Devoirde Philosophie Lâart nâest-il quâune illusion ? Le mot « illusion » vient du latin « illudere » quâon peut traduire par « se jouer de ». Ainsi, lâart se joue-t-il de nous ? Peut-on reprocher Ă une Ćuvre dâart de nâĂȘtre quâune illusion ? Est-ce lâart qui cherche Ă
Quel but se propose la peinture relativement Ă chaque objet. Est-ce de reprĂ©senter ce qui est tel quâil est, ou ce quâil paraĂźt tel quâil paraĂźt ; est-ce lâimitation de lâapparence ou de la rĂ©alitĂ© ? » Platon, La RĂ©publique, pages 389-369. On sait avec quelle sĂ©vĂ©ritĂ© Platon a jugĂ© certaines formes dâart. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusquâaux Lois, un certain aspect de lâart est pris constamment et vigoureusement Ă partie. Qui ne se souvient de lâironique et savoureuse critique de Lysias dans PhĂšdre ; de la sĂ©vĂšre condamnation des poĂštes dans La RĂ©publique ; du mĂ©pris affichĂ© dans le Sophiste pour lâart du simulacre ; de la sereine et presque injurieuse indiffĂ©rence de lâAthĂ©nien des Lois pour la vaine expĂ©rience de la peinture » ? Or, ce sĂ©vĂšre censeur â est-il besoin de le rappeler ? â est lui-mĂȘme et jusque dans ses dialogues mĂ©taphysiques, le plus ardent, le plus lĂ©ger des poĂštes, le plus sensible des critiques, accessible Ă toute forme dâart ; toujours comme le Socrate du Charmide Ă lâĂ©gard des choses belles comme le cordeau blanc sans aucune marque de mesure ». Cette apparente contradiction entre lâattention la plus souriante et la plus sereine Ă toutes les formes du beau et lâexpression dâune sĂ©vĂ©ritĂ© si constamment formulĂ©e ne nous invite-t-elle pas Ă rechercher quel sens exact Platon entend donner aux condamnations quâil prononce ? Et prĂ©ciser la portĂ©e de ces condamnations nâest-ce pas du mĂȘme coup se mettre en mesure de mieux comprendre lâesprit de lâesthĂ©tique platonicienne dans une de ses dĂ©marches essentielles ? On pourrait dire â et câest la premiĂšre remarque qui vient Ă lâesprit â quâil y a des oeuvres dâart nuisibles socialement et que ce sont ces oeuvres-lĂ que Platon rejette. Câest bien en tant que chef dâEtat en effet que Platon chasse les poĂštes de sa rĂ©publique. Le troisiĂšme livre de La RĂ©publique nous parle dâune utilisation rationnelle, rĂ©flĂ©chie, de lâoeuvre dâart par le lĂ©gislateur qui met au service de la citĂ© la sĂ©duction de la beautĂ© plastique et littĂ©raire. On ne laissera pas les poĂštes mĂ©dire des dieux, fussent-ils aussi vĂ©nĂ©rĂ©s quâHomĂšre ou quâHĂ©siode La foule ne comprend pas le sens cachĂ© du mythe. Elle sâen tient souvent Ă un sens littĂ©ral qui risque dâĂ©touffer sa piĂ©tĂ©, dâentretenir en elle cette crainte de lâau-delĂ que les guerriers doivent bannir de leur Ăąme, sâils veulent affronter avec courage les risques du combat, se prĂȘter aux Ă©preuves qui constituent lâinitiation indispensable Ă leur vie dâhommes et de citoyens. Mais il faut se hĂąter dâajouter que cette condamnation rigoureuse ne porte pas sur lâoeuvre dâart en tant que telle. Elle ne suppose pas, Ă proprement parler, une distinction entre deux domaines de la crĂ©ation artistique dont lâun serait bon intrinsĂšquement et lâautre irrĂ©mĂ©diablement mauvais. Platon couronne les poĂštes de fleurs avant de les chasser de sa rĂ©publique et les suit dâun oeil attendri jusquâaux frontiĂšres de son Ă©tat idĂ©al. Le sacrifice pour lui est le plus grand quâon puisse faire. Câest ce sacrifice, ce douloureux rĂšglement sur la poĂ©sie qui lui permet dâaffirmer au dĂ©but du livre X, non sans une pointe dâironie dâailleurs, que la citĂ© quâil vient de fonder est la meilleure possible. Comme si la grandeur du sacrifice, par une sorte de compensation mystique, constituait une garantie de durĂ©e, de vĂ©ritĂ©, de soliditĂ© pour la citĂ© bĂ©nĂ©ficiaire dâun tel renoncement. Ce sacrifice, Platon par la bouche de Socrate le rĂ©sume dans une formule dont on nâa peut-ĂȘtre pas assez remarquĂ© la prĂ©cision. Il consiste, ce sacrifice, Ă nâadmettre, en aucun cas, ce qui dans la crĂ©ation poĂ©tique est imitation ». Platon nâa jamais dit, comme on pourrait le croire en lisant certains commentaires, quâil y a une variĂ©tĂ© de poĂ©sie dont la rĂ©ussite, la valeur consisterait Ă suggĂ©rer une ressemblance parfaite avec un objet du monde sensible pris comme modĂšle. En toute occasion au contraire, et mĂȘme en ce qui concerne les formes dâart quâil condamne, il nous invite Ă ne pas confondre la beautĂ© avec lâobjet qui lui sert de support, avec la matiĂšre oĂč elle sâincarne En gĂ©nĂ©ral, dit lâAthĂ©nien des Lois, Ă lâĂ©gard de toute imitation, soit en peinture, soit en musique, soit en tout autre genre, ne faut-il pas pour en ĂȘtre juge Ă©clairĂ© connaĂźtre ces trois choses en premier lieu lâobjet imitĂ© ; en second lieu si lâimitation est juste, enfin si elle est belle ». On ne peut dire plus clairement que lâimitation juste ne saurait assurer Ă lâoeuvre dâart la beautĂ© essentielle. Au lieu de laisser entendre que Platon rejette un certain genre de poĂ©sie, il serait donc plus exact de dire que, dans nâimporte quelle crĂ©ation, il y a un aspect dont il admet ou non lâutilisation sur le plan social, sans pour cela en juger la valeur intrinsĂšque en tant que forme belle. Et sâil faut se mĂ©fier des artistes dans leur fonction dâimitateurs. Câest prĂ©cisĂ©ment que, transfigurĂ© par le nombre, par la mesure, par lâĂ©clat de la beautĂ© Ă laquelle on le contraint de participer, lâobjet ainsi parĂ© dâun Ă©clat empruntĂ© peut nous apparaĂźtre plus aimable, plus vĂ©ritable, plus souhaitable quâil ne faudrait. Si lâon dĂ©pouille les ouvrages des poĂštes des couleurs de la poĂ©sie, et quâon les rĂ©cite rĂ©duits Ă eux-mĂȘmes, tu sais, je pense, quels aspects prennent les oeuvres dâart. Tu lâas sans doute remarquĂ© » RĂ©publique, 601 b â traduction Chambry. A-t-on bien lu ? Quand les poĂšmes sont dĂ©pouillĂ©s des couleurs de la poĂ©sie il est bien Ă©vident que ce qui constitue le poĂšme a alors disparu. Il ne reste que le thĂšme de lâoeuvre. Et câest ce thĂšme rĂ©duit dĂ©sormais Ă lui-mĂȘme, dĂ©pourvu de tout moyen de sĂ©duction, que le lĂ©gislateur peut alors et doit sĂ©vĂšrement juger Ă sa juste valeur. Il est donc entendu quâil est des choses quâil convient de parer de poĂ©sie, de rythme, de couleurs ; quâil y a dâautres choses au contraire quâil convient de ne pas embellir ; mais cette proscription relĂšve dâun opportunisme social et ne saurait constituer une prĂ©fĂ©rence pour une technique dĂ©terminĂ©e, ni Ă plus forte raison constituer les Ă©lĂ©ments dâune esthĂ©tique. Si le crĂ©ateur Ă©tait jugĂ© sur le sujet quâil emprunte, câest alors, mais alors seulement, que toute sa technique se rĂ©duirait Ă bien imiter lâobjet. Mais dans ce cas â et Platon prend soin de nous le rĂ©pĂ©ter sans se lasser â il ne serait plus quâun crĂ©ateur de fantĂŽmes, un imitateur dâimitateur, Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ© de trois degrĂ©s, puisque le monde sensible quâil imite est lui-mĂȘme une copie des formes Ă©ternelles RĂ©publique, 602 c â 603 b. Ce serait folie pure de le couronner de fleurs. Il devrait ĂȘtre chassĂ© comme un malfaiteur, un charlatan dâautant plus funeste quâil est plus habile. Si HomĂšre nâĂ©tait quâun imitateur, non seulement il vaudrait moins quâun Achille, mais il serait Ă placer au-dessous des artisans ou des esclaves quâil Ă©voque. On aurait toujours beau jeu de de mander Ă ceux qui font de lui un savant universel quelles villes il a fondĂ©es, et quelles guerres il a conduites. LâItalie et la Sicile ont eu Charondas et nous Solon ; mais toi, dans quel Ă©tat as-tu lĂ©gifĂ©rĂ© ? » RĂ©publique, 599 b. Quand le peintre peint une bride, comment pourrait-il en savoir autant sur cet objet que le cordonnier qui lâa faite et le cavalier qui sâen sert ; et sâil donne sur sa toile lâillusion dâune flĂ»te comment en tant quâimitateur en saurait-il autant que le luthier et Ă plus forte raison que le joueur de flĂ»te ? Mais aussi bien, le crĂ©ateur nâest pas, ne sera jamais en tant que tel, un crĂ©ateur dâillusions. Câest lâart du sophiste qui est un art dâillusion. Le sophiste est un faiseur dâimages ; lâart du simulacre quâil pratique est bien une technique de lâhabiletĂ©, une virtuositĂ© de montreurs dâombres. Mais le sophiste, en tant que tel, nâest pas poĂšte ni peintre ni sculpteur. Le sophiste en tant que tel crĂ©e des simulacres quâil cherche Ă faire prendre pour des rĂ©alitĂ©s. Le peintre, le poĂšte, ne crĂ©ent pas de simulacres. A partir du moment, en effet, oĂč la magie de lâapparence se confond avec la rĂ©alitĂ©, lâoeuvre dâart disparaĂźt. Il nây a plus ni jeu ni conventions. Il y a un leurre, un trompe lâoeil complet, une habiletĂ© de chasseur ou de pĂȘcheur Ă la ligne. Mais dâartiste plus mĂȘme de traces. La toile de Zeuxis dont parle Pline trompait peut-ĂȘtre les oiseaux. Dans ce cas câĂ©tait un piĂšge, ce nâĂ©tait plus une toile. Mais elle ne trompait pas les hommes puisquâ aussi bien ils admiraient la ressemblance. Admirer la ressemblance, cela suppose que lâon nâest pas dupe ; sans quoi, on tend la main pour cueillir les raisins et tout art a disparu. Il y a un art dâillusion et câĂ©tait lâart des sophistes. Mais il ne saurait y avoir lâombre mĂȘme dâune esthĂ©tique de lâillusion. Il y a un art de leurrer, dâensorceler, de flatter, mais câest jouer sur les mots de parler ici dâart vĂ©ritable, conçu comme une crĂ©ation poĂ©tique ou picturale. La notion d Ă uĂ xif ne saurait trouver de place dans lâĂ©tude dâune esthĂ©tique. Et si Gorgias le prĂ©tendait, câest quâĂ son habitude il jonglait avec les mots et quâexaltĂ© Ă la pensĂ©e de la puissance de son habiletĂ© il confondait ou feignait de confondre une technique du leurre avec le jeu supĂ©rieur de la crĂ©ation vĂ©ri table. Certes Ă lâhabiletĂ© dialectique qui dĂ©forme les vĂ©ritables don nĂ©es du problĂšme, qui caricature certaines Ă©vidences, le sophiste ajoute une science certaine du pathĂ©tique et surtout une certaine maniĂšre de disposer les sons, les mots, les phrases, qui relĂšve, elle, de lâesthĂ©tique. Mais cette science nâatteint son but que dans la mesure oĂč la foule ignorante est incapable de faire le dĂ©part entre lâembellissement et la chose embellie, dans la mesure oĂč elle reporte sur le sujet lui-mĂȘme la beautĂ© des cadences originales qui constituent lâoeuvre dâart. La beautĂ© alors devient un moyen de leurrer la multitude qui perd conscience de lâoriginalitĂ© du beau pour donner aveuglĂ©ment dans le piĂšge. Car le beau, Ă partir du moment oĂč il nâest plus quâun moyen de sĂ©duction au service de lâidĂ©e, cesse dâĂȘtre lui-mĂȘme, nâest plus quâun piĂšge pour les Ăąmes. On ne saurait donc dire, comme le fait M. Schuhl dans le livre si documentĂ© et si judicieux quâil a consacrĂ© Ă Platon et lâart de son temps, quâil y ait parallĂ©lisme exact entre la technique du peintre qui parvient Ă donner de loin lâillusion de la rĂ©alitĂ© et celle du sophiste qui sait verser par les oreilles des paroles ensorcelantes ». Le peintre, lui, joue avec lâillusion. Il ne fait pas illusion. Le BĂ©otien le plus enracinĂ© sait bien devant le tableau le plus rĂ©aliste du peintre le plus imitateur » quâil ne se trouve pas devant une vĂ©ritable maison ni une vĂ©ritable forĂȘt. En tant quâimitations les objets dâart occupent la derniĂšre place dans la hiĂ©rarchie des mondes. Toute leur rĂ©alitĂ© rĂ©side dans leur apparence mĂȘme, qui est lâombre dâune ombre. Ils ne sont quâune dĂ©gradation du sensible, comme le sensible est une dĂ©gradation de lâintelligible. Ils nâont plus quâun reflet dâĂȘtre. Mais cet appauvrissement suprĂȘme de lâimitation en tant que telle nâest que lâenvers de lâextrĂȘme et singuliĂšre richesse de la crĂ©ation qui, de ce rien, a fait un monde ordonnĂ©. Il ne faut point se laisser abuser et dans lâouvrage que nous citions tout Ă lâheure M. Schuhl est le premier Ă le reconnaĂźtre par les nombreuses comparaisons que Platon â non sans quelque ironie parfois â tire de la technique artistique. Quand il compare le peintre Ă un prestidigitateur qui muni dâun miroir nous ferait voir le reflet de tout ce qui existe, ce nâest pas Ă proprement parler le peintre en tant que tel qui est ici pris Ă partie, câest le prestidigitateur. Si le peintre fait un lit RĂ©publique, 596 b, câest dâune certaine maniĂšre. La restriction est dâimportance et laisse entrevoir la portĂ©e vĂ©ritable de la comparaison. Toute la premiĂšre partie du livre X de la RĂ©publique, Ă tout prendre, est une gracieuse dĂ©marche du philosophe qui libĂšre avec une souveraine et ironique Ă©lĂ©gance le poĂšte et lâartiste en gĂ©nĂ©ral de lâhypothĂšque que faisaient peser sur son activitĂ© les arguments du livre III ; de cette infĂ©rioritĂ© manifeste oĂč on serait obligĂ© de le tenir si son art Ă©tait purement imitatif. Et on le libĂšre, en lui restituant pour ainsi dire son propre domaine. Il est bien entendu que sâil peint une bride ou une lyre, il ne saurait avoir de ces objets une connaissance supĂ©rieure ou mĂȘme Ă©quivalente Ă celle du cordonnier ou du luthier, qui en savent eux-mĂȘmes moins que le cavalier et le joueur de flĂ»te. Mais la connaissance du peintre est dâun autre ordre dĂšs le point de dĂ©part de lâoeuvre. Il nâa jamais eu et Platon lui en donne acte tout au long du texte et nâa pas Ă avoir la prĂ©tention de rivaliser avec le joueur de flĂ»te ou le cavalier, ni mĂȘme avec le luthier ou le cordonnier. Ce nâest pas lĂ son rĂŽle. Ce quâil imite câest lâaspect visuel de la lyre ou de la bride, ce sont les lignes et les couleurs de la flĂ»te. Imiter ne veut pas dire en peinture reproduire un double. Imiter signifie quâon prend conventionnellement comme point de dĂ©part un certain aspect de lâobjet, dont on suggĂšre une reprĂ©sentation limitĂ©e et prĂ©sentĂ©e comme telle, sans aucune intention de tromper. Les objets du monde sensible, objets imparfaits dâune connaissance imparfaite, sont des mĂ©langes participant Ă des pluralitĂ©s dâidĂ©es, dans des proportions diffĂ©rentes. En langage moderne, cela signifie quâon peut les envisager de diffĂ©rents points de vue selon les synthĂšses oĂč on essaie de les assembler ; quâil y a bien des façons de connaĂźtre une chose une lyre pour le luthier, câest un instrument Ă fabriquer ; pour le joueur de flĂ»te, câest un instrument dont il faut jouer ; pour lâauditeur Ă©ventuel, ce sont des airs Ă entendre. Les connaissances ne coĂŻncident jamais. Cette relativitĂ© de la connaissance, si familiĂšre Ă la philosophie moderne, Platon lâexplique dĂ©jĂ . Il lâexplique par lâambiguĂŻtĂ© essentielle de lâobjet connu. On ne saurait avoir dâun objet du monde sensible une idĂ©e unique absolument claire, lâatteindre dans une essence parfaite quâaussi bien il nâa pas, prĂ©cisĂ©ment parce quâil est un objet du monde sensible. Dâun objet du monde sensible on ne peut guĂšre avoir quâune connaissance valable la connaissance socratique du Ă -quoi-sert. Platon nous affirme que celui qui connaĂźt le mieux un instrument, ce nâest pas celui qui le fabrique, câest celui qui sait sâen servir. Mais un objet se prĂȘte la plupart du temps Ă des usages multiples. Câest Ă©videmment celui qui sâen sert le mieux et pour le meilleur qui le connaĂźt le mieux. Câest le philosophe â est-il besoin de le dire ? â qui a la connaissance la moins imparfaite du monde sensible, puis quâil a pris lâhabitude de tirer de chaque ĂȘtre, de chaque chose, le meilleur parti possible en vue de lâascension de son Ăąme et des Ăąmes des autres. ⊠Marcel Guicheteau A lire â LâallĂ©gorie de la caverne.
Lavérité est une illusion et l'illusion est une vérité. de Rémy de Gourmont - Découvrez une collection des meilleures citations sur le thÚme 30 citations sur les illusions
L'art est un sujet brĂ»lant de philosophie il dĂ©chire les philosophes depuis Platon jusqu'Ă Heidegger. De discipline mineure Ă l'AntiquitĂ©, l'art est devenue une thĂ©matique propre la philosophie esthĂ©tique tardivement. Kant, dans la Critique de la facultĂ© de juger, fait de l'art et du sentiment esthĂ©tique le troisiĂšme pilier de la raison. Certains, comme Nietzsche ou Kierkegaard, feront de l'esthĂ©tique un mode de vie, une catĂ©gorie existentielle authentique chez Nietzsche, inauthentique chez Kierkegaard. Plus tard, l'Ecole de Francfort et la thĂ©orie critique feront de l'art une forme de rĂ©sistance Ă la dĂ©shumanisation du monde moderne. Les grandes questions relatives Ă l'art sont les suivantes â L'art est-il une technique ? â Qu'est-ce que le gĂ©nie ? â Le beau est-il universel ? â Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? â Quel est le rĂŽle de l'artiste ? Pour aller plus loin, voyez notre article sur la dĂ©finition de l'art Phrases cĂ©lĂšbres sur l'art Platon L'art est l'illusion d'une illusion Aristote C'est par l'expĂ©rience que la science et l'art font leur progrĂšs chez les hommes Baumgarten Science de la connaissance sensible ou gnosĂ©ologie infĂ©rieure Kant Le jugement de goĂ»t, câest-Ă -dire un jugement qui repose sur des fondements subjectifs et dont le motif dĂ©terminant ne peut ĂȘtre un concept, ni par suite le concept dâune fin dĂ©terminĂ©e Critique du Jugement Arthur Schopenhauer Lâart est contemplation des choses, indĂ©pendante du principe de raison Friedrich Nietzsche Chez lâhomme lâart sâamuse comme la perfection Nietzsche et l'art Oscar Wilde La Vie imite lâArt bien plus que lâArt nâimite la Vie citations Oscar Wilde Alain Tous les arts sont comme des miroirs oĂč l'homme connaĂźt et reconnaĂźt quelque chose de lui-mĂȘme Martin Heidegger Lâessence de lâart, câest la vĂ©ritĂ© se mettant elle-mĂȘme en Ćuvre Herbert Marcuse Lâart brise la rĂ©ification et la pĂ©trification sociales. Il crĂ©e une dimension inaccessible Ă toute autre expĂ©rience â une dimension dans laquelle les ĂȘtres humains, la nature et les choses ne se tiennent plus sous la loi du principe de la rĂ©alitĂ© Ă©tablie. Il ouvre Ă lâhistoire un autre horizon L'homme Unidimensionnel Bibliographie sur l'Art Nietzsche La Naissance de la TragĂ©die Kant Critique de la facultĂ© de juge Hegel L'esthĂ©tique Platon La RĂ©publique Aristote PoĂ©tique Schopenhauer Le Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation
Livre: L'Art des illusions d'optique . Le catalogue de livres des Editions de La MartiniÚre est trÚs dense. Parcourez-le et découvrez de nouveaux ouvrages. Created with Sketch. à la Une . Retour. Rentrée littéraire 2022; Nouveautés; à paraßtre; Agenda; Actualités; La Collection Percevoir; Le Chùteau des trompe-l'oeil. Christophe Bigot. 22.9⏠Un long, si long aprÚs-midi. Inga
TRADITION, TECHNIQUE ET ILLUSION HĂ©ritĂ© de la marqueterie de bois Ă son apogĂ©e au XVIIIe siĂšcle, Moynat a adaptĂ© ce savoir-faire pour ses malles, ouvrant ainsi une nouvelle voie Ă la maĂźtrise de lâartisanat et de la couleur. La marqueterie de cuir requiert une extrĂȘme patience et une grande prĂ©cision. Chaque piĂšce de cuir est dĂ©coupĂ©e de façon experte selon le motif souhaitĂ©. Lâartisan ajuste lâĂ©paisseur des piĂšces de cuir, les recoupe avant de les assembler bord Ă bord Ă la main jusquâĂ former un trompe-lâĆil. Un tour de force indĂ©tectable Ă l'Ćil et au toucher. Cette technique experte donne l'illusion qu'il s'agit d'une seule piĂšce de cuir, crĂ©ant une Ćuvre d'art unique et symbolisant l'expression la plus parfaite du savoir-faire de la Maison. SAC FLORI M MARQUETERIE Chaque sac Flori est embelli avec un "M" symbolique composĂ© de 18 piĂšces de cuir de tailles et coloris diffĂ©rents. Le thĂšme "M" est un symbole des codes de la Maison Moynat, Marqueterie, et MaĂźtrise de l'artisanat. Chaque piĂšce de ce puzzle de cuir prend sa place pour complĂ©ter la composition gĂ©nĂ©rale. Ce motif gĂ©omĂ©trique rappelle Ă©galement les codes de la typographie Art DĂ©co avec ses angles pointus et ses lignes droites qui cĂŽtoient la forme incurvĂ©e du Flori. Une crĂ©ation mĂ©ticuleuse, inspirĂ©e de l'Art DĂ©co, un enchantement visuel avec une touche de luxe. Lâartisanat est prĂ©servĂ©, tout en sâaffranchissant des conventions lâart de la marqueterie dĂ©voile ainsi toute sa splendeur. LA FABRICATION ARTISANALES DES MALLES COMTEMPORAINES Lire Plus Savoir-faire extraordinaire et matiĂšres rares depuis 1849 Lire Plus L'ART D'UN SAVOIR-FAIRE EXCEPTIONNEL Lire Plus
LapremiĂšre qualitĂ© de lâArt et son but est lâillusion. LâĂ©motion, laquelle sâobtient souvent par certains sacrifices de dĂ©tails poĂ©tiques, est une tout autre chose et dâun ordre infĂ©rieur. Correspondance, Ă Louise Colet, 16 septembre 1853 Citations
L'Illusion 1. DĂ©finitions et analyse 2. Exemples d'illusions 3. L'illusion aide Ă vivre 4. Conclusion 1. DĂ©finitions et analyse * Dictionnaire 1 illusion = perception erronĂ©e due Ă une apparence trompeuse. 2 interprĂ©tation erronĂ©e d'une sensation rĂ©ellement perçue. 3 apparence trompeuse dĂ©nuĂ©e de rĂ©alitĂ©. Platon. 4 jugement erronĂ©. Croyance fausse, mais sĂ©duisante pour l'esprit. * DĂ©finition de Freud "Ce qui caractĂ©rise l'illusion, c'est d'ĂȘtre dĂ©rivĂ©e des dĂ©sirs humains [âŠ] L'illusion n'est pas nĂ©cessairement fausse [âŠ]. Nous appelons illusion une croyance, quand dans la motivation de celle-ci, la rĂ©alisation d'un dĂ©sir est prĂ©valante, et nous ne tenons pas compte des rapports de cette croyance Ă la rĂ©alitĂ©." Freud, L'Avenir d'une illusion. Pour Freud, l'illusion est la croyance en la rĂ©alitĂ© de l'objet d'un dĂ©sir. * Etymologie latin illudere = jouer, tromper, abuser. Illusus = participe passif = ĂȘtre jouĂ©, trompĂ©, abusĂ©. * Qui peut ĂȘtre trompĂ© ? L'enfant, l'adolescent, l'adulte, le vieillard. Chaque Ăąge a ses illusions. Un groupe, un peuple, la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre. * Sur quels plans ? Les sens, l'affectivitĂ©, le dĂ©sir, l'intelligence, la conscience âŠ. * Quels avantages ? adhĂ©sion, croyance, => impression de sĂ©curitĂ© => Confort => plaisir. Importance du plaisir, de la sĂ©duction dans l'illusion. Elle a une puissance, elle aide Ă vivre. * Quels inconvĂ©nients ? Elle voile la luciditĂ©, la perception et l'acceptation du rĂ©el. Elle freine la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© sur soi, sur le monde. Elle maintient le sujet dans une tranquillitĂ© stagnante et infantilisante. 2. Exemples d'illusions a. Platon dans l'allĂ©gorie de la caverne, dĂ©crit des prisonniers qui ne perçoivent que les ombres de la rĂ©alitĂ©. Leur illusion consiste en ce qu'ils les prennent pour la rĂ©alitĂ©. Ils sont en fait trompĂ©s, piĂ©gĂ©s par les apparences. Socrate enseigne grĂące Ă la maĂŻeutique comment se dĂ©gager de ces illusions. b. Descartes dans la premiĂšre MĂ©ditation, insiste sur les inĂ©vitables illusions des sens, mirage ou bĂąton qui paraĂźt brisĂ© quand on le plonge dans l'eau⊠Un usage adĂ©quat de la raison, qui utilise d'abord le doute critique, puis un raisonnement logique correct permettent de se dĂ©gager des illusions. c. Kant dans La critique de la raison pure, explique que le rĂ©el en soi le noumĂšne est inconnaissable. Nous le percevons Ă travers les "formes de la sensibilitĂ©" et nous le traduisons en une perception qui n'est qu'une apparence, le phĂ©nomĂšne. Prendre le phĂ©nomĂšne pas un noumĂšne est une illusion transcendantale. d. Marx analyse les illusions politiques de la conscience qu'il nomme idĂ©ologies. L'idĂ©ologie est un systĂšme de reprĂ©sentation imaginaires du rapport des hommes, entre eux et au monde rĂ©el, au service d'intĂ©rĂȘts cachĂ©s le profit de la classe dominante. L'idĂ©ologie est le simple reflet =superstructure de l'infrastructure = de la rĂ©alitĂ© sociale, c'est-Ă -dire des conditions d'existence matĂ©rielle des hommes. e. Freud dĂ©nonce l'illusion religieuse dans la conception religieuse de Dieu. La dĂ©tresse infantile, toujours prĂ©sent chez l'adulte, gĂ©nĂšre le besoin de fantasmer un pĂšre tout puissant sur le modĂšle de sa conception prĂ©Ćdipienne du pĂšre. Pour l'enfant de deux ou trois ans, avant l'apparition du complexe d'Ćdipe, le pĂšre est perçu comme tout puissant, omniscient, invulnĂ©rable et protecteur. Freud pense que la religion est l'illusion consolatrice qui permet d'accepter les douleurs de la vie mais qui empĂȘche de devenir vraiment adulte. f. LĂ©vi-Strauss analyse L'illusion anthropocentriste l'humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral se situe spontanĂ©ment au centre de l'univers Voir Bible. classe le "principe anthropique" idĂ©e dĂ©fendue par plusieurs cosmologues, selon laquelle la finalitĂ© des forces de l'univers serait l'Ă©mergence de l'espĂšce humaine et l'illusion ethnocentriste chaque peuple se sent supĂ©rieur Ă tous les autres peuples. Pour se comparer aux autres, il utilise des critĂšres trĂšs subjectifs et relatifs. Cette illusion est en partie cause de la barbarie. g. Bachelard appelle "obstacle Ă©pistĂ©mologique" toutes les illusions des sens. "Le soleil se lĂšve" est une illusion. Importance de la rupture Ă©pistĂ©mologique pour se dĂ©gager de toutes les illusions et arriver Ă un savoir objectif. h. Exemples d'illusions en dĂ©sordre Ă analyser par vous-mĂȘmes Toutes les illusions des sens. Illusion de MĂŒller-Lyer des lignes d'Ă©gales longueur terminĂ©es par des flĂšches dirigĂ©es vers l'extĂ©rieur ou vers l'intĂ©rieur, paraissent inĂ©gales. Illusion des amputĂ©s ils sentent leur membre pourtant disparu exactement comme s'il Ă©tait prĂ©sent. Illusions de l'art les arts d'illusion = "trompe l'Ćil". L'empereur qui accuse Wang-Fo de lui avoir menti sur le rĂ©el. Illusion d'Ă©ternitĂ© Diotime, Le Banquet, les diffĂ©rentes maniĂšres dont les hommes croient rĂ©aliser leur dĂ©sir d'Ă©ternitĂ©. Illusionnistes. Par des manipulations de virtuoses, ils font croire Ă la rĂ©alitĂ© de phĂ©nomĂšnes qui n'existent pas femme coupĂ©e en deux etc. L'illusion créée par le monde virtuel. BientĂŽt, assis dans un fauteuil, un casque multimĂ©dia holographique sur la tĂȘte muni de rayons laser capables de stimuler sĂ©lectivement les neurones, on entrera dans une forĂȘt illusoire non seulement en la voyant, en en entendant tous les bruits, en en sentant les odeurs, mais aussi en subissant les cahots de la Jeep illusoire et mĂȘme en subissant les attaques douloureuses des fauves ou des serpents⊠L'illusion pĂ©dagogique. L'illusion amoureuse de l'adolescent amour pour toujours.. Les illusions des enfants, PĂšre NoĂ«l etc. L'illusion scientiste. L'illusion statistique. Les illusions artificielles les drogues.. i. En Orient dans la philosophie bouddhique ce que nous appelons le monde rĂ©el est une pure illusion la "MAYA" les choses sont "vides dâĂȘtre", elles n'ont aucun substrat mĂ©taphysique câest la doctrine de la vacuitĂ©. 3. L'illusion aide Ă vivre Elle implique une adhĂ©sion volontaire ou involontaire Ă ce jeu de sensations, de formes, d'idĂ©es. L'illusion est "source de jouissance", AndrĂ© Breton. Elle donne une satisfaction par rapport au dĂ©sir, elle crĂ©e un ordre, une signification, un sens, une orientation pour la conscience. Elle comble un besoin, un manque, elle compense, elle rĂ©compense. Elle assure un sentiment de sĂ©curitĂ©. Souvent elle donne une force, un dynamisme indispensables Ă la vie. Bruno Bettelheim Ă travers son Ă©tude sur les contes de fĂ©es, Psychanalyse des contes de fĂ©es, montre que chaque enfant s'identifie aux diffĂ©rents hĂ©ros. Cette identification illusoire compense les frustrations de l'enfant le "vilain petit canard" est en rĂ©alitĂ© un magnifique cygne qui sera reconnu plus tard dans sa vĂ©ritable identitĂ©, dynamise ses comportements en lui ouvrant des voies et des solutions. Schopenhauer dĂ©nonce "l'illusion vitale" ou "l'illusion voluptueuse" qui piĂšge tous les amoureux. "L'illusion voluptueuse abuse l'homme en lui faisant croire qu'il trouvera dans les bras d'une femme dont la beautĂ© le sĂ©duit une plus grande jouissance que dans ceux d'une autre", tel est le stratagĂšme de la nature pour l'obliger Ă obĂ©ir au "vouloir vivre" de l'espĂšce. Il ne sait pas qu'aprĂšs l'acte sexuel l'attend une dĂ©ception, "il se trouve d'une certaine façon leurrĂ©". L'illusion est au service de la conservation de l'espĂšce. Nietzsche voit dans l'art l'illusion nĂ©cessaire pour supporter le poids tragique de l'existence. Comment se dĂ©sillusionner ? Comment savoir si le discours sur la dĂ©sillusion n'est pas lui-mĂȘme illusoire ? promesses de Marx. DĂ©sillusion positive le doute, l'esprit critique permettent Ă l'ĂȘtre humain de sortir de l'enfance de ses prĂ©jugĂ©s et d'accĂ©der Ă une maturitĂ© plus grande. Cf. Platon, Descartes, Freud. DĂ©sillusion dangereuse ? MĂ©pris des dĂ©sirs fondamentaux de l'homme. L'ĂȘtre humain est aussi et surtout un ĂȘtre de dĂ©sir. Importance de l'espoir et des utopies dans le progrĂšs. 2009
TracyLee Stum est une des artistes les plus en vogues du moment. En cause, ses oeuvres urbaines remplies d'illusions d'optique. En voici une sélection.
Le reproche dâindignitĂ© qui sâadresse Ă lâart comme produisant ses effets par lâapparence et lâillusion serait fondĂ© si lâapparence pouvait ĂȘtre regardĂ©e comme ce qui ne doit pas ĂȘtre. Mais lâapparence est essentielle Ă lâessence. La vĂ©ritĂ© ne serait pas si elle ne paraissait ou plutĂŽt nâapparaissait pas, si elle nâĂ©tait pas pour quelquâun, si elle nâĂ©tait pas pour elle- mĂȘme aussi bien que pour lâesprit en gĂ©nĂ©ral. DĂšs lors ce nâest plus sur le paraĂźtre que doit tomber le reproche, mais sur la sorte particuliĂšre dâapparence employĂ©e par lâart pour donner rĂ©alitĂ© au vrai en soi. Mais si on qualifie dâillusions ces apparences sous lesquelles lâart donne existence Ă ses conceptions, ce reproche a surtout du sens par comparaison avec le monde extĂ©rieur des apparences et sa matĂ©rialitĂ© immĂ©diate, et aussi par rapport Ă notre propre affectivitĂ©, Ă notre monde intĂ©rieur et sensible monde extĂ©rieur et monde intĂ©rieur Ă tous deux, dans notre vie empirique, dans la vie de notre apparence mĂȘme, nous sommes habituĂ©s Ă donner la dignitĂ© et le nom de rĂ©alitĂ© effective et de vĂ©ritĂ©, par opposition Ă lâart Ă qui manquent pareille rĂ©alitĂ© et pareille vĂ©ritĂ©. Mais, justement, tout cet ensemble du monde empirique intĂ©rieur et extĂ©rieur nâest pas le monde de la rĂ©alitĂ© vĂ©ritable, mais on peut dire de lui, bien plus exactement que de lâart, quâil est une simple apparence et une trompeuse illusion. Câest au delĂ de lâimpression immĂ©diate et des objets perçus immĂ©diatement quâil faut chercher la vĂ©ritable rĂ©alitĂ©. Car nâest vraiment rĂ©el que ce qui est en soi et pour soi, la substance de la nature et de lâesprit, ce qui, tout en se manifestant dans lâespace et dans le temps, continue dâexister en soi et pour soi et est ainsi vĂ©ritablement rĂ©el. Or câest prĂ©cisĂ©ment lâaction de cette force universelle que lâart prĂ©sente et fait apparaĂźtre. Sans doute cette rĂ©alitĂ© essentielle apparaĂźt aussi dans le monde ordinaire intĂ©rieur et extĂ©rieur mais confondue avec le chaos des circonstances passagĂšres, dĂ©formĂ©e par les sensations immĂ©diates, mĂȘlĂ©e Ă lâarbitraire des Ă©tats dâĂąme, des incidents, des caractĂšres, etc. Lâart dĂ©gage des formes illusoires et mensongĂšres de ce monde imparfait et instable la vĂ©ritĂ© contenue dans les apparences, pour la doter dâune rĂ©alitĂ© plus haute créée par lâesprit lui-mĂȘme. Ainsi, bien loin dâĂȘtre de simples apparences purement illusoires, les manifestations de lâart renferment une rĂ©alitĂ© plus haute et une existence plus vraie que lâexistence courante ». Hegel. Introduction Ă lâesthĂ©tique. Traduction JankĂ©lĂ©vitch, Aubier, I, p. 26. IdĂ©es gĂ©nĂ©rales I La critique platonicienne de lâart. Une sĂ©vĂšre condamnation de lâart consiste Ă voir en lui une activitĂ© indigne car il dĂ©tournerait lâesprit de lâessentiel en le livrant aux prestiges des apparences et des illusions. Apparences, car les Ćuvres dâart sont des rĂ©alitĂ©s matĂ©rielles sâoffrant Ă une apprĂ©hension sensible. Une peinture, une sculpture se regardent, une symphonie sâĂ©coute. Elles ont une phĂ©nomĂ©nalitĂ© incontournable. Elles ont mĂȘme un pouvoir de fascination susceptible dâenchaĂźner lâesprit au sensible par lâĂ©clat dâune beautĂ© paralysant la pensĂ©e plutĂŽt que la sommant de sâexercer. Illusion, car ces apparences peuvent ĂȘtre trompeuses et exceller dans lâart de faire prendre des fictions pour des rĂ©alitĂ©s. A la maniĂšre du trompe lâĆil, lâart peut abuser lâesprit et lâincliner Ă confondre lâĂȘtre vĂ©ritable des choses avec leur paraĂźtre. Bref, lâart serait futile et trompeur, ce qui est, en un sens, le jugement portĂ© par Platon. Le procĂšs platonicien de lâart est instruit dans le cadre dâune rĂ©flexion portant sur lâinstitution de la citĂ© bonne et des conditions sociales de lâĂ©ducation de lâhomme Ă la vertu. Lâhomme beau et bon, kaloskagatos », enjeu de la paideia. Il prend sens sur fond de la cĂ©lĂšbre distinction du sensible et de lâintelligible, du paraĂźtre et de lâĂȘtre, de lâillusion et de la vĂ©ritĂ©. LâĂȘtre des choses, leur rĂ©alitĂ©, leur vĂ©ritĂ© est ce par quoi elles sont intelligibles. Or lâIdĂ©e ou la Forme une et identique, immuable et Ă©ternelle, seul vĂ©ritable objet du savoir, est invisible aux yeux du corps car elle nâest pas de lâordre du sensible. On ne peut ni la toucher, ni la voir, ni la saisir par les autres sens, on ne peut la saisir que par un raisonnement de lâesprit car les choses de ce genre sont invisibles et hors de la vue » PhĂ©don, 78d. En maintenant lâesprit sur le plan du sensible, lâart est donc du cĂŽtĂ© des apparences. Inapte Ă figurer ce qui nâa pas de figure, il est Ă©tranger au vrai. Pire, la gloire des poĂštes vient de ce quâils peignent la folie des hommes, les passions et leurs effets dĂ©vastateurs. Ils flattent la part obscure de lâhumaine nature et lui donnent par la magie de la forme poĂ©tique une sĂ©duction dangereuse Et Ă l'Ă©gard de l'amour, de la colĂšre et de toutes les autres passions de l'Ăąme, qui, disons-nous, accompagnent chacune de nos actions, l'imitation poĂ©tique ne produit-elle pas sur nous de semblables effets ? Elle les nourrit en les arrosant, alors qu'il faudrait les dessĂ©cher, elle les fait rĂ©gner sur nous, alors que nous devrions rĂ©gner sur elles pour devenir meilleurs et plus heureux, au lieu d'ĂȘtre plus vicieux et plus misĂ©rables » La RĂ©publique, X, 606c. HomĂšre, HĂ©siode, les Tragiques ont mĂȘme lâoutrecuidance de peindre des dieux affectĂ©s des mĂȘmes petitesses que celles des hommes. Ils sont violents, fourbes, concupiscents. De toute Ă©vidence ils ne sont pas le miroir de lâIdĂ©e de perfection divine. Platon accuse donc lâart D'une part de produire des images. Lâimage est lâapparence dâun ĂȘtre, elle nâest pas cet ĂȘtre. Il lui arrive de faire signe vers lui, de dĂ©lier lâĂąme de sa prison sensible et de susciter en elle la rĂ©miniscence. La condamnation de lâart Ă des fins politiques nâĂ©puise pas le discours de Platon sur lâart. Les arts mimĂ©tiques ne sont pas toujours soupçonnĂ©s dâĂȘtre aux antipodes de lâart dialectique, le miracle de la beautĂ© Ă©tant aussi pour Platon de donner des ailes Ă lâĂąme. Mais Hegel fait ici allusion au jugement de livre X de La RĂ©publique. Platon prend lâexemple du lit reprĂ©sentĂ© par le peintre et il montre quâil est Ă©loignĂ© de trois degrĂ©s de la rĂ©alitĂ©*. Il imite le lit fabriquĂ© par lâartisan qui est dĂ©jĂ lui-mĂȘme une imitation de lâIdĂ©e de lit que le menuisier a dĂ» se reprĂ©senter avant de le rĂ©aliser. Lâartiste ne produit donc quâune apparence de ce qui est dĂ©jĂ une apparence. Son art ressemble Ă celui du miroir renvoyant un reflet dĂ©lestĂ© de rĂ©alitĂ©. D'autre part de mentir, dâun mensonge qui est dĂ©nuĂ© de toute innocence. Il flatte les passions humaines, corrompant lâhomme au lieu de lâĂ©duquer. Au fond, lâĆuvre est soupçonnĂ©e de ne pas avoir de contenu, elle peut donner lâapparence de la rĂ©alitĂ© Ă nâimporte quoi au grĂ© de la fantaisie de lâartiste dans un jeu stĂ©rile et infini de miroir. Le procĂšs de lâart instruit par Platon est donc dâune extrĂȘme sĂ©vĂ©ritĂ© et Hegel sâemploie dans ce texte Ă le disqualifier en deux temps. II La critique hĂ©gĂ©lienne de la critique platonicienne. Le premier argument est dâordre mĂ©taphysique Le reproche dâindignitĂ© qui sâadresse Ă lâart comme produisant ses effets par lâapparence et lâillusion serait fondĂ© si lâapparence pouvait ĂȘtre regardĂ©e comme ce qui ne doit pas ĂȘtre. Mais lâapparence est essentielle Ă lâessence » dit-il. Hegel demande ici de reconsidĂ©rer le statut de lâapparence en affirmant que le propre de lâĂȘtre est de se manifester afin dâexister en soi et pour soi. Toute essence, toute vĂ©ritĂ©, pour ne pas rester abstraction pure, doit apparaĂźtre ». Loin dâĂȘtre lâinessentiel, lâapparence est donc un moment essentiel dans le dĂ©ploiement de lâĂȘtre car, si lâĂȘtre nâapparaissait pas, il ne pourrait ĂȘtre ni pour nous, ni pour lui. Mais il y a apparence et apparence. DâoĂč le second argument dâordre phĂ©nomĂ©nologique. Quâen est-il de cette sorte dâapparence quâest lâart ? Sa fonction est-elle simplement dâimiter ce qui se donne dĂ©jĂ Ă nos sens ? Câest bien cette erreur qui est, pour Hegel, au fondement du reproche dâindignitĂ© formulĂ© Ă lâencontre de lâart. On croit que la fonction de lâart est dâimiter la nature, de reproduire aussi fidĂšlement que possible le visible. Or sâil se contentait dâimiter le rĂ©el tel quâil sâoffre Ă la perception immĂ©diate, lâart serait effectivement inutile et ennuyeux. A quoi bon imiter la nature ? Lâartiste lui sera toujours infĂ©rieur en ce quâil ne peut insuffler Ă ses Ćuvres la vie. *2 [âŠ] ce travail superflu peut passer pour un jeu prĂ©somptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car lâart est limitĂ© dans ses moyens dâexpression et ne peut produire que des illusions partielles, qui ne trompent quâun seul sens ; en fait, quand lâart sâen tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, Ă la place du rĂ©el et du vivant, que la caricature de la vie ». Lâimitation servile du sensible est donc sans intĂ©rĂȘt. Quelle vanitĂ© que la peinture qui attire lâadmiration par la ressemblance de choses dont nous nâadmirons point les originaux » sâexclamait Pascal et prĂ©cisĂ©ment sâil sâagissait dâimiter servilement la nature, si lâenjeu de la crĂ©ation artistique Ă©tait la ressemblance parfaite avec le donnĂ© sensible, il aurait raison. Les raisins peints par Zeuxis ont Ă©tĂ© donnĂ©s depuis lâAntiquitĂ© comme le triomphe de lâart et comme le triomphe de lâimitation de la nature, parce que des pigeons vivants vinrent les picorer. On pourrait rapprocher de ce vieil exemple, lâexemple plus rĂ©cent du singe de Buttner, qui dĂ©vora une planche dâune prĂ©cieuse collection dâhistoire naturelle, laquelle figurait un hanneton, et qui fut pardonnĂ© par son maĂźtre pour avoir ainsi dĂ©montrĂ© lâexcellence de la reproduction. Mais dans des cas de ce genre, on devrait au moins comprendre quâau lieu de louer des Ćuvres dâart parce que mĂȘme des pigeons ou des singes sây sont laissĂ© tromper, il faudrait plutĂŽt blĂąmer ceux qui croient avoir portĂ© bien haut lâart, alors quâils ne savent lui donner comme fin suprĂȘme quâune fin si mĂ©diocre. Dâune façon gĂ©nĂ©rale, il faut dire que lâart, quand il se borne Ă imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et quâil ressemble Ă un ver qui sâefforce en rampant dâimiter un Ă©lĂ©phant ». Sâil y a des portraits qui donnent la nausĂ©e Ă force dâĂȘtre ressemblants, si les raisins peints par Zeuxis ne peuvent intĂ©resser que des pigeons, câest donc que la sorte dâapparence quâest lâart est dâune tout autre nature. Une nature si particuliĂšre que par rapport au paysage ou au visage tels quâils sâoffrent dans leur immĂ©diatetĂ©, le propre dâun portrait*3 de Titien ou dâun paysage de Ruysdael est de nous en livrer la substance spirituelle. Un bon portrait est "une biographie dramatisĂ©e" soutient Baudelaire. Mais pour porter Ă l'expresssion la vĂ©ritĂ© intime d'un ĂȘtre, il faut que l'oeil du peintre traverse les apparences, saisisse la rĂ©alitĂ© psychologique, morale, existentielle de son sujet malgrĂ© la mobilitĂ© et la diversitĂ© des ses manifestations sensibles. Quâest-ce Ă dire sinon que lâapparence quâest lâart est ce qui fait surgir lâessence des choses, ce qui nous dĂ©livre de leur apparaĂźtre inessentiel pour en dĂ©voiler la vĂ©ritable rĂ©alitĂ© »? Or cette rĂ©alitĂ©, câest lâesprit se retrouvant dans son autre et sâappropriant sa propre essence. Le contenu de lâart est un contenu spirituel. Par lĂ il ne se distingue pas fondamentalement de la religion et de la philosophie. Il est le moyen par lequel lâhomme exprime lâactivitĂ© de son esprit et sâefforce de produire aux regards une reprĂ©sentation, une conception nĂ©e de lâesprit, de la manifester comme son Ćuvre propre ». Lâart est lâesprit se prenant pour objet affirme Hegel. Ce quâil montre, ce sont des significations mais alors que la philosophie les explicite par la voie du langage, lâart les prĂ©sente sous une forme sensible. La spĂ©cificitĂ© de lâart, ce qui fait son intĂ©rĂȘt est de prĂ©senter ce qui nâest pas sensible sous une forme sensible. En lui se trouve rĂ©alisĂ© lâaccord du sensible et du spirituel, lâaccord de lâessence lâintĂ©rioritĂ© spirituelle et de lâapparence sensible lâextĂ©rioritĂ© matĂ©rielle. Lorsque cet accord sâeffectue, le vrai se donne dans la gloire du beau. La beautĂ© est la manifestation sensible du vrai », ou comme on lâa dit lâĂ©clat du vrai » ou la splendeur du vrai. Dans lâĆuvre la matiĂšre et lâesprit, lâintelligible et le sensible, lâintĂ©rieur lâessence et lâextĂ©rieur lâapparence sensible ne sont pas disjoints. En produisant lâĆuvre belle, lâartiste fait surgir la vĂ©ritĂ© des choses, une vĂ©ritĂ© qui nâapparaĂźt pas dans lâapparence immĂ©diate. Paradoxalement il faut donc comprendre que relativement Ă cette apparence qui, sous la forme de lâĆuvre dâart, manifeste lâessence, ce qui doit dâĂȘtre renvoyĂ© Ă lâinessentialitĂ© de lâapparence ou de lâillusion, câest le monde donnĂ© dans son immĂ©diatetĂ©. Seul lâesprit peut en saisir la vĂ©ritĂ© ou rĂ©alitĂ© et la porter Ă lâexpression. VoilĂ pourquoi Hegel Ă©crit que Lart dĂ©gage des formes illusoires et mensongĂšres de ce monde imparfait et instable la vĂ©ritĂ© contenue dans les apparences, pour la doter dâune rĂ©alitĂ© plus haute créée par lâesprit lui-mĂȘme. Ainsi, bien loin dâĂȘtre de simples apparences purement illusoires, les manifestations de lâart renferment une rĂ©alitĂ© plus haute et une existence plus vraie que lâexistence courante ». Conclusion Lâart nâimite pas le visible, il rend visible » disait Klee. Il est plus vrai que le rĂ©el immĂ©diat car il incarne ce mystĂšre dâune apparence qui dĂ©livre de toute apparence. Ce quâil rend sensible et perceptible peut varier dans le temps et dans lâespace. Pour les Grecs, il est lâexpression de lâordre et de lâharmonie cosmiques, ordre divin que seul le regard de lâĂąme peut dĂ©voiler dans le chaos confus des impressions sensibles. LâidĂ©alisme de lâart grec marque ainsi la limite de la critique platonicienne des arts mimĂ©tiques car le philosophe sait bien que le sculpteur grec nâimite pas le phĂ©nomĂšne mais lâIdĂ©e de la beautĂ©. Lui aussi ne perçoit dans le visible que des images approximatives de la forme parfaite qui le hante. Ainsi CicĂ©ron raconte que le peintre Zeuxis sâinspira des cinq plus belles filles de la CitĂ© pour reprĂ©senter une HĂ©lĂšne destinĂ©e au temple dâHĂ©ra Ă Crotone*4. En prenant lâexemple du lit, Platon veut sans doute suggĂ©rer que lâimage est un risque pour la pensĂ©e, quâelle peut la sĂ©duire, lâendormir, la vouer Ă la paresse et Ă la vulgaritĂ© en la dĂ©tournant, comme les sophistes, de sâorienter vers son vĂ©ritable objet. Sa critique a un enjeu politique et pĂ©dagogique. A lâinstar des dĂ©magogues flattant les passions populaires, lâimage-simulacre peut flatter lâignorance, les pulsions les plus triviales dâun public, lâaliĂ©ner dans des stratĂ©gies de divertissement au lieu de reconduire lâhomme Ă lui-mĂȘme. Les virtuoses du kitch et de la pornographie, genre Jeff Koons, Damien Hirst et consorts sây emploient aujourdâhui avec une complaisance confondante. Certes avec lâart moderne, la philosophie de lâart ne peut plus ĂȘtre une mĂ©taphysique de lâIdĂ©e du Beau. Lâart nâest plus le service du divin ou de lâesprit reconnaissant en lui lâabsolu. Le divin, lâabsolu se sont retirĂ©s du monde. Lâart a donc perdu son Ă©loquence et pourtant mĂȘme dans une Ă©poque oĂč le monde comme pure phĂ©nomĂ©nalitĂ©, contingence, relativitĂ© est assumĂ©, le prodige de lâĆuvre est toujours une façon de dĂ©voiler lâessence, fĂ»t-ce lâessence dâun monde sans essence, rĂ©duit Ă son pur apparaĂźtre comme on le voit dans le minimalisme. Les Ćuvres dâun Donald Judd, dâun Tony Smith ou dâun Carl AndrĂ© revendiquent la littĂ©ralitĂ©, montrant des choses, des formes, des arrangements vides de sens, non rĂ©fĂ©rentiels. Il sâensuit que lâart exprime toujours la maniĂšre dont lâhomme vit son rapport au monde. Par lĂ il est pris dans une histoire. Mais lâart nâest jamais un simple reflet. Il est rĂ©vĂ©lation dâun sens dans une expression oĂč le fond nâest pas sĂ©parable de la forme dans laquelle il se manifeste. Et câest par lĂ que tout en Ă©tant expression de lâesprit, lâart nâest pas un simple langage. Textes *1 â Eh bien ! veux-tu que nous partions de ce point-ci dans notre enquĂȘte, selon notre mĂ©thode accoutumĂ©e ? Nous avons, en effet, lâhabitude de poser une certaine Forme, et une seule, pour chaque groupe dâobjets multiples auxquels nous donnons le mĂȘme nom. Ne comprends-tu pas ? â Je comprends. â Prenons donc celui que tu voudras de ces groupes dâobjets multiples. Par exemple, il y a une multitude de lits et de tables. â Sans doute. â Mais pour ces deux meubles, il nây a que deux Formes, lâune de lit, lâautre de table. â Oui. â Nâavons-nous pas aussi coutume de dire que le fabricant de chacun de ces deux meubles porte ses regards sur la Forme, pour faire lâun les lits, lâautre les tables dont nous nous servons, et ainsi des autres objets? car la Forme elle-mĂȘme, aucun ouvrier ne la façonne, nâest-ce pas ? â Non, certes. â Mais vois maintenant quel nom tu donneras Ă cet ouvrier-ci. â Lequel ? â Celui qui fait tout ce que font les divers ouvriers, chacun dans son genre. â Tu parles lĂ dâun homme habile et merveilleux ! â Attends, et tu le diras bientĂŽt avec plus de raison. Cet artisan dont je parle nâest pas seulement capable de faire toutes sortes de meubles, mais il produit encore tout ce qui pousse de la terre, il façonne tous les vivants, y compris lui-mĂȘme, et outre cela il fabrique la terre, le ciel, les dieux, et tout ce quâil y a dans le ciel, et tout ce quâil y a sous la terre, dans lâHadĂšs. â VoilĂ un sophiste tout Ă fait merveilleux â Tu ne me crois pas ? Mais dis-moi penses-tu quâil nâexiste absolument pas dâouvrier semblable ? ou que, dâune certaine maniĂšre on puisse crĂ©er tout cela, et que, dâune autre, on ne le puisse pas ? Mais tu ne remarques pas que tu pourrais le crĂ©er toi-mĂȘme, dâune certaine façon. â Et quelle est cette façon ? demanda-t-il. â Elle nâest pas compliquĂ©e, rĂ©pondis-je ; elle se pratique souvent et rapidement, trĂšs rapidement mĂȘme, si tu veux prendre un miroir et le prĂ©senter de tous cĂŽtĂ©s tu feras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-mĂȘme, et les autres ĂȘtres vivants, et les meubles, et les plantes, et tout ce dont nous parlions Ă lâinstant. â Oui, mais ce seront des apparences, et non pas des rĂ©alitĂ©s. â Bien, dis-je ; tu en viens au point voulu par le discours ; car, parmi les artisans de ce genre, jâimagine quâil faut compter le peintre, nâest-ce pas ? â Comment non? â Mais tu me diras, je pense, que ce quâil fait nâa point de rĂ©alitĂ© ; et pourtant, dâune certaine maniĂšre, le peintre lui aussi fait un lit. Ou bien non â Si, rĂ©pondit-il, du moins un lit apparent. - Et le menuisier ? Nâas-tu pas dit tout Ă lâheure quâil ne faisait point la Forme, ou, dâaprĂšs nous, ce qui est le lit, mais un lit particulier ? Je lâai dit en effet. â Or donc, sâil ne fait point ce qui est, il ne fait point lâobjet rĂ©el, mais un objet qui ressemble Ă ce dernier, sans en avoir la rĂ©alitĂ© ; et si quelquâun disait que lâouvrage du menuisier ou de quelque autre artisan est parfaitement rĂ©el, il y aurait chance quâil dise faux, nâest-ce pas ? â Ce serait du moins le sentiment de ceux qui sâoccupent de semblables questions. â Par consĂ©quent, ne nous Ă©tonnons pas que cet ouvrage soit quelque chose dâobscur, comparĂ© Ă la vĂ©ritĂ©. â Non. â Veux-tu maintenant que, nous appuyant sur ces exemples, nous recherchions ce que peut ĂȘtre lâimitateur ? â Si tu veux, dit-il. â Ainsi, il y a trois sortes de lits ; lâune qui existe dans la nature des choses, et dont nous pouvons dire, je pense, que Dieu est lâauteur â autrement qui serait-ce ? â Personne dâautre, Ă mon avis. â Une seconde est celle du menuisier. â Oui. â Et une troisiĂšme, celle du peintre, nâest-ce pas ? â Soit. â Ainsi, peintre, menuisier, Dieu, ils sont trois qui prĂ©sident Ă la façon de ces trois espĂšces de lits. » La RĂ©publique, X, 596a-597b. *2 Lâopinion la plus courante quâon se fait de la fin que se propose lâart, câest quâelle consiste Ă imiter la nature... Dans cette perspective, lâimitation, câest-Ă -dire lâhabiletĂ© Ă reproduire avec une parfaite fidĂ©litĂ© les objets naturels, tels quâils sâoffrent Ă nous, constituerait le but essentiel de lâart, et quand cette reproduction fidĂšle serait bien rĂ©ussie, elle nous donnerait une complĂšte satisfaction. Cette dĂ©finition nâassigne Ă lâart que le but tout formel de refaire Ă son tour, aussi bien que ses moyens le lui permettent, ce qui existe dĂ©jĂ dans le monde extĂ©rieur, et de le reproduire tel quel. Mais on peut remarquer tout de suite que cette reproduction est du travail superflu, car ce que nous voyons reprĂ©sentĂ© et reproduit sur des tableaux, Ă la scĂšne ou ailleurs animaux, paysages, situations humaines, nous le trouvons dĂ©jĂ dans nos jardins, dans notre maison ou parfois dans ce que nous tenons du cercle plus ou moins Ă©troit de nos amis et connaissances. En outre, ce travail superflu peut passer pour un jeu prĂ©somptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car lâart est limitĂ© dans ses moyens dâexpression et ne peut produire que des illusions partielles, qui ne trompent quâun seul sens ; en fait, quand lâart sâen tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, Ă la place du rĂ©el et du vivant, que la caricature de la vie. On sait que les Turcs, comme tous les mahomĂ©tans ne tolĂšrent pas quâon peigne ou reproduise lâhomme ou toute autre crĂ©ature vivante. J. Bruce, au cours de son voyage en Abyssinie, ayant montrĂ© Ă un Turc un poisson peint, le plongea dâabord dans lâĂ©tonnement, mais bientĂŽt aprĂšs en reçut la rĂ©ponse suivante Si ce poisson, au Jugement Dernier, se lĂšve contre toi et te dit Tu mâas bien fait un corps, mais point dâĂąme vivante, comment te justifieras-tu de cette accusation ? » Le prophĂšte lui aussi, comme il est dit dans la Sunna, rĂ©pondit Ă ses deux femmes, Ommi Habiba et Ommi Selma, qui lui parlaient des peintures des temples Ă©thiopiens Ces peintures accuseront leurs auteurs au jour du Jugement,» On cite aussi des exemples dâillusions parfaites fournies par des reproductions artistiques. Les raisins peints par Zeuxis ont Ă©tĂ© donnĂ©s depuis lâAntiquitĂ© comme le triomphe de lâart et comme le triomphe de lâimitation de la nature, parce que des pigeons vivants vinrent les picorer. On pourrait rapprocher de ce vieil exemple, lâexemple plus rĂ©cent du singe de Buttner, qui dĂ©vora une planche dâune prĂ©cieuse collection dâhistoire naturelle, laquelle figurait un hanneton, et qui fut pardonnĂ© par son maĂźtre pour avoir ainsi dĂ©montrĂ© lâexcellence de la reproduction. Mais dans des cas de ce genre, on devrait au moins comprendre quâau lieu de louer des Ćuvres dâart parce que mĂȘme des pigeons ou des singes sây sont laissĂ© tromper, il faudrait plutĂŽt blĂąmer ceux qui croient avoir portĂ© bien haut lâart, alors quâils ne savent lui donner comme fin suprĂȘme quâune fin si mĂ©diocre. Dâune façon gĂ©nĂ©rale, il faut dire que lâart, quand iI se borne Ă imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et quâil ressemble Ă un ver qui sâefforce en rampant dâimiter un Ă©lĂ©phant. Dans ces reproductions toujours plus ou moins rĂ©ussies, si on les compare aux modĂšles naturels, le seul but que puisse se proposer lâhomme, câest le plaisir de crĂ©er quelque chose qui ressemble Ă la nature. Et de fait, il peut se rĂ©jouir de produire lui aussi, grĂące Ă son travail, son habiletĂ©, quelque chose qui existe dĂ©jĂ indĂ©pendamment de lui. Mais justement, plus la reproduction est semblable au modĂšle, plus sa joie et son admiration se refroidissent, si mĂȘme elles ne tournent pas Ă lâennui et au dĂ©goĂ»t. Il y a des portraits dont on a dit spirituellement quâils sont ressemblants Ă vous en donner la nausĂ©e. Kant donne un autre exemple de ce plaisir quâon prend aux imitations quâun homme imite les trilles du rossignol Ă la perfection, comme cela arrive parfois, et nous en avons vite assez; dĂšs que nous dĂ©couvrons que lâhomme en est lâauteur, le chant nous paraĂźt fastidieux; Ă ce moment, nous nây voyons quâun artifice, nous ne le tenons ni pour une Ćuvre dâart, ni pour une libre production de la nature. Nous attendons tout autre chose des libres forces productives de lâhomme; pareille musique ne nous touche que dans la mesure oĂč, jaillie de la vitalitĂ© propre du rossignol, sans aucune intention, elle ressemble Ă lâexpression de sentiments humains. Dâailleurs cette joie que donne lâhabiletĂ© Ă imiter ne peut jamais ĂȘtre que relative et il convient mieux Ă lâhomme de trouver de la joie dans ce quâil tire de son propre fond. En ce sens, lâinvention technique la plus insignifiante a une valeur bien supĂ©rieure et lâhomme a lieu dâĂȘtre plus fier dâavoir inventĂ© le marteau, le clou, etc., que de rĂ©aliser des chefs-dâĆuvre dâimitation. Sâefforcer de rivaliser avec la nature en lâimitant abstraitement, câest un tour de force comparable Ă celui de lâhomme qui sâĂ©tait entraĂźnĂ© Ă jeter des lentilles Ă travers un petit orifice sans jamais le rater. Alexandre, devant qui il exhibait son habiletĂ©, lui fit donner un boisseau de lentilles, pour prix dâun talent si inutile et si vide de sens. Etant donnĂ© que ce principe de lâimitation est tout formel, dĂšs quâon le prend comme fin de lâart le beau objectif disparaĂźt du mĂȘme coup. Car on ne sâoccupe plus dans ce cas de trouver ce quâon doit reproduire, on sâoccupe seulement de le reproduire correctement. Lâobjet et le contenu du beau sont considĂ©rĂ©s comme parfaitement indiffĂ©rents. Mais si on parle de beau et de laid Ă propos dâanimaux, dâhommes, de pays, dâactions, de caractĂšres, câest quâon fait intervenir un critĂšre qui nâappartient pas en propre Ă lâart, puisquâon ne lui a laissĂ© dâautre fonction que lâimitation abstraite. Faute dâun critĂšre qui permette de choisir les objets et de les rĂ©partir en beaux et en laids, on sâen remet au goĂ»t subjectif qui ne peut Ă©dicter aucune rĂšgle et ne peut ĂȘtre discutĂ©. - Supposons que lâart nâait pas de principe objectif, que le beau reste sous la dĂ©pendance du goĂ»t subjectif et particulier, nous allons voir cependant que, mĂȘme du point de vue de lâart lui-mĂȘme, lâimitation de la nature, qui semblait un principe universel, sous le couvert de hautes autoritĂ©s, est irrecevable, du moins sous cette forme gĂ©nĂ©rale tout Ă fait abstraite. En effet, passons en revue les diffĂ©rents arts si la peinture, la sculpture reprĂ©sentent des objets qui paraissent ressembler aux objets naturels ou dont le type est essentiellement empruntĂ© Ă la nature, on accordera par contre quâon ne peut pas dire que lâarchitecture, qui pourtant fait aussi partie des Beaux-Arts, ni que les crĂ©ations de la poĂ©sie, dans la mesure oĂč elles ne sont pas strictement descriptives, imitent quoi que ce soit de la nature, Ou du moins on serait obligĂ©, si on voulait appliquer le principe dans le dernier cas dâuser de grands dĂ©tours, de le soumettre Ă bien des conditions et de ramener ce quâon a coutume dâappeler vĂ©ritĂ© Ă la vraisemblance. Mais avec la vraisemblance sâintroduit de nouveau une grande difficultĂ©, car comment dĂ©terminer ce qui est vraisemblable et ce qui ne lâest pas? sans compter quâon ne voudrait ni ne pourrait exclure radicalement de la poĂ©sie tout ce quâelle comporte de fabulation parfaitement arbitraire et imaginaire. Lâart doit donc se proposer une autre fin que lâimitation a purement formelle de la nature ; dans tous les cas, lâimitation ne peut produire que des chefs-dâĆuvre de technique, jamais des Ćuvres dâart.» Hegel. Introduction Ă lâesthĂ©tique. *3 LE PORTRAIT Je ne crois pas que les oiseaux du ciel se chargent jamais de pourvoir aux frais de ma table, ni quâun lion me fasse lâhonneur de me servir de fossoyeur et de croque-mort ; cependant, dans la ThĂ©baĂŻde que mon cerveau sâest faite, semblable aux solitaires agenouillĂ©s qui ergotaient contre cette incorrigible tĂȘte de mort encore farcie de toutes les mauvaises raisons de la chair pĂ©rissable et mortelle, je dispute parfois avec des monstres grotesques, des hantises du plein jour, des spectres de la rue, du salon, de lâomnibus. En face de moi, je vois lâAme de la bourgeoisie, et croyez bien que si je ne craignais pas de maculer Ă jamais la tenture de ma cellule, je lui jetterais volontiers, et avec une vigueur quâelle ne soupçonne pas, mon Ă©critoire Ă la face. VoilĂ ce quâelle me dit aujourdâhui, cette vilaine Ame, qui nâest pas une hallucination En vĂ©ritĂ©, les poĂštes sont de singuliers fous de prĂ©tendre que lâimagination soit nĂ©cessaire dans toutes les fonctions de lâart, Quâest-il besoin dâimaginer par exemple, pour faire un portrait? Pour peindre mon Ăąme, mon Ăąme si visible, si claire, si notoire? Je pose, et en rĂ©alitĂ© câest moi, le modĂšle, qui consens Ă faire le gros de la besogne. Je suis le vĂ©ritable fournisseur de lâartiste. Je suis, Ă moi tout seul, toute la matiĂšre » Mais je lui rĂ©ponds Caput mortuum, tais-toi! Brute hyperborĂ©enne des anciens jours, Ă©ternel Esquimau porte-lunettes, ou plutĂŽt porte-Ă©cailles, que toutes les visions de Damas, tous les tonnerres et les Ă©clairs ne sauraient Ă©clairer! plus la matiĂšre est, en apparence, positive et solide, et plus la besogne de lâimagination est subtile et laborieuse. Un portrait! Quoi de plus simple et de plus compliquĂ©, de plus Ă©vident et de plus profond? Si la BruyĂšre eĂ»t Ă©tĂ© privĂ© dâimagination, aurait-il pu composer ses CaractĂšres, dont cependant la matiĂšre, si Ă©vidente, sâoffrait si complaisamment Ă lui? Et si restreint quâon suppose un sujet historique quelconque, quel historien peut se flatter de le peindre et de lâilluminer sans imagination?» Le portrait, ce genre en apparence si modeste, nĂ©cessite une immense intelligence. Il faut sans doute que lâobĂ©issance de lâartiste y soit grande, mais sa divination doit ĂȘtre Ă©gale. Quand je vois un bon portrait, je devine tous les efforts de lâartiste, qui a dĂ» voir dâabord ce qui se faisait voir, mais aussi deviner ce qui se cachait. Je le comparais tout Ă lâheure Ă lâhistorien, je pourrais aussi le comparer au comĂ©dien, qui par devoir adopte tous les caractĂšres et tous les costumes. Rien, si lâon veut bien examiner la chose, nâest indiffĂ©rent dans un portrait. Le geste, la grimace, le vĂȘtement, le dĂ©cor mĂȘme, tout doit servir Ă reprĂ©senter un caractĂšre. De grands et dâexcellents peintres, David, quand il nâĂ©tait quâun artiste du XVIII° siĂšcle et aprĂšs quâil fut devenu un chef dâĂ©cole, Holbein, dans tous ses portraits, ont visĂ© Ă exprimer avec sobriĂ©tĂ© mais avec intensitĂ© le caractĂšre quâils se chargeaient de peindre. Dâautres ont cherchĂ© Ă faire davantage ou Ă faire autrement. Reynolds et GĂ©rard ont ajoutĂ© lâĂ©lĂ©ment romanesque, toujours en accord avec le naturel du personnage; ainsi un ciel orageux et tourmentĂ©, des fonds lĂ©gers et aĂ©riens, un mobilier poĂ©tique, une attitude alanguie, une dĂ©marche aventureuse, etc.... Câest lĂ un procĂ©dĂ© dangereux mais non pas condamnable, qui malheureusement rĂ©clame du gĂ©nie. Enfin, quel que soit le moyen le plus visiblement employĂ© par lâartiste, que cet artiste soit Holbein, David, Velasquez ou Lawrence, un bon portait mâapparaĂźt toujours comme une biographie dramatisĂ©e, ou plutĂŽt comme le drame naturel inhĂ©rent Ă tout homme. » Baudelaire. Salon de 1859. PlĂ©iade, p. *4 Les gens de Crotone, comptĂ©s parmi les peuples les plus opulents de lâItalie, voulurent jadis dĂ©corer de peintures sans pareilles leur temple dâHĂ©ra. Ils songĂšrent Ă Zeuxis dâHĂ©raklĂ©ia, estimĂ© de beaucoup supĂ©rieur Ă tous les peintres de son siĂšcle, et le firent venir Ă grands frais. Zeuxis pour reprĂ©senter en une muette image lâidĂ©al de la beautĂ© fĂ©minine, voulut peindre une HĂ©lĂšne. Cette intention charma les Crotoniates, car, pensaient-ils, si Zeuxis, dans le genre oĂč il excelle, sâapplique de son mieux, il enrichira notre temple dâun chef-dâĆuvre incomparable. Leur attente ne fut point trompĂ©e. Zeuxis leur demanda aussitĂŽt quelles belles jeunes filles se trouvaient Ă Crotone on le conduisit dâabord au gymnase et on lui montra de nombreux jeunes gens de la plus pure beautĂ© [âŠ] Comme il admirait vivement en eux la grĂące et les proportions Nous avons ici, lui dit-on, leurs sĆurs encore vierges tu peux, en voyant leurs frĂšres, te faire une idĂ©e de leur beautĂ©. â PrĂ©sentez-moi donc, sâil vous plaĂźt, dit Zeuxis, les plus belles de ces jeunes filles Ă titre de modĂšles pour le tableau promis câest ainsi que je pourrai faire passer dans une peinture inanimĂ©e la vivante vĂ©ritĂ© de la nature. » Par dĂ©cision officielle, ils rĂ©unirent les jeunes filles en un seul lieu, et autorisĂšrent le peintre Ă choisir librement parmi elles. Il nâen retint que cinq, dont maint poĂšte nous a transmis les noms pour avoir obtenu les suffrages du maĂźtre le plus capable dâapprĂ©cier la beautĂ©. Il ne crut pas pouvoir dĂ©couvrir en un modĂšle unique tout son idĂ©al de la beautĂ© parfaite, parce quâen aucun individu la nature nâa rĂ©alisĂ© la perfection absolue. La nature, comme si elle craignait de ne pouvoir doter tous ses enfants en prodiguant tout au mĂȘme, vend toujours ses faveurs au prix de quelque disgrĂące. » CicĂ©ron, De Inventione, II, 1-3. A MĂ©diter Dans lâĆuvre, câest la vĂ©ritĂ© qui est Ă lâĆuvre, et non pas seulement quelque chose de vrai. Le tableau qui montre les chaussures de paysan, le poĂšme qui dit la fontaine romaine, ne font pas seulement savoir â Ă proprement parler, ils ne font rien savoir du tout â ce que cet Ă©tant particulier est en tant que tel; ils font advenir de lâĂ©closion comme telle, en relation avec lâĂ©tant en son entier. Plus simplement et essentiellement les seules chaussures, plus sobrement et purement la seule fontaine entrent et sâĂ©panouissent dans leur essence, plus immĂ©diatement et manifestement lâĂ©tant tout entier gagne avec elles plus dâĂȘtre. LâĂȘtre se refermant sur soi est ainsi Ă©clairci. Il ordonne la lumiĂšre de son paraĂźtre dans lâĆuvre. La lumiĂšre du paraĂźtre ordonnĂ©e en lâĆuvre, câest la beautĂ©. La beautĂ© est un mode de sĂ©jour de la vĂ©ritĂ© en tant quâĂ©closion ». Heidegger. Lâorigine de lâĆuvre dâart dans Chemins qui ne mĂšnent nulle part, Gallimard, 1962, p. 43. Partager Marqueursapparence, beau, droit du plus fort, essence, esthĂ©tique, idĂ©alisme, modernitĂ©, phĂ©nomĂšne, vrai
LArt et l'illusion E. H. Gombrich (Auteur) Guy Durand Poser une question au vendeur. Caractéristiques Voir tout Date de parution. octobre 1996 . Editeur. Gallimard. Format. 17cm x 24cm . Nombre de pages. 404 . Prix standard 50,73 ⏠En stock vendeur partenaire. Livraison Suivie : 3,99 ⏠Livraison à votre domicile avec suivi de votre livraison Livré entre le 26/08 et le
1DĂšs lâĂ©pigraphe de la premiĂšre partie de sa nouvelle Sarrasine, Balzac revendique lâhĂ©ritage du romantisme allemand Croyez-vous que lâAllemagne ait seule le privilĂšge dâĂȘtre absurde et fantastique ? » [1] La nouvelle sâouvre, dâune façon Ă la fois sinistre et burlesque, sur une opposition entre la danse des vivants reprĂ©sentĂ©e par le bal auquel participe le narrateur, et la danse des morts quâoffre la nature hivernale, opposition entre lâintĂ©rieur et lâextĂ©rieur, la nature et la civilisation. Ce faisant, lâĂ©crivain souligne tout le caractĂšre factice de la sociĂ©tĂ© dĂ©crite, mais il inscrit aussi son intrigue dans un climat fantastique, rendant hommage sans doute Ă Hoffmann, dans sa Vision sur le champ de bataille de Dresden [2], mais aussi Ă Goethe, auteur dâune ballade intitulĂ©e La Danse des morts » Der Totentanz » en 1797, lâannĂ©e des ballades, celle oĂč Goethe cherche Ă sâillustrer dans les formes populaires de la littĂ©rature. Sur le ton Ă la fois macabre et ironique que reprendra Balzac, Goethe avait mis en scĂšne un cliquetis de squelettes quâil sĂ©parait fondamentalement, lui aussi, du monde des vivants. Dans la France de 1830, au moment de la composition de Sarrasine, Goethe est bien sĂ»r cĂ©lĂšbre pour son Werther, en particulier depuis la critique quâen proposa Chateaubriand dans RenĂ©, mais surtout, de façon plus nĂ©gative, pour son Faust, Ă qui Zambinella est dâailleurs comparĂ©, et que Benjamin Constant avait appelĂ© une dĂ©rision de lâespĂšce humaine » [3]. Câest de ce privilĂšge dâĂȘtre absurde et fantastique » que se rĂ©clame Balzac avec Sarrasine, selon la mode allemande, mais une mode qui nâinclut pas Heinrich von Kleist. 2Dans son essai consacrĂ© au théùtre de marionnettes Ăber das Marionettentheater, achevĂ© en dĂ©cembre 1810, celui-ci est sans doute pourtant plus proche encore des thĂ©ories esthĂ©tiques esquissĂ©es par Balzac dans Sarrasine. Nulle dette directe, assurĂ©ment, de la part de Balzac, mais plutĂŽt une simple convergence, car lâessai trĂšs bref mais trĂšs fameux de Kleist nâa suscitĂ© en France quâun intĂ©rĂȘt trĂšs tardif, sa premiĂšre traduction ne datant que de 1937 [4]. Au moment oĂč Balzac rĂ©digeait sa nouvelle, en novembre 1830, Kleist nâĂ©tait en fait guĂšre lu, et encore moins jouĂ© en France puisque seuls quelques-uns de ses contes venaient dâĂȘtre traduits, avec, il est vrai, un certain succĂšs [5]. La gĂ©nĂ©ration romantique française, câest bien connu [6], a prĂ©fĂ©rĂ© les contes dâHoffmann Ă lâĆuvre dâun auteur dont la francophobie trop affirmĂ©e a sans doute heurtĂ© le sentiment national [7]. Pierre Brunel a du reste insistĂ© sur le contexte hoffmannien de la parution de Sarrasine dans la Revue de Paris, qui venait de faire paraĂźtre, lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, en 1829, plusieurs textes dâHoffmann dans une traduction de LoĂšve-Veimars [8]. Selon lui, Balzac propose dâabord une parodie des romans dâAnn Radcliff, dont le merveilleux est considĂ©rĂ© en France comme mĂ©canique » parce quâun mĂ©canisme intervenait Ă la fin pour expliquer les mystĂšres [9]. Mais surtout, et plus essentiellement, il rĂ©pond au fantastique Ă la Hoffmann qui rĂ©side dans la radicale impossibilitĂ© oĂč se trouve le hĂ©ros de dĂ©cider et de donner Ă ses interrogations une rĂ©ponse satisfaisante ». En rĂ©ponse, Balzac proposerait donc un fantastique Ă la française » [10], Ă©vitant le risque dâabsurditĂ© » [11] dâHoffmann Pierre Citron note comme un fait rare chez Balzac » que la logique et la vraisemblance nâexistent pas », et que le narrateur nâexplique rien » [12]. En faisant Ă©cho Ă plusieurs contes, en particulier LâĂglise des jĂ©suites [13], Sarrasine semble donc mettre, mĂȘme sous une forme critique, Hoffmann Ă lâhonneur, comme le faisait une bonne partie du public français. 3Le nom de Kleist, pour sa part, nâest connu que par lâatteinte quâil porte aux lettres françaises, et en 1807 le Journal de Paris sâindigne par exemple que des critiques allemands aient trouvĂ© lâAmphitryon de Kleist supĂ©rieur Ă celui de MoliĂšre, tout comme il sâĂ©tait offusquĂ© lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente que lâĂ©diteur allemand de la PhĂšdre de Schiller ait pu en trouver le texte supĂ©rieur Ă celui de Racine [14]. LâĂ©cho que reçoivent pourtant en France les thĂ©ories esquissĂ©es dans lâessai sur le théùtre de marionnettes permet dây dĂ©finir, par contraste, un romantisme allemand Kleist, sâil nâappartient pas au cercle dâIĂ©na, reste sur plusieurs points proche des conceptions dĂ©veloppĂ©es quelques annĂ©es plus tĂŽt par les frĂšres Schlegel. 4Sa rĂ©flexion sur le théùtre de marionnettes sâarticule sur une intrigue assez banale la rencontre, un soir dâhiver, dans un jardin public, entre le narrateur et un danseur dâopĂ©ra. La conversation qui sâengage porte immĂ©diatement sur un spectacle de théùtre de marionnettes, au cours duquel le narrateur a notĂ© avec surprise lâenthousiasme du danseur. Ces donnĂ©es de dĂ©part sont dĂ©jĂ significatives sa propre prĂ©sence Ă cette reprĂ©sentation et en mĂȘme temps le recul ironique quâil observe Ă lâĂ©gard de lâintĂ©rĂȘt du danseur font du narrateur une projection du lecteur, normalement rĂ©servĂ© sur la valeur artistique dâun genre dĂ©criĂ©, mais sujet lui-mĂȘme au charme inexplicable de ce type de spectacle. Elles annoncent Ă©galement le dĂ©bat qui va suivre et son issue. Le théùtre de marionnettes devient lâobjet dâune rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur la grĂące, dont les enjeux sont Ă la fois esthĂ©tiques et mĂ©taphysiques. Le narrateur, bientĂŽt persuadĂ©, illustre la thĂ©orie du danseur par une anecdote sur un adolescent qui, Ă peine conscient de sa grĂące, la perd aussitĂŽt en cĂšdant Ă la vanitĂ©. Câest la seconde partie du texte, celle oĂč les voix cessent de diverger pour envisager les prolongements de cette thĂšse sur la grĂące. Ă son tour, le danseur propose une anecdote sur un singulier combat dâescrime contre un ours, oĂč lâinstinct brut de ce dernier a raison de la technique affinĂ©e du danseur. Dans les deux anecdotes comme dans le cas du théùtre de marionnettes, la grĂące, qui rĂ©side dans le mouvement, se trouve opposĂ©e Ă la conscience imparfaite de lâhomme. 5Dans le cadre dâune approche dâhistoire littĂ©raire, cette cĂ©lĂ©bration du théùtre de marionnettes semble sâinscrire dans lâancienne tradition du Puppenspiel que Herder, avant le premier romantisme allemand, avait mise Ă lâhonneur au mĂȘme titre que lâensemble du Volkstheater. Le romantisme allemand a sur ce point fait Ă©cho au jugement de Herder. Toute lâesthĂ©tique du romantisme est peuplĂ©e de poupĂ©es », constate plus prĂ©cisĂ©ment Bernhild Boie. Cependant, entre lâautomate de Jean-Paul et la marionnette de Kleist sâopĂšre le passage dâun symbole nĂ©gatif Ă un symbole positif » dans la crĂ©ation littĂ©raire [15]. Choisir comme figure esthĂ©tique par excellence » une figure qui appartient au domaine de lâenfance », comme le remarque Ă nouveau Bernhild Boie, nâa certes rien de gratuit, et vise Ă associer, selon un schĂ©ma traditionnel, lâart Ă lâinnocence [16]. Le genre mĂȘme du théùtre de marionnettes joue un rĂŽle fondamental pour toute cette gĂ©nĂ©ration Tieck lui doit en partie lâune de ses productions les plus originales avec sa Genoveva. De mĂȘme, Goethe insiste sur le rĂŽle quâil a jouĂ© dans sa formation littĂ©raire. DĂšs le premier livre de PoĂ©sie et VĂ©ritĂ©, il Ă©voque le théùtre de marionnettes offert par sa grand-mĂšre Ă lâoccasion dâun NoĂ«l. Il rappelle ailleurs que lâidĂ©e mĂȘme de Faust est issue du théùtre de marionnettes familial de son enfance, dont Faust et MĂ©phistophĂ©lĂšs formaient deux des figures marquantes. 6La figure de la marionnette est plus gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentative dâun Beau idĂ©al liĂ© au merveilleux et au rĂȘve attachĂ©s Ă une littĂ©rature pour enfants. Schlegel commente dans ces termes les fĂ©es du Songe dâune nuit dâĂ©tĂ© leurs passions, dĂ©pouillĂ©es de tout alliage terrestre, ne sont quâun rĂȘve idĂ©al » [17]. Attirant Ă son tour lâattention sur le merveilleux contenu dans la reprĂ©sentation dâun monde de fĂ©es, Tieck, qui compare cette piĂšce et La TempĂȘte Ă des rĂȘves radieux », assigne pour but Ă Shakespeare de bercer le spectateur dans la perception dâun rĂȘveur », lecture qui nous rapproche aussi bien de ce que se propose Kleist dans Le Prince de Hombourg que du théùtre de marionnettes [18]. 7Balzac, sur un mode trĂšs diffĂ©rent, reprend dans Sarrasine la rĂ©flexion des romantiques allemands sur le Beau idĂ©al. Comme Kleist, il suggĂšre lâopposition, probablement hĂ©ritĂ©e de Mme de StaĂ«l dans De lâAllemagne, entre lâartifice parisien et lâauthenticitĂ© allemande il se rencontrait çà et lĂ des Allemands qui prenaient pour des rĂ©alitĂ©s ces railleries ingĂ©nieuses de la mĂ©disance parisienne » [19]. Par le biais de la recherche de la vĂ©ritĂ© dans lâart, le motif du Beau idĂ©al est introduit dĂšs le dĂ©but Ă travers le personnage de Marianina, comparĂ© Ă la fille du sultan dans le conte de La Lampe merveilleuse, et qui savait unir au mĂȘme degrĂ© la puretĂ© du son, la sensibilitĂ©, la justesse du mouvement et des intonations, lâĂąme et la science » [20]. La rĂ©fĂ©rence Ă lâĂąme Ă©tablit le rapport entre esthĂ©tique et mĂ©taphysique, qui se trouve au centre du texte de Kleist. Mais, plus proche encore de lâimaginaire de Kleist, Balzac confond, par lâintermĂ©diaire du narrateur, lâidĂ©al et le rĂ©el Par un des plus rares caprices de la nature, la pensĂ©e en demi-deuil qui se roulait dans ma cervelle en Ă©tait sortie, elle se trouvait devant moi, personnifiĂ©e, vivante, elle avait jailli comme Minerve de la tĂȘte de Jupiter [âŠ] » [21]. Comme chez Kleist enfin, la rĂ©flexion sur le Beau idĂ©al prend assise sur le modĂšle du théùtre de marionnettes le vieillard, qui, par contraste avec la vitalitĂ© de Marianina, incarne la mort, semblait ĂȘtre sorti de dessous terre, poussĂ© par quelque mĂ©canisme de théùtre » [22]. Chez Kleist en effet, le mouvement de la marionnette produit, en Ă©liminant les contingences physiques, une idĂ©e du beau dans la danse » [23] ; il reprĂ©sente, plus prĂ©cisĂ©ment, le Beau idĂ©al, illustrĂ© par la simplicitĂ© de la ligne droite ou courbe [24], qui se trouve au centre de lâesthĂ©tique romantique. La comparaison entre le théùtre de marionnettes et la danse prend ici une signification nouvelle. Le mouvement de la marionnette, Ă©levĂ© Ă lâharmonie de la danse, reprĂ©sente le Beau idĂ©al en matiĂšre de théùtralitĂ©. Soumis Ă la gravitation, le danseur lui-mĂȘme ne peut lâapprocher quâimparfaitement. 8Lâimage du mĂ©canisme de théùtre chez Balzac est proche dâune telle position. Ă un premier niveau de lecture, la matĂ©rialitĂ© brute de la marionnette reprĂ©sente la mort. Dans son interprĂ©tation psychanalytique de la poupĂ©e, Jeanne Danos remarque quâen donnant lâimage dâun monde rĂ©ifiĂ©, celle-ci a par contraste rapport Ă lâidĂ©al, en tant que matĂ©rialisation dâune idĂ©e. Câest le sens quâelle attribue Ă lâentreprise surrĂ©aliste, qui illustre bien cette conception de la poupĂ©e comme projection dâun fantasme LâexpĂ©rience ultime de leur tentative rĂ©side dans lâautomatisme, graphique, plastique ou verbal, mais aussi dans la crĂ©ation dâobjets oniriques, vĂ©ritables âdĂ©sirs solidifiĂ©sâ. » [25] 9Enfin, comme pour la marionnette, câest lâapparence dâune crĂ©ation artificielle » [26] qui, dans le vieillard de Balzac, rapproche le rĂ©el de lâidĂ©al. La fin de la nouvelle revient sur cette idĂ©e dâartifice, attachĂ©e cette fois Ă la figure de lâeunuque Il nây a plus de ces malheureuses crĂ©atures⊠» [27] DĂšs la fin de la premiĂšre partie, intitulĂ©e Les deux portraits », la rĂ©flexion sur le Beau idĂ©al sâattache plus clairement Ă ce personnage Il est trop beau pour ĂȘtre un homme ! » dĂ©clare lâaccompagnatrice du narrateur devant lâAdonis peint quâelle dĂ©couvre dans le boudoir oĂč elle sâest rĂ©fugiĂ©e ; il sâagit, lui explique ce dernier, dâun portrait, rĂ©alisĂ© dâaprĂšs une statue de femme » [28]. La beautĂ© est dâautant plus idĂ©ale que lâĆuvre est moins rĂ©fĂ©rentielle dans le portrait, lâĆuvre prend son modĂšle dans lâart, non dans le rĂ©el. Toute la nouvelle joue sur ce va-et-vient, car dĂšs le dĂ©but de la seconde partie, le Beau idĂ©al est de nouveau rattachĂ© au rĂ©el Ă travers le regard de Sarrasine, qui observe Zambinella dans sa jeunesse 10 Il admirait en ce moment la beautĂ© idĂ©ale de laquelle il avait jusquâalors cherchĂ© çà et lĂ les perfections dans la nature, en demandant Ă un modĂšle, souvent ignoble, les rondeurs dâune jambe accomplie ; Ă tel autre, les contours du sein ; Ă celui-lĂ , ses blanches Ă©paules ; prenant enfin le cou dâune jeune fille, et les mains de cette femme, et les genoux polis de cet enfant, sans rencontrer jamais sous le ciel froid de Paris les riches et suaves crĂ©ations de la GrĂšce antique. » [29] 11En filigrane, Balzac revient sur un dĂ©bat qui avait agitĂ© la critique dâart du tournant du siĂšcle, dĂ©bat oĂč les choix esthĂ©tiques ont en large part recoupĂ© les clivages politiques. Il a opposĂ© les tenants du Beau idĂ©al, hĂ©ritiers de Winckelmann et prĂ©curseurs du romantisme et les reprĂ©sentants du rĂ©gime napolĂ©onien, dĂ©fenseurs au contraire de la conception mimĂ©tique de lâart. Tandis que les uns tirent leurs positions de la distinction platonicienne entre lâidĂ©e et le rĂ©el, les autres partent du postulat dâune beautĂ© indĂ©passable de la nature. Or, Balzac prĂ©sente ici la beautĂ© idĂ©ale comme un dĂ©passement du beau de rĂ©union », notion qui, comme lâa montrĂ© Annie Becq, a Ă©tĂ© formĂ©e pour donner satisfaction Ă la conception mimĂ©tique de lâart tout en Ă©vitant les objections des dĂ©fenseurs du Beau idĂ©al [30]. 12Câest essentiellement sous le Consulat et lâEmpire que sâĂ©tait dĂ©veloppĂ© ce dĂ©bat. QuatremĂšre de Quincy qui, dans son essai Sur lâidĂ©al dans les arts du dessin [31], se faisait, selon lâexpression dâAnnie Becq, le champion du Beau idĂ©al » [32], Ă©tait en particulier contestĂ© par Ponce et Chaussard [33], qui lui opposaient lâidĂ©e de belle nature ». QuatremĂšre de Quincy faisait lâĂ©loge des arts dâimitation ; mais lâimitation devait selon lui se rapprocher de lâidĂ©e, non de la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle et contingente de la nature. Une telle justification platonicienne des thĂšses de Winckelmann rĂ©pondait Ă lâobjection soulevĂ©e par Emeric David, selon qui lâartiste ne saurait surpasser la nature [34]. De mĂȘme, selon Chaussard, se passer de lâimitation de la nature conduirait Ă rien moins quâĂ perdre lâart » [35]. Permon en concluait que câest la nature, mais la belle nature, que les grands artistes se sont proposĂ©e pour modĂšle » [36]. Il se voyait appuyĂ© par lâensemble de la critique nĂ©oclassique, en particulier par Geoffroy [37], alors que Mme de StaĂ«l, au contraire, rejetait les arts dâimitation, considĂ©rant que lâ impression quâon reçoit par les beaux-arts nâa pas le moindre rapport avec le plaisir que fait Ă©prouver une imitation quelconque ; lâhomme a dans son Ăąme des sentiments innĂ©s que les objets rĂ©els ne satisferont jamais, et câest Ă ces sentiments que lâimagination des peintres et des poĂštes sait donner une forme et une vie » [38]. Ainsi en allait-il pour Bonstetten Le vĂ©ritable gĂ©nie des arts ne veut rien copier » ; Lâimitation nâest que le moyen et nullement le but des beaux arts. » [39] Or, la notion de beau de rĂ©union » Ă©tait Ă©troitement liĂ©e Ă la conception mimĂ©tique de lâart et Emeric-David en illustrait le fondement Ă travers lâexemple, demeurĂ© cĂ©lĂšbre, du peintre Zeuxis. Celui-ci, affirme-t-il, trouvait ce beau dans la nature, il savait le reconnaĂźtre, il en rĂ©unissait les traits quâil voyait rĂ©pandus en diffĂ©rents modĂšles ; il nâĂ©tait donc quâimitateur » [40]. 13Ă travers lâidĂ©e de belle nature idĂ©ale, Cabanis rattachait le contingent Ă lâuniversel, mais son idĂ©e du beau ne rĂ©sidait que dans des rapprochements que la nature nâopĂšre pas, et non dans la recherche de lâidĂ©e. Câest pour lui le fonctionnement mĂȘme de lâimagination que dâĂ©tablir ces rapprochements qui de traits Ă©pars dans la nature forment un ensemble rĂ©gulier ». Mais le contemplateur de lâĆuvre ne peut se satisfaire de ces gĂ©nĂ©ralitĂ©s artificielles ; il lui faut ou tel homme, ou tel ĂȘtre dĂ©terminĂ©, ou telle particularitĂ© dans les images qui lui sont offertes, pour que son Ă©motion, se joignant Ă lâadmiration de lâesprit, en fixe le souvenir par des empreintes ineffaçables » [41]. 14Au contraire, Sismondi rĂ©pliquait Ă Emeric-David pour rejeter le Beau de rĂ©union comme toute forme dâimitation de la nature. Son commentaire de la VĂ©nus dâApelle est demeurĂ© lui aussi bien connu Il nâest pas vrai que la VĂ©nus dâApelle ne fĂ»t que la rĂ©union de ce que le peintre avait trouvĂ© de plus beau dans les plus belles femmes son image existait dans le cerveau dâApelle antĂ©rieurement Ă cette rĂ©union ; câest dâaprĂšs cette image quâil choisissait ses modĂšles pour les diffĂ©rentes parties. » [42] SuggĂ©rant le dĂ©passement du beau de rĂ©union » par le Beau idĂ©al, il illustrait en fait ce qui a formĂ© chez Balzac lâĂ©volution artistique de Sarrasine. Car plus gĂ©nĂ©ralement, Zambinella est lâobjet chez Balzac dâune sĂ©rie de rĂ©flexions sur lâart qui confĂšrent Ă la nouvelle une dimension critique. De mĂȘme le dialogue de Kleist est-il, par sa dimension dramatique, réécriture du genre qui est son objet, le théùtre ; par lâaspect narratif des deux anecdotes quâil inclut, il sâĂ©rige en critique poĂ©tique, selon lâidĂ©al de Friedrich Schlegel pour qui le rĂ©cit littĂ©raire est la forme accomplie et moderne du dialogue philosophique [43]. De mĂȘme que, pour Friedrich Schlegel, le Wilhelm Meister de Goethe, lorsquâil commente Hamlet au cinquiĂšme livre, est poĂ©sie de la poĂ©sie », Kleist rejoint ici lâidĂ©al dâune critique poĂ©tique, oĂč la narration serait un dĂ©passement de la reprĂ©sentation dramatique [44]. La poĂ©sie ne peut ĂȘtre critiquĂ©e que par la poĂ©sie », dĂ©clare F. Schlegel [45]. ConformĂ©ment Ă cet idĂ©al dâune critique qui intĂšgre son objet et le dĂ©passe Ă la fois, le dialogue philosophique prend pour point de dĂ©part de la discussion le théùtre folklorique. Essai par sa forme de fiction littĂ©raire assumant en mĂȘme temps une fonction critique, le texte de Kleist rejoint Ă©galement lâancienne tradition du dialogue. 15Le Beau artistique, selon Balzac, apparaĂźt comme une illusion, celle de Sarrasine devant lâapparente fĂ©minitĂ© de Zambinella CâĂ©tait plus quâune femme, câĂ©tait un chef-dâĆuvre ! » [46] Comme chez Kleist, câest par le mouvement, ou du moins sa suggestion, quâelle rejoint lâart. Tel Ă©tait en effet le paradoxe kleistien emblĂšme de matĂ©rialitĂ© brute, la figure de la marionnette Ă©tait un dĂ©fi aux lois physiques et dĂ©gageait lâart de ses contingences matĂ©rielles pour le ramener Ă la spiritualitĂ© Ă©purĂ©e qui en constitue la vĂ©ritable essence. Lâargument se fondait sur la gravitĂ©, Ă laquelle est soumis le danseur seul pour dĂ©signer le mouvement vers le sol, le texte oppose deux verbes en italique, effleurer », pour la marionnette, et reposer », pour le danseur [47]. Lorsque le danseur retombe, câest au contraire pour se remettre des efforts de la danse », moment qui, manifestement, nâest pas de la danse ». La danse du danseur, contrairement Ă la dynamique immatĂ©rielle de la marionnette, fait alterner des instants qui relĂšvent de lâart et dâautres oĂč apparaĂźt le support physique. Simone Weil, dans son essai intitulĂ© La Pesanteur et la GrĂące, prolonge sur ce point les rĂ©flexions de Kleist en soulignant lâimplication morale de lâimage kleistienne de la gravitation Tous les mouvements naturels de lâĂąme sont rĂ©gis par des lois analogues Ă celle de la pesanteur matĂ©rielle. La grĂące seule fait exception. » [48] Cette superposition du plan physique et du plan mĂ©taphysique formait le fondement mĂȘme de lâidĂ©alisme esthĂ©tique de Kleist. 16Balzac rejoint Kleist en situant dans lâexpression du mouvement, câest-Ă -dire dans la grĂące, la recherche artistique du Beau idĂ©al dans le rĂ©el Sarrasine crayonna sa maĂźtresse dans toutes les poses. » [49] La pose forme bien un arrĂȘt du mouvement, mais en tant que, comme dans la statuaire, il le suggĂšre et lâexprime. Balzac se sĂ©pare ici de Kleist, pour qui la grĂące dĂ©signe une essence, en prĂ©sentant lâart comme le lieu de lâillusion. En mĂȘme temps que lâillusion se dissipe et que la fĂ©minitĂ© de Zambinella sâefface du regard de Sarrasine, lâart du chanteur se dissipe aussi sa voix cĂ©leste sâaltĂ©ra ». Comme la grĂące, lâart est donc associĂ© Ă lâillusion ; la conscience le dissipe et produit lâaffectation [âŠ] Zambinella, sâĂ©tant remis, recommença le morceau quâil avait interrompu si capricieusement ; mais il lâexĂ©cuta mal [âŠ] » [50]. 17Toute la nouvelle se construit autour de cette relation Ă©quivoque entre lâart et le monde, lâĆuvre et son modĂšle. Dâune part, la vie semble se confondre avec lâart Ă travers le personnage de Zambinella Le théùtre sur lequel vous mâavez vue, ces applaudissements, cette musique, cette gloire, Ă laquelle on mâa condamnĂ©e, voilĂ ma vie, je nâen ai pas dâautre. Dans quelques heures vous ne me verrez plus des mĂȘmes yeux, la femme que vous aimez sera morte. » [51] La fĂ©minitĂ© idĂ©ale de Zambinella est créée par lâartifice du théùtre, et Balzac propose une variation du motif caldĂ©ronien de la confusion entre illusion et rĂ©alitĂ©. Mais la faute de Sarrasine est justement dâavoir commis cette confusion et lâart se distingue de la rĂ©alitĂ© en tant quâillusion câest une illusion ! » sâexclame Sarrasine, avant de mourir, en contemplant la statue quâil a forgĂ©e [52]. Lâillusion rĂ©side alors dans la transfiguration du rĂ©el par lâart Le chanteur [âŠ] demeura sur une chaise, sans oser regarder une statue de femme, dans laquelle il reconnut ses traits » [53]. 18Lâart cependant peut ĂȘtre Ă©galement vecteur de vĂ©ritĂ©, et dĂ©passer les apparences trompeuses du rĂ©el câest le cas du portrait, Ă©tabli Ă partir de la statue, et qui restitue lâeunuque Ă sa virilitĂ©. Dans un sens ou dans lâautre, lâart se dĂ©tache finalement du rĂ©el, comme le montre la structure de la nouvelle chacune de ses deux parties, Les deux portraits » et Une passion dâartiste », sâachĂšve sur le rapprochement entre la beautĂ© idĂ©ale du portrait et la hideur du vieillard. Mais la relation qui les attache, par-delĂ leur apparente opposition, nâest explicitĂ©e quâĂ la fin de la nouvelle, oĂč le narrateur Ă©voque ce portrait qui vous a montrĂ© Zambinella Ă vingt ans un instant aprĂšs lâavoir vu centenaire ». La transfiguration dans lâart se prolonge, et le portrait a servi plus tard pour lâEndymion de Girodet, vous avez pu en reconnaĂźtre le type dans lâAdonis » [54]. 19La nouvelle, qui dĂ©bute par lâĂ©vocation de deux tableaux â la danse des vivants et la danse des morts â, sâachĂšve Ă©galement sur deux transfigurations esthĂ©tiques, car le vieillard lui-mĂȘme ne relĂšve plus du rĂ©el. Sa premiĂšre apparition lâavait rapprochĂ© de la fiction romantique Sans ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment un vampire, une goule, un homme artificiel, une espĂšce de Faust ou de Robin des bois [âŠ] » [55]. Cette structure circulaire de la nouvelle se gĂ©nĂ©ralise. Comme chez Kleist, elle implique un rapport au temps conçu comme mouvement vers une vĂ©ritĂ© originelle il sâagit du temps du mythe, de lâĂ©ternel retour. Zambinella est prĂ©sentĂ© au dĂ©but dans sa virilitĂ©, sous la forme dâun vieillard CâĂ©tait un homme », affirme le narrateur, sans plus de prĂ©cision [56]. Tout au long de la seconde partie de la nouvelle, il nâest Ă©voquĂ© que comme une jeune femme, et ne redevient un vieillard quâĂ la fin. 20Le mouvement mĂȘme de lâĆuvre de Balzac imite lâillusion quâelle prĂ©sente, en appuyant lâopposition entre les deux parties. Alors que la premiĂšre prĂ©sente la vĂ©ritĂ© de Zambinella, elle le rattache systĂ©matiquement Ă la fiction littĂ©raire, et lâhistoire de la maison Lanty dans son ensemble est comparĂ©e Ă lâunivers des romans dâAnne Radcliffe » ou encore Ă un poĂ«me de lord Byron » [57]. Le narrateur est pourtant protagoniste de cette intrigue, ce qui produit une illusion rĂ©fĂ©rentielle. Au contraire, la seconde partie est consacrĂ©e au rĂ©cit du narrateur et la situation dâĂ©nonciation insiste donc sur la mise en fiction, sur le glissement vers un autre espace littĂ©raire. Elle prĂ©sente Zambinella sous le jour de lâartifice et de lâillusion. Pourtant, par un curieux retournement, elle sâinscrit dans un cadre historique â la Rome du temps de Louis XV â prĂ©sentĂ© avec insistance, et les personnages historiques â Diderot, Rousseau â sont systĂ©matiquement mĂȘlĂ©s aux personnages de fiction comme Sarrasine ou Zambinella. 21Le jeu de Balzac avec lâillusion est peut-ĂȘtre une façon dâinscrire sa propre crĂ©ation dans lâillusion lâesthĂ©tisation littĂ©raire, Ă laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. Le rĂ©el sâoppose alors Ă lâart, comme le suggĂšre le personnage de Marianina, incarnation dâune fĂ©minitĂ© authentique, qui est Ă©galement une projection du vieillard. La fin de la premiĂšre partie met en scĂšne le vieillard en face du tableau qui reprĂ©sente sa virilitĂ©, mais aussi au bras de Marianina, qui est son alter ego fĂ©minin. Le contraste entre le tableau et le vieillard est alors redoublĂ© par celui entre Marianina et le tableau. En mĂȘme temps, Marianina, qui est chanteuse, est elle-mĂȘme une production de lâart et redouble lâopposition entre la rĂ©alitĂ© du vieillard, rattachĂ©e Ă la mort, et sa transfiguration dans lâart, Ă©ternelle. 22Comme Kleist, Balzac associe le motif de la marionnette au Beau idĂ©al dans lâart, mais cet art repose pour lui sur une illusion, alors que, pour Kleist, art et illusion se confondent. LâatmosphĂšre onirique liĂ©e Ă lâimprobable rencontre formant lâintrigue de Ăber das Marionettentheater, et confortĂ©e par un flou suggestif dans les indications de temps et de lieu, nâest quâune manifestation discrĂšte de cette confusion. Lâillusion est par ailleurs le lieu de lâapprentissage pour le narrateur, qui est lâinitiĂ© chez Kleist, alors quâil est significativement celui qui enseigne chez Balzac. 23Cette prĂ©sence de lâillusion est ce qui confĂšre Ă lâart sa dimension mĂ©taphysique. Ainsi chez Kleist, la ligne dĂ©crite par le mouvement de la marionnette est profondĂ©ment mystĂ©rieuse », car elle nâest rien dâautre que le chemin de lâĂąme du danseur » [58]. Telle est lâinterprĂ©tation du mystĂšre du mouvement des marionnettes, mouvement qui ne peut se rĂ©duire Ă sa dimension mĂ©canique mĂȘme agitĂ©e de maniĂšre purement fortuite », la marionnette adoptait une sorte de mouvement qui ressemblait Ă la danse » [59]. De sorte que lâinnocence absolue de la marionnette rejoint la conscience illimitĂ©e du Dieu, tout comme se rencontrent, dans une vision circulaire, la matĂ©rialitĂ© brute et la pure transcendance le point de rencontre est la grĂące, notion mystĂ©rieuse, Ă lâarticulation de lâesthĂ©tique et du mĂ©taphysique. 24Ces implications mĂ©taphysiques sâenracinent chez Kleist sur une interrogation sur le lieu de lâĂąme le mouvement de la marionnette, manipulĂ©e par des ficelles comme lâhomme par un Dieu invisible, permettait selon lui de dĂ©finir lâemplacement de lâĂąme dans le corps, et renvoyait Ă lâhĂ©ritage de la pensĂ©e caldĂ©ronienne sur les rapports entre libertĂ© humaine et destinĂ©e. De mĂȘme, la rĂ©flexion de Balzac sur lâillusion dĂ©passe le cadre esthĂ©tique pour envisager une mĂ©taphysique qui le rapproche de lâhĂ©ritage caldĂ©ronien du romantisme Quand lâavenir du chrĂ©tien serait encore une illusion, au moins elle ne se dĂ©truit quâaprĂšs la mort. » [60] 25Balzac rejoint ici lâensemble de la pensĂ©e romantique allemande, oĂč lâesthĂ©tique se trouve au cĆur dâune rĂ©flexion mĂ©taphysique plus gĂ©nĂ©rale. Chez Kleist, cette perspective apparaĂźt dĂ©jĂ dans la volontĂ© insistante du danseur de rapporter la grĂące aux lois physiques. Celle-ci se manifeste tout dâabord dans lâĂ©numĂ©ration des figures gĂ©omĂ©triques dĂ©crivant le dĂ©placement du centre de gravitĂ© de la marionnette au cours de son mouvement ligne droite, courbe, du premier ou du second degrĂ©, ellipse. De mĂȘme, câest en termes gĂ©omĂ©triques quâest dĂ©crite la relation entre le machiniste et la marionnette le rapport de leurs mouvements est comparĂ© Ă celui des nombres et de leurs logarithmes ou Ă celui de lâasymptote et de lâhyperbole [61]. Câest, bien sĂ»r, une façon de suggĂ©rer la nĂ©cessitĂ©, câest-Ă -dire lâabsence de contingence du mouvement idĂ©al de la marionnette, mais aussi lâabsence de libertĂ© de la marionnette, qui contraste ainsi avec lâhomme, libre depuis la chute originelle. LâidĂ©e rappelle la conversion au catholicisme de plusieurs des figures allemandes du romantisme. 26Cette derniĂšre hypothĂšse de lecture se trouve nĂ©anmoins remise en cause par la conclusion que le danseur tire de lâaspect mĂ©canique du mouvement de la marionnette la possible Ă©limination du machiniste, dont lâaction, rapporte le narrateur, pourrait ĂȘtre obtenue au moyen dâune manivelle, comme je lâavais pensĂ© » [62]. Lâaccord des personnages sur ce point masque une divergence plus profonde, car dâune observation commune la simplicitĂ© de la tĂąche du machiniste, ils tirent des conclusions opposĂ©es elle conduit pour le narrateur Ă songer au caractĂšre rudimentaire du théùtre de marionnettes ; pour le danseur au contraire, Ă la transcendance de la marionnette, qui ne tire pas son Ăąme du machiniste. Cette conclusion, toujours implicite dans le texte, se rattache dâune part Ă lâindĂ©pendance de lâĆuvre Ă lâĂ©gard de son crĂ©ateur, mais dâautre part et surtout Ă lâopposition si chĂšre Ă Kleist entre apparence et rĂ©alitĂ©, en lâoccurrence ici entre les domaines physique et mĂ©taphysique, entre le mouvement et lâĂȘtre de la marionnette. De lĂ dĂ©coule lâambivalence de la marionnette, instrument complĂštement mĂ©canisĂ©, mais qui Ă©chappe en dĂ©finitive Ă la matiĂšre. DĂ©pourvu de toute contingence et de toute libertĂ©, le mouvement de la marionnette, par un curieux retournement, Ă©chappe en effet aux lois physiques. Les marionnettes, qui ont lâavantage dâĂ©chapper Ă la pesanteur » et qui ne savent rien de lâinertie de la matiĂšre » [63], relĂšvent du domaine uniquement spirituel incarnĂ© par la danse, et rĂ©vĂšlent le rapport du corps et de lâĂąme [64]. Paradoxalement, câest au contraire lâhomme qui, par lâaffectation, perd la libertĂ© de son mouvement Une force invisible et inexplicable semblait contraindre, comme un filet de fer, le libre jeu de ses gestes. » [65] Ă cette affectation sâoppose la grĂące charmante » lâadjectif souligne lâaspect sensuel, mais surtout irrationnel dâun Ă©tat irrĂ©ductible aux lois physiques. En rĂ©alitĂ©, le passage du mouvement mĂ©canique de la marionnette Ă la transcendance de la figure est suggĂ©rĂ© dĂšs le dĂ©but du texte, dans la corrĂ©lation, appuyĂ©e par lâitalique, entre les mots droite » ou courbes » [66], et lâexpression qui, un peu plus loin, donne sens Ă cette ligne mystĂ©rieuse le chemin de lâĂąme du danseur » [67]. 27Ainsi la notion esthĂ©tique de grĂące se trouve-t-elle rattachĂ©e Ă la question de lâĂąme. La dialectique du mĂ©canique et du transcendant, du physique et du spirituel est esquissĂ©e dĂšs le dĂ©but du dialogue Ă travers lâopposition, dans lâexplication du mouvement de la marionnette, entre lâextĂ©rieur et lâintĂ©rieur. Le premier, lieu dâune pluralitĂ© de dĂ©terminations physiques myriades de fils », sâoppose Ă lâunitĂ© du centre de gravitĂ© » qui situe le mouvement Ă lâintĂ©rieur de la figure » [68]. LâĂąme, Ă©voquĂ©e ici dans son sens premier, comme ce qui produit le mouvement de lâintĂ©rieur elle est appelĂ©e vis motrix », sâoppose aux dĂ©terminations extĂ©rieures. Le mouvement, dĂšs lors, rĂ©vĂšle la prĂ©sence de lâĂąme par la grĂące. Par contraste, lâaffectation se manifeste lorsque lâĂąme se trouve en tout point autre que le centre de gravitĂ© du mouvement » [69]. Câest souvent cette idĂ©e que lâon retient du texte de Kleist ; pourtant, elle lui vient peut-ĂȘtre de Herder, qui avait commentĂ© le groupe de Laokoon en regrettant que lâĂąme se trouve en quelque sorte hors de son centre de gravitĂ© » [70]. Au contraire, la grĂące se dĂ©finit chez Kleist comme adĂ©quation avec la nature, plus prĂ©cisĂ©ment comme une rĂ©partition des centres de gravitĂ© qui soit plus conforme Ă la nature » [71]. 28Dans cette harmonie entre sentiment et forme », Bernhild Boie montre lâattachement de lâesthĂ©tique kleistienne aux critĂšres classiques » [72]. Mais la grĂące sâintĂšgre surtout dans une dĂ©finition qui associe le physique, Ă travers la notion de centre de gravitĂ©, et le spirituel, en dĂ©signant la prĂ©sence de lâĂąme. Les exemples citĂ©s sont significatifs lâĂąme peut se situer dans les vertĂšbres des reins » ou encore dans le coude » du danseur [73]. Plus clairement que dans le premier exemple, la synecdoque est significative dans le second, car câest le geste tendre la pomme qui dĂ©signe toute lâexpression du danseur. Le centre de gravitĂ© a alors un sens moral plus que physique. Comme le note Roger Ayrault, la grĂące des marionnettes, loin de ne dĂ©signer quâ un Ă©tat tout extĂ©rieur », est alors transposĂ©e entiĂšrement en rĂ©alitĂ© morale » [74]. Câest sans doute Ă tort quâAlbert BĂ©guin voit dans ce passage lâabĂźme qui sĂ©pare Kleist des romantiques » La notion de grĂące donne Ă©videmment Ă cette philosophie une orientation esthĂ©tique que nâa pas la magie de Novalis » [75]. Ce survol un peu rapide passe sous silence le lien affirmĂ© par la pensĂ©e de lâĂ©poque, dĂ©passant le seul romantisme allemand, entre esthĂ©tique et mĂ©taphysique, Ă travers lâidĂ©e de lâ analogie entre le monde physique et le monde moral », Ă©voquĂ©e par Mme de StaĂ«l qui tĂ©moigne ainsi du rayonnement de la pensĂ©e allemande en France [76]. 29Il est difficile dâidentifier ses sources Mme de StaĂ«l avait probablement puisĂ© cette idĂ©e dans lâessai de Schiller Ăber naive und sentimentalische Dichtung. Mais câest surtout la philosophie de Schelling qui lâa systĂ©matisĂ©e, et Schelling lui-mĂȘme Ă©voque le systĂšme des monades de Leibniz [77]. LâidĂ©e se retrouve chez Chateaubriand, pour qui les lois physiques et morales de lâunivers se tiennent par une chaĂźne admirable » [78], ou encore chez Benjamin Constant, qui Ă©voque la grande correspondance [âŠ] entre tous les ĂȘtres moraux et physiques » [79]. Or, dans cette unitĂ© du monde sensible et du monde moral, câest Ă lâart dâĂ©tablir cette correspondance entre mĂ©taphysique et esthĂ©tique Le poĂšte, dit encore Mme de StaĂ«l, sait rĂ©tablir lâunitĂ© du monde physique et du monde moral ; son imagination forme un lien entre lâun et lâautre. » Notes [1] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1544, var. b de la p. 1043. Cette Ă©pigraphe, apparue dĂšs la publication du texte dans la Revue de Paris en novembre 1830 t. XX, p. 150, disparaĂźt dans lâĂ©dition Furne de la nouvelle en 1844. [2] Voir Pierre Brunel, Orientations europĂ©ennes dans Sarrasine », AB 1992, p. 80. [3] Journal, 22 pluviĂŽse an XII. [4] Essai sur les marionnettes, traduit par Flora Klee-Palyi et Fernand Marc. Paris, glm, 1937. Le texte a Ă©tĂ© rééditĂ© en 1947, puis en 1972, sous le titre Les Marionnettes. Les traductions ont fleuri depuis cette date Sur le théùtre de marionnettes. La Mendiante de Locarno. Traduction de Gilbert Socard. 87-Mortemart, Rougerie, 1968 ; Les Marionnettes, traduit de lâallemand par Robert Valançay. Paris, G. Visart, 1969 ; Sur le théùtre de marionnettes, traduit de lâallemand et prĂ©sentĂ© par Roger Munier, Paris, Ă©ditions TraversiĂšre, 1982 ; Sur le théùtre de marionnettes ; De lâĂ©laboration progressive des pensĂ©es dans le discours, Ă©dition bilingue, traduction de Jean-Claude Schneider prĂ©cĂ©dĂ© de LâArt de devenir un Ă©crivain en trois jours, par Ludwig Börne, prĂ©face de HervĂ© Lenormant. Nantes, le Passeur-Cecofop, 1989 ; cette traduction de Schneider a Ă©tĂ© rééditĂ©e en 1991 RezĂ©, SĂ©quences ; Sur le théùtre de marionnettes, traduit de lâallemand par Jacques Outin. Paris, Ă©d. Mille et une nuits, 1993. [5] Il sâagit de la traduction par et J. Cherbuliez, en 3 vol., chez Cherbuliez, de Michel Kohlhaas, La Marquise dâO, Le Tremblement de terre du Chili, La FĂȘte-Dieu ou Le Pouvoir de la musique, et LâEnfant trouvĂ©. ĂditĂ©e en 1830, cette traduction sera rĂ©imprimĂ©e dĂšs 1832. Voir Liselotte Bihl et Karl Epting, Bibliographie französischer Ăbersetzungen aus dem Deutschen. 1487-1944, Bd. 1, TĂŒbingen, Niemeyer, 1987, p. 202 et 274. [6] Voir Elisabeth Teichmann, La Fortune dâ Hoffmann en France, Paris, Droz, 1961. [7] Castex a montrĂ© de façon convaincante quâHoffmann et Scott ont reprĂ©sentĂ© les deux voies françaises du romantisme. Voir Horizons romantiques, Paris, JosĂ© Corti, 1983, notamment p. 31. Leur vogue a ainsi Ă©tĂ© exclusive de toute une sĂ©rie dâĆuvres introduisant des modĂšles diffĂ©rents du romantisme. [8] Voir Pierre Brunel, art. cit., p. 78. [9] Ibid., p. 76. [10] Ibid., p. 77. [11] Ibid., p. 78. [12] InterprĂ©tation de Sarrasine », AB 1972, p. 82. [13] P. Brunel, art. cit., p. 81. [14] Sur cette polĂ©mique, voir Edmond Eggli, Schiller et le romantisme français, Paris, J. Gamber, 1927 ; GenĂšve, Slatkine Reprints, 1970, t. I, p. 346-347. Câest en 1805 que Schiller publie sa traduction en vers de la PhĂšdre de Racine sous le titre PhĂ€dra. Trauerspiel von Racine, TĂŒbingen, J. G. Cotta. [15] Bernhild Boie, LâHomme et ses simulacres. Essai sur le romantisme allemand, Paris, JosĂ© Corti, 1979, p. 173 et 174. [16] Ibid., p. 165. [17] Cours de littĂ©rature dramatique, trad. Mme Necker de Saussure 1814, Paris, Slatkine Reprints, 1970, 2 vol., t. II, quatorziĂšme leçon, p. 209-210. Eduard Böcking ed., August Wilhelm Schlegels sĂ€mmtliche Werke, Hildesheim, New York, G. Olms, 1971, t. VI, p. 233 Ihr heftigster Zorn löst sich in eine gutmĂŒtige Neckerey auf, ihre Leidenschaften, von allem irdischen Stoff entkleidet, sind bloĂ ein idealischer Traum. » [18] Ludwig Tieck, Kritische Schriften, Leipzig, F. A. Brockhaus, 1848, t. I, p. 43 Shakespeareâs Behandlung des Wunderbaren » Der Sturm und der Sommernachtstraum lassen sich vielleicht mit heitern TrĂ€umen vergleichen in dem letztern StĂŒck hat Shakespeare sogar den Zweck, seine Zuschauer gĂ€nzlich in die Empfindung eines TrĂ€umenden einzuwiegen, und ich kenne kein anderes StĂŒck, das, seiner ganzen Anlage nach, diesem Endzweck so sehr entsprĂ€che. » Ce texte, p. 37-74, composĂ© en 1793, nâa Ă©tĂ© publiĂ© quâen 1796 comme prĂ©face Ă lâadaptation de La TempĂȘte par Tieck. [19] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1047. [20] Ibid., p. 1045. [21] Ibid., p. 1050. [22] Ibid.. Sur lâopposition entre Zambinella et sa petite-niĂšce Marianina qui reprĂ©sente celle entre la mort et la vie, voir notamment p. 1053 et p. 1548, var. b de cette page CâĂ©tait bien la mort et la vie, ma pensĂ©e, une arabesque imaginaire, une chimĂšre moitiĂ© hideuse, moitiĂ© suave⊠». La phrase fait Ă©cho Ă lâallusion aux deux tableaux, la danse des vivants » et la danse des morts », sur laquelle sâouvre la nouvelle. [23] Sur le théùtre de marionnettes, tr. R. Munier, Ă©d. cit., p. 26 ; einen Begriff des Schönen im Tanz » Ă©d. Helmut Sembner, dans Kleists Aufsatz ĂŒber das Marionettentheater. Studien und Interpretationen, Berlin, Erich Schmidt, 1967, p. 10. [24] Ibid., p. 26 ; pour le texte original, voir lâĂ©d. citĂ©e H. Sembner, p. 10. [25] Jeanne Danos, La PoupĂ©e mythe vivant, Paris, Gonthier, 1966, p. 250. Voir plus gĂ©nĂ©ralement le chapitre intitulĂ© De lâhallucination au rĂȘve nocturne », p. 244-254. [26] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1052. [27] Câest par ces mots que sâachĂšve le texte de Sarrasine dans son Ă©dition originale Romans et contes philosophiques, seconde Ă©d., Gosselin, 1831, t. II, p. 321. Voir Pl., t. VI, p. 1075, et p. 1554 la var. a de la p. 1076. [28] Ibid., p. 1054. Balzac insiste sur lâĂ©cart entre le modĂšle et le Beau idĂ©al de lâĆuvre le cardinal Cicognara fait exĂ©cuter en marbre la statue de Sarrasine. La famille Lanty la trouve en 1791 au musĂ©e Albani, et prie Girodet, devenu Vien en 1844 seulement dans lâĂ©dition Furne, dâen faire un portrait ibid., p. 1075 et var. c. [29] Ibid., p. 286. [30] Voir Annie Becq, EsthĂ©tique et politique sous le Consulat et lâEmpire la notion de Beau idĂ©al », Romantisme, n° 51, premier trimestre 1986, p. ligne [31] Archives littĂ©raires de lâEurope, t. VI et VII, 1805. [32] Annie Becq, art. cit., p. 24. Voici par ailleurs comment QuatremĂšre de Quincy dĂ©finit sa conception dâun Beau idĂ©al Selon le sens particulier que la thĂ©orie des beaux-arts donne au mot idĂ©al, ce mot est lâexpression superlative de ce qui nous semble, non pas hors de la nature, mais supĂ©rieur en qualitĂ© Ă ce que la nature nous montre le plus ordinairement, et partiellement considĂ©rĂ© dans ses Ćuvres » Essai sur lâidĂ©al dans ses applications pratiques aux Ćuvres de lâimitation propre des arts du dessin, Paris, Librairie dâAdrien Le Clere et Cie, 1937, p. 3. [33] N. Ponce, Dissertation sur le Beau idĂ©al considĂ©rĂ© sous le rapport des arts de dessin, 1806, lue Ă lâInstitut le 26 avril et publiĂ©e dans le Moniteur universel le 26 juillet, puis dans les Nouvelles des arts t. V ; et Chaussard, dans son compte rendu du Salon de 1806, publiĂ© sous le titre de Pausanias français. [34] Dans son mĂ©moire Recherches sur lâart statuaire considĂ©rĂ© chez les Anciens et les Modernes, publiĂ© en 1805, aprĂšs quâil eut gagnĂ© le prix dâun concours ouvert en 1801 par lâInstitut sur le sujet Quelles ont Ă©tĂ© les causes de la perfection de la sculpture antique et quels seraient les moyens dây atteindre ? » [35] Sur lâidĂ©al dans les arts du dessin, op. cit., p. 110. Voir Annie Becq, art. cit., p. 26. [36] Discours sur les caractĂšres du beau et du sublime dans les arts dâimitation, prononcĂ© en 1810 devant lâAcadĂ©mie de Marseille. [37] Voyez la nature, Ă©piez ses beautĂ©s, surprenez-en la finesse, atteignez-en la grĂące, mais nâimaginez pas quâil puisse exister quelque chose de plus beau quâelle », dĂ©clare-t-il en 1801 dans LâAnnĂ©e littĂ©raire. [38] De lâAllemagne 1813, troisiĂšme partie, chapitre IX, Influence de la nouvelle philosophie allemande sur la littĂ©rature et les arts », Paris, Garnier-Flammarion, 1968, t. II, p. 161-162. [39] Recherches sur les lois et la nature de lâimagination, GenĂšve, Paschoud, 1807, p. 329. [40] Toussaint-Bernard Emeric-David, Recherches sur lâart statuaire considĂ©rĂ© chez les Anciens et les Modernes, Paris, 1805, p. 29. [41] Cabanis, Lettre Ă Thurot sur les poĂšmes dâHomĂšre, dans Ćuvres complĂštes, 1823-1825, t. V, p. 310-311. Voir Annie Becq, art. cit., p. 35. [42] Sismondi, De la littĂ©rature du Midi de lâEurope, Paris, Treuttel et WĂŒrtz, 1813, t. II, p. 158-159. [43] Friedrich Schlegel, 1794-1802 ; seine prosaische Jugendschriften, Ă©d. J. Minor, Wien, Verlagsbuchhandlung C. Konegen, 1906, 2 vol. in 1, t. II, p. 186. [44] Ibid., p. 244 Goethes rein poetische Poesie ist die vollstĂ€ndigste Poesie der Poesie. » [45] Ibid., Kritische Fragmente, n° 117 Poesie kann nur durch Poesie kritisiert werden. » [46] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1061. [47] Sur le théùtre de marionettes, op. cit., p. 46 ; streifen, und den Schwung der Gleider [âŠ] neu zu beleben », ruhen, und uns von der Anstrengung des Tanzes zu erholen ein Moment, der offenbar selber kein Tanz ist » Ă©d. H. Sembner, p. 12. [48] Simone Weil, La Pesanteur et la grĂące, Paris, Plon, 1988 1947, p. 7. [49] Sarrasine, Pl., t. VI, p. 1062. [50] Ibid., p. 1072-1073. [51] Ibid., p. 1070. Avant lâĂ©dition BĂ©chet des Ătudes de mĆurs au xixe siĂšcle 1835, oĂč Sarrasine figure au t. XII, dans le quatriĂšme volume des ScĂšnes de la vie parisienne, la derniĂšre phrase citĂ©e sâachevait avec les mots vous ne me verrez plus » voir ibid. p. 1552, la var. c de la p. 1070. [52] Ibid., p. 1074. [53] Ibid., p. 1073. [54] Ibid., p. 1075. Rappelons voir ci-dessus la note 24 que jusquâen lâĂ©dition Furne, lâauteur du portrait commandĂ© par la famille Lanty Ă©tait Girodet lui-mĂȘme, qui sâen serait donc directement servi pour son Endymion. [55] Ibid., p. 1047. [56] Ibid. [57] Ibid., p. 1046. [58] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 20-21 Dagegen wĂ€re diese Linie wieder, von einer andern Seite, etwas sehr Geheimnisvolles. Denn sie wĂ€re nichts anders, als der Weg der Seele des TĂ€nzers » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [59] Ibid., p. 24 Er setzte hinzu [âŠ], daĂ oft, auf eine bloĂe zufĂ€llige Weise erschĂŒttert, das Ganze schon in eine Art von rhythmische Bewegung kĂ€me, die dem Tanz Ă€hnlich wĂ€re. » Ă©d. H. Sembner, p. 9-10. [60] Sarrasine, Pl. t. VI, p. 1553, var. h de la p. 1075. [61] Voir Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 32 ; Etwa wie Zahlen zu ihren Logarithmen oder die Asymptote zur Hyperbel » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [62] Ibid., p. 32 ; daĂ ihr Tanz [âŠ] vermittelst einer Kurbel, so wie ich es mir gedacht, hervorgebracht werden könne. » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [63] Ibid., p. 44 ; Zudem [âŠ] haben diese Puppen den Vortheil, daĂ sie antigrav sind » Ă©d. H. Sembner, p. 12. [64] Bien sĂ»r, on peut Ă©galement expliquer cette dimension spirituelle de la marionnette par lâaction du marionnettiste, prĂ©sence supĂ©rieure, de nature divine, qui abolit les contingences du monde physique. La marionnette serait alors lâincarnation dâun caldĂ©ronisme revisitĂ© par le romantisme allemand. [65] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p 55 ; Eine unsichtbare und unbegreifliche Gewalt schien sich, wie ein eisernes Netz, um das freie Spiel seiner GebĂ€hrden zu legen » Ă©d. H. Sembner, p. 14. [66] Ibid., p. 24 ; in einer graden Linie », Courven » Ă©d. H. Sembner, p. 9. [67] Ibid., p. 30 ; Dagegen wĂ€re diese Linie [âŠ] etwas sehr Geheimnisvolles », der Weg der Seele des TĂ€nzers » Ă©d. H. Sembner, p. 10. [68] Ibid., p. 23 ; ohne Myriaden von FĂ€den an den Fingern zu haben », Jede Bewegung [âŠ] hĂ€tte einen Schwerpunct », in dem Innern der Figur » Ă©d. H. Sembner, p. 9. [69] Ibid., p. 38 ; Wenn sich die Seele vis motrix in irgend einem andern Puncte befindet, als in dem Schwerpunct der Bewegung » Ă©d. H. Sembner, p. 11-12. [70] Herder, Herders SĂ€mtliche Werke, hrsg. v. Bernhard Suphan, t. VIII, Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1892, p. 106 Bemerkungen bei Winkelmannâs Gedanken ĂŒber die Nachahmung der griechischen Werke » Zu viel Handlung die Seele ist wie auĂer ihrem Schwerpunkt sie stĂŒtzt sich, wie der SeiltĂ€nzer, auf einen zu seinem Punkt, als daĂ er natĂŒrlich, faĂlich, annehmlich sei. » [71] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 37-38 ; eine naturgemĂ€Ăere Anordnung der Schwerpuncte » Ă©d. H. Sembner, p. 11. [72] Bernhild Boie, LâHomme et ses simulacres, op. cit., p. 168-169. [73] Sur le théùtre de marionnettes, Ă©d. cit., p. 41 et p. 43 ; In den Wirbeln des Kreuzes », die Seele sitzt ihm gar [âŠ] im Ellenbogen » Ă©d. H. Sembner, p. 12 [74] Op. cit., p. 337. [75] LâĂme romantique et le rĂȘve, op. cit., p. 319. [76] De lâAllemagne, op. cit., t. II, p. 121. [77] Les implications esthĂ©tiques de cette reprĂ©sentation du monde sont le sujet de la seconde partie de la Critique du jugement de Kant. Par ailleurs, Auguste Viatte montre la signification mĂ©taphysique et esthĂ©tique de ces correspondances chez Saint-Martin, philosophe tourangeau qui constitue comme on sait une rĂ©fĂ©rence de Balzac, pour qui tout est symbole » Les Sources occultes du romantisme, II â La gĂ©nĂ©ration de lâEmpire, Paris, Champion, 1979, 2 vol., t. I, p. 276. [78] GĂ©nie du christianisme 1802, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, 2 vol., t. I, p. 190. [79] RĂ©flexions sur la tragĂ©die de Wallstein et sur le théùtre allemand », dans Wallstein, Ă©dition critique de Jean-RenĂ© DerrĂ©, Paris, Les Belles Lettres », 1965, p. 63.
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PinterestProfile; Instagram Profile; Twitter Profile; Le temps est-il une illusion ? Publié le 23 août 2022 21 août 2022 Publié dans : Conseils
l'art est l'illusion d'une illusion 18 janvier 2021 0 0 Il nous parle magnifiquement de lâart grec, qui parvient Ă nous reprĂ©senter lâabsolu dâune maniĂšre tout Ă fait adĂ©quate ; dans lâart grec, nous dit Hegel, oĂč le dieu est reprĂ©sentĂ© par la figure humaine, il y a une union totale entre le sensible et le spirituel lâart grec a su incarner lâabsolu quâest Dieu. [/quote] Ce genjutsu n'affecte pas les ninjas expĂ©rimentĂ©s, ainsi que les ninja ayant des prĂ©disposition pour le Genjutsu. L'illusion et l'art Cette derniĂšre sorte d'illusion est particuliĂšrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. © ERUDICIO 2005 - 2021 est Ă©ditĂ© par ERUDICIO SARL contact service clients mentions lĂ©gales. [/quote] Bibliographie de recherche sur L'illusion Freud L'avenir d'une illusion, 19, Lotissement Hameau du ChĂąteau 30510 GENERAC. II. Est-ce parce que l'art se reconnait comme illusion et apparence Le fou est celui qui, Ă©nonçant la vĂ©ritĂ©, la rabat sur lui, la capte Ă son profit. Dans lâAllĂ©gorie de la Caverne, la lumiĂšre de la beautĂ© et de la vĂ©ritĂ© Ă©claire les choses rĂ©elles, et le rĂŽle du philosophe est de contribuer Ă ce que nous nous dĂ©tachions de lâapparence, des ombres de la doxa, pour apercevoir la rĂ©alitĂ© des choses. La photographie est sans contredit l'art le plus versatile pour maintenir ou crĂ©er une illusion. MĂȘme si lâart relĂšve de lâillusion, il ne faut pas croire quâil est vain pĂŽur autant. Psychologie de la reprĂ©sentation picturale. InterprĂ©tation erronĂ©e d'une donnĂ©e sensorielle Illusion auditive. 404 pages + 4 p. hors texte, 320 ill., sous couverture illustrĂ©e, 172 x 245 mm FAQ Tous les sujets Aide aux devoirs en ligne Partenaires colloque, by ERUDICIO CASSIS musique, by ERUDICIO nous contacter L'espace de la reprĂ©sentation théùtrale est-il un espace rĂ©el ou un espace d'illusion? L'art semble donc bien ĂȘtre une illusion, dans le sens oĂč ce qu'il montre n'est pas un objet sensible, mais son imitation. Nous montrerons donc dâabord comment lâart peut nous bercer dâillusions, puis comment au contraire, il est peut-ĂȘtre possibleâŠ. ⊠Illusion de fausse reconnaissance, illusion du dĂ©jĂ vu, illusion de la mĂ©moire. Des Ă©crits qui remontent Ă lâantiquitĂ© nous montrent que dĂ©jĂ , les hommes sâintĂ©ressaient au rapport entre lâart et la philosophie et au rapport entre lâart et la vĂ©ritĂ©. Aristote C â est par lâexpĂ©rience que la science et lâart font leur progrĂšs chez les hommes. En effet, les deux mots ont une origine Ă©tymologique semblable technĂȘ en grec L'Art et l'illusion. Quelques formulations classiques des sujets de dissertation L'Art et l'illusion. L'Art et l'Illusion sous-titrĂ© Psychologie de la reprĂ©sentation picturale est un ouvrage de rĂ©flexion thĂ©orique, touchant Ă la philosophie et Ă la psychologie de l'art, que l' historien d'art britannique Ernst Gombrich a publiĂ© en anglais en 1960. L'illusion et l'art Cette derniĂšre sorte d'illusion est particuliĂšrement celle que peuvent produire les oeuvres dramatiques et les oeuvres de la peinture. Collection BibliothĂšque des Sciences humaines, Gallimard Parution 18-06-1987. Mais l'illusion que crĂ©e l'art est complexe .en effet l'Ćuvre d'art n'est qu'un messager entre la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle de l'Ćuvre et notre jugement de la rĂ©alitĂ© l'art n'est donc pas en lui-mĂȘme une illusion, mais nous construisons des illusions Ă partir de notre perception. ï· Lâarchitecture visionnaire Ă la recherche de nouvelles topologies Dans les annĂ©es 60-70, certains architectes questionnent une autre vision du territoire que celle des Grands Ensembles. RETAILLEAU Qui veut accomplir une oeuvre de paix et n'accomplit pas une oeuvre de justice et de libertĂ© doit craindre l'illusion de mettre dans ses sillons des braises ardentes Ă la place de graines. TOP 10 des citations illusion de cĂ©lĂ©britĂ©s, de films ou d'internautes et proverbes illusion classĂ©s par auteur, thĂ©matique, nationalitĂ© et par culture. sâopposer aux doctrines prĂ©cĂ©dentes, nâest jamais quâun autre moyen de parvenir aux mĂȘmes effets, Ă savoir le bonheur du plus grand nombre », en accord avec la philosophie morale des utilitaristes anglais. Tout en poursuivant les Ă©tudes quâil a choisies, Ă Lannion CĂŽtes-dâArmor, Florian Colmart sâentraĂźne Ă lâart de lâillusion. L'illusion de l'espace et la physicalitĂ© il sont installĂ©s, oĂč ils travaillent avec des matĂ©riaux plats. VoilĂ , par exemple, dans la peinture, le graphisme ou la sculpture du relief de l'affaire. -lĂ©gitimitĂ© en a-t-on le droit ? Depuis plus d'un demi-siĂšcle, Histoire de l'art de Ernst Gombrich est l'une des meilleures introductions Ă l'art jamais Ă©crite. Lâillusion est une sorte dâissue de secours »âŠ. Carence Ă©tymologie Art et technique ont une mĂȘme origine technĂȘ » en grec et ars » en latin signifient tous deux savoir-faire. 2Lâun des premiers Ă Ă©voquer ce problĂšme est Platon exposant dans La RĂ©publique le mythe de la caverne. Si les arts dĂ©finis comme mimĂ©sis, souffrent selon Platon dâune infĂ©rioritĂ© ontologique, Ă l'inverse, la philosophie qui incarne la beautĂ© a le pouvoir de reconduire aux IdĂ©es et Ă lâEtre vĂ©ritable. Lâart entre illusion et rĂ©alitĂ© Sâil est une idĂ©e qui semble aller de soi aujourdâhui, câest bien que l'idĂ©e que lâart est un moyen dâĂ©vasion. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se prĂ©sente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant menĂ© avec lui des expĂ©riences sur la perception physionomique dans les Ćuvres d'art c'est dire que l'intention est ici d'utiliser Selon la remarque de Marmontel, l'illusion, dans la tragĂ©die, ne peut pas ĂȘtre complĂšte, parce qu'il nous est impossible de faire abstraction du lieu rĂ©el de laâŠ. D'autre part la vĂ©ritĂ© est discursive dans lamesure oĂč elle porte sur des jugements. Les spectacles les combinent souvent avec la suspension consentie de l'incrĂ©dulitĂ© pour divertir le public. Lâart transforme-t-il notre conscience du rĂ©el ? Introduction . On le sait. En effet, une des grandes problĂ©matiques qui sâimpose est de savoir si lâart nous Ă©loigne du monde, de la rĂ©alitĂ©. Dans les deux cas, il en ressort que l'illusion n'est jamais une invention totale, mais qu'elle s'appuie sur un Ă©lĂ©ment rĂ©el interprĂ©tĂ©, transformĂ©. La boule de feu les percute de plein fouet. Mais il ne saurait y avoir lâombre mĂȘme dâune esthĂ©tique de lâillusion. 0. Sens 1 Une illusion est une interprĂ©tation erronĂ©e d'une perception sensorielle qui nous fait apprĂ©hender la rĂ©alitĂ© objective diffĂ©rente de ce qu'elle est. Freud la diffĂ©rencie de l'idĂ©e dĂ©lirante qui prend la place de l'effectivitĂ© et s'y substitue pour la personne qui en est affectĂ©e. Pourtant, cette morale de la nĂ©gation nâa pas existĂ© de tout temps, et elle nâest pas la seule morale possible. Je ne saisis pas pleinement en quoi l'illusion de l'art est prĂ©fĂ©rable aux fables mĂ©taphysiques sur un monde-vĂ©ritĂ© ». c_l'illusion un besoin vital " la vie a besoin d'illusions, c'est-Ă -dire de non vĂ©ritĂ©s tenues pour des vĂ©ritĂ©s " c'est ce qu'affirme Nietzsche dans le livre du philosophe. La dĂ©finition de lâart telle que nous lâentendons aujourdâhui provient de la notion dâesthĂ©tiqueâŠ. Platon Lâart est lâillusion dâune illusion. 0. Dans l'art bien sĂ»r. En effet, une des grandes problĂ©matiques qui sâimpose est de savoir si lâart nous Ă©loigne, de la rĂ©alitĂ©. Le second type est lâillusion de lâesprit. II fiche sur l'art complĂ©ment. Philosophie l'art est-il illusion ? Le dĂ©bat sur lâillusion monĂ©taire la forme la plus complexe de lâillusion fiscale. Une illusion est l'effet de reproduction d'une image qui passent par la rĂ©tine de l'Ćil pour se transmettre jusqu'au cerveau, mais parfois, notre cerveau interprĂšte mal l'image en question et c'est cela qui donne l'effet appelĂ© illusion d'optique. - En fait, chaque jour nous vivons plus ou moins dans lâillusion, non pas Ă cause de lâart, mais Ă cause de nos sens, de nos dĂ©sirs et sentiments, et de la vie sociale â frime â, mensonges. lâart est une illusion salutaire Notre derniĂšre gratitude envers lâart. Pour Plotin on atteint alors Ă la vĂ©ritĂ© les arts remontent aux raisons d'oĂč est issu l'objet naturel ». 0. Nom Magen - Jigoku Gouka no Jutsu Illusion dĂ©moniaque - Technique du feu de l'enfer Rang C Type GenjĂ»tsu Description Les personnes prĂ©sentent dans la zone ciblĂ©e par l'utilisateur voient une boule de feu gĂ©ante tomber du ciel et foncer droit vers eux. Les prisonniers croient voir le monde rĂ©el, alors qu'ils n'en voient qu'une image. Effet obtenu par le moyen de l'art, de l'artifice, du truquage et qui crĂ©e le sentiment du rĂ©el ou du vrai L'illusion de la vie donnĂ©e par un automate. gĂ©nĂ©rale tout ce que l'homme rajoute Ă la nature. Mais dĂšs le Moyen-Ăąge, une distinction se fait entre des arts mĂ©caniques » tournĂ©s vers le travail physique et des arts libĂ©raux » orientĂ©s vers un travail intellectuel. Notre prof de philo nous a donnĂ© ce sujet de dissertation. Si cette affiliation singuliĂšre s'est dĂ©veloppĂ©e tout au cours du siĂšcle dernier, l'arrivĂ©e des appareils digitaux a propulsĂ© l'illusion au sein de la photographie. 21Le jeu de Balzac avec lâillusion est peut-ĂȘtre une façon dâinscrire sa propre crĂ©ation dans lâillusion lâesthĂ©tisation littĂ©raire, Ă laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. Le rapport dâĂ©chelle change et le regard se porte plus spĂ©cifiquement sur des dĂ©tails les sommets des tubes, les formes, lâaccumulation⊠Lâart, nous est-il dit, dĂ©chire le voile des apparences. Nom Magen - Jigoku Gouka no Jutsu Illusion dĂ©moniaque - Technique du feu de l'enfer Rang C Type GenjĂ»tsu Description Les personnes prĂ©sentent dans la zone ciblĂ©e par l'utilisateur voient une boule de feu gĂ©ante tomber du ciel et foncer droit vers eux. Son Ă©tude des moyens de suggestion et du processus de projection» insĂ©parable de toute illusion artistique» est, de ce point de vue, d'une valeur particuliĂšrement convaincante. Krishnamurti Le vol de l'aigle, Ădition du Rocher. I. Lâart entre imitation et illusion A. PrĂ©ambule 1. de l'anglais par Guy Durand. travers le temps et il serait complexe de trouver une unicitĂ© de fonction et de but Ă lâart. illusion citations sur illusion parmi une collection de citations. Le dessin de cette enveloppe peut crĂ©er une illusion dâoptique comme lâĆuvre de Vincent Mauger. Ce concept a Ă©tĂ© identifiĂ© au moins depuis Adam Smith 1776. Psychologie de la reprĂ©sentation picturale. Politique de confidentialitĂ© - Californie USA. Dorian guillet TSTL II rĂ©alitĂ© abstraite. Ici l'artiste tente d'Ă©voquer avec des moyens crĂ©atifs d'une illusion ⊠Nous appelons illusion une croyance, quand dans la motivation de celle-ci, la rĂ©alisation d'un dĂ©sir est prĂ©valante, et nous ne tenons pas compte des rapports de cette croyance Ă la rĂ©alitĂ©." DĂ©finitions de illusion. Le bonheur est un sentiment que lâon pourrait dĂ©finir comme privĂ© », câest un sentiment L'illusion et la philosophie L'allĂ©gorie de la caverne, au Livre VII de la RĂ©publique de Platon, est emblĂ©matique du rapport de la philosophie Ă l'illusion. 560 pages + 10 p. hors texte, 329 ill., ⊠Ranjit Maharaj L'illusion face Ă la rĂ©alitĂ©, ed. LâopinionâŠ. Mais, en dehors de son reflet ⊠L'Ă©tude des illusions sensorielles intĂ©resse la psychologie, la physiologie, les neurosciences. I rĂ©alitĂ© concrĂšte. Ancien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se prĂ©sente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant menĂ© avec lui des expĂ©riences sur la perception physionomique dans les Ćuvres d'art c'est dire que l'intention est ici d'utiliser l'art est l'illusion d'une illusion Lâillusion est une des composantes de base des arts plastiques. Ex Peut-on tout dire ? Nietzsche voit dans toutes ces morales lâexpression du nihilisme, câest-Ă -dire la tendance de la vie Ă se nier elle-mĂȘme, un dĂ©clin et rĂ©gression de la puissance de lâesprit. L'illusion, contrairement Ă l'erreur qui est une faute objective, est une croyance erronĂ©e, motivĂ©e par le dĂ©sir et la subjectivitĂ© ; elle est indiffĂ©rente Ă l'effectivitĂ©. 1Jâaborderai ici quelques aspects de la rencontre entre les philosophes et lâillusion.. La caverne. 4 Heidegger, L'origine de l'Ćuvre d'art l'art et la vĂ©ritĂ©. qui aura lieu au Sablon du 25 au 27 septembre 2020. Car ce tourisme lĂ est condamnĂ©. et ars en latin signifient tous deux habilitĂ©, savoir-faire. Ils se voient par la suite brĂ»ler dans les flammes, et en ont la sensation. » Lâart nous Ă©loigne-t-il de la rĂ©alitĂ© Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire de l'humanitĂ©, nous pouvons remarquer que l'art On parle de rĂ©alitĂ© concrĂšte, celle que nous avons sous les yeux, ce qui nous entoure Ă commencer par ça. Lâart peut-il imiter la nature ? peinture nâa aucune rĂ©alitĂ© ? PremiĂšre parution en 1971. Illusion d'optique. L'art relĂšve-t-il du rĂ©el ? Lespace scĂ©nique est l'espace de jeu rĂ©servĂ© aux acteurs pour la reprĂ©sentation d'une piĂšce Lâillusion théùtrale se traduit par le fait quâa un moment donnĂ©, le spect. Trouble de la mĂ©moire dans lequel le malade ressent comme dĂ©jĂ Ă©prouvĂ©e une situation en rĂ©alitĂ© nouvelle ou dans lequel il ,,prend des faits rĂȘvĂ©s, lus ou entendus comme effectivement vĂ©cus`` MĂ©d. Il y a un art dâillusion et câĂ©tait lâart des sophistes. Mais il ne saurait y avoir lâombre mĂȘme dâune esthĂ©tique de lâillusion. TABLEAUX. et la technique ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents. Si l'on considĂ©rait autrefois habile, le photographe en mesure de saisir le moment opportun, aujourd'hui est⊠L'illusion dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement une fiction que l'on tient pour vraie. Pourquoi les oiseaux ont-ils continuĂ© Ă picorer la toile, au point de la dĂ©chiqueter . David Bohm Pour une transformation de la conscience, Edition du rocher. innerquest. En donnant l'illusion d'une pluie de milliers de plumes. l'art est l'illusion d'une illusion Ce succĂšs est sans conteste dĂ» au talent de Gombrich Ă transmettre dans un langage simple sa parfaite connaissance de l'histoire de l'art. Ils se voient par la suite brĂ»ler dans les flammes, et en ont la sensation. Home ActualitĂ©s l'art est l'illusion d'une illusion. LA GALERIE. Lâart est lâillusion dâune illusion. Le terme illusion tire son origine du latin illusÄo. Mais aussi a-t-on le droit de tout dire, ouâŠ. Avant dâaborder lâobjet de notre propos â lâillusion fiscale Ă proprement parler â il nâest pas inutile non plus de se reporter Ă celui, plus connu, dâillusion monĂ©taire. NĂ©anmoins, si lâon considĂšre le bonheur comme un sentiment personnel, nous pouvons nous En arpentant lâĆuvre, le point de vue est diffĂ©rent puisque le spectateur est immergĂ©. Le rĂ©el sâoppose alors Ă lâart⊠La diffĂ©rence n'est pas toujours Ă©vidente entre l'art et la Cependant, des Ă©crits qui remontent Ă lâantiquitĂ© nous montrent que dĂ©jĂ , les hommes sâintĂ©ressaient au rapport entre art et philosophie puis au rapport entre art et vĂ©ritĂ©. Annalai ⊠est-ce possible, rĂ©alisable ? oublie quâil est assis, quâil regarde jouer des acteurs. Lâart est dâabord une technique, un savoir acquis qui rĂ©sulte dâun apprentissage. Ces disciplines Ă©tablissent frĂ©quemment une typologie de ces illusions, qui ne s'expliquent pas toutes par les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes. Platon distingue Ćuvre dâart et quĂȘte du beau. sans quoi, on tend la main pour cueillir les raisins et tout art a disparu. 10/01/2018 Liquidation Judiciaire. adresse. Ă leur suite, nombre de magiciens ont rĂ©cupĂ©rĂ© des phĂ©nomĂšnes physiques pour en prĂ©senter une version ludique, teintĂ©e de religiositĂ© ou, plus rĂ©cemment, dans un but de pure distraction. Nouvelle Ă©dition augmentĂ©e en 1987. Source GREFFE DU TRIBUNAL DE COMMERCE DE NIMES Jugement du Tribunal de Commerce de NIMES en date du 09/01/2018, prononçant l'ouverture d'une procĂ©dure de rĂ©ouverture de Liquidation Judiciaire Ă l'Ă©gard de SARLU L'ART ET L'ILLUSION SociĂ©tĂ© A ResponsabilitĂ© LimitĂ©e, au capital de 500 âŹ. Trad. Si lâart, comme mise en oeuvre Ă finalitĂ© esthĂ©tique de lâidĂ©e dâun artiste dans lâespace dâun tableau a bien une existence matĂ©rielle par cet objet quâest lâoeuvre, il semble quâil ne peut sâagit dâune simple illusion, câest-Ă -dire dâune simulation de rĂ©alitĂ© qui nâa aucune existence propre. Un jour il sera infirmier, ou peut-ĂȘtre magicien. L'art, imitation d'une imitation, se trouve donc Ă©loignĂ© du rĂ©el de trois degrĂ©s. Rue Ernest Allard, 32 - Je viens de commencer la philosophie car je rentre en terminale. Entre thriller et fantastique, Lâillusion » est un roman que son auteur souhaite palpitant, mystĂ©rieux et surprenant » Ils sont Ă la fois victime ne voyant pas le monde rĂ©el et complices refusant d'ĂȘtre dĂ©trompĂ©s de leur illusion. NĂ©anmoins, on peut se demander si une telle dĂ©marche est utile. Peut-on⊠? Heidegger, dans Lâorigine de lâoeuvre dâart, nous montre bien que seul lâart est Ă mĂȘme de nous manifester la vĂ©ritĂ© de lâĂȘtre. Platon 428 - 427 avant 347 - 346 avant est un philosophe grec, disciple » de est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l'un des premiers et des plus grands philosophes occidentaux, sinon comme l'inventeur de la philosophie. Illusion, erreur des sens qui nous fait percevoir les objets autrement qu'ils ne sont en effet, ou qui nous fait prendre l'image, les apparences de l'objet, pour la rĂ©alitĂ©. La Vie imite lâArt bien plus que lâArt nâimite la vie ». questionner sur son existence, sur la possibilitĂ© que, finalement, le bonheur ne soit quâune Durant l'⊠La boule de feu les percute de plein fouet. Mais cetteâŠ. est-ce souhaitable, lĂ©gitime sur le plan moral/politique/scientifique ? Jean-Marie Adiaffi, Les naufragĂ©s de l'intelligence, Ă©d. Home ActualitĂ©s l'art est l'illusion d'une illusion. 0. Câest en ce deuxiĂšme sens quâon dit de quelquâun quâil se fait des illusions », câest-Ă -dire quâil prend ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s. Il y a un art dâillusion et câĂ©tait lâart des sophistes. Le domaine de l'illusion dĂ©passe celui de la vĂ©ritĂ©. personnel, mis Ă part si lâon prend en condition une forme de bonheur collectif qui vise Ă Le bouffon devait donner mieux que le cochon l'illusion d'un cochon Thibaudet, RĂ©flex. Oscar Wilde, en prononçant cette phrase -dont la structure en chiasme rend nĂ©cessaire une petite gymnastique intellectuelle-, entendait dĂ©construire une idĂ©e reçue, ou plutĂŽt dâune impression reçue la vie est, intrinsĂšquement, belle. Illusion, erreur des sens qui nous fait percevoir les objets autrement qu'ils ne sont en effet, ou qui nous fait prendre l'image, les apparences de l'objet, pour la rĂ©alitĂ©. Lâart est une activitĂ© qui mĂšne a une production, en cela il est associĂ© fondamentalement Ă un travail. Dissertation de philosophie L'Art Au dĂ©part, l'art dĂ©signait de maniĂšre Dans l'art il ya beaucoup de directions diffĂ©rentes. rĂ©pondre Ă la satisfaction et Ă lâapproche du bonheur pour une communautĂ© entiĂšre. MaisâŠ. La perspective d'abord qui nous permet de voir des volumes sur une toile plane ; le trompe-l'Ćil qui nous fait croire Ă la prĂ©sence d'une coupole alors que le... Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s. L'illusion n'est pas nĂ©cessairement fausse [âŠ]. Les objets mĂȘme de la vĂ©ritĂ© et de l'illusion sont de nature diffĂ©rente. TSC Retrouvez-nous en septembre pour la 15Ăšme Edition du Brussels Art Square. Vocation ou fonction ? Etre victime d'une illusion, c'est croire Ă l'existence d'une chose qui n'est pas ou qui n'est pas telle qu'on la voit ou imagine. ForcĂ©ment, le recourt Ă l'illusion est nĂ©cessaire il faut donner l'illusion que ce lieu peut exister pour insister les hommes Ă Ćuvrer en ce sens quelque part, une utopie est une sorte d'illusion, car le lieu qu'elle prĂ©sente n'est pas rĂ©el pour tous. Le bonheur nâestÂil quâune illusion ? LiĂ©e aux sens, une illusion est une distorsion de la perception ou une interprĂ©tation erronĂ©e dâune donnĂ©e sensorielle. Nous montrerons donc dâabord comment lâart peut nous bercer dâillusions, puis au contraire, comment il peut ĂȘtre possible de considĂ©rer quâil nous rapproche deâŠ. Dans Peut-on tout dire ? Nabil [Bergson parle dâimitation, mais imiter c'est figurer les choses Bergson. litt., 1936, p. 148 Elle possĂšde un sens optique, moral et mĂ©taphysique â trois sens d'ailleurs conjoints dĂšs distingue en effet le monde des apparences sensibles et celui des IdĂ©es, c'est-Ă -dire le rĂ©el perceptible par l'esprit seul. 2255 . Lâimitation consiste Ă reproduire Ă l'identique ce qui existe dĂ©jĂ . ] La vĂ©ritĂ© de l'art n'est pas celle de la nature. Mais l'art est aussi l'expression de ce besoin vital d'illusion dans la vie des hommes. simple illusion. » est-on capable de tout dire, le langage peut-il tout exprimer, ou bien y a-t-il de lâindicible ? Lâart est lâillusion dâune illusion. Son Ă©tude des moyens de suggestion et du processus de projection» insĂ©parable de toute illusion artistique» est, de ce point de vue, d'une valeur particuliĂšrement convaincante. L'illusion est omniprĂ©sente. Lâillusion est ici transcendance vers lâidĂ©al. SCULPTURES. lâimage numĂ©rique en 3D, mĂȘlant ainsi lâillusion de lâinstallation et un certain vertige visuel. Ce genjutsu n'affecte pas les ninjas expĂ©rimentĂ©s, ainsi que les ninja ayant des prĂ©disposition pour le Genjutsu. Les fresques peintes sur les parois des grottes Ă l'Ă©poque prĂ©historique font le lien entre les rites magiques et la rĂ©ussite de la chasse. 21Le jeu de Balzac avec lâillusion est peut-ĂȘtre une façon dâinscrire sa propre crĂ©ation dans lâillusion lâesthĂ©tisation littĂ©raire, Ă laquelle procĂšde la seconde partie, reproduit ou prolonge la transfiguration accomplie par la statue, puis par le portrait. L'art et l'illusion chez Platon On sait avec quelle sĂ©vĂ©ritĂ© Platon a jugĂ© certaines formes d'art. Lâart est lâillusion dâune illusion. Vernissage sur invitation le 24 septembre Ă partir de 17h. plans philo Ă tĂ©lĂ©charger pour prĂ©parer examens & concours > tous nos plans, functioni,s,o,g,r,a,m{i['GoogleAnalyticsObject']=r;i[r]=i[r]function{i[r].q=i[r].q[].pusharguments},i[r].l=1*new Date;a= CEDA, 2000. Mais l'illusion que crĂ©e l'art est complexe .en effet l'Ćuvre d'art n'est qu'un messager entre la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle de l'Ćuvre et notre jugement de la rĂ©alitĂ© l'art n'est donc pas en lui-mĂȘme une illusion, mais nous construisons des illusions Ă partir de notre perception. technique. Notre Catalogue ! Baumgarten Science de la connaissance sensible ou gnosĂ©ologie infĂ©rieure. ARTISTES. by Thibaud Genevois Franchi Oct 09, 2019 Oct 03, 2019 . HĂ©raut de lâesthĂ©tisme, mouvement artistique nĂ© en Angleterre Ă la fin du XIXĂšme, Oscar Wilde adopte la religion de la beautĂ© », prenant la suite du Parnasse et de lâidĂ©e de lâ Art pour lâArt ». NietzscheâŠ. Gidsen Sint-Jan. Rood wit, ben blij dat 'k bij Sint-Jan zit! Freud, L'Avenir d'une illusion. Les sorciers des premiers temps attribuaient aussi le lever du soleil, le retour de la lune ou encore le cycle des saisons Ă leurs pouvoirs ou Ă l'accomplissement de rituels Ă©tranges. CADRES. Lâillusion dans lâart I- Illusion dâoptique II- Trompe lâĆil III- Lâart anamorphique IV- HyperrĂ©alisme V- Lâoptical art DâaprĂšs le site une illusion est Fausse apparence matĂ©rielle ou morale qui, en nous faisant voir les choses autrement qu'elles ne ⊠Il sâagit dâun concept ou dâune image qui surgit par lâimagination, une erreur des sens, mais qui est fausse par rapport Ă la rĂ©alitĂ©. DĂ©finition d'illusion Etymologie du latin illusio, ironie, illusion, tromperie, dĂ©rivĂ© du verbe illudere, jouer sur, jouer avec, se jouer, railler. Lâillusion dâoptique ou anamorphose, nouvelle tendance du graphisme . Distinguer -capacitĂ© en est-on capable ? Biol. Mais la rĂ©alitĂ© n'est pas simplement celle que l'on perçoit, c'est aussi la rĂ©alitĂ© abstraite. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusqu'aux Lois, un certain aspect de l'art est pris constamment et vigoureusement Ă partie. L'illusion quant Ă elle porte soit sur des objets des sens, des croyances ouencore des idĂ©ologies. Platon 428 - 427 avant 347 - 346 avant est un philosophe grec, disciple » de est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l'un des premiers et des plus grands philosophes occidentaux, sinon comme l'inventeur de la philosophie. Une vĂ©ritable utopie en somme ou plutĂŽt lâillusion dâune utopie. Lâartiste plasticien donne Ă voir une interprĂ©tation, une reprĂ©sentation mais aussi une reproduction du monde. Cependant, l'illusion n'a pas toujours vocation Ă tromper les sens dans le cas de l'eikon, l'art ne cherche pas Ă nous duper, mais Ă imiter la nature. Il y a un art de leurrer, dâensorceler, de flatter, mais câest jouer sur les mots de parler ici dâart vĂ©ritable, conçu comme une crĂ©ation poĂ©tique ou picturale. CrĂ©er, obtenir, produire l'illusion; dĂ©truire l'illusion, nuire Ă l'illusion; illusion complĂšte, parfaite; l'illusion de la rĂ©alitĂ©, du rĂ©el, du vrai. Gildo Pastor Center, Seine-saint-denis Habitat Appel D'offre, Youtube The Voice 2020 France, SantĂ© Mentale Travailwynona Gueraini Instagram, Marine Thierry Linkedin, DĂ©solĂ© Dans Une Phrase, Guitar Pro Santiano, Cerballiance Orly Numero, Qui ContactĂ© Le Notaire AprĂšs Un DĂ©cĂšs, Place Royale Saint-germain-en-laye,
Cequi est jugĂ© comme faux du point de vue du locuteur, opinion ou assertion fausse : Cette thĂ©orie est une erreur. Synonymes : dĂ©viation - faussetĂ© - hĂ©rĂ©sie - illusion - prĂ©jug Ă© - sophisme. AlgĂšbre. 6. DiffĂ©rence Îa = aâČ â a entre une Ă©valuation aâČ d'un nombre a et sa valeur exacte a. (On dit aussi erreur absolue.) CybernĂ©tique. 7. DiffĂ©rence entre les valeurs des
La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre M Les solutions â
pour ART DE L'ILLUSION de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots Croisés pour "ART DE L'ILLUSION" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide à vos amis! Recommander une réponse ? Connaissez-vous la réponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
LArt et l'Illusion (sous-titré Psychologie de la représentation picturale) est un ouvrage de réflexion théorique, touchant à la philosophie et à la psychologie de l'art, que l' historien d'art britannique Ernst Gombrich a publié en anglais en 1960.
SUJET Le théùtre est un art illusionniste. Il Ă©loigne le spectateur du vrai ». Ces propos vous paraissent-ils fondĂ©s ? Le dĂ©bat autour de la fonction de lâart reste toujours dâactualitĂ©. Si certains le considĂšrent comme une reproduction fidĂšle de la nature, dâautres le prennent pour une simple illusion. Le théùtre, pur produit de lâart, ne saurait Ă©chapper Ă ce procĂšs. Dâaucuns ont dĂ©jĂ fini de le classer dans la catĂ©gorie des Ćuvres mensongĂšres. Câest fort de ce constat dâailleurs quâil est affirmĂ© Le théùtre est un art illusionniste. Il Ă©loigne le spectateur du vrai ». En dâautres termes, le théùtre se veut un art qui ne dit pas vrai. Mais, la reprĂ©sentation théùtrale est-elle seulement fiction ? DĂšs lors, il convient dâengager une rĂ©flexion poussĂ©e pour rĂ©soudre la problĂ©matique soulevĂ©e. Ainsi, si lâon peut concĂ©der que lâart dramatique entretient lâillusion de vĂ©ritĂ©, ne peut-on pas aussi se demander sâil nâest pas une crĂ©ation authentique ? Le théùtre nâest-il pas loin du mensonge ? Au mĂȘme titre que la peinture, la musique et la sculpture, le théùtre est un produit de lâart qui se caractĂ©rise principalement par sa dimension artificielle et factice. En effet, certains des Ă©lĂ©ments qui le structurent, notamment le cadre spatiotemporel et les acteurs, prĂ©sentent un faux-visage. Lâespace qui abrite la scĂšne théùtrale est un espace conventionnel. Il ne reflĂšte pas la rĂ©alitĂ© telle quâelle est. Il sâagit dâune recrĂ©ation dont lâartisan principal reste le scĂ©nographe. Les Ă©lĂ©ments du dĂ©cor sont souvent constituĂ©s de matĂ©riaux lĂ©gers faciles Ă dĂ©placer pour permettre les changements dâespace. Le spectateur accepte de prendre lâillusion créée pour une vĂ©ritĂ© pendant le temps que dure le jeu. Ainsi, les salles, abritant le spectacle, comporte une scĂšne fixe oĂč se dĂ©roulent toutes les actions prĂ©vues dans la piĂšce. Câest le cas des salles Daniel Sorano » et Le Grand Théùtre » de Dakar. Dans la mĂȘme veine, le temps de la reprĂ©sentation qui dure gĂ©nĂ©ralement quelques heures diffĂšre grandement du temps rĂ©el. Tout ne peut pas ĂȘtre montrĂ© en une heure ou deux heures. DĂšs lors, un choix sâimpose. Le metteur en scĂšne est obligĂ© de faire des tris en privilĂ©giant certains aspects de la vie au dĂ©triment dâautres. Lâexemple le plus pertinent est donnĂ© par le théùtre classique qui entretient un double mensonge temporel. Dans la tragĂ©die comme dans la comĂ©die, lâaction principale qui se dĂ©roule du lever au coucher du soleil est jouĂ©e sur scĂšne en deux heures. Par ailleurs, la double vie du texte théùtral autorise le metteur en scĂšne Ă choisir sur la base du mĂ©rite artistique des comĂ©diens qui vont incarner le rĂŽle des personnages crĂ©es par le dramaturge. Ces acteurs, connus du grand public, se dĂ©partissent de leur manteau de civil pour se mettre dans la peau des ĂȘtres de papier. Ainsi, ils abandonnent leur nom de famille, leur situation sociale, leur caractĂšre, leur psychologie, bref leur identitĂ© pour reflĂ©ter tant au niveau du comportement que de la voix le personnage incarnĂ©. Le spectateur, embarquĂ© dans le jeu, apprĂ©ciant tantĂŽt par des applaudissements, tantĂŽt par des sifflets le spectacle, cautionne et valide le mensonge crĂ©e qui lâĂ©carte de la rĂ©alitĂ©. Tout le monde sait quâIbrahima Mbaye SopĂ© nâest pas Christophe dans la reprĂ©sentation de lâĆuvre dramatique dâAimĂ© CĂ©saire, La tragĂ©die du roi Christophe. De mĂȘme, le cĂ©lĂšbre artiste GĂ©rard Depardieu, qui incarne en 1983 Ă Strasbourg le rĂŽle de Tartuffe, comĂ©die Ă©crite par MoliĂšre au XVIIe siĂšcle, nâest pas le personnage du livre. En somme, lâart dramatique reste une illusion de vĂ©ritĂ© dans la mesure oĂč il se veut une recrĂ©ation de la rĂ©alitĂ© qui transfigure le cadre spatiotemporel et les personnages. En revanche, lâidĂ©e qui Ă©lĂšve le théùtre au rang dâart illusionniste nâest pas toujours valable. En effet, la reprĂ©sentation dramatique sâinspire des faits de la vie sociale quâelle essaie de reflĂ©ter de façon sincĂšre et objective. Elle Ă©tudie lâhistoire et les mĆurs de la sociĂ©tĂ©. Câest le cas du théùtre africain dont lâobjectif est, dâune part, une prise en charge des prĂ©occupations du continent en termes de rĂ©habilitation de son histoire malmenĂ©e par le colon, et dâautre part, une dĂ©nonciation des dĂ©rapages liĂ©s Ă la violence, aux inĂ©galitĂ©s sociales⊠Ainsi, dans Les derniers jours de Lat-Dior, le dramaturge Amadou CissĂ© Dia revisite un pan essentiel de lâhistoire coloniale du SĂ©nĂ©gal Ă travers le parcours hĂ©roĂŻque du damel du Cayor. Le mĂȘme tempo est notĂ© du cotĂ© de Nder en flamme, piĂšce de théùtre dans la quelle Alioune Badara BĂšye met en exergue la solidaritĂ© des femmes du village sĂ©nĂ©galais de Nder qui ont prĂ©fĂ©rĂ© la mort Ă la captivitĂ©. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, le théùtre se veut proche du vrai par la peinture des dĂ©fauts des hommes. Le dramaturge est un observateur fin qui sâimprĂšgne de tout ce qui se passe dans la sociĂ©tĂ©. Il passe Ă la loupe le comportement des uns et des autres et dresse un tableau rĂ©vĂ©lateur des dĂ©fauts et vices qui gangrĂšnent la bonne marche de la citĂ©. Ainsi, MoliĂšre, dans Tartuffe dĂ©veloppe un sĂ©vĂšre rĂ©quisitoire contre la fausse dĂ©votion notĂ©e au sein de lâĂ©glise chrĂ©tienne du XVIIe siĂšcle. Il dĂ©nonce lâhypocrisie devenue une plaie pernicieuse dans le clergĂ©. Hugo enfourche le mĂȘme cheval dans Ruy Blas, piĂšce oĂč il condamne avec la derniĂšre Ă©nergie les fossoyeurs du royaume dâEspagne surpris en train de partager les deniers de la communautĂ©. Bon appĂ©tit, messieurs ! ⊠Serviteurs qui pillez la maison ! Vous nâavez pas honte et vous choisissez lâheure / Lâheure sombre oĂč lâEspagne agonisante pleure » ! En rĂ©sumĂ©, le théùtre reste une activitĂ© humaine qui cherche Ă travers le jeu Ă montrer de façon plus vivante nos habitudes, nos maniĂšres de voir, dâagir et de penser. Au sortir de cette analyse, lâon peut constater que la question de la reprĂ©sentation théùtrale reste complexe. MĂȘme si le théùtre sâadosse sur les bases de la fiction avec une forte transfiguration de ses Ă©lĂ©ments structurants que sont le cadre spatiotemporel et les personnages, il demeure toujours un art qui plonge ses racines dans le vrai. Mais, ces deux visions qui sâexcluent thĂ©oriquement peuvent dans une certaine mesure Ă©tablir des plages de convergence. Le spectateur qui accepte les clauses de la reprĂ©sentation théùtrale se focalise plus sur le contenu du message inspirĂ© de la vie que sur les conditions de rĂ©alisation du spectacle. En dĂ©finitive, le théùtre comme toutes les autres formes dâart nâest pas nĂ© ex nihilo. Il sâancre dans un espace socioculturel bien dĂ©terminĂ© qui constitue lâillusion rĂ©fĂ©rentielle. Proche de la vĂ©ritĂ© par sa thĂ©matique, lâart dramatique sâen Ă©carte par la rigueur de la reprĂ©sentation scĂ©nique qui invite le spectateur Ă accepter et supporter le mensonge maquillĂ©. Ainsi, il sâavĂšre difficile de dissocier rĂ©alitĂ© et fiction dans la crĂ©ation artistique. Ces deux domaines, trĂšs prĂ©sents dans la reprĂ©sentation théùtrale, entretiennent un rapport dialectique qui donne Ă cette Ćuvre dâart tout son charme. Mais au vu du dĂ©veloppement fulgurant des supports audiovisuels qui passent au quotidien des milliers de tĂ©lĂ©films, ne sâachemine-t-on pas tout droit vers lâextinction du théùtre de salle ? Lâacteur de théùtre a-t-il de beaux jours devant lui ? TĂ©lĂ©chargez la version PDF
Puisquetu l'aime bien XD : C'est cadeau SUGOI ! *-* Merci mec !=D. Illusion Art . Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. DeviantArt Illusion Art ici. Merci de modifier vos signatures, plus d'informations ICI. Facebook Illusion Art ici. Le deal à ne pas rater : Coffret Pokémon Ultra Premium Dracaufeu
Odeith L'artiste portugais Odeith est un maĂźtre de l'art de l'illusion dâoptique. En utilisant de la peinture en aĂ©rosol, il est capable d'ajouter de la profondeur aux surfaces planes. Les images qui en rĂ©sultent semblent si rĂ©alistes qu'il est difficile de croire qu'elles ne sont qu'une illusion dâoptique. Son dernier chef d'Ćuvre est la transformation impressionante d'un bloc de ciment, trouvĂ© dans un entrepĂŽt abandonnĂ©, en un bus scolaire sorti tout droit d'un film apocalyptique. L'illusion dâoptique hallucinante paraĂźt si rĂ©elle qu'elle a fait le buzz en ligne. Le bus d'Odeith est parfaitement accordĂ© Ă l'environnement presque vide. Ă premiĂšre vue, il semble simplement ĂȘtre un vĂ©hicule abandonnĂ© quelconque. Ce n'est que lorsque vous regardez la photo avant» que vous rĂ©alisez que ce n'est pas du tout un vĂ©hicule. Et en y regardant de plus prĂšs, le spectateur peut rĂ©ellement reconnaĂźtre les compĂ©tences techniques nĂ©cessaires pour rĂ©ussir cette transformation. Odeith a publiĂ© une photo de la structure vierge et a demandĂ© Ă ses abonnĂ©s de deviner en quoi il la transformerait. Ils n'ont pas eu Ă attendre longtemps pour voir ce qu'il avait imaginĂ©, car Ă peine trois jours plus tard, il a dĂ©voilĂ© son chef-d'Ćuvre. L'attention prĂȘtĂ©e aux dĂ©tails est inĂ©galĂ©e, l'artiste a mĂȘme peint l'ombre appropriĂ©e du bus sur le mur, en fonction de la façon dont les rayons du soleil sont filtrĂ©s Ă travers le toit ouvert. Des photographies du travail en cours montrent comment il parvient Ă construire l'illusion en utilisant de la peinture en aĂ©rosol noire pour crĂ©er les contours et pour marquer les points oĂč les lignes de perspective doivent converger. Pourtant, mĂȘme en voyant comment l'Ćuvre est créée, la prĂ©cision avec laquelle Odeith peint fait que son Ćuvre est Ă©poustouflante. Il ne fait aucun doute qu'Odeith a consolidĂ© son titre de meilleur illusionniste dans le monde actuel du graffiti. Faites dĂ©filer pour voir davantage d'images de l'art 3D incroyable d'Odeith. L'artiste graffeur Odeith a transformĂ© une structure de ciment ordinaire en quelque chose d'extraordinaire Ă l'aide de peinture en aĂ©rosol. En dessinant un croquis et en marquant les points de perspective ⊠Le bloc de ciment s'est lentement mais sĂ»rement transformĂ© en un bus scolaire apocalyptique. L'Ćuvre prouve une fois de plus que l'artiste portugais est un maĂźtre de l'illusion. Voici encore plus d'images de l'incroyable art urbain 3D d'Odeith. Odeith Site Web Instagram Facebook My Modern Met a obtenu la permission de poster les photos d'Odeith. Devenez membre de My Modern Met En tant que membre, vous vous joindrez Ă notre effort pour soutenir les arts.
parLa rédaction. Réalisées par un artiste américain, toutes ces oeuvres sont faites de bois. Tom Eckert est un roi de l'illusion et il le prouve avec cette série d'images. ©. AccÚde
Plan du site Contact en bref aide les Ă©lĂšves de terminales dans la prĂ©paration du bac, les Ă©lĂšves de classes prĂ©pa dans celle de leur concours, ceux de fac dans leurs recherches, et enfin tous les curieux de sciences humaines Ă Ă©tancher leur soif de savoir. Le site couvre ainsi les grandes traditions philosophiques, des prĂ©socratiques aux philosophes contemporains, tout en essayant dâapporter une lecture philosophique au champ culturel en gĂ©nĂ©ral, quâil sâagisse de cinĂ©ma, de littĂ©rature, de politique ou de musique. Qui sommes-nous? Depuis 2008, agit pour la diffusion de la tradition et des grandes pensĂ©es philosophiques. IndĂ©pendant, le site est maintenu par une Ă©quipe d'anciens Ă©tudiants en sciences humaines, aujourd'hui professeurs ou journalistes. Les colonnes du site sont ouvertes aux contributions externes. Julien Josset, fondateur du site. Quâest-ce que la philosophie*? Etymologiquement, philosophie signifie amour de la sagesse. Avant dâĂȘtre une discipline dâĂ©tude, il sâagit avant tout dâune certaine maniĂšre de voir le monde, de le questionner. Le principe fondateur de la philosophie est sans doute ainsi lâĂ©tonnement, qui provoque et suscite le questionnement. Ensuite, philosopher consiste Ă argumenter de maniĂšre rationnelle sur son Ă©tonnement. * Nous avons publiĂ© plus de 800 articles, tous cherchant directement ou indirectement Ă rĂ©pondre Ă cette question. Sachez avant tout quâil nâexiste pas de rĂ©ponse unique Ă cette question. Principaux Philosophes Socrate, Platon, Aristote, Epicure, Descartes, Machiavel, Spinoza, Hobbes, Rousseau, Montesquieu, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, Marx, Freud, Sartre, Heidegger, Thomas dâAquin, Leibniz Oeuvres Majeures
Pasbesoin de paniquer si vous sentez que l'un des enfants de votre famille est en ùge de savoir que le PÚre Noël n'est qu'une illusion. Une mÚre de famille américaine a
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Cest cette dimension que Lâavenir dâune illusion se propose dâexplorer. Prenant pour titre celui dâun ouvrage du cĂ©lĂšbre psychanalyste autrichien Sigmund Freud publiĂ© en 1927, cette exposition rassemble un corpus dâoeuvres trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšnes, mais qui ont toutes en commun de mettre en doute les convictions les plus intimes de tout ĂȘtre humain.
Forum Futura-Sciences les forums de la science MATHEMATIQUES EpistĂ©mologie et Logique archives Philosophie l'art est-il illusion ? Affichage des rĂ©sultats 1 Ă 4 sur 4 13/10/2005, 21h21 1 Philosophie l'art est-il illusion ? - Je viens de commencer la philosophie car je rentre en terminale. Notre prof de philo nous a donnĂ© ce sujet de dissertation. Je ne m'y connais pas vraiment en matiĂšre d'art mais je ne pense pas que cela soit utile afin de repondre Ă cette question ... Je me demande ce qu'est l'illusion.... en fait je suis completement perdue face Ă cette problematique ! D'habitude je fonce dans mes bouquins mais pour la philo, c'est quasiment impossible. Alors je demande de l'aide Ă qui veut bien m'en donner afin de pouvoir mieux me diriger... face Ă ce mur !!! Merci d'avance !! - 13/10/2005, 21h27 2 manu_mars Re Philosophie l'art est-it illusion ? Essaie de repondre a ces deux questions c'est quoi une illusion pour toi? le triangle de Penrose, par exemple? Pourquoi l'art serait-il une illusion? une illusion de quoi? ca fait deux questions artistiques lui "le vide, ca creuse" elle "A table!" 13/10/2005, 21h28 3 Re Philosophie l'art est-it illusion ? J'ai l'habitude de conseiller la dĂ©marche suivante pour les dissertations de philosophie - foncer dans le dictionnaire et regarder la dĂ©finition, complĂšte, de tous les mots du sujet Ă traiter. Qu'est-ce qu'un art, qu'est-ce qu'une illusion ? - Ă partir de ces dĂ©finitions, laisser courir l'esprit, la rĂ©flexion, la raison. RĂ©pondre sommairement Ă la question, isoler les points qui semblent importants et les noter sur feuille. En un mot rĂ©flĂ©chir. C'est le but. - prendre les cours, choisir une structure pour la dissertation, et rĂ©diger le brouillon de la dissertation, Ă partir des idĂ©es dĂ©jĂ notĂ©es. - Ă©criture dĂ©finitive de la dissertation, et Ă©ventuellement la prĂ©senter Ă des gens pour avoir des critiques. 13/10/2005, 21h35 4 bardamu Re Philosophie l'art est-it illusion ? MESSAGE DE LA MODERATION Comme indiquĂ© dans le sous-titre de ce forum, celui-ci est dĂ©diĂ© Ă "Philosophie et histoire des sciences origine, sens et implications des concepts scientifiques" et non Ă la philosophie de l'art. Merci aussi de lire cet avertissement avant de poster sur ce forum Je cite Cette section a Ă©tĂ© fermĂ©e suite aux nombreux dĂ©bordements qui ont Ă©tĂ© constatĂ©s. Le premier problĂšme a Ă©tĂ© de nombreuses demandes d'aide pour faire des rĂ©dactions sans parler de la forme la plupart des messages Ă©taient du genre "aidez moi j'ai une dissert Ă rendre demain!" ... si jamais les rubriques "Sciences Humaines" devaient de nouveau tomber dans les mĂȘmes travers, elles seraient alors dĂ©finitivement fermĂ©es. 1. La dĂ©coupe de la section et les intitulĂ©s ont Ă©tĂ© modifiĂ©s afin de mieux coller Ă la thĂ©matique scientifique de FSG. Il faut surtout y voir une volontĂ© de cadrer les dĂ©bats et d'Ă©viter les hors sujets. Merci donc de respecter ces thĂ©matiques. Si vous ne trouvez pas de section adaptĂ©e a votre message, c'est probablement que ce dernier n'a pas sa place sur FSG. Conclusion discussion fermĂ©e. Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura Discussions similaires RĂ©ponses 0 Dernier message 23/02/2007, 12h41 RĂ©ponses 16 Dernier message 14/08/2005, 09h02 RĂ©ponses 3 Dernier message 09/02/2005, 02h52 RĂ©ponses 14 Dernier message 13/11/2004, 19h13 RĂ©ponses 2 Dernier message 08/01/2004, 20h14 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 21h57.
EduardoRelero fait partie de ces artistes qui arrivent à transformer un dessin en une peinture en trois dimensions frÎlant la réalité. D'origine argentine, ce "street artist" évolue dans
Exemple de sujet Lâart nous dĂ©tourne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? Le problĂšme consiste ici Ă remarquer que le statut de lâart est ambigu. Lâart procĂšde initialement dâun travail technique qui a pour but de produire une reprĂ©sentation esthĂ©tique, câest-Ă -dire une oeuvre qui se montre. Mais, pour autant une oeuvre dâart nâest jamais totalement autonome dans le sens oĂč elle reprĂ©sente toujours quelque chose, que cette chose soit une rĂ©alitĂ© physique un objet du monde par exemple ou une idĂ©e abstraite qui dĂ©cide lâauteur de lâoeuvre Ă la crĂ©er. Lâart est donc une forme de langage qui nâest pas vraiment autonome, mais qui re-prĂ©sente ce qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. En ce sens, si une oeuvre traduit ce quâun auteur, un artiste a cherchĂ© Ă y montrer, lâoeuvre dâart nâest jamais vraiment elle-mĂȘme sans pouvoir non plus ĂȘtre autre chose quâelle-mĂȘme, sans pouvoir se substituer Ă ce quâelle montre ou dĂ©crit. Se poser la question du rapport de lâart Ă la rĂ©alitĂ© traduit ce paradoxe puisquâil semble que lâart est Ă la fois une production autonome qui a une existence esthĂ©tique propre et une illusion qui ment sur elle-mĂȘme et se fait passer pour une rĂ©alitĂ© quâelle nâest pas et dont elle dĂ©tourne.... [voir le corrigĂ© complet]
STQi. yswmag9ic3.pages.dev/37yswmag9ic3.pages.dev/373yswmag9ic3.pages.dev/452yswmag9ic3.pages.dev/198yswmag9ic3.pages.dev/310yswmag9ic3.pages.dev/412yswmag9ic3.pages.dev/242yswmag9ic3.pages.dev/75
l art est l illusion d une illusion