spectacle de théùtre de marionnettes, au cours duquel le narrateur a notĂ© avec surprise l’enthousiasme du danseur. Ces donnĂ©es de dĂ©part sont dĂ©jĂ  significatives sa propre prĂ©sence Ă  cette reprĂ©sentation et en mĂȘme temps le recul ironique qu’il observe Ă  l’égard de l’intĂ©rĂȘt du danseur font du narrateur une projection du lecteur, normalement rĂ©servĂ© sur la valeur artistique d’un genre dĂ©criĂ©, mais sujet lui-mĂȘme au charme inexplicable de ce type de spectacle. Elles annoncent Ă©galement le dĂ©bat qui va suivre et son issue. Le théùtre de marionnettes devient l’objet d’une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur la grĂące, dont les enjeux sont Ă  la fois esthĂ©tiques et mĂ©taphysiques. Le narrateur, bientĂŽt persuadĂ©, illustre la thĂ©orie du danseur par une anecdote sur un adolescent qui, Ă  peine conscient de sa grĂące, la perd aussitĂŽt en cĂšdant Ă  la vanitĂ©. C’est la seconde partie du texte, celle oĂč les voix cessent de diverger pour envisager les prolongements de cette thĂšse sur la grĂące. À son tour, le danseur propose une anecdote sur un singulier combat d’escrime contre un ours, oĂč l’instinct brut de ce dernier a raison de la technique affinĂ©e du danseur. Dans les deux anecdotes comme dans le cas du théùtre de marionnettes, la grĂące, qui rĂ©side dans le mouvement, se trouve opposĂ©e Ă  la conscience imparfaite de l’homme. 5Dans le cadre d’une approche d’histoire littĂ©raire, cette cĂ©lĂ©bration du théùtre de marionnettes semble s’inscrire dans l’ancienne tradition du Puppenspiel que Herder, avant le premier romantisme allemand, avait mise Ă  l’honneur au mĂȘme titre que l’ensemble du Volkstheater. Le romantisme allemand a sur ce point fait Ă©cho au jugement de Herder. Toute l’esthĂ©tique du romantisme est peuplĂ©e de poupĂ©es », constate plus prĂ©cisĂ©ment Bernhild Boie. Cependant, entre l’automate de Jean-Paul et la marionnette de Kleist s’opĂšre le passage d’un symbole nĂ©gatif Ă  un symbole positif » dans la crĂ©ation littĂ©raire [15]. Choisir comme figure esthĂ©tique par excellence » une figure qui appartient au domaine de l’enfance », comme le remarque Ă  nouveau Bernhild Boie, n’a certes rien de gratuit, et vise Ă  associer, selon un schĂ©ma traditionnel, l’art Ă  l’innocence [16]. Le genre mĂȘme du théùtre de marionnettes joue un rĂŽle fondamental pour toute cette gĂ©nĂ©ration Tieck lui doit en partie l’une de ses productions les plus originales avec sa Genoveva. De mĂȘme, Goethe insiste sur le rĂŽle qu’il a jouĂ© dans sa formation littĂ©raire. DĂšs le premier livre de PoĂ©sie et VĂ©ritĂ©, il Ă©voque le théùtre de marionnettes offert par sa grand-mĂšre Ă  l’occasion d’un NoĂ«l. Il rappelle ailleurs que l’idĂ©e mĂȘme de Faust est issue du théùtre de marionnettes familial de son enfance, dont Faust et MĂ©phistophĂ©lĂšs formaient deux des figures marquantes. 6La figure de la marionnette est plus gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentative d’un Beau idĂ©al liĂ© au merveilleux et au rĂȘve attachĂ©s Ă  une littĂ©rature pour enfants. Schlegel commente dans ces termes les fĂ©es du Songe d’une nuit d’étĂ© leurs passions, dĂ©pouillĂ©es de tout alliage terrestre, ne sont qu’un rĂȘve idĂ©al » [17]. Attirant Ă  son tour l’attention sur le merveilleux contenu dans la reprĂ©sentation d’un monde de fĂ©es, Tieck, qui compare cette piĂšce et La TempĂȘte Ă  des rĂȘves radieux », assigne pour but Ă  Shakespeare de bercer le spectateur dans la perception d’un rĂȘveur », lecture qui nous rapproche aussi bien de ce que se propose Kleist dans Le Prince de Hombourg que du théùtre de marionnettes [18]. 7Balzac, sur un mode trĂšs diffĂ©rent, reprend dans Sarrasine la rĂ©flexion des romantiques allemands sur le Beau idĂ©al. Comme Kleist, il suggĂšre l’opposition, probablement hĂ©ritĂ©e de Mme de StaĂ«l dans De l’Allemagne, entre l’artifice parisien et l’authenticitĂ© allemande il se rencontrait çà et lĂ  des Allemands qui prenaient pour des rĂ©alitĂ©s ces railleries ingĂ©nieuses de la mĂ©disance parisienne » [19]. Par le biais de la recherche de la vĂ©ritĂ© dans l’art, le motif du Beau idĂ©al est introduit dĂšs le dĂ©but Ă  travers le personnage de Marianina, comparĂ© Ă  la fille du sultan dans le conte de La Lampe merveilleuse, et qui savait unir au mĂȘme degrĂ© la puretĂ© du son, la sensibilitĂ©, la justesse du mouvement et des intonations, l’ñme et la science » [20]. La rĂ©fĂ©rence Ă  l’ñme Ă©tablit le rapport entre esthĂ©tique et mĂ©taphysique, qui se trouve au centre du texte de Kleist. Mais, plus proche encore de l’imaginaire de Kleist, Balzac confond, par l’intermĂ©diaire du narrateur, l’idĂ©al et le rĂ©el Par un des plus rares caprices de la nature, la pensĂ©e en demi-deuil qui se roulait dans ma cervelle en Ă©tait sortie, elle se trouvait devant moi, personnifiĂ©e, vivante, elle avait jailli comme Minerve de la tĂȘte de Jupiter [
] » [21]. Comme chez Kleist enfin, la rĂ©flexion sur le Beau idĂ©al prend assise sur le modĂšle du théùtre de marionnettes le vieillard, qui, par contraste avec la vitalitĂ© de Marianina, incarne la mort, semblait ĂȘtre sorti de dessous terre, poussĂ© par quelque mĂ©canisme de théùtre » [22]. Chez Kleist en effet, le mouvement de la marionnette produit, en Ă©liminant les contingences physiques, une idĂ©e du beau dans la danse » [23] ; il reprĂ©sente, plus prĂ©cisĂ©ment, le Beau idĂ©al, illustrĂ© par la simplicitĂ© de la ligne droite ou courbe [24], qui se trouve au centre de l’esthĂ©tique romantique. La comparaison entre le théùtre de marionnettes et la danse prend ici une signification nouvelle. Le mouvement de la marionnette, Ă©levĂ© Ă  l’harmonie de la danse, reprĂ©sente le Beau idĂ©al en matiĂšre de théùtralitĂ©. Soumis Ă  la gravitation, le danseur lui-mĂȘme ne peut l’approcher qu’imparfaitement. 8L’image du mĂ©canisme de théùtre chez Balzac est proche d’une telle position. À un premier niveau de lecture, la matĂ©rialitĂ© brute de la marionnette reprĂ©sente la mort. Dans son interprĂ©tation psychanalytique de la poupĂ©e, Jeanne Danos remarque qu’en donnant l’image d’un monde rĂ©ifiĂ©, celle-ci a par contraste rapport Ă  l’idĂ©al, en tant que matĂ©rialisation d’une idĂ©e. C’est le sens qu’elle attribue Ă  l’entreprise surrĂ©aliste, qui illustre bien cette conception de la poupĂ©e comme projection d’un fantasme L’expĂ©rience ultime de leur tentative rĂ©side dans l’automatisme, graphique, plastique ou verbal, mais aussi dans la crĂ©ation d’objets oniriques, vĂ©ritables “dĂ©sirs solidifiĂ©s”. » [25] 9Enfin, comme pour la marionnette, c’est l’apparence d’une crĂ©ation artificielle » [26] qui, dans le vieillard de Balzac, rapproche le rĂ©el de l’idĂ©al. La fin de la nouvelle revient sur cette idĂ©e d’artifice, attachĂ©e cette fois Ă  la figure de l’eunuque Il n’y a plus de ces malheureuses crĂ©atures
 » [27] DĂšs la fin de la premiĂšre partie, intitulĂ©e Les deux portraits », la rĂ©flexion sur le Beau idĂ©al s’attache plus clairement Ă  ce personnage Il est trop beau pour ĂȘtre un homme ! » dĂ©clare l’accompagnatrice du narrateur devant l’Adonis peint qu’elle dĂ©couvre dans le boudoir oĂč elle s’est rĂ©fugiĂ©e ; il s’agit, lui explique ce dernier, d’un portrait, rĂ©alisĂ© d’aprĂšs une statue de femme » [28]. La beautĂ© est d’autant plus idĂ©ale que l’Ɠuvre est moins rĂ©fĂ©rentielle dans le portrait, l’Ɠuvre prend son modĂšle dans l’art, non dans le rĂ©el. Toute la nouvelle joue sur ce va-et-vient, car dĂšs le dĂ©but de la seconde partie, le Beau idĂ©al est de nouveau rattachĂ© au rĂ©el Ă  travers le regard de Sarrasine, qui observe Zambinella dans sa jeunesse 10 Il admirait en ce moment la beautĂ© idĂ©ale de laquelle il avait jusqu’alors cherchĂ© çà et lĂ  les perfections dans la nature, en demandant Ă  un modĂšle, souvent ignoble, les rondeurs d’une jambe accomplie ; Ă  tel autre, les contours du sein ; Ă  celui-lĂ , ses blanches Ă©paules ; prenant enfin le cou d’une jeune fille, et les mains de cette femme, et les genoux polis de cet enfant, sans rencontrer jamais sous le ciel froid de Paris les riches et suaves crĂ©ations de la GrĂšce antique. » [29] 11En filigrane, Balzac revient sur un dĂ©bat qui avait agitĂ© la critique d’art du tournant du siĂšcle, dĂ©bat oĂč les choix esthĂ©tiques ont en large part recoupĂ© les clivages politiques. Il a opposĂ© les tenants du Beau idĂ©al, hĂ©ritiers de Winckelmann et prĂ©curseurs du romantisme et les reprĂ©sentants du rĂ©gime napolĂ©onien, dĂ©fenseurs au contraire de la conception mimĂ©tique de l’art. Tandis que les uns tirent leurs positions de la distinction platonicienne entre l’idĂ©e et le rĂ©el, les autres partent du postulat d’une beautĂ© indĂ©passable de la nature. Or, Balzac prĂ©sente ici la beautĂ© idĂ©ale comme un dĂ©passement du beau de rĂ©union », notion qui, comme l’a montrĂ© Annie Becq, a Ă©tĂ© formĂ©e pour donner satisfaction Ă  la conception mimĂ©tique de l’art tout en Ă©vitant les objections des dĂ©fenseurs du Beau idĂ©al [30]. 12C’est essentiellement sous le Consulat et l’Empire que s’était dĂ©veloppĂ© ce dĂ©bat. QuatremĂšre de Quincy qui, dans son essai Sur l’idĂ©al dans les arts du dessin [31], se faisait, selon l’expression d’Annie Becq, le champion du Beau idĂ©al » [32], Ă©tait en particulier contestĂ© par Ponce et Chaussard [33], qui lui opposaient l’idĂ©e de belle nature ». QuatremĂšre de Quincy faisait l’éloge des arts d’imitation ; mais l’imitation devait selon lui se rapprocher de l’idĂ©e, non de la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle et contingente de la nature. Une telle justification platonicienne des thĂšses de Winckelmann rĂ©pondait Ă  l’objection soulevĂ©e par Emeric David, selon qui l’artiste ne saurait surpasser la nature [34]. De mĂȘme, selon Chaussard, se passer de l’imitation de la nature conduirait Ă  rien moins qu’à perdre l’art » [35]. Permon en concluait que c’est la nature, mais la belle nature, que les grands artistes se sont proposĂ©e pour modĂšle » [36]. Il se voyait appuyĂ© par l’ensemble de la critique nĂ©oclassique, en particulier par Geoffroy [37], alors que Mme de StaĂ«l, au contraire, rejetait les arts d’imitation, considĂ©rant que l’ impression qu’on reçoit par les beaux-arts n’a pas le moindre rapport avec le plaisir que fait Ă©prouver une imitation quelconque ; l’homme a dans son Ăąme des sentiments innĂ©s que les objets rĂ©els ne satisferont jamais, et c’est Ă  ces sentiments que l’imagination des peintres et des poĂštes sait donner une forme et une vie » [38]. Ainsi en allait-il pour Bonstetten Le vĂ©ritable gĂ©nie des arts ne veut rien copier » ; L’imitation n’est que le moyen et nullement le but des beaux arts. » [39] Or, la notion de beau de rĂ©union » Ă©tait Ă©troitement liĂ©e Ă  la conception mimĂ©tique de l’art et Emeric-David en illustrait le fondement Ă  travers l’exemple, demeurĂ© cĂ©lĂšbre, du peintre Zeuxis. Celui-ci, affirme-t-il, trouvait ce beau dans la nature, il savait le reconnaĂźtre, il en rĂ©unissait les traits qu’il voyait rĂ©pandus en diffĂ©rents modĂšles ; il n’était donc qu’imitateur » [40]. 13À travers l’idĂ©e de belle nature idĂ©ale, Cabanis rattachait le contingent Ă  l’universel, mais son idĂ©e du beau ne rĂ©sidait que dans des rapprochements que la nature n’opĂšre pas, et non dans la recherche de l’idĂ©e. C’est pour lui le fonctionnement mĂȘme de l’imagination que d’établir ces rapprochements qui de traits Ă©pars dans la nature forment un ensemble rĂ©gulier ». Mais le contemplateur de l’Ɠuvre ne peut se satisfaire de ces gĂ©nĂ©ralitĂ©s artificielles ; il lui faut ou tel homme, ou tel ĂȘtre dĂ©terminĂ©, ou telle particularitĂ© dans les images qui lui sont offertes, pour que son Ă©motion, se joignant Ă  l’admiration de l’esprit, en fixe le souvenir par des empreintes ineffaçables » [41]. 14Au contraire, Sismondi rĂ©pliquait Ă  Emeric-David pour rejeter le Beau de rĂ©union comme toute forme d’imitation de la nature. Son commentaire de la VĂ©nus d’Apelle est demeurĂ© lui aussi bien connu Il n’est pas vrai que la VĂ©nus d’Apelle ne fĂ»t que la rĂ©union de ce que le peintre avait trouvĂ© de plus beau dans les plus belles femmes son image existait dans le cerveau d’Apelle antĂ©rieurement Ă  cette rĂ©union ; c’est d’aprĂšs cette image qu’il choisissait ses modĂšles pour les diffĂ©rentes parties. » [42] SuggĂ©rant le dĂ©passement du beau de rĂ©union » par le Beau idĂ©al, il illustrait en fait ce qui a formĂ© chez Balzac l’évolution artistique de Sarrasine. Car plus gĂ©nĂ©ralement, Zambinella est l’objet chez Balzac d’une sĂ©rie de rĂ©flexions sur l’art qui confĂšrent Ă  la nouvelle une dimension critique. De mĂȘme le dialogue de Kleist est-il, par sa dimension dramatique, réécriture du genre qui est son objet, le théùtre ; par l’aspect narratif des deux anecdotes qu’il inclut, il s’érige en critique poĂ©tique, selon l’idĂ©al de Friedrich Schlegel pour qui le rĂ©cit littĂ©raire est la forme accomplie et moderne du dialogue philosophique [43]. De mĂȘme que, pour Friedrich Schlegel, le Wilhelm Meister de Goethe, lorsqu’il commente Hamlet au cinquiĂšme livre, est poĂ©sie de la poĂ©sie », Kleist rejoint ici l’idĂ©al d’une critique poĂ©tique, oĂč la narration serait un dĂ©passement de la reprĂ©sentation dramatique [44]. La poĂ©sie ne peut ĂȘtre critiquĂ©e que par la poĂ©sie », dĂ©clare F. Schlegel [45]. ConformĂ©ment Ă  cet idĂ©al d’une critique qui intĂšgre son objet et le dĂ©passe Ă  la fois, le dialogue philosophique prend pour point de dĂ©part de la discussion le théùtre folklorique. Essai par sa forme de fiction littĂ©raire assumant en mĂȘme temps une fonction critique, le texte de Kleist rejoint Ă©galement l’ancienne tradition du dialogue. 15Le Beau artistique, selon Balzac, apparaĂźt comme une illusion, celle de Sarrasine devant l’apparente fĂ©minitĂ© de Zambinella C’était plus qu’une femme, c’était un chef-d’Ɠuvre ! » [46] Comme chez Kleist, c’est par le mouvement, ou du moins sa suggestion, qu’elle rejoint l’art. Tel Ă©tait en effet le paradoxe kleistien emblĂšme de matĂ©rialitĂ© brute, la figure de la marionnette Ă©tait un dĂ©fi aux lois physiques et dĂ©gageait l’art de ses contingences matĂ©rielles pour le ramener Ă  la spiritualitĂ© Ă©purĂ©e qui en constitue la vĂ©ritable essence. L’argument se fondait sur la gravitĂ©, Ă  laquelle est soumis le danseur seul pour dĂ©signer le mouvement vers le sol, le texte oppose deux verbes en italique, effleurer », pour la marionnette, et reposer », pour le danseur [47]. Lorsque le danseur retombe, c’est au contraire pour se remettre des efforts de la danse », moment qui, manifestement, n’est pas de la danse ». La danse du danseur, contrairement Ă  la dynamique immatĂ©rielle de la marionnette, fait alterner des instants qui relĂšvent de l’art et d’autres oĂč apparaĂźt le support physique. Simone Weil, dans son essai intitulĂ© La Pesanteur et la GrĂące, prolonge sur ce point les rĂ©flexions de Kleist en soulignant l’implication morale de l’image kleistienne de la gravitation Tous les mouvements naturels de l’ñme sont rĂ©gis par des lois analogues Ă  celle de la pesanteur matĂ©rielle. La grĂące seule fait exception. » [48] Cette superposition du plan physique et du plan mĂ©taphysique formait le fondement mĂȘme de l’idĂ©alisme esthĂ©tique de Kleist. 16Balzac rejoint Kleist en situant dans l’expression du mouvement, c’est-Ă -dire dans la grĂące, la recherche artistique du Beau idĂ©al dans le rĂ©el Sarrasine crayonna sa maĂźtresse dans toutes les poses. » [49] La pose forme bien un arrĂȘt du mouvement, mais en tant que, comme dans la statuaire, il le suggĂšre et l’exprime. Balzac se sĂ©pare ici de Kleist, pour qui la grĂące dĂ©signe une essence, en prĂ©sentant l’art comme le lieu de l’illusion. En mĂȘme temps que l’illusion se dissipe et que la fĂ©minitĂ© de Zambinella s’efface du regard de Sarrasine, l’art du chanteur se dissipe aussi sa voix cĂ©leste s’altĂ©ra ». Comme la grĂące, l’art est donc associĂ© Ă  l’illusion ; la conscience le dissipe et produit l’affectation [
] Zambinella, s’étant remis, recommença le morceau qu’il avait interrompu si capricieusement ; mais il l’exĂ©cuta mal [
] » [50]. 17Toute la nouvelle se construit autour de cette relation Ă©quivoque entre l’art et le monde, l’Ɠuvre et son modĂšle. D’une part, la vie semble se confondre avec l’art Ă  travers le personnage de Zambinella Le théùtre sur lequel vous m’avez vue, ces applaudissements, cette musique, cette gloire, Ă  laquelle on m’a condamnĂ©e, voilĂ  ma vie, je n’en ai pas d’autre. Dans quelques heures vous ne me verrez plus des mĂȘmes yeux, la femme que vous aimez sera morte. » [51] La fĂ©minitĂ© idĂ©ale de Zambinella est créée par l’artifice du théùtre, et Balzac propose une variation du motif caldĂ©ronien de la confusion entre illusion et rĂ©alitĂ©. Mais la faute de Sarrasine est justement d’avoir commis cette confusion et l’art se distingue de la rĂ©alitĂ© en tant qu’illusion c’est une illusion ! » s’exclame Sarrasine, avant de mourir, en contemplant la statue qu’il a forgĂ©e [52]. L’illusion rĂ©side alors dans la transfiguration du rĂ©el par l’art Le chanteur [
] demeura sur une chaise, sans oser regarder une statue de femme, dans laquelle il reconnut ses traits » [53]. 18L’art cependant peut ĂȘtre Ă©galement vecteur de vĂ©ritĂ©, et dĂ©passer les apparences trompeuses du rĂ©el c’est le cas du portrait, Ă©tabli Ă  partir de la statue, et qui restitue l’eunuque Ă  sa virilitĂ©. Dans un sens ou dans l’autre, l’art se dĂ©tache finalement du rĂ©el, comme le montre la structure de la nouvelle chacune de ses deux parties, Les deux portraits » et Une passion d’artiste », s’achĂšve sur le rapprochement entre la beautĂ© idĂ©ale du portrait et la hideur du vieillard. Mais la relation qui les attache, par-delĂ  leur apparente opposition, n’est explicitĂ©e qu’à la fin de la nouvelle, oĂč le narrateur Ă©voque ce portrait qui vous a montrĂ© Zambinella Ă  vingt ans un instant aprĂšs l’avoir vu centenaire ». La transfiguration dans l’art se prolonge, et le portrait a servi plus tard pour l’Endymion de Girodet, vous avez pu en reconnaĂźtre le type dans l’Adonis » [54]. 19La nouvelle, qui dĂ©bute par l’évocation de deux tableaux – la danse des vivants et la danse des morts –, s’achĂšve Ă©galement sur deux transfigurations esthĂ©tiques, car le vieillard lui-mĂȘme ne relĂšve plus du rĂ©el. Sa premiĂšre apparition l’avait rapprochĂ© de la fiction romantique Sans ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment un vampire, une goule, un homme artificiel, une espĂšce de Faust ou de Robin des bois [
] » [55]. Cette structure circulaire de la nouvelle se gĂ©nĂ©ralise. Comme chez Kleist, elle implique un rapport au temps conçu comme mouvement vers une vĂ©ritĂ© originelle il s’agit du temps du mythe, de l’éternel retour. Zambinella est prĂ©sentĂ© au dĂ©but dans sa virilitĂ©, sous la forme d’un vieillard C’était un homme », affirme le narrateur, sans plus de prĂ©cision [56]. Tout au long de la seconde partie de la nouvelle, il n’est Ă©voquĂ© que comme une jeune femme, et ne redevient un vieillard qu’à la fin. 20Le mouvement mĂȘme de l’Ɠuvre de Balzac imite l’illusion qu’elle prĂ©sente, en appuyant l’opposition entre les deux parties. Alors que la premiĂšre prĂ©sente la vĂ©ritĂ© de Zambinella, elle le rattache systĂ©matiquement Ă  la fiction littĂ©raire, et l’histoire de la maison Lanty dans son ensemble est comparĂ©e Ă  l’univers des romans d’Anne Radcliffe » ou encore Ă  un poĂ«me de lord Byron » [57]. Le narrateur est pourtant protagoniste de cette intrigue, ce qui produit une illusion rĂ©fĂ©rentielle. Au contraire, la seconde partie est consacrĂ©e au rĂ©cit du narrateur et la situation d’énonciation insiste donc sur la mise en fiction, sur le glissement vers un autre espace littĂ©raire. Elle prĂ©sente Zambinella sous le jour de l’artifice et de l’illusion. Pourtant, par un curieux retournement, elle s’inscrit dans un cadre historique – la Rome du temps de Louis XV – prĂ©sentĂ© avec insistance, et les personnages historiques – Diderot, Rousseau – sont systĂ©matiquement mĂȘlĂ©s aux personnages de fiction comme Sarrasine ou Zambinella. 21Le jeu de Balzac avec l’illusion est peut-ĂȘtre une façon d’inscrire sa propre crĂ©ation dans l’illusion l’esthĂ©tisation littĂ©raire, Ă  laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. Le rĂ©el s’oppose alors Ă  l’art, comme le suggĂšre le personnage de Marianina, incarnation d’une fĂ©minitĂ© authentique, qui est Ă©galement une projection du vieillard. La fin de la premiĂšre partie met en scĂšne le vieillard en face du tableau qui reprĂ©sente sa virilitĂ©, mais aussi au bras de Marianina, qui est son alter ego fĂ©minin. Le contraste entre le tableau et le vieillard est alors redoublĂ© par celui entre Marianina et le tableau. En mĂȘme temps, Marianina, qui est chanteuse, est elle-mĂȘme une production de l’art et redouble l’opposition entre la rĂ©alitĂ© du vieillard, rattachĂ©e Ă  la mort, et sa transfiguration dans l’art, Ă©ternelle. 22Comme Kleist, Balzac associe le motif de la marionnette au Beau idĂ©al dans l’art, mais cet art repose pour lui sur une illusion, alors que, pour Kleist, art et illusion se confondent. L’atmosphĂšre onirique liĂ©e Ă  l’improbable rencontre formant l’intrigue de Über das Marionettentheater, et confortĂ©e par un flou suggestif dans les indications de temps et de lieu, n’est qu’une manifestation discrĂšte de cette confusion. L’illusion est par ailleurs le lieu de l’apprentissage pour le narrateur, qui est l’initiĂ© chez Kleist, alors qu’il est significativement celui qui enseigne chez Balzac. 23Cette prĂ©sence de l’illusion est ce qui confĂšre Ă  l’art sa dimension mĂ©taphysique. Ainsi chez Kleist, la ligne dĂ©crite par le mouvement de la marionnette est profondĂ©ment mystĂ©rieuse », car elle n’est rien d’autre que le chemin de l’ñme du danseur » [58]. Telle est l’interprĂ©tation du mystĂšre du mouvement des marionnettes, mouvement qui ne peut se rĂ©duire Ă  sa dimension mĂ©canique mĂȘme agitĂ©e de maniĂšre purement fortuite », la marionnette adoptait une sorte de mouvement qui ressemblait Ă  la danse » [59]. De sorte que l’innocence absolue de la marionnette rejoint la conscience illimitĂ©e du Dieu, tout comme se rencontrent, dans une vision circulaire, la matĂ©rialitĂ© brute et la pure transcendance le point de rencontre est la grĂące, notion mystĂ©rieuse, Ă  l’articulation de l’esthĂ©tique et du mĂ©taphysique. 24Ces implications mĂ©taphysiques s’enracinent chez Kleist sur une interrogation sur le lieu de l’ñme le mouvement de la marionnette, manipulĂ©e par des ficelles comme l’homme par un Dieu invisible, permettait selon lui de dĂ©finir l’emplacement de l’ñme dans le corps, et renvoyait Ă  l’hĂ©ritage de la pensĂ©e caldĂ©ronienne sur les rapports entre libertĂ© humaine et destinĂ©e. De mĂȘme, la rĂ©flexion de Balzac sur l’illusion dĂ©passe le cadre esthĂ©tique pour envisager une mĂ©taphysique qui le rapproche de l’hĂ©ritage caldĂ©ronien du romantisme Quand l’avenir du chrĂ©tien serait encore une illusion, au moins elle ne se dĂ©truit qu’aprĂšs la mort. » [60] 25Balzac rejoint ici l’ensemble de la pensĂ©e romantique allemande, oĂč l’esthĂ©tique se trouve au cƓur d’une rĂ©flexion mĂ©taphysique plus gĂ©nĂ©rale. Chez Kleist, cette perspective apparaĂźt dĂ©jĂ  dans la volontĂ© insistante du danseur de rapporter la grĂące aux lois physiques. Celle-ci se manifeste tout d’abord dans l’énumĂ©ration des figures gĂ©omĂ©triques dĂ©crivant le dĂ©placement du centre de gravitĂ© de la marionnette au cours de son mouvement ligne droite, courbe, du premier ou du second degrĂ©, ellipse. De mĂȘme, c’est en termes gĂ©omĂ©triques qu’est dĂ©crite la relation entre le machiniste et la marionnette le rapport de leurs mouvements est comparĂ© Ă  celui des nombres et de leurs logarithmes ou Ă  celui de l’asymptote et de l’hyperbole [61]. C’est, bien sĂ»r, une façon de suggĂ©rer la nĂ©cessitĂ©, c’est-Ă -dire l’absence de contingence du mouvement idĂ©al de la marionnette, mais aussi l’absence de libertĂ© de la marionnette, qui contraste ainsi avec l’homme, libre depuis la chute originelle. L’idĂ©e rappelle la conversion au catholicisme de plusieurs des figures allemandes du romantisme. 26Cette derniĂšre hypothĂšse de lecture se trouve nĂ©anmoins remise en cause par la conclusion que le danseur tire de l’aspect mĂ©canique du mouvement de la marionnette la possible Ă©limination du machiniste, dont l’action, rapporte le narrateur, pourrait ĂȘtre obtenue au moyen d’une manivelle, comme je l’avais pensĂ© » [62]. L’accord des personnages sur ce point masque une divergence plus profonde, car d’une observation commune la simplicitĂ© de la tĂąche du machiniste, ils tirent des conclusions opposĂ©es elle conduit pour le narrateur Ă  songer au caractĂšre rudimentaire du théùtre de marionnettes ; pour le danseur au contraire, Ă  la transcendance de la marionnette, qui ne tire pas son Ăąme du machiniste. Cette conclusion, toujours implicite dans le texte, se rattache d’une part Ă  l’indĂ©pendance de l’Ɠuvre Ă  l’égard de son crĂ©ateur, mais d’autre part et surtout Ă  l’opposition si chĂšre Ă  Kleist entre apparence et rĂ©alitĂ©, en l’occurrence ici entre les domaines physique et mĂ©taphysique, entre le mouvement et l’ĂȘtre de la marionnette. De lĂ  dĂ©coule l’ambivalence de la marionnette, instrument complĂštement mĂ©canisĂ©, mais qui Ă©chappe en dĂ©finitive Ă  la matiĂšre. DĂ©pourvu de toute contingence et de toute libertĂ©, le mouvement de la marionnette, par un curieux retournement, Ă©chappe en effet aux lois physiques. Les marionnettes, qui ont l’avantage d’échapper Ă  la pesanteur » et qui ne savent rien de l’inertie de la matiĂšre » [63], relĂšvent du domaine uniquement spirituel incarnĂ© par la danse, et rĂ©vĂšlent le rapport du corps et de l’ñme [64]. Paradoxalement, c’est au contraire l’homme qui, par l’affectation, perd la libertĂ© de son mouvement Une force invisible et inexplicable semblait contraindre, comme un filet de fer, le libre jeu de ses gestes. » [65] À cette affectation s’oppose la grĂące charmante » l’adjectif souligne l’aspect sensuel, mais surtout irrationnel d’un Ă©tat irrĂ©ductible aux lois physiques. En rĂ©alitĂ©, le passage du mouvement mĂ©canique de la marionnette Ă  la transcendance de la figure est suggĂ©rĂ© dĂšs le dĂ©but du texte, dans la corrĂ©lation, appuyĂ©e par l’italique, entre les mots droite » ou courbes » [66], et l’expression qui, un peu plus loin, donne sens Ă  cette ligne mystĂ©rieuse le chemin de l’ñme du danseur » [67]. 27Ainsi la notion esthĂ©tique de grĂące se trouve-t-elle rattachĂ©e Ă  la question de l’ñme. La dialectique du mĂ©canique et du transcendant, du physique et du spirituel est esquissĂ©e dĂšs le dĂ©but du dialogue Ă  travers l’opposition, dans l’explication du mouvement de la marionnette, entre l’extĂ©rieur et l’intĂ©rieur. Le premier, lieu d’une pluralitĂ© de dĂ©terminations physiques myriades de fils », s’oppose Ă  l’unitĂ© du centre de gravitĂ© » qui situe le mouvement Ă  l’intĂ©rieur de la figure » [68]. L’ñme, Ă©voquĂ©e ici dans son sens premier, comme ce qui produit le mouvement de l’intĂ©rieur elle est appelĂ©e vis motrix », s’oppose aux dĂ©terminations extĂ©rieures. Le mouvement, dĂšs lors, rĂ©vĂšle la prĂ©sence de l’ñme par la grĂące. Par contraste, l’affectation se manifeste lorsque l’ñme se trouve en tout point autre que le centre de gravitĂ© du mouvement » [69]. C’est souvent cette idĂ©e que l’on retient du texte de Kleist ; pourtant, elle lui vient peut-ĂȘtre de Herder, qui avait commentĂ© le groupe de Laokoon en regrettant que l’ñme se trouve en quelque sorte hors de son centre de gravitĂ© » [70]. Au contraire, la grĂące se dĂ©finit chez Kleist comme adĂ©quation avec la nature, plus prĂ©cisĂ©ment comme une rĂ©partition des centres de gravitĂ© qui soit plus conforme Ă  la nature » [71]. 28Dans cette harmonie entre sentiment et forme », Bernhild Boie montre l’attachement de l’esthĂ©tique kleistienne aux critĂšres classiques » [72]. Mais la grĂące s’intĂšgre surtout dans une dĂ©finition qui associe le physique, Ă  travers la notion de centre de gravitĂ©, et le spirituel, en dĂ©signant la prĂ©sence de l’ñme. Les exemples citĂ©s sont significatifs l’ñme peut se situer dans les vertĂšbres des reins » ou encore dans le coude » du danseur [73]. Plus clairement que dans le premier exemple, la synecdoque est significative dans le second, car c’est le geste tendre la pomme qui dĂ©signe toute l’expression du danseur. Le centre de gravitĂ© a alors un sens moral plus que physique. Comme le note Roger Ayrault, la grĂące des marionnettes, loin de ne dĂ©signer qu’ un Ă©tat tout extĂ©rieur », est alors transposĂ©e entiĂšrement en rĂ©alitĂ© morale » [74]. C’est sans doute Ă  tort qu’Albert BĂ©guin voit dans ce passage l’abĂźme qui sĂ©pare Kleist des romantiques » La notion de grĂące donne Ă©videmment Ă  cette philosophie une orientation esthĂ©tique que n’a pas la magie de Novalis » [75]. Ce survol un peu rapide passe sous silence le lien affirmĂ© par la pensĂ©e de l’époque, dĂ©passant le seul romantisme allemand, entre esthĂ©tique et mĂ©taphysique, Ă  travers l’idĂ©e de l’ analogie entre le monde physique et le monde moral », Ă©voquĂ©e par Mme de StaĂ«l qui tĂ©moigne ainsi du rayonnement de la pensĂ©e allemande en France [76]. 29Il est difficile d’identifier ses sources Mme de StaĂ«l avait probablement puisĂ© cette idĂ©e dans l’essai de Schiller Über naive und sentimentalische Dichtung. Mais c’est surtout la philosophie de Schelling qui l’a systĂ©matisĂ©e, et Schelling lui-mĂȘme Ă©voque le systĂšme des monades de Leibniz [77]. L’idĂ©e se retrouve chez Chateaubriand, pour qui les lois physiques et morales de l’univers se tiennent par une chaĂźne admirable » [78], ou encore chez Benjamin Constant, qui Ă©voque la grande correspondance [
] entre tous les ĂȘtres moraux et physiques » [79]. Or, dans cette unitĂ© du monde sensible et du monde moral, c’est Ă  l’art d’établir cette correspondance entre mĂ©taphysique et esthĂ©tique Le poĂšte, dit encore Mme de StaĂ«l, sait rĂ©tablir l’unitĂ© du monde physique et du monde moral ; son imagination forme un lien entre l’un et l’autre. » Notes [1] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1544, var. b de la p. 1043. Cette Ă©pigraphe, apparue dĂšs la publication du texte dans la Revue de Paris en novembre 1830 t. XX, p. 150, disparaĂźt dans l’édition Furne de la nouvelle en 1844. [2] Voir Pierre Brunel, Orientations europĂ©ennes dans Sarrasine », AB 1992, p. 80. [3] Journal, 22 pluviĂŽse an XII. [4] Essai sur les marionnettes, traduit par Flora Klee-Palyi et Fernand Marc. Paris, glm, 1937. Le texte a Ă©tĂ© rééditĂ© en 1947, puis en 1972, sous le titre Les Marionnettes. Les traductions ont fleuri depuis cette date Sur le théùtre de marionnettes. La Mendiante de Locarno. Traduction de Gilbert Socard. 87-Mortemart, Rougerie, 1968 ; Les Marionnettes, traduit de l’allemand par Robert Valançay. Paris, G. Visart, 1969 ; Sur le théùtre de marionnettes, traduit de l’allemand et prĂ©sentĂ© par Roger Munier, Paris, Ă©ditions TraversiĂšre, 1982 ; Sur le théùtre de marionnettes ; De l’élaboration progressive des pensĂ©es dans le discours, Ă©dition bilingue, traduction de Jean-Claude Schneider prĂ©cĂ©dĂ© de L’Art de devenir un Ă©crivain en trois jours, par Ludwig Börne, prĂ©face de HervĂ© Lenormant. Nantes, le Passeur-Cecofop, 1989 ; cette traduction de Schneider a Ă©tĂ© rééditĂ©e en 1991 RezĂ©, SĂ©quences ; Sur le théùtre de marionnettes, traduit de l’allemand par Jacques Outin. Paris, Ă©d. Mille et une nuits, 1993. [5] Il s’agit de la traduction par et J. Cherbuliez, en 3 vol., chez Cherbuliez, de Michel Kohlhaas, La Marquise d’O, Le Tremblement de terre du Chili, La FĂȘte-Dieu ou Le Pouvoir de la musique, et L’Enfant trouvĂ©. ÉditĂ©e en 1830, cette traduction sera rĂ©imprimĂ©e dĂšs 1832. Voir Liselotte Bihl et Karl Epting, Bibliographie französischer Übersetzungen aus dem Deutschen. 1487-1944, Bd. 1, TĂŒbingen, Niemeyer, 1987, p. 202 et 274. [6] Voir Elisabeth Teichmann, La Fortune d’ Hoffmann en France, Paris, Droz, 1961. [7] Castex a montrĂ© de façon convaincante qu’Hoffmann et Scott ont reprĂ©sentĂ© les deux voies françaises du romantisme. Voir Horizons romantiques, Paris, JosĂ© Corti, 1983, notamment p. 31. Leur vogue a ainsi Ă©tĂ© exclusive de toute une sĂ©rie d’Ɠuvres introduisant des modĂšles diffĂ©rents du romantisme. [8] Voir Pierre Brunel, art. cit., p. 78. [9] Ibid., p. 76. [10] Ibid., p. 77. [11] Ibid., p. 78. [12] InterprĂ©tation de Sarrasine », AB 1972, p. 82. [13] P. Brunel, art. cit., p. 81. [14] Sur cette polĂ©mique, voir Edmond Eggli, Schiller et le romantisme français, Paris, J. Gamber, 1927 ; GenĂšve, Slatkine Reprints, 1970, t. I, p. 346-347. C’est en 1805 que Schiller publie sa traduction en vers de la PhĂšdre de Racine sous le titre PhĂ€dra. Trauerspiel von Racine, TĂŒbingen, J. G. Cotta. [15] Bernhild Boie, L’Homme et ses simulacres. Essai sur le romantisme allemand, Paris, JosĂ© Corti, 1979, p. 173 et 174. [16] Ibid., p. 165. [17] Cours de littĂ©rature dramatique, trad. Mme Necker de Saussure 1814, Paris, Slatkine Reprints, 1970, 2 vol., t. II, quatorziĂšme leçon, p. 209-210. Eduard Böcking ed., August Wilhelm Schlegels sĂ€mmtliche Werke, Hildesheim, New York, G. Olms, 1971, t. VI, p. 233 Ihr heftigster Zorn löst sich in eine gutmĂŒtige Neckerey auf, ihre Leidenschaften, von allem irdischen Stoff entkleidet, sind bloß ein idealischer Traum. » [18] Ludwig Tieck, Kritische Schriften, Leipzig, F. A. Brockhaus, 1848, t. I, p. 43 Shakespeare’s Behandlung des Wunderbaren » Der Sturm und der Sommernachtstraum lassen sich vielleicht mit heitern TrĂ€umen vergleichen in dem letztern StĂŒck hat Shakespeare sogar den Zweck, seine Zuschauer gĂ€nzlich in die Empfindung eines TrĂ€umenden einzuwiegen, und ich kenne kein anderes StĂŒck, das, seiner ganzen Anlage nach, diesem Endzweck so sehr entsprĂ€che. » Ce texte, p. 37-74, composĂ© en 1793, n’a Ă©tĂ© publiĂ© qu’en 1796 comme prĂ©face Ă  l’adaptation de La TempĂȘte par Tieck. [19] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1047. [20] Ibid., p. 1045. [21] Ibid., p. 1050. [22] Ibid.. Sur l’opposition entre Zambinella et sa petite-niĂšce Marianina qui reprĂ©sente celle entre la mort et la vie, voir notamment p. 1053 et p. 1548, var. b de cette page C’était bien la mort et la vie, ma pensĂ©e, une arabesque imaginaire, une chimĂšre moitiĂ© hideuse, moitiĂ© suave
 ». La phrase fait Ă©cho Ă  l’allusion aux deux tableaux, la danse des vivants » et la danse des morts », sur laquelle s’ouvre la nouvelle. [23] Sur le théùtre de marionnettes, tr. R. Munier, Ă©d. cit., p. 26 ; einen Begriff des Schönen im Tanz » Ă©d. Helmut Sembner, dans Kleists Aufsatz ĂŒber das Marionettentheater. Studien und Interpretationen, Berlin, Erich Schmidt, 1967, p. 10. [24] Ibid., p. 26 ; pour le texte original, voir l’éd. citĂ©e H. Sembner, p. 10. [25] Jeanne Danos, La PoupĂ©e mythe vivant, Paris, Gonthier, 1966, p. 250. Voir plus gĂ©nĂ©ralement le chapitre intitulĂ© De l’hallucination au rĂȘve nocturne », p. 244-254. [26] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1052. [27] C’est par ces mots que s’achĂšve le texte de Sarrasine dans son Ă©dition originale Romans et contes philosophiques, seconde Ă©d., Gosselin, 1831, t. II, p. 321. Voir Pl., t. VI, p. 1075, et p. 1554 la var. a de la p. 1076. [28] Ibid., p. 1054. Balzac insiste sur l’écart entre le modĂšle et le Beau idĂ©al de l’Ɠuvre le cardinal Cicognara fait exĂ©cuter en marbre la statue de Sarrasine. La famille Lanty la trouve en 1791 au musĂ©e Albani, et prie Girodet, devenu Vien en 1844 seulement dans l’édition Furne, d’en faire un portrait ibid., p. 1075 et var. c. [29] Ibid., p. 286. [30] Voir Annie Becq, EsthĂ©tique et politique sous le Consulat et l’Empire la notion de Beau idĂ©al », Romantisme, n° 51, premier trimestre 1986, p. ligne [31] Archives littĂ©raires de l’Europe, t. VI et VII, 1805. [32] Annie Becq, art. cit., p. 24. Voici par ailleurs comment QuatremĂšre de Quincy dĂ©finit sa conception d’un Beau idĂ©al Selon le sens particulier que la thĂ©orie des beaux-arts donne au mot idĂ©al, ce mot est l’expression superlative de ce qui nous semble, non pas hors de la nature, mais supĂ©rieur en qualitĂ© Ă  ce que la nature nous montre le plus ordinairement, et partiellement considĂ©rĂ© dans ses Ɠuvres » Essai sur l’idĂ©al dans ses applications pratiques aux Ɠuvres de l’imitation propre des arts du dessin, Paris, Librairie d’Adrien Le Clere et Cie, 1937, p. 3. [33] N. Ponce, Dissertation sur le Beau idĂ©al considĂ©rĂ© sous le rapport des arts de dessin, 1806, lue Ă  l’Institut le 26 avril et publiĂ©e dans le Moniteur universel le 26 juillet, puis dans les Nouvelles des arts t. V ; et Chaussard, dans son compte rendu du Salon de 1806, publiĂ© sous le titre de Pausanias français. [34] Dans son mĂ©moire Recherches sur l’art statuaire considĂ©rĂ© chez les Anciens et les Modernes, publiĂ© en 1805, aprĂšs qu’il eut gagnĂ© le prix d’un concours ouvert en 1801 par l’Institut sur le sujet Quelles ont Ă©tĂ© les causes de la perfection de la sculpture antique et quels seraient les moyens d’y atteindre ? » [35] Sur l’idĂ©al dans les arts du dessin, op. cit., p. 110. Voir Annie Becq, art. cit., p. 26. [36] Discours sur les caractĂšres du beau et du sublime dans les arts d’imitation, prononcĂ© en 1810 devant l’AcadĂ©mie de Marseille. [37] Voyez la nature, Ă©piez ses beautĂ©s, surprenez-en la finesse, atteignez-en la grĂące, mais n’imaginez pas qu’il puisse exister quelque chose de plus beau qu’elle », dĂ©clare-t-il en 1801 dans L’AnnĂ©e littĂ©raire. [38] De l’Allemagne 1813, troisiĂšme partie, chapitre IX, Influence de la nouvelle philosophie allemande sur la littĂ©rature et les arts », Paris, Garnier-Flammarion, 1968, t. II, p. 161-162. [39] Recherches sur les lois et la nature de l’imagination, GenĂšve, Paschoud, 1807, p. 329. [40] Toussaint-Bernard Emeric-David, Recherches sur l’art statuaire considĂ©rĂ© chez les Anciens et les Modernes, Paris, 1805, p. 29. [41] Cabanis, Lettre Ă  Thurot sur les poĂšmes d’HomĂšre, dans ƒuvres complĂštes, 1823-1825, t. V, p. 310-311. Voir Annie Becq, art. cit., p. 35. [42] Sismondi, De la littĂ©rature du Midi de l’Europe, Paris, Treuttel et WĂŒrtz, 1813, t. II, p. 158-159. [43] Friedrich Schlegel, 1794-1802 ; seine prosaische Jugendschriften, Ă©d. J. Minor, Wien, Verlagsbuchhandlung C. Konegen, 1906, 2 vol. in 1, t. II, p. 186. [44] Ibid., p. 244 Goethes rein poetische Poesie ist die vollstĂ€ndigste Poesie der Poesie. » [45] Ibid., Kritische Fragmente, n° 117 Poesie kann nur durch Poesie kritisiert werden. » [46] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1061. [47] Sur le théùtre de marionettes, op. cit., p. 46 ; streifen, und den Schwung der Gleider [
] neu zu beleben », ruhen, und uns von der Anstrengung des Tanzes zu erholen ein Moment, der offenbar selber kein Tanz ist » Ă©d. H. Sembner, p. 12. [48] Simone Weil, La Pesanteur et la grĂące, Paris, Plon, 1988 1947, p. 7. [49] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1062. [50] Ibid., p. 1072-1073. [51] Ibid., p. 1070. Avant l’édition BĂ©chet des Études de mƓurs au xixe siĂšcle 1835, oĂč Sarrasine figure au t. XII, dans le quatriĂšme volume des ScĂšnes de la vie parisienne, la derniĂšre phrase citĂ©e s’achevait avec les mots vous ne me verrez plus » voir ibid. p. 1552, la var. c de la p. 1070. [52] Ibid., p. 1074. [53] Ibid., p. 1073. [54] Ibid., p. 1075. Rappelons voir ci-dessus la note 24 que jusqu’en l’édition Furne, l’auteur du portrait commandĂ© par la famille Lanty Ă©tait Girodet lui-mĂȘme, qui s’en serait donc directement servi pour son Endymion. [55] Ibid., p. 1047. [56] Ibid. [57] Ibid., p. 1046. [58] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 20-21 Dagegen wĂ€re diese Linie wieder, von einer andern Seite, etwas sehr Geheimnisvolles. Denn sie wĂ€re nichts anders, als der Weg der Seele des TĂ€nzers » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [59] Ibid., p. 24 Er setzte hinzu [
], daß oft, auf eine bloße zufĂ€llige Weise erschĂŒttert, das Ganze schon in eine Art von rhythmische Bewegung kĂ€me, die dem Tanz Ă€hnlich wĂ€re. » Ă©d. H. Sembner, p. 9-10. [60] Sarrasine, Pl. t. VI, p. 1553, var. h de la p. 1075. [61] Voir Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 32 ; Etwa wie Zahlen zu ihren Logarithmen oder die Asymptote zur Hyperbel » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [62] Ibid., p. 32 ; daß ihr Tanz [
] vermittelst einer Kurbel, so wie ich es mir gedacht, hervorgebracht werden könne. » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [63] Ibid., p. 44 ; Zudem [
] haben diese Puppen den Vortheil, daß sie antigrav sind » Ă©d. H. Sembner, p. 12. [64] Bien sĂ»r, on peut Ă©galement expliquer cette dimension spirituelle de la marionnette par l’action du marionnettiste, prĂ©sence supĂ©rieure, de nature divine, qui abolit les contingences du monde physique. La marionnette serait alors l’incarnation d’un caldĂ©ronisme revisitĂ© par le romantisme allemand. [65] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p 55 ; Eine unsichtbare und unbegreifliche Gewalt schien sich, wie ein eisernes Netz, um das freie Spiel seiner GebĂ€hrden zu legen » Ă©d. H. Sembner, p. 14. [66] Ibid., p. 24 ; in einer graden Linie », Courven » Ă©d. H. Sembner, p. 9. [67] Ibid., p. 30 ; Dagegen wĂ€re diese Linie [
] etwas sehr Geheimnisvolles », der Weg der Seele des TĂ€nzers » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [68] Ibid., p. 23 ; ohne Myriaden von FĂ€den an den Fingern zu haben », Jede Bewegung [
] hĂ€tte einen Schwerpunct », in dem Innern der Figur » Ă©d. H. Sembner, p. 9. [69] Ibid., p. 38 ; Wenn sich die Seele vis motrix in irgend einem andern Puncte befindet, als in dem Schwerpunct der Bewegung » Ă©d. H. Sembner, p. 11-12. [70] Herder, Herders SĂ€mtliche Werke, hrsg. v. Bernhard Suphan, t. VIII, Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1892, p. 106 Bemerkungen bei Winkelmann’s Gedanken ĂŒber die Nachahmung der griechischen Werke » Zu viel Handlung die Seele ist wie außer ihrem Schwerpunkt sie stĂŒtzt sich, wie der SeiltĂ€nzer, auf einen zu seinem Punkt, als daß er natĂŒrlich, faßlich, annehmlich sei. » [71] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 37-38 ; eine naturgemĂ€ĂŸere Anordnung der Schwerpuncte » Ă©d. H. Sembner, p. 11. [72] Bernhild Boie, L’Homme et ses simulacres, op. cit., p. 168-169. [73] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 41 et p. 43 ; In den Wirbeln des Kreuzes », die Seele sitzt ihm gar [
] im Ellenbogen » Ă©d. H. Sembner, p. 12 [74] Op. cit., p. 337. [75] L’Âme romantique et le rĂȘve, op. cit., p. 319. [76] De l’Allemagne, op. cit., t. II, p. 121. [77] Les implications esthĂ©tiques de cette reprĂ©sentation du monde sont le sujet de la seconde partie de la Critique du jugement de Kant. Par ailleurs, Auguste Viatte montre la signification mĂ©taphysique et esthĂ©tique de ces correspondances chez Saint-Martin, philosophe tourangeau qui constitue comme on sait une rĂ©fĂ©rence de Balzac, pour qui tout est symbole » Les Sources occultes du romantisme, II – La gĂ©nĂ©ration de l’Empire, Paris, Champion, 1979, 2 vol., t. I, p. 276. [78] GĂ©nie du christianisme 1802, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, 2 vol., t. I, p. 190. [79] RĂ©flexions sur la tragĂ©die de Wallstein et sur le théùtre allemand », dans Wallstein, Ă©dition critique de Jean-RenĂ© DerrĂ©, Paris, Les Belles Lettres », 1965, p. 63. PinterestProfile; Instagram Profile; Twitter Profile; Le temps est-il une illusion ? PubliĂ© le 23 aoĂ»t 2022 21 aoĂ»t 2022 PubliĂ© dans : Conseils l'art est l'illusion d'une illusion 18 janvier 2021 0 0 Il nous parle magnifiquement de l’art grec, qui parvient Ă  nous reprĂ©senter l’absolu d’une maniĂšre tout Ă  fait adĂ©quate ; dans l’art grec, nous dit Hegel, oĂč le dieu est reprĂ©sentĂ© par la figure humaine, il y a une union totale entre le sensible et le spirituel l’art grec a su incarner l’absolu qu’est Dieu. [/quote] Ce genjutsu n'affecte pas les ninjas expĂ©rimentĂ©s, ainsi que les ninja ayant des prĂ©disposition pour le Genjutsu. L'illusion et l'art Cette derniĂšre sorte d'illusion est particuliĂšrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. © ERUDICIO 2005 - 2021 est Ă©ditĂ© par ERUDICIO SARL contact service clients mentions lĂ©gales. [/quote] Bibliographie de recherche sur L'illusion Freud L'avenir d'une illusion, 19, Lotissement Hameau du ChĂąteau 30510 GENERAC. II. Est-ce parce que l'art se reconnait comme illusion et apparence Le fou est celui qui, Ă©nonçant la vĂ©ritĂ©, la rabat sur lui, la capte Ă  son profit. Dans l’AllĂ©gorie de la Caverne, la lumiĂšre de la beautĂ© et de la vĂ©ritĂ© Ă©claire les choses rĂ©elles, et le rĂŽle du philosophe est de contribuer Ă  ce que nous nous dĂ©tachions de l’apparence, des ombres de la doxa, pour apercevoir la rĂ©alitĂ© des choses. La photographie est sans contredit l'art le plus versatile pour maintenir ou crĂ©er une illusion. MĂȘme si l’art relĂšve de l’illusion, il ne faut pas croire qu’il est vain pĂŽur autant. Psychologie de la reprĂ©sentation picturale. InterprĂ©tation erronĂ©e d'une donnĂ©e sensorielle Illusion auditive. 404 pages + 4 p. hors texte, 320 ill., sous couverture illustrĂ©e, 172 x 245 mm FAQ Tous les sujets Aide aux devoirs en ligne Partenaires colloque, by ERUDICIO CASSIS musique, by ERUDICIO nous contacter L'espace de la reprĂ©sentation théùtrale est-il un espace rĂ©el ou un espace d'illusion? L'art semble donc bien ĂȘtre une illusion, dans le sens oĂč ce qu'il montre n'est pas un objet sensible, mais son imitation. Nous montrerons donc d’abord comment l’art peut nous bercer d’illusions, puis comment au contraire, il est peut-ĂȘtre possible
. ♩ Illusion de fausse reconnaissance, illusion du dĂ©jĂ  vu, illusion de la mĂ©moire. Des Ă©crits qui remontent Ă  l’antiquitĂ© nous montrent que dĂ©jĂ , les hommes s’intĂ©ressaient au rapport entre l’art et la philosophie et au rapport entre l’art et la vĂ©ritĂ©. Aristote C ’ est par l’expĂ©rience que la science et l’art font leur progrĂšs chez les hommes. En effet, les deux mots ont une origine Ă©tymologique semblable technĂȘ en grec L'Art et l'illusion. Quelques formulations classiques des sujets de dissertation L'Art et l'illusion. L'Art et l'Illusion sous-titrĂ© Psychologie de la reprĂ©sentation picturale est un ouvrage de rĂ©flexion thĂ©orique, touchant Ă  la philosophie et Ă  la psychologie de l'art, que l' historien d'art britannique Ernst Gombrich a publiĂ© en anglais en 1960. L'illusion et l'art Cette derniĂšre sorte d'illusion est particuliĂšrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. Collection BibliothĂšque des Sciences humaines, Gallimard Parution 18-06-1987. Mais l'illusion que crĂ©e l'art est complexe .en effet l'Ɠuvre d'art n'est qu'un messager entre la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle de l'Ɠuvre et notre jugement de la rĂ©alitĂ© l'art n'est donc pas en lui-mĂȘme une illusion, mais nous construisons des illusions Ă  partir de notre perception.  L’architecture visionnaire Ă  la recherche de nouvelles topologies Dans les annĂ©es 60-70, certains architectes questionnent une autre vision du territoire que celle des Grands Ensembles. RETAILLEAU Qui veut accomplir une oeuvre de paix et n'accomplit pas une oeuvre de justice et de libertĂ© doit craindre l'illusion de mettre dans ses sillons des braises ardentes Ă  la place de graines. TOP 10 des citations illusion de cĂ©lĂ©britĂ©s, de films ou d'internautes et proverbes illusion classĂ©s par auteur, thĂ©matique, nationalitĂ© et par culture. s’opposer aux doctrines prĂ©cĂ©dentes, n’est jamais qu’un autre moyen de parvenir aux mĂȘmes effets, Ă  savoir le bonheur du plus grand nombre », en accord avec la philosophie morale des utilitaristes anglais. Tout en poursuivant les Ă©tudes qu’il a choisies, Ă  Lannion CĂŽtes-d’Armor, Florian Colmart s’entraĂźne Ă  l’art de l’illusion. L'illusion de l'espace et la physicalitĂ© il sont installĂ©s, oĂč ils travaillent avec des matĂ©riaux plats. VoilĂ , par exemple, dans la peinture, le graphisme ou la sculpture du relief de l'affaire. -lĂ©gitimitĂ© en a-t-on le droit ? Depuis plus d'un demi-siĂšcle, Histoire de l'art de Ernst Gombrich est l'une des meilleures introductions Ă  l'art jamais Ă©crite. L’illusion est une sorte d’issue de secours » . Carence Ă©tymologie Art et technique ont une mĂȘme origine technĂȘ » en grec et ars » en latin signifient tous deux savoir-faire. 2L’un des premiers Ă  Ă©voquer ce problĂšme est Platon exposant dans La RĂ©publique le mythe de la caverne. Si les arts dĂ©finis comme mimĂ©sis, souffrent selon Platon d’une infĂ©rioritĂ© ontologique, Ă  l'inverse, la philosophie qui incarne la beautĂ© a le pouvoir de reconduire aux IdĂ©es et Ă  l’Etre vĂ©ritable. L’art entre illusion et rĂ©alitĂ© S’il est une idĂ©e qui semble aller de soi aujourd’hui, c’est bien que l'idĂ©e que l’art est un moyen d’évasion. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se prĂ©sente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant menĂ© avec lui des expĂ©riences sur la perception physionomique dans les Ɠuvres d'art c'est dire que l'intention est ici d'utiliser Selon la remarque de Marmontel, l'illusion, dans la tragĂ©die, ne peut pas ĂȘtre complĂšte, parce qu'il nous est impossible de faire abstraction du lieu rĂ©el de la
. D'autre part la vĂ©ritĂ© est discursive dans lamesure oĂč elle porte sur des jugements. Les spectacles les combinent souvent avec la suspension consentie de l'incrĂ©dulitĂ© pour divertir le public. L’art transforme-t-il notre conscience du rĂ©el ? Introduction . On le sait. En effet, une des grandes problĂ©matiques qui s’impose est de savoir si l’art nous Ă©loigne du monde, de la rĂ©alitĂ©. Dans les deux cas, il en ressort que l'illusion n'est jamais une invention totale, mais qu'elle s'appuie sur un Ă©lĂ©ment rĂ©el interprĂ©tĂ©, transformĂ©. La boule de feu les percute de plein fouet. Mais il ne saurait y avoir l’ombre mĂȘme d’une esthĂ©tique de l’illusion. 0. Sens 1 Une illusion est une interprĂ©tation erronĂ©e d'une perception sensorielle qui nous fait apprĂ©hender la rĂ©alitĂ© objective diffĂ©rente de ce qu'elle est. Freud la diffĂ©rencie de l'idĂ©e dĂ©lirante qui prend la place de l'effectivitĂ© et s'y substitue pour la personne qui en est affectĂ©e. Pourtant, cette morale de la nĂ©gation n’a pas existĂ© de tout temps, et elle n’est pas la seule morale possible. Je ne saisis pas pleinement en quoi l'illusion de l'art est prĂ©fĂ©rable aux fables mĂ©taphysiques sur un monde-vĂ©ritĂ© ». c_l'illusion un besoin vital " la vie a besoin d'illusions, c'est-Ă -dire de non vĂ©ritĂ©s tenues pour des vĂ©ritĂ©s " c'est ce qu'affirme Nietzsche dans le livre du philosophe. La dĂ©finition de l’art telle que nous l’entendons aujourd’hui provient de la notion d’esthĂ©tique
. Platon L’art est l’illusion d’une illusion. 0. Dans l'art bien sĂ»r. En effet, une des grandes problĂ©matiques qui s’impose est de savoir si l’art nous Ă©loigne, de la rĂ©alitĂ©. Le second type est l’illusion de l’esprit. II fiche sur l'art complĂ©ment. Philosophie l'art est-il illusion ? Le dĂ©bat sur l’illusion monĂ©taire la forme la plus complexe de l’illusion fiscale. Une illusion est l'effet de reproduction d'une image qui passent par la rĂ©tine de l'Ɠil pour se transmettre jusqu'au cerveau, mais parfois, notre cerveau interprĂšte mal l'image en question et c'est cela qui donne l'effet appelĂ© illusion d'optique. - En fait, chaque jour nous vivons plus ou moins dans l’illusion, non pas Ă  cause de l’art, mais Ă  cause de nos sens, de nos dĂ©sirs et sentiments, et de la vie sociale “ frime ”, mensonges. l’art est une illusion salutaire Notre derniĂšre gratitude envers l’art. Pour Plotin on atteint alors Ă  la vĂ©ritĂ© les arts remontent aux raisons d'oĂč est issu l'objet naturel ». 0. Nom Magen - Jigoku Gouka no Jutsu Illusion dĂ©moniaque - Technique du feu de l'enfer Rang C Type GenjĂ»tsu Description Les personnes prĂ©sentent dans la zone ciblĂ©e par l'utilisateur voient une boule de feu gĂ©ante tomber du ciel et foncer droit vers eux. Les prisonniers croient voir le monde rĂ©el, alors qu'ils n'en voient qu'une image. Effet obtenu par le moyen de l'art, de l'artifice, du truquage et qui crĂ©e le sentiment du rĂ©el ou du vrai L'illusion de la vie donnĂ©e par un automate. gĂ©nĂ©rale tout ce que l'homme rajoute Ă  la nature. Mais dĂšs le Moyen-Ăąge, une distinction se fait entre des arts mĂ©caniques » tournĂ©s vers le travail physique et des arts libĂ©raux » orientĂ©s vers un travail intellectuel. Notre prof de philo nous a donnĂ© ce sujet de dissertation. Si cette affiliation singuliĂšre s'est dĂ©veloppĂ©e tout au cours du siĂšcle dernier, l'arrivĂ©e des appareils digitaux a propulsĂ© l'illusion au sein de la photographie. 21Le jeu de Balzac avec l’illusion est peut-ĂȘtre une façon d’inscrire sa propre crĂ©ation dans l’illusion l’esthĂ©tisation littĂ©raire, Ă  laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. Le rapport d’échelle change et le regard se porte plus spĂ©cifiquement sur des dĂ©tails les sommets des tubes, les formes, l’accumulation
 L’art, nous est-il dit, dĂ©chire le voile des apparences. Nom Magen - Jigoku Gouka no Jutsu Illusion dĂ©moniaque - Technique du feu de l'enfer Rang C Type GenjĂ»tsu Description Les personnes prĂ©sentent dans la zone ciblĂ©e par l'utilisateur voient une boule de feu gĂ©ante tomber du ciel et foncer droit vers eux. Son Ă©tude des moyens de suggestion et du processus de projection» insĂ©parable de toute illusion artistique» est, de ce point de vue, d'une valeur particuliĂšrement convaincante. Krishnamurti Le vol de l'aigle, Édition du Rocher. I. L’art entre imitation et illusion A. PrĂ©ambule 1. de l'anglais par Guy Durand. travers le temps et il serait complexe de trouver une unicitĂ© de fonction et de but Ă  l’art. illusion citations sur illusion parmi une collection de citations. Le dessin de cette enveloppe peut crĂ©er une illusion d’optique comme l’Ɠuvre de Vincent Mauger. Ce concept a Ă©tĂ© identifiĂ© au moins depuis Adam Smith 1776. Psychologie de la reprĂ©sentation picturale. Politique de confidentialitĂ© - Californie USA. Dorian guillet TSTL II rĂ©alitĂ© abstraite. Ici l'artiste tente d'Ă©voquer avec des moyens crĂ©atifs d'une illusion 
 Nous appelons illusion une croyance, quand dans la motivation de celle-ci, la rĂ©alisation d'un dĂ©sir est prĂ©valante, et nous ne tenons pas compte des rapports de cette croyance Ă  la rĂ©alitĂ©." DĂ©finitions de illusion. Le bonheur est un sentiment que l’on pourrait dĂ©finir comme privĂ© », c’est un sentiment L'illusion et la philosophie L'allĂ©gorie de la caverne, au Livre VII de la RĂ©publique de Platon, est emblĂ©matique du rapport de la philosophie Ă  l'illusion. 560 pages + 10 p. hors texte, 329 ill., 
 Ranjit Maharaj L'illusion face Ă  la rĂ©alitĂ©, ed. L’opinion
. Mais, en dehors de son reflet 
 L'Ă©tude des illusions sensorielles intĂ©resse la psychologie, la physiologie, les neurosciences. I rĂ©alitĂ© concrĂšte. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se prĂ©sente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant menĂ© avec lui des expĂ©riences sur la perception physionomique dans les Ɠuvres d'art c'est dire que l'intention est ici d'utiliser l'art est l'illusion d'une illusion L’illusion est une des composantes de base des arts plastiques. Ex Peut-on tout dire ? Nietzsche voit dans toutes ces morales l’expression du nihilisme, c’est-Ă -dire la tendance de la vie Ă  se nier elle-mĂȘme, un dĂ©clin et rĂ©gression de la puissance de l’esprit. L'illusion, contrairement Ă  l'erreur qui est une faute objective, est une croyance erronĂ©e, motivĂ©e par le dĂ©sir et la subjectivitĂ© ; elle est indiffĂ©rente Ă  l'effectivitĂ©. 1J’aborderai ici quelques aspects de la rencontre entre les philosophes et l’illusion.. La caverne. 4 Heidegger, L'origine de l'Ɠuvre d'art l'art et la vĂ©ritĂ©. qui aura lieu au Sablon du 25 au 27 septembre 2020. Car ce tourisme lĂ  est condamnĂ©. et ars en latin signifient tous deux habilitĂ©, savoir-faire. Ils se voient par la suite brĂ»ler dans les flammes, et en ont la sensation. » L’art nous Ă©loigne-t-il de la rĂ©alitĂ© Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire de l'humanitĂ©, nous pouvons remarquer que l'art On parle de rĂ©alitĂ© concrĂšte, celle que nous avons sous les yeux, ce qui nous entoure Ă  commencer par ça. L’art peut-il imiter la nature ? peinture n’a aucune rĂ©alitĂ© ? PremiĂšre parution en 1971. Illusion d'optique. L'art relĂšve-t-il du rĂ©el ? Lespace scĂ©nique est l'espace de jeu rĂ©servĂ© aux acteurs pour la reprĂ©sentation d'une piĂšce L’illusion théùtrale se traduit par le fait qu’a un moment donnĂ©, le spect. Trouble de la mĂ©moire dans lequel le malade ressent comme dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ©e une situation en rĂ©alitĂ© nouvelle ou dans lequel il ,,prend des faits rĂȘvĂ©s, lus ou entendus comme effectivement vĂ©cus`` MĂ©d. Il y a un art d’illusion et c’était l’art des sophistes. Mais il ne saurait y avoir l’ombre mĂȘme d’une esthĂ©tique de l’illusion. TABLEAUX. et la technique ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents. Si l'on considĂ©rait autrefois habile, le photographe en mesure de saisir le moment opportun, aujourd'hui est
 L'illusion dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement une fiction que l'on tient pour vraie. Pourquoi les oiseaux ont-ils continuĂ© Ă  picorer la toile, au point de la dĂ©chiqueter . David Bohm Pour une transformation de la conscience, Edition du rocher. innerquest. En donnant l'illusion d'une pluie de milliers de plumes. l'art est l'illusion d'une illusion Ce succĂšs est sans conteste dĂ» au talent de Gombrich Ă  transmettre dans un langage simple sa parfaite connaissance de l'histoire de l'art. Ils se voient par la suite brĂ»ler dans les flammes, et en ont la sensation. Home ActualitĂ©s l'art est l'illusion d'une illusion. LA GALERIE. L’art est l’illusion d’une illusion. Le terme illusion tire son origine du latin illusÄ­o. Mais aussi a-t-on le droit de tout dire, ou
. Avant d’aborder l’objet de notre propos – l’illusion fiscale Ă  proprement parler – il n’est pas inutile non plus de se reporter Ă  celui, plus connu, d’illusion monĂ©taire. NĂ©anmoins, si l’on considĂšre le bonheur comme un sentiment personnel, nous pouvons nous En arpentant l’Ɠuvre, le point de vue est diffĂ©rent puisque le spectateur est immergĂ©. Le rĂ©el s’oppose alors Ă  l’art
 La diffĂ©rence n'est pas toujours Ă©vidente entre l'art et la Cependant, des Ă©crits qui remontent Ă  l’antiquitĂ© nous montrent que dĂ©jĂ , les hommes s’intĂ©ressaient au rapport entre art et philosophie puis au rapport entre art et vĂ©ritĂ©. Annalai 
 est-ce possible, rĂ©alisable ? oublie qu’il est assis, qu’il regarde jouer des acteurs. L’art est d’abord une technique, un savoir acquis qui rĂ©sulte d’un apprentissage. Ces disciplines Ă©tablissent frĂ©quemment une typologie de ces illusions, qui ne s'expliquent pas toutes par les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes. Platon distingue Ɠuvre d’art et quĂȘte du beau. sans quoi, on tend la main pour cueillir les raisins et tout art a disparu. 10/01/2018 Liquidation Judiciaire. adresse. À leur suite, nombre de magiciens ont rĂ©cupĂ©rĂ© des phĂ©nomĂšnes physiques pour en prĂ©senter une version ludique, teintĂ©e de religiositĂ© ou, plus rĂ©cemment, dans un but de pure distraction. Nouvelle Ă©dition augmentĂ©e en 1987. Source GREFFE DU TRIBUNAL DE COMMERCE DE NIMES Jugement du Tribunal de Commerce de NIMES en date du 09/01/2018, prononçant l'ouverture d'une procĂ©dure de rĂ©ouverture de Liquidation Judiciaire Ă  l'Ă©gard de SARLU L'ART ET L'ILLUSION SociĂ©tĂ© A ResponsabilitĂ© LimitĂ©e, au capital de 500 €. Trad. Si l’art, comme mise en oeuvre Ă  finalitĂ© esthĂ©tique de l’idĂ©e d’un artiste dans l’espace d’un tableau a bien une existence matĂ©rielle par cet objet qu’est l’oeuvre, il semble qu’il ne peut s’agit d’une simple illusion, c’est-Ă -dire d’une simulation de rĂ©alitĂ© qui n’a aucune existence propre. Un jour il sera infirmier, ou peut-ĂȘtre magicien. L'art, imitation d'une imitation, se trouve donc Ă©loignĂ© du rĂ©el de trois degrĂ©s. Rue Ernest Allard, 32 - Je viens de commencer la philosophie car je rentre en terminale. Entre thriller et fantastique, L’illusion » est un roman que son auteur souhaite palpitant, mystĂ©rieux et surprenant » Ils sont Ă  la fois victime ne voyant pas le monde rĂ©el et complices refusant d'ĂȘtre dĂ©trompĂ©s de leur illusion. NĂ©anmoins, on peut se demander si une telle dĂ©marche est utile. Peut-on
 ? Heidegger, dans L’origine de l’oeuvre d’art, nous montre bien que seul l’art est Ă  mĂȘme de nous manifester la vĂ©ritĂ© de l’ĂȘtre. Platon 428 - 427 avant 347 - 346 avant est un philosophe grec, disciple » de est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l'un des premiers et des plus grands philosophes occidentaux, sinon comme l'inventeur de la philosophie. Illusion, erreur des sens qui nous fait percevoir les objets autrement qu'ils ne sont en effet, ou qui nous fait prendre l'image, les apparences de l'objet, pour la rĂ©alitĂ©. La Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la vie ». questionner sur son existence, sur la possibilitĂ© que, finalement, le bonheur ne soit qu’une Durant l'
 La boule de feu les percute de plein fouet. Mais cette
. est-ce souhaitable, lĂ©gitime sur le plan moral/politique/scientifique ? Jean-Marie Adiaffi, Les naufragĂ©s de l'intelligence, Ă©d. Home ActualitĂ©s l'art est l'illusion d'une illusion. 0. C’est en ce deuxiĂšme sens qu’on dit de quelqu’un qu’il se fait des illusions », c’est-Ă -dire qu’il prend ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s. Il y a un art d’illusion et c’était l’art des sophistes. Le domaine de l'illusion dĂ©passe celui de la vĂ©ritĂ©. personnel, mis Ă  part si l’on prend en condition une forme de bonheur collectif qui vise Ă  Le bouffon devait donner mieux que le cochon l'illusion d'un cochon Thibaudet, RĂ©flex. Oscar Wilde, en prononçant cette phrase -dont la structure en chiasme rend nĂ©cessaire une petite gymnastique intellectuelle-, entendait dĂ©construire une idĂ©e reçue, ou plutĂŽt d’une impression reçue la vie est, intrinsĂšquement, belle. Illusion, erreur des sens qui nous fait percevoir les objets autrement qu'ils ne sont en effet, ou qui nous fait prendre l'image, les apparences de l'objet, pour la rĂ©alitĂ©. L’art est une activitĂ© qui mĂšne a une production, en cela il est associĂ© fondamentalement Ă  un travail. Dissertation de philosophie L'Art Au dĂ©part, l'art dĂ©signait de maniĂšre Dans l'art il ya beaucoup de directions diffĂ©rentes. rĂ©pondre Ă  la satisfaction et Ă  l’approche du bonheur pour une communautĂ© entiĂšre. Mais
. La perspective d'abord qui nous permet de voir des volumes sur une toile plane ; le trompe-l'Ɠil qui nous fait croire Ă  la prĂ©sence d'une coupole alors que le... Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s. L'illusion n'est pas nĂ©cessairement fausse [
]. Les objets mĂȘme de la vĂ©ritĂ© et de l'illusion sont de nature diffĂ©rente. TSC Retrouvez-nous en septembre pour la 15Ăšme Edition du Brussels Art Square. Vocation ou fonction ? Etre victime d'une illusion, c'est croire Ă  l'existence d'une chose qui n'est pas ou qui n'est pas telle qu'on la voit ou imagine. ForcĂ©ment, le recourt Ă  l'illusion est nĂ©cessaire il faut donner l'illusion que ce lieu peut exister pour insister les hommes Ă  Ɠuvrer en ce sens quelque part, une utopie est une sorte d'illusion, car le lieu qu'elle prĂ©sente n'est pas rĂ©el pour tous. Le bonheur n’est­il qu’une illusion ? LiĂ©e aux sens, une illusion est une distorsion de la perception ou une interprĂ©tation erronĂ©e d’une donnĂ©e sensorielle. Nous montrerons donc d’abord comment l’art peut nous bercer d’illusions, puis au contraire, comment il peut ĂȘtre possible de considĂ©rer qu’il nous rapproche de
. Dans Peut-on tout dire ? Nabil [Bergson parle d’imitation, mais imiter c'est figurer les choses Bergson. litt., 1936, p. 148 Elle possĂšde un sens optique, moral et mĂ©taphysique – trois sens d'ailleurs conjoints dĂšs distingue en effet le monde des apparences sensibles et celui des IdĂ©es, c'est-Ă -dire le rĂ©el perceptible par l'esprit seul. 2255 . L’imitation consiste Ă  reproduire Ă  l'identique ce qui existe dĂ©jĂ . ] La vĂ©ritĂ© de l'art n'est pas celle de la nature. Mais l'art est aussi l'expression de ce besoin vital d'illusion dans la vie des hommes. simple illusion. » est-on capable de tout dire, le langage peut-il tout exprimer, ou bien y a-t-il de l’indicible ? L’art est l’illusion d’une illusion. Son Ă©tude des moyens de suggestion et du processus de projection» insĂ©parable de toute illusion artistique» est, de ce point de vue, d'une valeur particuliĂšrement convaincante. L'illusion est omniprĂ©sente. L’illusion est ici transcendance vers l’idĂ©al. SCULPTURES. l’image numĂ©rique en 3D, mĂȘlant ainsi l’illusion de l’installation et un certain vertige visuel. Ce genjutsu n'affecte pas les ninjas expĂ©rimentĂ©s, ainsi que les ninja ayant des prĂ©disposition pour le Genjutsu. Les fresques peintes sur les parois des grottes Ă  l'Ă©poque prĂ©historique font le lien entre les rites magiques et la rĂ©ussite de la chasse. 21Le jeu de Balzac avec l’illusion est peut-ĂȘtre une façon d’inscrire sa propre crĂ©ation dans l’illusion l’esthĂ©tisation littĂ©raire, Ă  laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. L'art et l'illusion chez Platon On sait avec quelle sĂ©vĂ©ritĂ© Platon a jugĂ© certaines formes d'art. L’art est l’illusion d’une illusion. Vernissage sur invitation le 24 septembre Ă  partir de 17h. plans philo Ă  tĂ©lĂ©charger pour prĂ©parer examens & concours > tous nos plans, functioni,s,o,g,r,a,m{i['GoogleAnalyticsObject']=r;i[r]=i[r]function{i[r].q=i[r].q[].pusharguments},i[r].l=1*new Date;a= CEDA, 2000. Mais l'illusion que crĂ©e l'art est complexe .en effet l'Ɠuvre d'art n'est qu'un messager entre la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle de l'Ɠuvre et notre jugement de la rĂ©alitĂ© l'art n'est donc pas en lui-mĂȘme une illusion, mais nous construisons des illusions Ă  partir de notre perception. technique. Notre Catalogue ! Baumgarten Science de la connaissance sensible ou gnosĂ©ologie infĂ©rieure. ARTISTES. by Thibaud Genevois Franchi Oct 09, 2019 Oct 03, 2019 . HĂ©raut de l’esthĂ©tisme, mouvement artistique nĂ© en Angleterre Ă  la fin du XIXĂšme, Oscar Wilde adopte la religion de la beautĂ© », prenant la suite du Parnasse et de l’idĂ©e de l’ Art pour l’Art ». Nietzsche
. Gidsen Sint-Jan. Rood wit, ben blij dat 'k bij Sint-Jan zit! Freud, L'Avenir d'une illusion. Les sorciers des premiers temps attribuaient aussi le lever du soleil, le retour de la lune ou encore le cycle des saisons Ă  leurs pouvoirs ou Ă  l'accomplissement de rituels Ă©tranges. CADRES. L’illusion dans l’art I- Illusion d’optique II- Trompe l’Ɠil III- L’art anamorphique IV- HyperrĂ©alisme V- L’optical art D’aprĂšs le site une illusion est Fausse apparence matĂ©rielle ou morale qui, en nous faisant voir les choses autrement qu'elles ne 
 Il s’agit d’un concept ou d’une image qui surgit par l’imagination, une erreur des sens, mais qui est fausse par rapport Ă  la rĂ©alitĂ©. DĂ©finition d'illusion Etymologie du latin illusio, ironie, illusion, tromperie, dĂ©rivĂ© du verbe illudere, jouer sur, jouer avec, se jouer, railler. L’illusion d’optique ou anamorphose, nouvelle tendance du graphisme . Distinguer -capacitĂ© en est-on capable ? Biol. Mais la rĂ©alitĂ© n'est pas simplement celle que l'on perçoit, c'est aussi la rĂ©alitĂ© abstraite. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusqu'aux Lois, un certain aspect de l'art est pris constamment et vigoureusement Ă  partie. L'illusion quant Ă  elle porte soit sur des objets des sens, des croyances ouencore des idĂ©ologies. Platon 428 - 427 avant 347 - 346 avant est un philosophe grec, disciple » de est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l'un des premiers et des plus grands philosophes occidentaux, sinon comme l'inventeur de la philosophie. Une vĂ©ritable utopie en somme ou plutĂŽt l’illusion d’une utopie. L’artiste plasticien donne Ă  voir une interprĂ©tation, une reprĂ©sentation mais aussi une reproduction du monde. Cependant, l'illusion n'a pas toujours vocation Ă  tromper les sens dans le cas de l'eikon, l'art ne cherche pas Ă  nous duper, mais Ă  imiter la nature. Il y a un art de leurrer, d’ensorceler, de flatter, mais c’est jouer sur les mots de parler ici d’art vĂ©ritable, conçu comme une crĂ©ation poĂ©tique ou picturale. CrĂ©er, obtenir, produire l'illusion; dĂ©truire l'illusion, nuire Ă  l'illusion; illusion complĂšte, parfaite; l'illusion de la rĂ©alitĂ©, du rĂ©el, du vrai. Gildo Pastor Center, Seine-saint-denis Habitat Appel D'offre, Youtube The Voice 2020 France, SantĂ© Mentale Travailwynona Gueraini Instagram, Marine Thierry Linkedin, DĂ©solĂ© Dans Une Phrase, Guitar Pro Santiano, Cerballiance Orly Numero, Qui ContactĂ© Le Notaire AprĂšs Un DĂ©cĂšs, Place Royale Saint-germain-en-laye,
Cequi est jugĂ© comme faux du point de vue du locuteur, opinion ou assertion fausse : Cette thĂ©orie est une erreur. Synonymes : dĂ©viation - faussetĂ© - hĂ©rĂ©sie - illusion - prĂ©jug Ă© - sophisme. AlgĂšbre. 6. DiffĂ©rence Δa = aâ€Č − a entre une Ă©valuation aâ€Č d'un nombre a et sa valeur exacte a. (On dit aussi erreur absolue.) CybernĂ©tique. 7. DiffĂ©rence entre les valeurs des
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre M Les solutions ✅ pour ART DE L'ILLUSION de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ART DE L'ILLUSION" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
LArt et l'Illusion (sous-titré Psychologie de la représentation picturale) est un ouvrage de réflexion théorique, touchant à la philosophie et à la psychologie de l'art, que l' historien d'art britannique Ernst Gombrich a publié en anglais en 1960.
SUJET Le théùtre est un art illusionniste. Il Ă©loigne le spectateur du vrai ». Ces propos vous paraissent-ils fondĂ©s ? Le dĂ©bat autour de la fonction de l’art reste toujours d’actualitĂ©. Si certains le considĂšrent comme une reproduction fidĂšle de la nature, d’autres le prennent pour une simple illusion. Le théùtre, pur produit de l’art, ne saurait Ă©chapper Ă  ce procĂšs. D’aucuns ont dĂ©jĂ  fini de le classer dans la catĂ©gorie des Ɠuvres mensongĂšres. C’est fort de ce constat d’ailleurs qu’il est affirmĂ© Le théùtre est un art illusionniste. Il Ă©loigne le spectateur du vrai ». En d’autres termes, le théùtre se veut un art qui ne dit pas vrai. Mais, la reprĂ©sentation théùtrale est-elle seulement fiction ? DĂšs lors, il convient d’engager une rĂ©flexion poussĂ©e pour rĂ©soudre la problĂ©matique soulevĂ©e. Ainsi, si l’on peut concĂ©der que l’art dramatique entretient l’illusion de vĂ©ritĂ©, ne peut-on pas aussi se demander s’il n’est pas une crĂ©ation authentique ? Le théùtre n’est-il pas loin du mensonge ? Au mĂȘme titre que la peinture, la musique et la sculpture, le théùtre est un produit de l’art qui se caractĂ©rise principalement par sa dimension artificielle et factice. En effet, certains des Ă©lĂ©ments qui le structurent, notamment le cadre spatiotemporel et les acteurs, prĂ©sentent un faux-visage. L’espace qui abrite la scĂšne théùtrale est un espace conventionnel. Il ne reflĂšte pas la rĂ©alitĂ© telle qu’elle est. Il s’agit d’une recrĂ©ation dont l’artisan principal reste le scĂ©nographe. Les Ă©lĂ©ments du dĂ©cor sont souvent constituĂ©s de matĂ©riaux lĂ©gers faciles Ă  dĂ©placer pour permettre les changements d’espace. Le spectateur accepte de prendre l’illusion créée pour une vĂ©ritĂ© pendant le temps que dure le jeu. Ainsi, les salles, abritant le spectacle, comporte une scĂšne fixe oĂč se dĂ©roulent toutes les actions prĂ©vues dans la piĂšce. C’est le cas des salles Daniel Sorano » et Le Grand Théùtre » de Dakar. Dans la mĂȘme veine, le temps de la reprĂ©sentation qui dure gĂ©nĂ©ralement quelques heures diffĂšre grandement du temps rĂ©el. Tout ne peut pas ĂȘtre montrĂ© en une heure ou deux heures. DĂšs lors, un choix s’impose. Le metteur en scĂšne est obligĂ© de faire des tris en privilĂ©giant certains aspects de la vie au dĂ©triment d’autres. L’exemple le plus pertinent est donnĂ© par le théùtre classique qui entretient un double mensonge temporel. Dans la tragĂ©die comme dans la comĂ©die, l’action principale qui se dĂ©roule du lever au coucher du soleil est jouĂ©e sur scĂšne en deux heures. Par ailleurs, la double vie du texte théùtral autorise le metteur en scĂšne Ă  choisir sur la base du mĂ©rite artistique des comĂ©diens qui vont incarner le rĂŽle des personnages crĂ©es par le dramaturge. Ces acteurs, connus du grand public, se dĂ©partissent de leur manteau de civil pour se mettre dans la peau des ĂȘtres de papier. Ainsi, ils abandonnent leur nom de famille, leur situation sociale, leur caractĂšre, leur psychologie, bref leur identitĂ© pour reflĂ©ter tant au niveau du comportement que de la voix le personnage incarnĂ©. Le spectateur, embarquĂ© dans le jeu, apprĂ©ciant tantĂŽt par des applaudissements, tantĂŽt par des sifflets le spectacle, cautionne et valide le mensonge crĂ©e qui l’écarte de la rĂ©alitĂ©. Tout le monde sait qu’Ibrahima Mbaye SopĂ© n’est pas Christophe dans la reprĂ©sentation de l’Ɠuvre dramatique d’AimĂ© CĂ©saire, La tragĂ©die du roi Christophe. De mĂȘme, le cĂ©lĂšbre artiste GĂ©rard Depardieu, qui incarne en 1983 Ă  Strasbourg le rĂŽle de Tartuffe, comĂ©die Ă©crite par MoliĂšre au XVIIe siĂšcle, n’est pas le personnage du livre. En somme, l’art dramatique reste une illusion de vĂ©ritĂ© dans la mesure oĂč il se veut une recrĂ©ation de la rĂ©alitĂ© qui transfigure le cadre spatiotemporel et les personnages. En revanche, l’idĂ©e qui Ă©lĂšve le théùtre au rang d’art illusionniste n’est pas toujours valable. En effet, la reprĂ©sentation dramatique s’inspire des faits de la vie sociale qu’elle essaie de reflĂ©ter de façon sincĂšre et objective. Elle Ă©tudie l’histoire et les mƓurs de la sociĂ©tĂ©. C’est le cas du théùtre africain dont l’objectif est, d’une part, une prise en charge des prĂ©occupations du continent en termes de rĂ©habilitation de son histoire malmenĂ©e par le colon, et d’autre part, une dĂ©nonciation des dĂ©rapages liĂ©s Ă  la violence, aux inĂ©galitĂ©s sociales
 Ainsi, dans Les derniers jours de Lat-Dior, le dramaturge Amadou CissĂ© Dia revisite un pan essentiel de l’histoire coloniale du SĂ©nĂ©gal Ă  travers le parcours hĂ©roĂŻque du damel du Cayor. Le mĂȘme tempo est notĂ© du cotĂ© de Nder en flamme, piĂšce de théùtre dans la quelle Alioune Badara BĂšye met en exergue la solidaritĂ© des femmes du village sĂ©nĂ©galais de Nder qui ont prĂ©fĂ©rĂ© la mort Ă  la captivitĂ©. Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©es, le théùtre se veut proche du vrai par la peinture des dĂ©fauts des hommes. Le dramaturge est un observateur fin qui s’imprĂšgne de tout ce qui se passe dans la sociĂ©tĂ©. Il passe Ă  la loupe le comportement des uns et des autres et dresse un tableau rĂ©vĂ©lateur des dĂ©fauts et vices qui gangrĂšnent la bonne marche de la citĂ©. Ainsi, MoliĂšre, dans Tartuffe dĂ©veloppe un sĂ©vĂšre rĂ©quisitoire contre la fausse dĂ©votion notĂ©e au sein de l’église chrĂ©tienne du XVIIe siĂšcle. Il dĂ©nonce l’hypocrisie devenue une plaie pernicieuse dans le clergĂ©. Hugo enfourche le mĂȘme cheval dans Ruy Blas, piĂšce oĂč il condamne avec la derniĂšre Ă©nergie les fossoyeurs du royaume d’Espagne surpris en train de partager les deniers de la communautĂ©. Bon appĂ©tit, messieurs ! 
 Serviteurs qui pillez la maison ! Vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure / L’heure sombre oĂč l’Espagne agonisante pleure » ! En rĂ©sumĂ©, le théùtre reste une activitĂ© humaine qui cherche Ă  travers le jeu Ă  montrer de façon plus vivante nos habitudes, nos maniĂšres de voir, d’agir et de penser. Au sortir de cette analyse, l’on peut constater que la question de la reprĂ©sentation théùtrale reste complexe. MĂȘme si le théùtre s’adosse sur les bases de la fiction avec une forte transfiguration de ses Ă©lĂ©ments structurants que sont le cadre spatiotemporel et les personnages, il demeure toujours un art qui plonge ses racines dans le vrai. Mais, ces deux visions qui s’excluent thĂ©oriquement peuvent dans une certaine mesure Ă©tablir des plages de convergence. Le spectateur qui accepte les clauses de la reprĂ©sentation théùtrale se focalise plus sur le contenu du message inspirĂ© de la vie que sur les conditions de rĂ©alisation du spectacle. En dĂ©finitive, le théùtre comme toutes les autres formes d’art n’est pas nĂ© ex nihilo. Il s’ancre dans un espace socioculturel bien dĂ©terminĂ© qui constitue l’illusion rĂ©fĂ©rentielle. Proche de la vĂ©ritĂ© par sa thĂ©matique, l’art dramatique s’en Ă©carte par la rigueur de la reprĂ©sentation scĂ©nique qui invite le spectateur Ă  accepter et supporter le mensonge maquillĂ©. Ainsi, il s’avĂšre difficile de dissocier rĂ©alitĂ© et fiction dans la crĂ©ation artistique. Ces deux domaines, trĂšs prĂ©sents dans la reprĂ©sentation théùtrale, entretiennent un rapport dialectique qui donne Ă  cette Ɠuvre d’art tout son charme. Mais au vu du dĂ©veloppement fulgurant des supports audiovisuels qui passent au quotidien des milliers de tĂ©lĂ©films, ne s’achemine-t-on pas tout droit vers l’extinction du théùtre de salle ? L’acteur de théùtre a-t-il de beaux jours devant lui ? TĂ©lĂ©chargez la version PDF
Puisquetu l'aime bien XD : C'est cadeau SUGOI ! *-* Merci mec !=D. Illusion Art . Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. DeviantArt Illusion Art ici. Merci de modifier vos signatures, plus d'informations ICI. Facebook Illusion Art ici. Le deal à ne pas rater : Coffret Pokémon Ultra Premium Dracaufeu
Odeith L'artiste portugais Odeith est un maĂźtre de l'art de l'illusion d’optique. En utilisant de la peinture en aĂ©rosol, il est capable d'ajouter de la profondeur aux surfaces planes. Les images qui en rĂ©sultent semblent si rĂ©alistes qu'il est difficile de croire qu'elles ne sont qu'une illusion d’optique. Son dernier chef d'Ɠuvre est la transformation impressionante d'un bloc de ciment, trouvĂ© dans un entrepĂŽt abandonnĂ©, en un bus scolaire sorti tout droit d'un film apocalyptique. L'illusion d’optique hallucinante paraĂźt si rĂ©elle qu'elle a fait le buzz en ligne. Le bus d'Odeith est parfaitement accordĂ© Ă  l'environnement presque vide. À premiĂšre vue, il semble simplement ĂȘtre un vĂ©hicule abandonnĂ© quelconque. Ce n'est que lorsque vous regardez la photo avant» que vous rĂ©alisez que ce n'est pas du tout un vĂ©hicule. Et en y regardant de plus prĂšs, le spectateur peut rĂ©ellement reconnaĂźtre les compĂ©tences techniques nĂ©cessaires pour rĂ©ussir cette transformation. Odeith a publiĂ© une photo de la structure vierge et a demandĂ© Ă  ses abonnĂ©s de deviner en quoi il la transformerait. Ils n'ont pas eu Ă  attendre longtemps pour voir ce qu'il avait imaginĂ©, car Ă  peine trois jours plus tard, il a dĂ©voilĂ© son chef-d'Ɠuvre. L'attention prĂȘtĂ©e aux dĂ©tails est inĂ©galĂ©e, l'artiste a mĂȘme peint l'ombre appropriĂ©e du bus sur le mur, en fonction de la façon dont les rayons du soleil sont filtrĂ©s Ă  travers le toit ouvert. Des photographies du travail en cours montrent comment il parvient Ă  construire l'illusion en utilisant de la peinture en aĂ©rosol noire pour crĂ©er les contours et pour marquer les points oĂč les lignes de perspective doivent converger. Pourtant, mĂȘme en voyant comment l'Ɠuvre est créée, la prĂ©cision avec laquelle Odeith peint fait que son Ɠuvre est Ă©poustouflante. Il ne fait aucun doute qu'Odeith a consolidĂ© son titre de meilleur illusionniste dans le monde actuel du graffiti. Faites dĂ©filer pour voir davantage d'images de l'art 3D incroyable d'Odeith. L'artiste graffeur Odeith a transformĂ© une structure de ciment ordinaire en quelque chose d'extraordinaire Ă  l'aide de peinture en aĂ©rosol. En dessinant un croquis et en marquant les points de perspective 
 Le bloc de ciment s'est lentement mais sĂ»rement transformĂ© en un bus scolaire apocalyptique. L'Ɠuvre prouve une fois de plus que l'artiste portugais est un maĂźtre de l'illusion. Voici encore plus d'images de l'incroyable art urbain 3D d'Odeith. Odeith Site Web Instagram Facebook My Modern Met a obtenu la permission de poster les photos d'Odeith. Devenez membre de My Modern Met En tant que membre, vous vous joindrez Ă  notre effort pour soutenir les arts.
parLa rédaction. Réalisées par un artiste américain, toutes ces oeuvres sont faites de bois. Tom Eckert est un roi de l'illusion et il le prouve avec cette série d'images. ©. AccÚde

Plan du site Contact en bref aide les Ă©lĂšves de terminales dans la prĂ©paration du bac, les Ă©lĂšves de classes prĂ©pa dans celle de leur concours, ceux de fac dans leurs recherches, et enfin tous les curieux de sciences humaines Ă  Ă©tancher leur soif de savoir. Le site couvre ainsi les grandes traditions philosophiques, des prĂ©socratiques aux philosophes contemporains, tout en essayant d’apporter une lecture philosophique au champ culturel en gĂ©nĂ©ral, qu’il s’agisse de cinĂ©ma, de littĂ©rature, de politique ou de musique. Qui sommes-nous? Depuis 2008, agit pour la diffusion de la tradition et des grandes pensĂ©es philosophiques. IndĂ©pendant, le site est maintenu par une Ă©quipe d'anciens Ă©tudiants en sciences humaines, aujourd'hui professeurs ou journalistes. Les colonnes du site sont ouvertes aux contributions externes. Julien Josset, fondateur du site. Qu’est-ce que la philosophie*? Etymologiquement, philosophie signifie amour de la sagesse. Avant d’ĂȘtre une discipline d’étude, il s’agit avant tout d’une certaine maniĂšre de voir le monde, de le questionner. Le principe fondateur de la philosophie est sans doute ainsi l’étonnement, qui provoque et suscite le questionnement. Ensuite, philosopher consiste Ă  argumenter de maniĂšre rationnelle sur son Ă©tonnement. * Nous avons publiĂ© plus de 800 articles, tous cherchant directement ou indirectement Ă  rĂ©pondre Ă  cette question. Sachez avant tout qu’il n’existe pas de rĂ©ponse unique Ă  cette question. Principaux Philosophes Socrate, Platon, Aristote, Epicure, Descartes, Machiavel, Spinoza, Hobbes, Rousseau, Montesquieu, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, Marx, Freud, Sartre, Heidegger, Thomas d’Aquin, Leibniz Oeuvres Majeures

Pasbesoin de paniquer si vous sentez que l'un des enfants de votre famille est en ùge de savoir que le PÚre Noël n'est qu'une illusion. Une mÚre de famille américaine a
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Cest cette dimension que L’avenir d’une illusion se propose d’explorer. Prenant pour titre celui d’un ouvrage du cĂ©lĂšbre psychanalyste autrichien Sigmund Freud publiĂ© en 1927, cette exposition rassemble un corpus d’oeuvres trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšnes, mais qui ont toutes en commun de mettre en doute les convictions les plus intimes de tout ĂȘtre humain.

Forum Futura-Sciences les forums de la science MATHEMATIQUES EpistĂ©mologie et Logique archives Philosophie l'art est-il illusion ? Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  4 sur 4 13/10/2005, 21h21 1 Philosophie l'art est-il illusion ? - Je viens de commencer la philosophie car je rentre en terminale. Notre prof de philo nous a donnĂ© ce sujet de dissertation. Je ne m'y connais pas vraiment en matiĂšre d'art mais je ne pense pas que cela soit utile afin de repondre Ă  cette question ... Je me demande ce qu'est l'illusion.... en fait je suis completement perdue face Ă  cette problematique ! D'habitude je fonce dans mes bouquins mais pour la philo, c'est quasiment impossible. Alors je demande de l'aide Ă  qui veut bien m'en donner afin de pouvoir mieux me diriger... face Ă  ce mur !!! Merci d'avance !! - 13/10/2005, 21h27 2 manu_mars Re Philosophie l'art est-it illusion ? Essaie de repondre a ces deux questions c'est quoi une illusion pour toi? le triangle de Penrose, par exemple? Pourquoi l'art serait-il une illusion? une illusion de quoi? ca fait deux questions artistiques lui "le vide, ca creuse" elle "A table!" 13/10/2005, 21h28 3 Re Philosophie l'art est-it illusion ? J'ai l'habitude de conseiller la dĂ©marche suivante pour les dissertations de philosophie - foncer dans le dictionnaire et regarder la dĂ©finition, complĂšte, de tous les mots du sujet Ă  traiter. Qu'est-ce qu'un art, qu'est-ce qu'une illusion ? - Ă  partir de ces dĂ©finitions, laisser courir l'esprit, la rĂ©flexion, la raison. RĂ©pondre sommairement Ă  la question, isoler les points qui semblent importants et les noter sur feuille. En un mot rĂ©flĂ©chir. C'est le but. - prendre les cours, choisir une structure pour la dissertation, et rĂ©diger le brouillon de la dissertation, Ă  partir des idĂ©es dĂ©jĂ  notĂ©es. - Ă©criture dĂ©finitive de la dissertation, et Ă©ventuellement la prĂ©senter Ă  des gens pour avoir des critiques. 13/10/2005, 21h35 4 bardamu Re Philosophie l'art est-it illusion ? MESSAGE DE LA MODERATION Comme indiquĂ© dans le sous-titre de ce forum, celui-ci est dĂ©diĂ© Ă  "Philosophie et histoire des sciences origine, sens et implications des concepts scientifiques" et non Ă  la philosophie de l'art. Merci aussi de lire cet avertissement avant de poster sur ce forum Je cite Cette section a Ă©tĂ© fermĂ©e suite aux nombreux dĂ©bordements qui ont Ă©tĂ© constatĂ©s. Le premier problĂšme a Ă©tĂ© de nombreuses demandes d'aide pour faire des rĂ©dactions sans parler de la forme la plupart des messages Ă©taient du genre "aidez moi j'ai une dissert Ă  rendre demain!" ... si jamais les rubriques "Sciences Humaines" devaient de nouveau tomber dans les mĂȘmes travers, elles seraient alors dĂ©finitivement fermĂ©es. 1. La dĂ©coupe de la section et les intitulĂ©s ont Ă©tĂ© modifiĂ©s afin de mieux coller Ă  la thĂ©matique scientifique de FSG. Il faut surtout y voir une volontĂ© de cadrer les dĂ©bats et d'Ă©viter les hors sujets. Merci donc de respecter ces thĂ©matiques. Si vous ne trouvez pas de section adaptĂ©e a votre message, c'est probablement que ce dernier n'a pas sa place sur FSG. Conclusion discussion fermĂ©e. Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura Discussions similaires RĂ©ponses 0 Dernier message 23/02/2007, 12h41 RĂ©ponses 16 Dernier message 14/08/2005, 09h02 RĂ©ponses 3 Dernier message 09/02/2005, 02h52 RĂ©ponses 14 Dernier message 13/11/2004, 19h13 RĂ©ponses 2 Dernier message 08/01/2004, 20h14 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 21h57.

EduardoRelero fait partie de ces artistes qui arrivent à transformer un dessin en une peinture en trois dimensions frÎlant la réalité. D'origine argentine, ce "street artist" évolue dans

Exemple de sujet L’art nous dĂ©tourne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? Le problĂšme consiste ici Ă  remarquer que le statut de l’art est ambigu. L’art procĂšde initialement d’un travail technique qui a pour but de produire une reprĂ©sentation esthĂ©tique, c’est-Ă -dire une oeuvre qui se montre. Mais, pour autant une oeuvre d’art n’est jamais totalement autonome dans le sens oĂč elle reprĂ©sente toujours quelque chose, que cette chose soit une rĂ©alitĂ© physique un objet du monde par exemple ou une idĂ©e abstraite qui dĂ©cide l’auteur de l’oeuvre Ă  la crĂ©er. L’art est donc une forme de langage qui n’est pas vraiment autonome, mais qui re-prĂ©sente ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. En ce sens, si une oeuvre traduit ce qu’un auteur, un artiste a cherchĂ© Ă  y montrer, l’oeuvre d’art n’est jamais vraiment elle-mĂȘme sans pouvoir non plus ĂȘtre autre chose qu’elle-mĂȘme, sans pouvoir se substituer Ă  ce qu’elle montre ou dĂ©crit. Se poser la question du rapport de l’art Ă  la rĂ©alitĂ© traduit ce paradoxe puisqu’il semble que l’art est Ă  la fois une production autonome qui a une existence esthĂ©tique propre et une illusion qui ment sur elle-mĂȘme et se fait passer pour une rĂ©alitĂ© qu’elle n’est pas et dont elle dĂ©tourne.... [voir le corrigĂ© complet] STQi.
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