â Par Nelly Schmidt â Ătudier une commĂ©moration, câest aborder deux sĂ©ries de questions relatives tant au sens et aux fonctions du phĂ©nomĂšne quâĂ la mĂ©moire â ou Ă lâamnĂ©sie â collectives quâelle sous-tend bien souvent, malgrĂ© son objectif de remĂ©moration. Par-delĂ les discours, les symboles, les signes, les diffĂ©rents types de fĂȘtes et manifestations auxquels donne lieu la commĂ©moration, lâanalyse fait intervenir le problĂšme dâune certaine conscience commĂ©morative, de la place de lâhistoire dans la sociĂ©tĂ© qui veut ainsi se souvenir. De mĂȘme se pose un ensemble de questions relatives Ă lâactualisation de lâĂ©vĂ©nement ainsi rappelĂ©, des fonctions que les organisateurs de la commĂ©moration lui attribuent de maniĂšre souvent non explicite, au-delĂ dâhommages presquâinĂ©vitablement simplificateurs. Autant de thĂšmes de rĂ©flexion qui sâimposent Ă lâhistorien. Autant de questions qui, dans le cas de la commĂ©moration du centenaire de lâabolition de lâesclavage dans les colonies françaises en 1948, prennent une dimension et une signification particuliĂšres. LĂ oĂč le mythe politique, lĂ oĂč lâamnĂ©sie collective prĂ©dominent, lĂ oĂč, dĂšs 1848 on prĂŽna, de tous les horizons politiques, Iâ oubli du passĂ© »1, la commĂ©moration de lâabolition de lâesclavage prit dĂšs la fin du XIXe siĂšcle des accents particuliers. La perception de lâhistoire dont elle fut le reflet permet Ă lâhistorien de procĂ©der Ă une relecture critique des Ă©lĂ©ments de transmission de lâinformation, de la dĂ©marche commĂ©morative en elle-mĂȘme et de rĂ©volution de lâhistoriographie. Lâanalyse des contextes Ă©claire de maniĂšre probante, dans le cas qui nous occupe, les conditions de lâactualisation de lâĂ©vĂ©nement commĂ©morĂ©, les fonctions qui lui furent attribuĂ©es, les significations spĂ©cifiques du discours quâelle sous-tendit et les aspects souvent rĂ©ducteurs de cette entreprise du souvenir. Contextes De la premiĂšre commĂ©moration de lâabolition de lâesclavage en 1849 aux rĂ©unions annuelles qui ont aujourdâhui lieu tant en Guadeloupe, en Martinique quâau PanthĂ©on, celle du centenaire, en 1948, a sans doute revĂȘtu un caractĂšre des plus significatifs quant au contexte politique dans lequel elle sâest inscrite. En 1849, le premier anniversaire dit de la libertĂ© » en Guadeloupe donna lieu Ă des incidents qui opposĂšrent les trois tendances politiques alors en prĂ©sence dans la colonie. La plantation dâun arbre de la libertĂ© par le gouverneur de lâĂźle Ă Basse-Terre et sa bĂ©nĂ©diction par les instances religieuses furent prĂ©cĂ©dĂ©es dâun dĂ©tournement de lâarbre par les leaders du mouvement indĂ©pendantiste, dit Ă lâĂ©poque sĂ©paratiste », nĂ© dans lâĂźle dĂšs 18482. Cependant, le parti des colons » se cantonnait dans un attentisme vigilant, adressant au gouvernement central ses listes de dolĂ©ances3. La cĂ©lĂ©bration du premier anniversaire de lâabolition sâinscrivait dans un ensemble de cĂ©rĂ©monies, proclamations publiques et autres diffusions de messages Ă lâintention de la population coloniale â les deux-tiers venaient dâaccĂ©der au statut de nouveaux libres » â dont les objectifs Ă©taient identiques dans leur rĂ©pĂ©tition incitation au travail, Ă lâemploi sur les plantations de canne Ă sucre, maintien de lâordre public et rĂ©duction des tensions politiques par la limitation de lâexercice du droit de vote et le musellement de la presse. A la fin du XIXe siĂšcle, les commĂ©morations de lâĂ©mancipation qui avaient perdu leur caractĂšre officiel prirent la forme de banquets en lâhonneur â et autour â de Victor SchĆlcher. En 1914, le gouverneur de la Guadeloupe E. Merwart fit du 21 juillet, jour de la Saint-Victor, une fĂȘte lĂ©gale. AprĂšs la mort de SchĆlcher en 1893, sa personnalitĂ©, et non le dĂ©cret dâabolition, fut honorĂ©e par diverses associations et groupes du souvenir en Guadeloupe, en Martinique comme Ă Paris4. DĂšs cette Ă©poque, le souvenir sâattachait ainsi non Ă lâĂ©vĂ©nement, non au dĂ©cret dâabolition avril 1848 ou Ă sa promulgation dans les colonies mai 1848 mais Ă lâhomme qui Ă©tait Ă lâorigine du texte et avait menĂ© les travaux de la commission dâabolition. Son anniversaire de naissance sâĂ©tait substituĂ© aux repĂšres chronologiques publics. En 1948, le centenaire devait revĂȘtir les mĂȘmes caractĂ©ristiques, se situant toutefois dans un contexte diffĂ©rent, multiple, quâil est nĂ©cessaire de fixer dans ses grandes lignes, tout au moins au niveau colonial. La pĂ©riode de la Seconde Guerre mondiale avait promu le domaine colonial français Ă un statut de rĂ©serve et de point dâappui pour la RĂ©sistance, souvent rappelĂ© au lendemain du conflit. Dans les colonies oĂč il Ă©tait connu, en GuadeÂŹ loupe et en Martinique notamment, le nom de Victor SchĆlcher fut invoquĂ© tant par les autoritĂ©s de Vichy que dans les rangs de la RĂ©sistance. Le gouvernement de Vichy, version coloniale, prĂŽna lâassimilation de la Guadeloupe et de la Martinique, leur soumission sans faille Ă lâordre pĂ©tainiste, leur intĂ©gration Ă la grande famille » française, aux ordres du pĂšre » de la nation. Dans un amalgame bien singulier, et cependant que la vie des colonies en nĂ©cessaire autarcie Ă©conomique entrait en contradiction avec le principe de lâassimilation et les dĂ©pendances quâil supposait, SchĆlcher Ă©tait invoquĂ©, lĂ encore, dans des messages de propagande diffusĂ©s par la presse et les hommes politiques du rĂ©gime5. La Saint-Victor, aprĂšs avoir Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e essentiellement par les rĂ©publicains de gauche, fit lâobjet dâune rĂ©cupĂ©ration par les autoritĂ©s de Vichy en tant que symbole dâattachement Ă ta patrie. Lâamalgame fut ainsi frĂ©quent entre SchĆlcher et PĂ©tain, tous deux associĂ©s comme symboles de la gĂ©nĂ©rositĂ© et de la sollicitude françaises Ă lâĂ©gard des populations coloniales. Le texte fixant le Ralliement des Antilles françaises au ComitĂ© français de la LibĂ©ration nationale », le 14 juillet 1943, associait quant Ă lui lâengagement dans les Forces Françaises Libres, lâinauguration du MusĂ©e de la LibĂ©ration nationale et la commĂ©moration de la dĂ©livrance des Ăźles » Ă celle de lâanniversaire de SchĆlcher6. La commĂ©moration de lâaction de FĂ©lix ĂbouĂ©, Guyanais, gouverneur de la Guadeloupe en 1936, du Tchad Ă partir de 1938, partisan de De Gaulle en juin 1940 et du redressement de lâempire tout entier », devait jusquâĂ nos jours, sâinscrire dans le mĂȘme contexte que celui de SchĆlcher, en un hommage commun Ă leur Ćuvre pour ia libertĂ©. ĂbouĂ©, gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAfrique Ă©quatoriale française, franc-maçon, membre de la ConfĂ©rence de Brazzaville, avait notamment aidĂ© la progression de la colonne Leclere vers lâAfrique du Nord en 1943. AimĂ© CĂ©saire, en juillet 1945, prononçait Ă Fort-de-France un discours Ă lâoccasion de la fĂȘte de SchĆlcher, cette ombre formidable qui inlassablement monte la garde Ă lâune des portes de la conscience humaine ». Ăvoquant la souplesse » mais aussi la soliditĂ© » des liens existant entre la France et ses colonies, CĂ©saire jugeait SchĆlcher comme le grand initiateur », estimant que toute la ConfĂ©rence de Brazzaville Ă©tait dĂ©jĂ dans Victor SchĆlcher »7. En 1946, câest en se rĂ©fĂ©rant Ă la mĂ©moire de SchĆlcher, plus largement associĂ©e Ă celle de la RĂ©publique et des Principes hĂ©ritĂ©s de 1789 et mis en application en 1848 que les dĂ©putĂ©s de Martinique, de Guyane et de RĂ©union firent voter par lâAssemblĂ©e la loi dite de dĂ©partementalisation tendant au classement » des colonies françaises des CaraĂŻbes et de la RĂ©union comme dĂ©partements français »8. De mĂȘme, câest au nom de Victor SchĆlcher que les parlementaires des nouveaux dĂ©partements dĂ©nonçaient Ă partir de 1947 lâimmobilisme du gouvernement central dans le domaine colonial et la non-application de la lĂ©gislation dâassimilation promise. Les revendications de certains dâentre eux invoquĂšrent SchĆlcher dans le contexte trĂšs prĂ©cis de son action en 1848, Ă lâĂ©poque de la proclamation de la RĂ©publique et de sa prĂ©sidence de la Commission dâabolition de lâesclavage. Lâhomme Ă©tait non seulement Ă©troitement associĂ© Ă la mesure dâabolition de lâesclavage, mais les deux Ă©taient quasiment assimilĂ©s. DĂ©plorant que le gouvernement nâait pas donnĂ© suite aux projets de mise en valeur Ă©conomique de la Guadeloupe et de la Martinique et dâassimilation politique des deux Ăźles Ă©mis en 1946, Rosan Girard, alors dĂ©putĂ© de la GuadeÂŹ loupe, publiait dans LâHumanitĂ© du 16 avril 1947 un article intitulĂ© QuadelouÂŹ pĂ©ens et Martiniquais veulent rester Français ». Estimant quâil importait de conserver Ă la France des possessions que dâautres sâefforcent ouvertement de lui ravir » il dĂ©signait ainsi les Ătats-Unis et les entretiens de la ConfĂ©rence des CaraĂŻbes au sujet des possessions françaises, R. Girard rappelait que la population des colonies concernĂ©es sait que tout mouvement en avant du peuple français dans le sens de lâextension des libertĂ©s populaires a eu dâheureuses rĂ©percussions sur la dĂ©mocratie aux Antilles ». Dans le mĂȘme esprit, le prĂ©sident Vincent Auriol, invitĂ© par le Cercle de la France dâoutre-mer, rĂ©pondait Ă la motion des gouvernements sud-amĂ©ricains rĂ©unis Ă Bogota, jugĂ©e comme contestant la souverainetĂ© française Ă Cayenne, Pointe-Ă -Pitre et Fort-de-France » en affirmant ⊠la souverainetĂ© française sur les Antilles et la Guyane ». Rappelant la vocation et le sens de la prĂ©sence française Ă travers les continents », il rĂ©affirmait la mission traditionnelle de la France qui Ă©tait de conduire les peuples dont nous avons pris la charge Ă la libertĂ© de sâadministrer eux-mĂȘmes et de gĂ©rer dĂ©mocratiquement leurs propres affaires, au pays de lâabbĂ© GrĂ©goire et de Victor SchĆlcher, ce nâest pas une vaine promesse »9. Le lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le domaine colonial français fut par ailleurs marquĂ© par des troubles en Tunisie et au Maroc, des incidents et une sanglante rĂ©pression Ă Madagascar. Le contexte colonial en 1948, câĂ©tait aussi la Guerre dâIndochine, commencĂ©e dĂšs 1945 avec lâenvoi dâun corps expĂ©ditionnaire français sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Leclere. CâĂ©tait la volontĂ© de reconquĂȘte dans cette rĂ©gion du monde en vue, selon le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, du maintien de la souverainetĂ© française sous la forme dâune FĂ©dĂ©ration indochinoise ». Les accords de la Baie d Along signĂ©s le 5 juin 1948 avec lâancien empereur Bao-DaĂŻ, qui reprĂ©sentait si peu les forces en prĂ©sence dans la rĂ©gion, prĂ©voyaient une indĂ©pendance du Vietnam par association dans le cadre de lâUnion Française », au mĂ©pris de lâinfluence croissante du Vietminh. Abolition de lâesclavage, dĂ©veloppement du culte schoelcherien, promesses renouvelĂ©es dâune politique dâassimilation coloniale et maintien des territoires coloniaux dans le cadre français Ă©taient les composantes dâun mĂ©lange auquel lâhistoire restait Ă©trangĂšre, malgrĂ© les vellĂ©itĂ©s exprimĂ©es et certaines formes du discours. Ainsi les amalgames Ă©taient-ils frĂ©quents et de large ampleur depuis 1946. Dâun anachronisme lâautre, la commĂ©moration du centenaire de lâabolition de lâesclavage en 1948 ne devait Ă©chapper Ă aucun Ă©cueil, Ă aucun simplisme. Choix et acteurs Les initiatives et les manifestations auxquelles donna lieu la commĂ©moration du centenaire furent relativement nombreuses mais souvent identiques. CrĂ©ation de comitĂ©s, organisation de confĂ©rences, diffusion dâĂ©missions radiophoniques, cĂ©rĂ©monies et discours officiels, publications de plaquettes et articles se succĂ©dĂšrent en 1948 et au dĂ©but de 1949, portant une mĂȘme empreinte, celle du contexte Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment, Ă la fois multiple, contradictoire, engendrant bien souvent simplismes et rĂ©ductions excessifs. Le repĂ©rage des activitĂ©s des comitĂ©s qui furent créés â et lâexemple particulier de la Guadeloupe â, celui des moyens employĂ©s pour diffuser un certain nombre dâinformations et de connaissances et lâanalyse des discours prononcĂ©s permettent dâĂ©voquer les principaux aspects que revĂȘtit la commĂ©moration. Toutefois, lâinventaire systĂ©matique des rencontres et manifestations diverses nâest pas lâobjectif de cet article. LâintĂ©rĂȘt de lâĂ©tude du fait commĂ©moratif rĂ©side davantage dans lâanalyse du contenu des manifestations et publications, eux-mĂȘmes rĂ©vĂ©lateurs quant aux buts visĂ©s par le biais de cette actualisation dâun Ă©vĂ©nement centenaire. Des crĂ©dits furent ouverts par la loi du 10 septembre 1947 pour la commĂ©moration du centenaire de la RĂ©volution de 1848, de la Ile RĂ©publique et du tricentenaire du rattachement de lâAlsace Ă la France. Ămile Merwart, ancien gouverneur de la Guadeloupe, prĂ©sida un ComitĂ© fĂ©dĂ©ral des originaires dâoutreÂŹ mer, Gaston Monnerville Ă©tant vice-prĂ©sident. Le comitĂ© se donnait pour objectif lâorganisation de la commĂ©moration de lâabolition de lâesclavage et, Ă plus long terme, le transfert des cendres de V. SchĆlcher et de F. ĂbouĂ© au PanthĂ©on, cĂ©rĂ©monie qui devait avoir lieu en 1949, mais qui fut rattachĂ©e Ă la commĂ©moration de 1948. BaptĂȘme dâune salle du Conseil de la RĂ©publique, remise dâun buste de marbre au Palais du Luxembourg, rĂ©alisation dâune mĂ©daille de bronze Ă lâeffigie de SchĆlcher par la Monnaie ponctuĂšrent, Ă Paris, cĂ©rĂ©monies et discours. En mai 1948, Gaston Monnerville sollicitait le prĂ©sident du Conseil en vue du dĂ©pĂŽt dâun projet de loi autorisant le transfert au PanthĂ©on des cendres de SchĆlcher et ĂbouĂ©, premier rĂ©sistant de la France dâoutre-mer »10. Un ComitĂ© dĂ©partemental du centenaire fut fondĂ© en Guadeloupe et en Martinique, prĂ©sidĂ© par les prĂ©fets. En Guadeloupe, les cĂ©rĂ©monies se dĂ©roulĂšrent du 25 avril au 2 mai 1948 pour la commĂ©moration des journĂ©es de FĂ©vrier, du dĂ©cret du 27 avril et de lâaction dĂ©cisive du LibĂ©rateur Victor SchĆlcher » par les reprĂ©sentants du gouvernement, les Ă©lus locaux, le Conseil gĂ©nĂ©ral, les maires, les dĂ©lĂ©gations communales et des notabilitĂ©s de lâĂźle », et la plantation dâun arbre de la libertĂ©. Le 27 avril fut rĂ©servĂ© aux manifestations organisĂ©es par les municipalitĂ©s »11. A Paris, confĂ©rences, Ă©missions de radio Ă©voquĂšrent lâĂ©vĂ©nement et surtout lâhomme. Le 27 avril 1948, G. Monnerville, alors prĂ©sident du Conseil de la RĂ©publique, L. Sedar Senghor et A. CĂ©saire, dĂ©putĂ©s, prononcĂšrent un discours Ă la Sorbonne. Le Grand-Orient de France consacrait deux Ă©missions de radio Ă lâabolition de lâesclavage ainsi quâĂ Victor SchĆlcher et Ă FĂ©lix ĂbouĂ©. Le ministĂšre de lâĂducation nationale recommandait quant Ă lui aux recteurs dâorganiser avec le concours des maĂźtres la commĂ©moration de lâabolition. La circulaire Ă©tait accompagnĂ©e dâune Notice sur Victor SchĆlcher »12. La commĂ©moration fut perçue par certains de ses protagonistes comme la cĂ©lĂ©bration dâĂ©vĂ©nements figurant parmi les plus importants quâaient vĂ©cu les populations coloniales câest » 1848 » qui accomplit cette mĂ©tamorphose humaine, rĂ©ussite rare, sinon unique dans lâHistoire, en faisant de ces » propriĂ©tĂ©s pensantes » quâĂ©taient les esclaves des citoyens »13. Le transfert en mai 1949 des cendres de V. SchĆlcher et de F. ĂbouĂ© au PanthĂ©on, alors interprĂ©tĂ© comme double canonisation laĂŻque âŠ, apothĂ©ose raisonnĂ©e de cette idĂ©e de libertĂ© qui inspira les auteurs du dĂ©cret du 27 avril et qui reste chĂšre aux peuples de lâUnion française » 14 fut ressenti comme la consĂ©cration de lâactualisation des composantes historiques de la commĂ©moration. Le discours commĂ©moratif, dâun siĂšcle lâautre, rappelait aux assistants de chaque cĂ©rĂ©monie que leur foi dans les destinĂ©es de la Grande Patrie et de la RĂ©publique nâa jamais vacillĂ© » 1848 fait partie du patrimoine intangible de la France rĂ©publicaine et de lâUnion française. » SchĆlcher, conquĂ©rant dâĂąmes pour la France », hĂ©ritier de lâabbĂ© GrĂ©goire, pĂšre spirituel » de F. ĂbouĂ©, Ă©tait sans cesse Ă©voquĂ© FrĂšres de France, câest Ă vous quâil appartient de poursuivre lâĆuvre de SchĆlcher! »15. Le texte des discours de G. Monnerville, L. Sedar Senghor et A. CĂ©saire fut publiĂ© par les Presses Universitaires de France dĂšs 1948, avec une introduction dâĂdouard Depreux, ancien ministre de lâĂducation nationale. Estimant que bien des leçons peuvent ĂȘtre tirĂ©es de cette commĂ©moration », E. Depreux associait sans nuance Iâ affranchissement gĂ©nĂ©ral » du 27 avril 1848 au principe mĂȘme de la RĂ©publique », lâhommage Ă V. SchĆlcher Ă celui quâil convenait de rendre Ă F. ĂbouĂ©, exemple Ă©clatant de ces Français dâAmĂ©rique, fils dâaffranchis qui se jetĂšrent dans la lutte, non pas comme des mercenaires sans Ăąme, mais comme des hommes qui, depuis SchĆlcher et grĂące Ă SchĆlcher, ont compris quâil nâest pas au monde de bien supĂ©rieur Ă la libertĂ© » 16. A. CĂ©saire estima que de tout ce qui Ă lâĂ©poque fut dit, fut fait, fut vantĂ©, fut proclamĂ©, rien ne subsiste, rien sinon trĂšs prĂ©cisĂ©ment cette chose sur laquelle les journaux de lâĂ©poque furent si peu loquaces la suppression de cette institution quâune barbarie civilisĂ©e avait pendant deux siĂšcles instaurĂ©e et maintenue sur le continent amĂ©ricain lâesclavage des noirs »17. Il soulignait en outre que Iâ immense mĂ©rite de Victor SchĆlcher » Ă©tait en fait son actualitĂ© » mĂ©ditons quelques-unes des phrases les plus vigoureuses de cet homme admirable, dont il serait vain de commĂ©morer la mĂ©moire, si lâon nâĂ©tait dĂ©cidĂ© Ă imiter sa politique »18. Ainsi, Iâ actualisation » de lâabolition de lâesclavage passait-elle, une fois encore, par lâhommage Ă SchĆlcher, en tant quâeffet quasi exhaustif de la victoire remportĂ©e par ce dernier lorsquâil arracha » le dĂ©cret dâĂ©mancipation aux autoritĂ©s gouvernementales pourtant sollicitĂ©es par les reprĂ©sentants des colons en faveur du maintien du statu quo social et politique dans les colonies. CĂ©saire concluait Quand on parcourt les campagnes antillaises, le cĆur se serre aux mĂȘmes endroits oĂč se serrait, il y a un siĂšcle, le cĆur de Victor SchĆlcher les mĂȘmes cases sombres et branlantes, les mĂȘmes grabats pour les mĂȘmes lassitudes, les mĂȘmes taches de misĂšre et de laideur dans la splendeur du paysage, les mĂȘmes hommes mal vĂȘtus, les mĂȘmes enfants mal nourris, la mĂȘme misĂšre chez les uns, la mĂȘme opulence aussi chez les autres, aussi Ă©goĂŻstes, aussi insolents; et si du point de vue politique, le vieux rĂȘve de Victor SchĆlcher a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, la transformation des vieilles colonies en dĂ©partements, Ă voir certains Ă©vĂ©nements rĂ©cents, qui pourrait affirmer que lâadministration elle-mĂȘme a dĂ©sappris totaleÂŹ ment certaines mĂ©thodes que SchĆlcher dĂ©nonçait il y a un siĂšcle? »19. Quant Ă G. Monnerville, il concluait Le geste de 1946 vote de la loi de dĂ©partementaliÂŹ sation sâinscrit dans le sillage de celui de 1848. La mĂȘme audace, la mĂȘme noblesse sâattache aux deux »20. Dans une confĂ©rence donnĂ©e en lâHĂŽtel du Grand-Orient Ă Paris le 3 mars 1948, Paul Moreau, membre du Conseil de lâOrdre du Grand-Orient, secrĂ©taire de la Commission de la France dâoutre-mer, prĂ©cisait Ă juste titre que lâabolition de lâesclavage ne fut pas simplement une question française mais un de ces problĂšmes que lâhumanitĂ© tout entiĂšre, dans son progrĂšs indĂ©fini, a eu Ă cĆur de rĂ©soudre »21. A rencontre des affirmations selon lesquelles la RĂ©volution de 1848 aurait aboli lâesclavage avec une improvisation hĂątive w22, P. Moreau rappelait les travaux de la RĂ©volution française dans le domaine colonial. DĂ©passant le cadre traditionnel du rappel ponctuel de la mesure prise par le gouvernement provisoire et de la prĂ©paration du dĂ©cret dâĂ©mancipation par SchĆlcher, il situait ces Ă©vĂ©nements dans un contexte historique plus large. Seul parmi les auteurs de brochures et discours publiĂ©s Ă lâoccasion du centenaire, il consacra quelques paragraphes aux grandes lignes de lâĂ©volution et des contraintes de la lĂ©gislation du travail dans les colonies aprĂšs lâabolition de lâesclavage et Ă la survivance de formes dĂ©guisĂ©es dâesclavage »23. CommĂ©moration et amnĂ©sie Le manque de diversitĂ©, la pauvretĂ©, en fait, du discours commĂ©moratif dont tĂ©moignent les textes publiĂ©s Ă lâoccasion de ce centenaire, posent de maniĂšre directe le problĂšme de lâhistoire, du rĂŽle de lâhistorien, des interprĂ©tations auxquelles ses travaux peuvent donner lieu. Que dit ta commĂ©moration? Le bilan de la thĂ©matique qui en Ă©mane par-delĂ les associations faciles dans leur anachronisme, les amalgames et les rĂ©ductions historiques dont tĂ©moigne lâanalyse prĂ©cĂ©dente, met en Ă©vidence les points suivants lâabolition de lâesclavage ne serait due quâĂ un homme, Victor SchĆlcher; cet homme Ă©tait rĂ©publicain, Ă lâorigine du courant politique de lâassimilation coloniale, champion de ia libertĂ© et des droits civiques des citoyens coloniaux, dâune colonisation par lâĂ©cole et par le bulletin de vote; lâhommage et la reconnaissance des populations coloniales Ă son Ă©gard â la commĂ©moration du centenaire de lâabolition ne prit le plus souvent que cette forme et cette signification â prenaient une nouvelle dimension Ă la lumiĂšre des Ă©vĂ©nements du XXe siĂšcle rĂ©sistance Ă lâoppression pendant la Seconde Guerre mondiale, action de FĂ©lix ĂbouĂ©, vote de la loi de dĂ©partementalisation des anciennes colonies en mars 1946, maintien des nouveaux dĂ©partements français dâoutreÂŹ mer comme de tout autre territoire colonial dans le cadre français. De mĂȘme, en 1933 en Grande-Bretagne, la cĂ©lĂ©bration du centenaire de lâabolition de lâesclavage de 1833 par le Parlement avait-elle correspondu avec celle de la mort de William Wilberforce, prenant tous les aspects dâun hommage Ă lâhomme et au triomphe national et impĂ©rial » du pays24. Que rĂ©pondirent les historiens? A lâimage du discours commĂ©moratif, le discours historique resta lui aussi bien pauvre, de faible envergure et particuliĂšrement rĂ©ducteur, quelques initiatives isolĂ©es mises Ă part. Si la commĂ©moration du Tricentenaire des Antilles françaises » en 1935 ne fut accompagnĂ©e que de peu de publications mĂ©ritant attention25, celle de 1948 ne fut guĂšre plus riche en ce domaine. Hommage Ă Schoelcher, symbole de la RĂ©publique gĂ©nĂ©reuse et libĂ©ratrice », analyse partielle du contexte de la signature du dĂ©cret, ignorance apparemment dĂ©libĂ©rĂ©e du long processus de destruction du systĂšme esclavagiste en cours pendant tout le XIXe siĂšcle aux CaraĂŻbes, interprĂ©tation politique au sens restrictif du terme et non historique de la suppression de lâesclavage, telles furent les caractĂ©ristiques constantes du discours historique Ă lâĂ©poque du centenaire26. Outre une accumulation de rĂ©cits chronologiques des Ă©vĂ©nements survenus entre fĂ©vrier et mai 1848 et la consĂ©cration de V. SchĆlcher â qui envisagea pourtant lui-mĂȘme le processus dâabolition de maniĂšre plus large et comparative â il convient de signaler la publication dâextraits de son Ćuvre sous le titre Esclavage et colonisation27 . De mĂȘme parurent de brĂšves analyses historiques, telle celle des travaux de la Commission dâabolition de lâesclavage publiĂ©e par Ămile Tersen dans le recueil consacrĂ© au centenaire par la SociĂ©tĂ© dâHistoire de la RĂ©volution de 1848 ou lâarticle de Ch. -AndrĂ© Julien sur La RĂ©volution de 1848 et les territoires dâOutre-Mer » dans la Revue Socialiste 28. Bien que SchĆlcher lui-mĂȘme eĂ»t procĂ©dĂ© Ă lâexamen minutieux des conditions et contextes dâabolition, bien quâil eĂ»t comparĂ© en ce domaine les dĂ©cisions prises â et leurs consĂ©quences â au niveau de lâensemble des puissances europĂ©ennes et des colonies des CaraĂŻbes, les ouvrages et articles parus en France ne tinrent pas compte de cette nĂ©cessaire ouverture gĂ©ohistorique. Ils restĂšrent dans lâignorance des travaux anglophones publiĂ©s Ă la mĂȘme Ă©poque, de mĂȘme que des mĂ©thodes dâanalyse pratiquĂ©es par la toute nouvelle Ă©cole historique française29. Aucun mouvement historique ne fut dĂ©clenchĂ© Ă lâoccasion de cette commĂ©moration, contraste surprenant si lâon mesure cette quasi-inertie Ă lâexploitation politique que sous-tendit le centenaire. Lâarticle Centenaire de la libertĂ© » publiĂ© par la Revue dâHistoire des Colonies en 1948 30 se contentait de reprendre Ă son actif les arguments Ă©mis par les colons pendant la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle concernant le meilleur sort » rĂ©servĂ© aux captifs africains dans les colonies amĂ©ricaines quâen Afrique mĂȘme et le retard de lâabolition française par suite de la difficile et coĂ»teuse question de lâindemnisation des propriĂ©taires dâesclaves. Les Cahiers dâOutre-Mer, dans un article de L. Joubert intitulĂ© Les consĂ©quences gĂ©ographiques de lâĂ©mancipation des Noirs aux Antilles, 1848 », transmettaient pour plusieurs dĂ©cennies â jusquâĂ nos jours en fait â lâinterprĂ©tation erronĂ©e selon laquelle les esclaves auraient dĂ©sertĂ© », au lendemain de lâabolition, les plantations vers les montagnes, les terres en friche ou les bourgs de Guadeloupe et de Martinique oĂč ils devaient, selon lâauteur, mener une vie oisive »31. Lâouvrage de Gaston-Martin, Lâabolition de lâesclavage 27 avril 1848 32 reflĂ©tait lui aussi une vision remplie de simplismes et dâamalgames de la situation socio-politique coloniale dans laquelle travailla la Commission dâabolition. Les contributions plus rĂ©duites, articles brefs et brochures, de mĂȘme que les ouvrages consacrĂ©s Ă V. SchĆlcher mentionnĂ©s ci-aprĂšs en RĂ©fĂ©rences, ne donnĂšrent pas dâinformation supplĂ©mentaire. La commĂ©moration du centenaire de lâabolition de lâesclavage ne prit pas en compte la complexitĂ© globale du phĂ©nomĂšne et de lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s coloniales pendant la pĂ©riode post-abolitionniste. Ceci au profit dâune simplification apparemment sans ambiguĂŻtĂ©. SchĆlcher mis Ă part, les hommes de 1848 » dans les colonies concernĂ©es, ceux qui se prĂ©sentĂšrent aux Ă©lections lĂ©gislatives et dont certains furent Ă©lus, ceux qui animĂšrent sur place le mouvement rĂ©publicain et schĆlcheriste, fondĂšrent les clubs politiques et les journaux, furent lâobjet de retentissants procĂšs politiques, nâaccĂ©dĂšrent pas au corpus de la mĂ©moire collective. Pas une initiative, que ce fĂ»t dans le domaine des manifestations publiques ou des publications, ne peut ĂȘtre relevĂ©e concernant les acteurs de 1848, les premiers concernĂ©s. La trame historique qui seule permet de les comprendre, de connaĂźtre leur action et ses consĂ©quences Ă long terme, les craintes quâils provoquĂšrent chez les colons et les administrateurs coloniaux, les oppositions quâils soulevĂšrent, la rĂ©alitĂ© socio-Ă©conomique sur laquelle ils tentĂšrent dâagir reste dĂ©sespĂ©rĂ©ment absente. La personnalisation excessive de lâĂ©vĂ©nement commĂ©morĂ© ne permit mĂȘme pas une meilleure connaissance de lâĆuvre de SchĆlcher lui-mĂȘme. La prĂ©dominance de lâactualisation â allant jusquâau dĂ©tournement politique â dans le processus de commĂ©moration du centenaire de lâabolition de lâesclavage en 1948 semble avoir menĂ© Ă la nĂ©gation de larges pans de lâhistoire de cette pĂ©riode pourtant si dĂ©terminante dans lâĂ©volution des CaraĂŻbes. Nelly SCHMIDT NOTES 1. Cf. lâensemble des professions de foi rĂ©digĂ©es Ă lâintention des Ă©lecteurs de Guadeloupe et de Martinique Ă lâoccasion des scrutins lĂ©gislatifs de 1848 Ă 1850 V. SchĆlcher, L. Mathieu, France, Mazulime et notamment C. Bissette dans lâouvrage RĂ©ponse au factum de M. SchĆlcher intitulĂ© La VĂ©ritĂ© » Paris, 1850 et A. Gatine, Commissaire de la RĂ©publique en Guadeloupe qui prĂŽnait une politique de conciliation », de concorde » dans son appel Aux Ă©lecteurs de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane française, de la RĂ©union et du SĂ©nĂ©gal », 20 mai 1 849, Paris. 2. Il sâagit du mouvement menĂ© par SĂ©nĂ©cal, ancien rĂ©gisseur de plantation. Le 27 mai 1849, il avait donnĂ© lâordre Ă la population de la ville de Basse-Terre de ne pas se rendre Ă la cĂ©rĂ©monie dâanniversaire de lâabolition de lâesclavage. Il avait transportĂ© lâarbre de la libertĂ©, qui devait alors ĂȘtre plantĂ©, Ă son domicile, obligeant le maire de la ville Ă venir le chercher. Cf. les comptes rendus du procĂšs publiĂ©s dans Le Courrier de la Martinique en septembre-octobre 1851. 3. Cf. sur lâarticle des colons Ă partir de 1848, N. Schmidt, Questions de pouvoir aux colonies » in Bulletin du Centre dâHistoire de la France Contemporaine, XIXe-XXe siĂšcles, UniversitĂ© Paris X-Nanterre, 1988. 4. Cf. par exemple le Groupe des GuadeloupĂ©ens animĂ© par Hanna-Charley Ă Paris pendant les annĂ©es 1920-1938 et N. Schmidt, Victor SchĆlcher. Mythe et rĂ©alitĂ© », in 1848. RĂ©volutions et mutations du XIXe siĂšcle, Bulletin de la SociĂ©tĂ© dâHistoire de la RĂ©volution de 1848 et des RĂ©volutions du XIXe siĂšcle, 1988. 5. Cf. Richard D. E. Burton, Vichyisme et vichyistes Ă la Martinique », in Les Cahiers du Cerag, Centre dâĂtudes RĂ©gionales Antilles-Guyane, n° 34, fĂ©vrier 1978. 6. Cf. le Bulletin dâInformation et de Documentation du ComitĂ© Français de la LibĂ©ration Nationale, 30 mai-31 juillet 1943, Alger. 7. Cf. Hommage Ă Victor SchĆlcher I », Tropiques, Fort-de-France, 1945, p. 229-235. 8. Cf. les comptes rendus des discours et dĂ©bats publiĂ©s par le Journal Officiel, fĂ©vrier-mars 1946. 9. Article du Monde, 30 avril 1948, p. 8. 10. Cf. Ă ce sujet G. Monnerville, Vingt-deux ans de prĂ©sidence, Pion, Paris, 1980, pp. 53-57 et 400-401. Le transfert des cendres de Victor SchĆlcher fut autorisĂ© par la loi no 48-1117 du 13 juillet 1948, signĂ©e par V. Auriol, prĂ©sident de la RĂ©publique, Schuman, prĂ©sident du Conseil des Ministres et E. Depreux, ministre de lâĂducation nationale. La ville de Houilles Yvelines, oĂč mourut SchĆlcher, organisa le 4 juillet 1948 une cĂ©rĂ©monie Ă lâoccasion de lâinauguration du buste de SchĆlcher aprĂšs la destruction du prĂ©cĂ©dent par les autoritĂ©s nazies par le ComitĂ© fĂ©dĂ©ral de la France dâoutre-mer du Centenaire de 1848. 11. Cf. le rĂ©cit des Ă©vĂ©nements dans le fascicule CommĂ©moration du Centenaire de lâabolition de lâesclavage, confĂ©rence prononcĂ©e le 27 avril 1948 Ă Basse-Terre par R. Bogat, Imprimerie Officielle, Basse-Terre, Guadeloupe, 1949. Il nâexistait pas encore Ă cette Ă©poque de querelle sur les dates de commĂ©moration de lâabolition. Les rĂ©fĂ©rences Ă©taient alors V. SchĆlcher dâune part, le 27 avril de lâautre, jour de la signature du dĂ©cret par le gouvernement provisoire. Les Ă©vĂ©nements survenus dans les colonies et les dates auxquelles les gouverneurs avaient dĂ» promulguer le dĂ©cret â 23 mai en Martinique, 27 mai en Guadeloupe, avant le jour officiel prĂ©vu, deux mois aprĂšs lâarrivĂ©e des commissaires gĂ©nĂ©raux de la RĂ©publique â nâĂ©taient pas pris en compte. De nos jours, les dates de la commĂ©moration ont Ă©tĂ© fixĂ©es par la loi du 30 juin et le dĂ©cret du 23 novembre 1983 23 mai en Martinique, 27 mai en Guadeloupe, 27 avril en France. 12. Cf. la circulaire du 16 avril 1948 signĂ©e par le directeur de cabinet du ministre de lâĂducation nationale H. Viguier. La Notice » intitulĂ©e SchĆlcher et lâabolition de lâesclavage », due Ă Ch. -A. Julien, Ă©tait un extrait de la revue encyclopĂ©dique Le Larousse mensuel de mai 1948. 13. Cf. l Avant-propos du fascicule de R. Bogat publiĂ© par lâImprimerie Officielle de la Guadeloupe pour la CommĂ©moration du Centenaire en 1949, dĂ©jĂ citĂ©. 14. Ibidem. 15. Idem. 16. E. Depreux citait ainsi le discours de L. Sedar Senghor. 17. Idem, p. 22. 18. Idem, p. 28. 19. Idem, p. 32. 20. Idem, p. 45. 21. La RĂ©volution de 1848 et lâabolition de lâesclavage », 6e ConfĂ©rence du cycle 1947-1948, 3 mars 1948, Diffusion du Foyer Philosophique, 18 p. 22. Idem, p. 8. 23. Idem, p. 16. 24. Cf. S. Drescher, » The Historical Context of British Abolition , in Abolition and Its Aftermath. The Historical Context, 1970-1916, D. Richardson Ed., Ăd. F. Cass, Collection » Legacies of West Indian Slavery , Londres, 1983. 25. Signalons toutefois celle de documents et lettres inĂ©dits relatifs Ă V. SchĆlcher par les services de lâImprimerie Officielle de la Guadeloupe Ă Basse-Terre en 1935 et dâune Bibliographie dâhistoire coloniale, 1900-1930 par A. Martineau, P. Roussier et J. Tramond. 26. Cf. N. Schmidt, Lâhistoriographie de lâabolition de lâesclavage, 1848-1948 », in Espaces CaraĂŻbes III, UniversitĂ© Paris X-Nanterre, 1985. 27. Publication dirigĂ©e par Ămile Tersen, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© dâHistoire de la RĂ©volution de 1848, introduite par AimĂ© CĂ©saire, PUF, Paris, 1948. 28. Janvier-fĂ©vrier 1948. 29. Citons notamment, pour les travaux anglophones, la thĂšse, qui fut Ă lâĂ©poque dĂ©terminante, dâEric Williams, originaire de Trinidad, Capitalism and Slavery, soutenue en Grande-Bretagne en 1944 et lâouverture en JamaĂŻque en 1946 du CollĂšge Universitaire des West Indies, qui permirent un dĂ©veloppement plus prĂ©coce quâen France dâĂ©tudes historiques sur le domaine .colonial britanniÂŹ que. 30. Article de J. Renard dans le n° 81. 31. NumĂ©ro dâavril-juin 1948. 32. PUF, Collection du Centenaire de la RĂ©volution de 1848, Paris, 1948. RĂ©fĂ©rences â Pierre Baude, Centenaire de lâabolition de lâesclavage dans les colonies françaises et la Seconde RĂ©publique française, 1848-1948, Fort-de-France, Imprimerie Officielle, 1948, 176 p. â RaphaĂ«l Bogat, Centenaire de la RĂ©volution de 1848. CommĂ©moration du Centenaire de lâabolition de lâesclavage, Basse-Terre, Guadeloupe, Imprimerie Officielle, 1949, 47 p. â Gratien Candace, Victor SchĆlcher lâabolition de lâesclavage », comptes rendus mensuels des sĂ©ances de lâAcadĂ©mie des Sciences Coloniales, 1948, no 3. â AimĂ© CĂ©saire, Hommage Ă Victor SchĆlcher I », Tropiques, 1945, Fort-de-France, pp. 229-235. â Idem, introduction Ă Esclavage et colonisation, Presses Universitaires de France, 1948. â Idem, L. S. Senghor, G. Monnerville, E. Depreux, Centenaire de la RĂ©volution de 1848, CommĂ©moration du Centenaire de lâabolition de lâesclavage, VendĂŽme, PUF, 1948, 48 p. â R. Delavignette, 1848, rĂ©volution crĂ©atrice », La Nouvelle JournĂ©e, Bloud et Gay, Paris, 1948. â Gaston-Martin, L abolition de lâesclavage 27 avril 1848, collection du Centenaire de la RĂ©volution de 1848, PUF, Paris, 1948. â Louis Joubert, Les consĂ©quences gĂ©ographiques de lâĂ©mancipation des Noirs aux Antilles, 1848 », Les Cahiers dâOutre-Mer, no 2, 1948, Bordeaux. â Charles-AndrĂ© Julien, La RĂ©volution de 1848 et les territoires dâOutre-Mer », Revue Socialiste, janvier-fĂ©vrier 1948. â Martyrologe colonial, 3 fascicules, Paris, 1948. â Paul Moreau, La RĂ©volution de 1848 et lâabolition de lâesclavage », 6e ConfĂ©rence du cycle 1947-1948, HĂŽtel du Grand-Orient de France, 3 mars 1948, Paris, Foyer PhiloÂŹ sophique, 1948, 20 p. â J. Perrigault, Il y a cent ans nous mettions fin Ă lâesclavage », Revue de la Martinique, no 24, avril 1948. â LĂ©onard Sainville, SchĆlcher Victor, Fasquelle, Paris, 1950, 272 p. â Maurice Satineau, SchĆlcher, hĂ©ros de lâabolition de lâesclavage dans les possessions françaises, Ăditions MellottĂ©es, Paris, 1948, 156 p. â Ralliement des Antilles françaises au ComitĂ© français de la LibĂ©ration Nationale », Bulletin dâInformation et de Documentation, 30 mai-31 juillet 1943, Alger, 1944. â RaphaĂ«l Tardon, Le combat de SchĆlcher, Ăditions Fasquelle, Paris, 1948, 128 p. â Ămile Tersen, La Commission dâabolition de lâesclavage » in recueil du Centenaire de la RĂ©volution de 1848 publiĂ© par la SociĂ©tĂ© dâHistoire de la RĂ©volution de 1848, PUF, 1948. â Idem, Ă©diteur de Esclavage et colonisation, recueil de textes de V. SchĆlcher, PUF, Paris, 1948, 220 p. â Pierre Zizine jeune, Hommages Ă Victor SchĆlcher, 1804-1893 et Ă FĂ©lix ĂbouĂ©, 1884-1944, Imprimerie de Baron, 22 p. Source PersĂ©eEstevillecĂ©lĂšbre le centenaire de la naissance de lâabbĂ© Pierre Plusieurs expositions et Ă©vĂ©nements, Ă travers la France, cĂ©lĂšbrent les cent Sommaire Nouvelles orgues en Bretagne. Lâorgue de la communautĂ© des sĆurs de la CharitĂ© de Saint-Louis de Vannes p. 97-99 AbbĂ© Maurice Brault Ă propos du grand orgue de la cathĂ©drale de Troyes p. 100-106 Michel Louvet Notes chronologiques sur les orgues de Saint-Jacques de ChĂątellerault p. 107-108 Jacques Daunizeau Centenaire de la naissance dâHenri Libert 15 dĂ©cembre 1869 â 14 janvier 1937 p. 109 FĂ©lix Raugel Centenaire de la mort de Balthazar Waitzen-Necker 1836-1869 p. 110-111 AbbĂ© Jean Prim LâactivitĂ© des Amis de lâOrgue. Saison 1968-1969 p. 112-115 Pierre Denis Chroniques concerts donnĂ©s dans les Ă©glises et les temples p. 116-185 FĂ©lix Raugel, Guy Bourligueux, Mlle Seupel, NoĂ«lie Pierront, G. Lacourt, Jean Cau France Paris France Province Ătranger Revue des revues Ătudes, Livres et Brochures Musique Disques ActivitĂ©s des Facteurs dâorgues NĂ©crologie Lesmeilleures offres pour France N°890 1951 Centenaire De Naissance De Compositeur Vincent sont sur eBay Comparez les prix et les spĂ©cificitĂ©s des produits neufs et d 'occasion 77,54France 10 Euro Argent 2012 - Centenaire de la naissance de l'AbbĂ© Pierre Tirage BE Argent 900/1000 Poids 22,20 g DiamĂštre 37 mm Prix du catalogue prix moyen actuel du Ă partir des ventes de toutes les boutiques en ligne, portails de vente en ligne, ventes aux enchĂšres sur Internet ainsi que les listes de prix et les catalogues des dĂ©taillants. 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Al'occasion du centenaire de la naissance de l'abbé Pierre, plusieurs livres et autres événements lui sont consacrés. Laurent Grzybowski Publié le 03/08/2012 à 11h02 I Mis à jour
EvĂ©nement le lundi 14 juin 2010 2010 a Ă©tĂ© lâannĂ©e du numĂ©ro 100 des PĂšres dans la foi, mais c'est aussi celle du 100e anniversaire de la naissance du PĂšre Hamman, notre fondateur nĂ© le 14 juin 1910 Ă Rahling Moselle. De plus, le 20 juillet a marquĂ© aussi les 10 ans de son rappel Ă Dieu. LâAssociation se devait de cĂ©lĂ©brer lâĂ©vĂ©nement. Ă lâoccasion de cette manifestation a Ă©tĂ© remis le Prix Hamman 2009-2010, exceptionnellement dĂ©cernĂ© Ă deux laurĂ©ates, leur donnant les moyens de publier plus facilement leurs travaux sur les PĂšres de lâĂglise HĂ©lĂšne Grelier et Fabienne Jourdan. ADALBERT G. HAMMAN L'ABBĂ MIGNE DU XXE SIĂCLEâ Colloque international organisĂ© Ă l'occasion du centenaire de sa naissance et de la parution des Hommes illustres de JĂ©rĂŽme, centiĂšme volume des PĂšres dans la foi» et remise conjointe du Prix Hamman 2009-2010 Ă HĂ©lĂšne Grelier et Ă Fabienne Jourdan Une journĂ©e organisĂ©e par lâAssociation Migne en partenariat avec la Fondation Singer-Polignac Ă LA FONDATION SINGER-POLIGNAC, 43, AVENUE GEORGES-MANDEL, 75116 PARIS En voici le dĂ©roulement * RĂSUMĂ Le P. Jean-Robert Armogathe directeur d'Ă©tudes Ă l'EPHE et PrĂ©sident de l'Association Migne a ouvert le Colloque devant plus de 70 personnes, en prĂ©sentant notamment les regrets de Mgr Claude Dagens, qui n'a pu venir parler comme il le souhaitait. De mĂȘme, le P. Angelo di Berardino a Ă©tĂ© empĂȘchĂ©. Quelques rĂ©flexions sur la vie dâA. Hamman par JosĂ© KOHLER, franciscain, vicaire provincial, ayant vĂ©cu plus de 30 avec A. Hamman Ă Besançon MĂȘme si son couvent, câĂ©tait le monde, A. Hamman a passĂ© une grande partie de sa vie dans la communautĂ© franciscaine de Notre-Dame-des-Buis, Ă Besançon, quâil a contribuĂ© Ă fonder. Au-delĂ des anecdotes sur ses traits de caractĂšre ou sa vie de tous les jours, A. Hamman a marquĂ© ses frĂšres notamment par son ouverture au monde, son goĂ»t du travail, sa vie dans les pas de François dâAssise. Dans le sillage de lâabbĂ© Migne par Marie-HĂ©lĂšne CONGOURDEAU, chargĂ©e de recherches au CNRS, directrice littĂ©raire des Ăditions Migne LâĆuvre du P. Hamman se situe dans le sillage de celle de lâabbĂ© Migne 1800-1875, Ă©diteur infatigable des PĂšres de lâĂglise. LâexposĂ© prĂ©sentera tout dâabord lâitinĂ©raire de ce colosse de lâĂ©dition qui voulait mettre les Ćuvres des PĂšres Ă la disposition des prĂȘtres de campagne, et dont les Patrologies grecque et latine sont toujours utilisĂ©es; puis il dĂ©taillera la vie Ă©ditoriale du P. Hamman, en montrant comment, par son entreprise de traduction des PĂšres, dans les collections quâil a fondĂ©es successivement, il souhaitait adapter lâĆuvre de Migne aux conditions de notre Ă©poque, en mettant les Ćuvres des PĂšres Ă la disposition du peuple chrĂ©tien. Lâhomme illustre pour JĂ©rĂŽme dans le De viris illustribus par Delphine VIELLARD, chargĂ©e d'enseignement Ă l'UniversitĂ© de Strasbourg Au printemps 393, JĂ©rĂŽme, alors installĂ© Ă BethlĂ©em, publie un De uiris illustribus, qui Ă©numĂšre les auteurs ecclĂ©siastiques, de lâapĂŽtre Pierre jusquâĂ JĂ©rĂŽme lui-mĂȘme. Le Stridonien utilise pour ce faire un cadre existant, celui du catalogue dâhommes illustres comme dans le Brutus de CicĂ©ron et, ainsi quâil lâĂ©crit dans sa prĂ©face, la tradition de la biographie antique. Il veut ainsi montrer aux paĂŻens que lâĂglise renferme en son sein des savants qui sont les Ă©gaux des hommes de lettres consacrĂ©s par la postĂ©ritĂ©. Ces hommes illustres sont pour la plupart des chrĂ©tiens, mais on y rencontre aussi un paĂŻen, deux juifs et seize dissidents de la religion catholique. Pour JĂ©rĂŽme, lâhomme illustre est un homme de culture, un hĂ©ros, mais aussi un homme en rapport avec lâĂglise â mais avant tout un Ă©crivain, et quelquâun qui a lâheur de plaire Ă lâermite de BethlĂ©em. MĂȘme si la liste des hommes illustres quâon pourrait dresser aujourdâhui risque dâĂȘtre assez diffĂ©rente de celle de JĂ©rĂŽme, son Ćuvre riche de 135 notices est fondatrice et originale, fournissant des renseignements de premiĂšre main sur des auteurs autrement inconnus, et mĂ©ritait dâĂȘtre le numĂ©ro 100 des PĂšres dans la foi ». Les dĂ©buts de la revue Connaissance des PĂšres de lâĂglise par Lin DONNAT, moine bĂ©nĂ©dictin de lâAbbaye de Fleury Le P. Hamman a fondĂ© et dirigĂ© la revue Connaissance des PĂšres de lâEglise en 1981. Cet Ă©pisode de sa vie est peu connu, car il omet dâen parler dans son autobiographie. La revue a Ă©tĂ© créée Ă l'initiative de François-Xavier de Guibert, chez DDB, pour la plus grande surprise d'A. Hamman lui-mĂȘme, qui, avec Lin Donnat et d'autres collaborateurs, a su relever le dĂ©fi, puis, marquĂ© un peu plus tard par son dĂ©part Ă la retraite de l'Augustinianum, a prĂ©fĂ©rĂ© se retirer. Cet Ă©pisode offre une vue intĂ©ressante sur lâactivitĂ© pastorale, si lâon peut dire, du PĂšre et son souci de faire connaĂźtre les PĂšres de lâEglise Ă tous les publics. On peut aussi y voir de maniĂšre vivante le P. Hamman dans ses relations, son activitĂ© dĂ©bordante et inventive, toujours en recherche de mieux pour le bien de tous. Sa joie de vivre aussi. France QuĂ©rĂ© et Adalbert Hamman par Guillaume BADY, chargĂ© de recherches au CNRS, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de lâAssociation Migne Parmi les dizaines de collaborateurs dâ Hamman â auxquels lâAssociation voudrait rendre hommage, France QuĂ©rĂ© 1936-1995 tient une place plus que symbolique collaboratrice et principale ouvriĂšre de 8 volumes de la collection Ichtus-Lettres chrĂ©tiennes », de 1962 Ă 1969, Ă elle seule elle a traduit plus de 110 textes sur plus de 1000 pages â une vĂ©ritable Ćuvre patrologique. Par son art de la traduction, ou plutĂŽt de la transposition, la thĂ©ologienne dâorigine cĂ©venole a prĂȘtĂ© sa voix et ainsi redonnĂ© vie aux PĂšres de lâĂglise avec une libertĂ© aussi savoureuse quâinimitable. Des bribes de sa correspondance illustrent Ă©galement ce ton familier, et volontiers drĂŽle », quâelle savait avoir avec les auteurs chrĂ©tiens aussi bien quâavec le P. Hamman. A. Hamman et la priĂšre des chrĂ©tiens par Jean-Robert ARMOGATHE, Directeur dâĂ©tudes Ă lâEPH, PrĂ©sident de lâAssociation Migne En 1952, A. Hamman a fait paraĂźtre, avec Patrice de La Tour du Pin, le recueil intitulĂ© PriĂšres des premiers chrĂ©tiens, Ă©clair dans le ciel des catholiques français, mettant Ă la disposition dâun large lectorat des centaines de pages des PĂšres de lâĂglise, et connaissant un trĂšs large succĂšs. En 1959 et 1963, il a publiĂ© une Ă©tude en 2 tomes sur la priĂšre aux trois premiers siĂšcles lâarticle Prayer » de lâEncyclopedia Britannica donne les linĂ©aments de la suite, Ă©tude trĂšs nouvelle par les synthĂšses quâelle propose en particulier sur la priĂšre johannique, par le lien quâelle fait entre la priĂšre et la confession de foi, et entre la priĂšre et la liturgie. GrĂące Ă la diffusion que le patrologue savait donner aux textes antiques il a Ă©tĂ© lâauteur dâinnombrables ouvrages sur la priĂšre â monographies, articles, traductions, et malgrĂ© les critiques venues des milieux acadĂ©miques, le thĂ©ologien et lâhomme de priĂšre, collaborateur de la refonte de la Liturgie des heures dans la foulĂ©e du concile Vatican II, a ĆuvrĂ© de façon exceptionnelle Ă lâintĂ©gration de la priĂšre Ă la foi chrĂ©tienne. Câest donc tout naturellement que le titre des mĂ©langes qui ont Ă©tĂ© offerts en 1980 a Ă©tĂ© Ecclesia orans. La contribution dâA. Hamman Ă la dimension sociale de la thĂ©ologie par Hector SCERRI, Professeur Ă lâUniversitĂ© de Malte La contribution dâA. Hamman Ă la dimension sociale de la thĂ©ologie tient pour commencer Ă lâinfluence de lâouvrage dâH. de Lubac paru en 1938 Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme, en particulier en ce qui concerne l'importance des sacrements pour la vie de tous les jours. DĂšs lors A. Hamman sâintĂ©resse aux implications sociales de la foi et de la thĂ©ologie, et Ă ce quâen quelque sorte on peut appeler une fides quaerens intellectum practico-socialem. Son Ćuvre la plus parlante Ă cet Ă©gard est Vie liturgique et vie sociale, parue en 1968, qui fait un lien entre la lex orandi et la lex credendi d'une part, et la lex vivendi d'autre part, ou en dâautres termes entre la liturgie et la vie quotidienne. La contribution d'Hector Scerri a Ă©tĂ© suivie, en guise d'illustration, d'une lecture par G. Bady de documents conservĂ©s dans le fonds Hamman de la BibliothĂšque municipale de Besançon un texte d'A. Hamman intitulĂ© Ma confession intellectuelle», et des extraits des lettres de Henri de Lubac Ă A. Hamman Lâautobiographie dans les actes de martyrs africains par Marek STAROWIEYSKI, Professeur Ă lâUniversitĂ© de Varsovie et Ă lâAugustinianum Rome Dans les trois passions africaines du IIIe s., c'est-Ă -dire dans celle de PerpĂ©tue et de FĂ©licitĂ©, celle de Montanus, de Lucius et de leurs compagnons et, enfin, celle de Jacques et de Marien, on trouve des parties autobiographiques descriptions du martyre et des visions â ce qu'on ne trouve pas dans les autres ouvrages sur les martyrs. Quelques aspects des rapports du PĂšre Hamman avec le monde universitaire français par BenoĂźt GAIN, Professeur Ă l'UniversitĂ© Stendhal-Grenoble III Ayant bien connu le PĂšre Hamman Ă partir de la dĂ©cennie 80, lâauteur expose dâune part, lâaide quâil a personnellement trouvĂ©e auprĂšs de lui dans ses recherches en patristique, dâautre part, comment lâappel aux dons de livres lancĂ© par lâAssociation Internationale dâEtudes Patristiques en faveur des universitĂ©s dâAfrique francophone ont reçu, de la part de cet authentique disciple du Poverello, des rĂ©ponses gĂ©nĂ©reuses. Un tel tĂ©moignage serait-il isolĂ© parmi les Français ? La question doit ĂȘtre posĂ©e, puisque les rapports du PĂšre Hamman avec les universitaires français ont Ă©tĂ© assez mauvais, parfois mĂȘme conflictuels. Il sâagira dâen analyser les diverses raisons maladresses avĂ©rĂ©es du P. Hamman, mĂ©pris de mandarins » pour des publications qualifiĂ©es de vulgarisation, recensions acerbes de ceux-ci visant surtout les traductions dirigĂ©es par lui, prĂ©occupations pastorales et Ă©conomiques du PĂšre Hamman prioritaires par rapport Ă des investigations Ă©rudites minutieuses. Dix ans aprĂšs sa disparition, son Ćuvre reste, semble-t-il, sous le coup dâune sorte de condamnation, qui atteint, hĂ©las, parfois mĂȘme ses continuateurs ou les traducteurs qui leur sont associĂ©s. La bibliographie dâA. Hamman et ses archives Ă la BibliothĂšque municipale de Besançon par Germaine MATHIEU, Conservateur en chef honoraire Ă la BibliothĂšque municipale de Besançon A. Hamman a lui-mĂȘme fait don Ă la BibliothĂšque municipale de Besançon de ses archives, formant aujourdâhui le Fonds Hamman, riche de 50 boĂźtes contenant des documents originaux et trĂšs divers carnets personnels, manuscrits dâouvrages, correspondance, souvenirs de voyage, dossiers dâĂ©diteur. Une bibliographie complĂšte dâAdalbert-Gauthier Hamman a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©tablie Ă partir de documents de premiĂšre main, tĂ©moignant aussi de lâactivitĂ© de critique littĂ©raire et de musical du Bisontin. Parmi les Ă©lĂ©ments de discussion, Armogathe a fait remarquer que l'absence de la Patrologie de Migne dans le bureau de John Henry Newman Ă Birmingham, et les Ă©ditions trop rares que le cardinal devait se procurer Ă dĂ©faut, tĂ©moignent a contrario de son importance. Le P. M. Starowieyski a soulignĂ©, lui, l'importance du SupplĂ©ment Ă la Patrologie latine qu'A. Hamman a rĂ©ussi Ă faire paraĂźtre en quelques annĂ©es seulement. Cependant la difficultĂ© qu'il y a Ă se procurer certains ouvrages d'A. Hamman, Ă©puisĂ©s depuis longtemps, ne peut ĂȘtre que dĂ©cevante. Yves QuĂ©rĂ©, quant Ă lui, a justement Ă©voquĂ© l'amour de la musique qui allait chez A. Hamman jusqu'Ă un certaine façon d'ĂȘtre. Une question sur l'origine de l'expression "PĂšres de l'Ăglise", attestĂ©e en un sens collectif dĂšs le IVe siĂšcle Ă propos des "saints pĂšres" du concile de NicĂ©e, a permis de signaler la façon dont on parle du "PĂšre" Hamman. M. Charles Chauvin, auteur de L'abbĂ© Migne et ses collaborateurs DDB, 2010, et Ă©diteur lui-mĂȘme chez DDB au moment oĂč cette maison a renoncĂ© Ă continuer de publier "Les PĂšres dans la foi", a prĂ©cisĂ© qu'A. Hamman avait gardĂ© de bons rapports avec lui. Congourdeau pour sa part a donnĂ© l'assurance, si besoin Ă©tait, que les relations actuelles avec les Sources chrĂ©tiennes Ă©taient pleinement harmonieuses. En conclusion de cette journĂ©e, soulignant comment la vie du franciscain et l'Ćuvre du thĂ©ologien â deux aspects peu connus des patristiciens français - sont liĂ©es au travail du patrologue, G. Bady a interrogĂ© la figure d'A. Hamman comme "homme illustre", ou plutĂŽt comme homme de religion ou homme de relations. Loin de l'hagiographie, l'interrogation sur la vie et l'Ćuvre d'A. Hamman rĂ©vĂšle ce qu'elles ont d'original, de dĂ©calĂ© et de fĂ©cond. VĂ©ritable Ă©mule de l'abbĂ© Migne au XXe siĂšcle, A. Hamman partage sa gloire en mĂȘme temps que son "don des contrastes". Armogathe et Lin Donnat Congourdeau et G. Mathieu * TĂ©lĂ©charger l'affiche du colloque et l'affiche-programme Plus de renseignements notamment vidĂ©o des interventions, photos, biographies et bibliographies des participants sur LaurĂ©ate avec Fabienne Jourdan du Prix Hamman 2009-2010 Le Prix Hamman 2009-2010 a Ă©tĂ© exceptionnellement dĂ©cernĂ© Ă deux laurĂ©ates HĂ©lĂšne Grelier, pour Lâargumentation de GrĂ©goire de Nysse contre Apolinaire de LaodicĂ©e Ătude littĂ©raire et doctrinale de lâAntirrheticus adversus Apolinarium et de lâAd Theophilum adversus apolinaristas » prĂ©vu dans la collection des Ătudes augustiniennes, et Fabienne Jourdan, pour La rĂ©ception du mythe dâOrphĂ©e dans la littĂ©rature chrĂ©tienne grecque des cinq premiers siĂšcles » paru en 2 tomes aux Belles Lettres. Le Prix 2009-2010 leur a Ă©tĂ© remis Ă lâoccasion de la manifestation du 14 juin 2010. PrĂ©sentation d'HĂ©lĂšne GRELIER et de sa thĂšse NĂ©e le 11 juillet 1979 Ă Aix-en-Provence. Le travail doctoral rĂ©compensĂ©, dont la publication est en prĂ©paration, est le fruit dâexpĂ©riences de recherche Ă lâUniversitĂ© Lyon 2, dans le cadre de lâInstitut des Sources ChrĂ©tiennes, parallĂšlement Ă une charge dâenseignement en langue et littĂ©rature latines Ă lâUniversitĂ© Lyon 2 2004-2007 et en classes prĂ©paratoires au lycĂ©e Henri IV 2003-2008. Il est aussi lâaboutissement des Ă©changes scientifiques au sein des universitĂ©s de TĂŒbingen et de Göttingen oĂč HĂ©lĂšne Grelier a Ă©tudiĂ© grĂące Ă une bourse du DAAD 2006, puis dans le cadre de lâĂcole biblique et archĂ©ologique française de JĂ©rusalem grĂące Ă une bourse Lavoisier â AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles Lettres 2007-2008. Quant Ă lâauteur qui retient lâattention principale de cette monographie, GrĂ©goire de Nysse, il fait lâobjet de plusieurs autres projets de publication dans lesquels HĂ©lĂšne Grelier est engagĂ©e actuellement, dont les homĂ©lies liturgiques et les discours conciliaires pour la Collection des Sources ChrĂ©tiennes. Bibliographie - CoĂ©ditrice avec M. Cassin du volume GrĂ©goire de Nysse la Bible dans la construction de son discours. Actes du Colloque de Paris, 9-10 fĂ©vrier 2007, Institut des Ătudes Augustiniennes, Paris, 2008. - Article Qui est l'arbitre du dĂ©bat dans le Contre Apolinaire ?» qui prend place dans ce mĂȘme recueil, p. 115-131. - Connaissances naturalistes chez GrĂ©goire de Nysse dans ses traitĂ©s thĂ©ologiques fonctions et dynamisme argumentatifs », La cultura scientifico-naturalistica nei padri della chiesa I-VĂš s Actes du colloque 'XXXV incontro di studiosi dell' antichita christiana', 4-6 mai 2006, in Studia Ephemeridis Augustinianum 101, Rome, 2007, p. 179-196. - Contribution Ă la publication collective de la Catena Aurea de Thomas d'Aquin sur l'Ăvangile de Marc, chapitre 8, sous la direction de G. Bonnet et G. de MenthiĂšre, Ădition numĂ©rique, 2008. Travaux en cours - LâĂcriture comme ressort de la polĂ©mique dans les controverses doctrinales », dans PolĂ©miquess ModalitĂ©s et formes rhĂ©toriques de la parole agonale de lâAntiquitĂ© Ă nos jours, Ă©d. Luce Marchal-Albert et LoĂŻc Nicolas, Presses de lâUniversitĂ© de Bruxelles, collection Philosophie et SociĂ©tĂ©, 2010. - Comment dĂ©crire lâhumanitĂ© du Christ sans introduire une quaternitĂ© en Dieu ? Le dĂ©bat dans lâAntirrheticus adversus Apolinarium », Actes du colloque de septembre 2008, La thĂ©ologie trinitaire de GrĂ©goire de Nysse dans ses Opera minora UniversitĂ© E. Karl, TĂŒbingen, collection Supplements to Vigiliae Christianae, 2010. - La controverse de GrĂ©goire de Nysse contre Apolinaire de LaodicĂ©e, Ătude de lâargumentation, Collection des Ătudes Augustiniennes, publication envisagĂ©e en 2011. - Traduction annotĂ©e des HomĂ©lies liturgiques de GrĂ©goire de Nysse, en collaboration avec J. Paramelle et J. Reynard, collection des Sources ChrĂ©tiennes. - Traduction annotĂ©e des Discours conciliaires de GrĂ©goire de Nysse, collection des Sources ChrĂ©tiennes. RĂ©sumĂ© de la thĂšse version brĂšve soutenue en novembre 2008 Ă lâUniversitĂ© LumiĂšre Lyon 2, sous la direction dâOlivier Munnich Lyon 2-Paris IV Titre Lâargumentation de GrĂ©goire de Nysse contre Apolinaire de LaodicĂ©e. Ătude littĂ©raire et doctrinale de lâAntirrheticus adversus Apolinarium et de lâAd Theophilum adversus apolinaristas Vers les annĂ©es 380-385 ap. en Orient, Ă une pĂ©riode oĂč les intellectuels chrĂ©tiens cherchaient Ă prĂ©ciser le contenu de leur doctrine, GrĂ©goire de Nysse vers 335-394 rĂ©dige une Lettre Ă ThĂ©ophile, Ă©vĂȘque dâAlexandrie, et lâAntirrheticus adversus Apolinarium, un traitĂ© de controverse contre un Ă©vĂȘque qui Ă©tait devenu de plus en plus influent dans lâĂglise dâOrient, tant par son Ćuvre que par son action ecclĂ©siale, Apolinaire de LaodicĂ©e vers 310-392. Alors que les thĂ©ologiens sâĂ©taient engagĂ©s jusquâalors dans la polĂ©mique contre lâarianisme sur la doctrine trinitaire, Apolinaire dĂ©clencha une nouvelle crise dans la seconde moitiĂ© du IVe s. elle ouvrait un nouveau champ de dĂ©bat, christologique, dâoĂč sont nĂ©es les luttes successives et croissantes jusquâaux grands conciles dâĂphĂšse et ChalcĂ©doine au Ve siĂšcle. La prĂ©sente monographie fait une analyse littĂ©raire et doctrinale de l'argumentation de GrĂ©goire contre Apolinaire, dont le support est le matĂ©riau biblique, sa tradition interprĂ©tative, et les outils conceptuels de la tradition philosophique. L'objectif du travail est triple il sâagit dâune part de mieux connaĂźtre lâhistoire et les enjeux de la controverse apolinariste, resituĂ©e dans lâhistoire des dĂ©bats doctrinaux de la fin du IVe s, dâautre part de mieux comprendre et dĂ©gager les principes d'Ă©criture de la controverse thĂ©ologique telle que GrĂ©goire la pratique et de voir si on peut la dĂ©finir comme un genre littĂ©raire. Enfin, il sâagit dâexaminer la pensĂ©e dans sa lettre en regardant la façon dont GrĂ©goire se rĂ©approprie lâhĂ©ritage de la paideia grecque, Ă laquelle il a Ă©tĂ© formĂ©, pour formuler le contenu de sa doctrine christologique et la synthĂšse argumentative quâil opĂšre entre sa culture biblique et le patrimoine philosophique pour rĂ©futer Apolinaire. En outre, je mesure lâimpact des deux Ćuvres de GrĂ©goire dans la postĂ©ritĂ© patristique. RĂ©sumĂ© de la thĂšse version dĂ©veloppĂ©e Vers les annĂ©es 380-385 ap. en Orient, Ă une pĂ©riode oĂč les intellectuels chrĂ©tiens cherchaient Ă prĂ©ciser le contenu de leur doctrine, GrĂ©goire de Nysse vers 335-394 rĂ©dige une Lettre Ă ThĂ©ophile, Ă©vĂȘque dâAlexandrie, et lâAntirrheticus adversus Apolinarium, un traitĂ© de controverse contre un Ă©vĂȘque qui Ă©tait devenu de plus en plus influent dans lâĂglise dâOrient, tant par son Ćuvre que par son action ecclĂ©siale, Apolinaire de LaodicĂ©e vers 310-392. Alors que les thĂ©ologiens sâĂ©taient engagĂ©s jusquâalors dans la polĂ©mique contre lâarianisme sur la doctrine trinitaire, Apolinaire dĂ©clencha une nouvelle crise dans la seconde moitiĂ© du IVe s. elle ouvrait un nouveau champ de dĂ©bat, christologique, dâoĂč sont nĂ©es les luttes successives et croissantes qui ont suscitĂ© les grands conciles dâĂphĂšse et ChalcĂ©doine au Ve siĂšcle. La prĂ©sente monographie fait une analyse littĂ©raire et doctrinale de l'argumentation de GrĂ©goire contre Apolinaire, dont le support est le matĂ©riau biblique, sa tradition interprĂ©tative, et les outils conceptuels de la tradition philosophique. L'objectif du travail est triple il sâagit dâune part de mieux connaĂźtre lâhistoire et les enjeux de la controverse apolinariste, resituĂ©e dans lâhistoire des dĂ©bats doctrinaux de la fin du IVe s, dâautre part de mieux comprendre et dĂ©gager les principes d'Ă©criture de la controverse thĂ©ologique telle que GrĂ©goire la pratique et de voir si on peut la dĂ©finir comme un genre littĂ©raire. Enfin, il sâagit dâexaminer la pensĂ©e dans sa lettre en regardant la façon dont GrĂ©goire se rĂ©approprie lâhĂ©ritage de la paideia grecque, Ă laquelle il a Ă©tĂ© formĂ©, pour formuler le contenu de sa doctrine christologique et la synthĂšse argumentative quâil opĂšre entre sa culture biblique et le patrimoine philosophique pour rĂ©futer Apolinaire. En outre, le travail mesure lâimpact des deux Ćuvres de GrĂ©goire dans la postĂ©ritĂ© patristique. Dâun point de vue littĂ©raire, le discours de polĂ©mique de GrĂ©goire est construit selon un rapport de force entre quatre agents lâauteur, son adversaire, la Bible, le lecteur. La rhĂ©torique de polĂ©mique utilisĂ©e par le Cappadocien consiste non pas Ă attaquer lâadversaire selon un rapport binaire, mais plutĂŽt Ă se rapporter sans cesse Ă une troisiĂšme instance, lâĂcriture, source de discours normative dont lâautoritĂ© est reconnue par le destinataire de ce type de production littĂ©raire, Ă lâĂ©poque oĂč elle a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e, et dont GrĂ©goire cherche Ă emporter lâadhĂ©sion. En dĂ©finissant la stratĂ©gie du discours de controverse, en cherchant lâorigine des griefs de GrĂ©goire imputĂ©s Ă Apolinaire ou lancĂ©s contre lui, en montrant comment les auteurs sâattaquent plus souvent sur les consĂ©quences logiques de leur pensĂ©e, sur des termes dont le contenu peut ĂȘtre glissant, et examinant comment ils formalisent la thĂ©orie de leurs adversaires par assimilation hĂ©rĂ©siologique, on voit comment se construit le phĂ©nomĂšne de dĂ©formation polĂ©mique, qui va jusquâĂ la caricature, et qui dĂ©nature le cĆur de la doctrine attaquĂ©e. Selon un jeu de prismes dĂ©formants, GrĂ©goire attaque la thĂ©orie du noĂ»s ensarkos dâApolinaire qui lui-mĂȘme la dĂ©ploie en rĂ©action aux tenants dâune christologie de la pleine humanitĂ© du Verbe incarnĂ©, qui aboutit logiquement selon lui Ă une dualitĂ© de personne et rejoint les formes de christologie adoptianiste. Lâargumentation de GrĂ©goire est construite Ă partir dâune alternance oĂč lâaccent est mis tantĂŽt sur lâunitĂ© des deux natures contre une dualitĂ© de sujet, tantĂŽt sur la distinction, contre une union oĂč lâhumanitĂ© du Verbe incarnĂ© est rĂ©duite. Le genre de la rĂ©futation linĂ©aire incite lâauteur Ă exposer sa position doctrinale non pas de façon systĂ©matique et homogĂšne, mais selon des inflexions thĂ©ologiques diffĂ©rentes, qui pourraient paraĂźtre contradictoires Ă premiĂšre vue, mais qui en rĂ©alitĂ© dĂ©pendent des attaques dâApolinaire, ou des accusations de GrĂ©goire portĂ©e contre lui. Il faut donc prendre en compte la globalitĂ© de la dĂ©monstration du Cappadocien pour comprendre sa rĂ©flexion, toujours articulĂ©e autour dâune tension entre unitĂ© et distinction des natures dans le Verbe incarnĂ©. LâAntirrheticus adversus Apolinarium est un tĂ©moin littĂ©raire prĂ©cieux qui rĂ©vĂšle comment les outils argumentatifs utilisĂ©s jusquâalors dans des polĂ©miques majoritairement trinitaires, dont celle de GrĂ©goire contre Eunome, sont rĂ©adaptĂ©s Ă la question christologique sans que soit encore formulĂ©e explicitement la notion dâunion hypostatique. Les procĂ©dĂ©s mĂ©thodologiques de la rĂ©flexion sur les rapports intra-trinitaires entre le PĂšre et le Fils, pour dĂ©crire la tension entre lâunicitĂ© de substance et la dualitĂ© de personnes sont rĂ©adaptĂ©s dans la polĂ©mique christologique contre Apolinaire pour formuler la tension entre unitĂ© de personne et dualitĂ© de nature, avec une certaine fluctuation lexicale pour caractĂ©riser le mĂ©lange humano-divin. Paradoxalement, lâexpression de deux natures » est rare et pourtant sous-jacente Ă toute la dĂ©monstration. La confrontation des textes opĂ©rĂ©e entre les deux controverses contre Eunome et contre Apolinaire met en Ă©vidence un phĂ©nomĂšne rĂ©current câest la rĂ©flexion exĂ©gĂ©tique qui sert de pivot dâune polĂ©mique Ă lâautre. Un mĂȘme verset est utilisĂ© dans une perspective nouvelle, parce quâil est mis en consonance avec des versets diffĂ©rents dâoĂč dĂ©coule une problĂ©matique thĂ©ologique innovante. Mais les arguments scripturaires anti-eunomiens repris contre Apolinaire ont montrĂ© aussi la proximitĂ© des attaques de ce dernier avec celles dâEunome contre les tenants de la pleine humanitĂ© et de la pleine divinitĂ© du Verbe incarnĂ©. Toutefois il existe bien un matĂ©riau scripturaire propre Ă la controverse apolinarienne. En mettant en regard lâinterprĂ©tation de GrĂ©goire avec celle dâApolinaire sur le matĂ©riau scripturaire essentiel de la polĂ©mique, le travail prĂ©sente les versets structurants pour chacune des deux christologies et lorsquâil sâagit de versets communs, le contraste dâinterprĂ©tation qui les rend opĂ©rants de façon totalement diffĂ©rente, parce que dĂ©pendant de traditions hermĂ©neutiques divergentes. Les arguments que GrĂ©goire dĂ©veloppe avec le plus dâoriginalitĂ© portent sur la doctrine de la rĂ©surrection. Mais cette constatation est problĂ©matique car dans quelle mesure lâexplication de la rĂ©surrection rĂ©pond-elle au dĂ©fi que lance Apolinaire qui cherche, lui, Ă conceptualiser la modalitĂ© de lâunion humano-divine dans le Verbe pendant son incarnation ? LâAntirrheticus et lâAd Theophilum sont les tĂ©moins littĂ©raires dâune divergence fondamentale dâapproche de la christologie entre GrĂ©goire et Apolinaire lĂ oĂč Apolinaire sâintĂ©resse Ă la modalitĂ© de lâunitĂ© de Dieu et de lâhomme dans le Verbe incarnĂ©, Ă partir dâune articulation entre la doctrine trinitaire et la christologie, GrĂ©goire ne lâaborde que par sa finalitĂ©. Il utilise systĂ©matiquement contre Apolinaire lâargument sotĂ©riologique, dĂ©veloppĂ© Ă partir dâune rĂ©flexion sur les Ă©vĂ©nements finaux de lâincarnation, quâil prĂ©sente comme un acte de rĂ©conciliation de lâhumanitĂ© universelle avec Dieu. Câest un parti-pris mĂ©thodologique, semble-t-il GrĂ©goire ne cherche pas Ă rĂ©soudre dans une Ă©quation formelle ce quâil conçoit comme un mysterion, mais il veut surtout le donner Ă pressentir par des images, qui ont le mĂ©rite de toujours prĂ©server un Ă©cart entre ce quâelles dĂ©crivent et lâobjet thĂ©ologique dont elles cherchent Ă rendre compte. La façon dont GrĂ©goire utilise la comparaison anthropologique par opposition Ă lâapplication quâen fait Apolinaire est emblĂ©matique face au modĂšle anthropologique qui permet dâexpliquer lâunitĂ© du Christ chez Apolinaire, GrĂ©goire ne propose pas de thĂ©orie Ă proprement parler sur lâunion. Il se contente dâen dĂ©crire la visĂ©e. Ainsi GrĂ©goire raillerait-il peut-ĂȘtre Apolinaire non pas seulement Ă cause de sa thĂ©orie du noĂ»s ensarkos, mais aussi parce que ce dernier cherche Ă rĂ©soudre ce qui pour lui est insoluble. LaurĂ©ate avec HĂ©lĂšne Grelier du Prix Hamman 2009-2010 Le Prix Hamman 2009-2010 a Ă©tĂ© exceptionnellement dĂ©cernĂ© Ă deux laurĂ©ates HĂ©lĂšne Grelier, pour Lâargumentation de GrĂ©goire de Nysse contre Apolinaire de LaodicĂ©e Ătude littĂ©raire et doctrinale de lâAntirrheticus adversus Apolinarium et de lâAd Theophilum adversus apolinaristas » prĂ©vu dans la collection des Ătudes augustiniennes, et Fabienne Jourdan, pour La rĂ©ception du mythe dâOrphĂ©e dans la littĂ©rature chrĂ©tienne grecque des cinq premiers siĂšcles » paru en 2 tomes aux Belles Lettres. Le Prix 2009-2010 leur a Ă©tĂ© remis Ă lâoccasion de la manifestation du 14 juin 2010. PrĂ©sentation de Fabienne JOURDAN et de sa thĂšse NĂ©e le 25 Janvier 1978. AgrĂ©gĂ©e de Lettres classiques et Docteur en Histoire de la Philosophie, Fabienne Jourdan a enseignĂ© la langue, la littĂ©rature et la philosophie grecques anciennes aux UniversitĂ©s Paris I â Sorbonne 2002-2005 et Paris X â Nanterre 2006-2007. Les bourses Lavoisier MinistĂšre des affaires europĂ©ennes et Humboldt Allemagne lui ont Ă©tĂ© accordĂ©es pour mener ses recherches en patristique et philosophie grecques en Allemagne. Elle est actuellement chargĂ©e de recherches au CNRS Centre Lenain de Tillemont â Paris IV â Sorbonne et passera l'annĂ©e universitaire 2010-2011 Ă l'UniversitĂ© de Göttingen en tant que chercheur invitĂ© du Lichtenberg-Kolleg. Elle est l'auteur d'une traduction commentĂ©e du Papyrus de Derveni 2003, d'articles sur l'usage des mythes d'OrphĂ©e et de Dionysos dans le platonisme et la littĂ©rature chrĂ©tienne, et d'une monographie sur le PoĂšme judĂ©o-hellĂ©nistique attribuĂ© Ă OrphĂ©e, parfois nommĂ© Testament d'OrphĂ©e 2010. Bibliographie Monographies - Le Papyrus de Derveni, introduction, traduction et commentaire, Paris, Les Belles Lettres VĂ©ritĂ© des mythes » 23, 2003, 198 pages. - PoĂšme judĂ©o-hellĂ©nistique attribuĂ© Ă OrphĂ©e, Production juive et rĂ©ception chrĂ©tienne », Paris, Les Belles Lettres, Fragments », 2010, 308 pages. - OrphĂ©e et les ChrĂ©tiens, La rĂ©ception du mythe d'OrphĂ©e dans la littĂ©rature chrĂ©tienne grecque des cinq premiers siĂšcles », Tome I, OrphĂ©e du repoussoir au prĂ©figurateur du Christ. Réécriture d'un mythe Ă des fins protreptiques chez ClĂ©ment d'Alexandrie », Paris, Les Belles Lettres AnagĂŽgĂȘ » 4, 2010, 488 pages. - OrphĂ©e et les ChrĂ©tiens, La rĂ©ception du mythe d'OrphĂ©e dans la littĂ©rature chrĂ©tienne grecque des cinq premiers siĂšcles », Tome II, Pourquoi OrphĂ©e ? Les réécritures polĂ©miques et religieuses du mythe d'OrphĂ©e dans la littĂ©rature patristique grecque jusqu'au dĂ©but du VIe siĂšcle », Paris, Les Belles Lettres AnagĂŽgĂȘ », 2011, 478 pages. Articles - Manger Dionysos. L'interprĂ©tation du mythe du dĂ©membrement par Plutarque a-t-elle Ă©tĂ© lue par les nĂ©o-Platoniciens ? », Pallas 67, 1er semestre 2005, p. 153-174. - Porphyre, lecteur et citateur du traitĂ© de Plutarque Manger de la viande », Revue des Ă©tudes grecques, 118, 2005, 2, p. 426-435. - Dionysos dans le Protreptique de ClĂ©ment d'Alexandrie », Revue de l'histoire des religions, 223, 3, 2006, 3, p. 265-282. - OrphĂ©e, sorcier ou mage ? », Revue de l'histoire des religions, 225, 1, 2008, 1, p. 5-36. - L'association poĂ©tique des citharĂšdes lĂ©gendaires Amphion, Arion et OrphĂ©e chez Horace et Silius Italicus », Revue des Ă©tudes anciennes, 110, 1, 2008, p. 103-116. - Le Logos et l'empereur, nouveaux OrphĂ©e. PostĂ©ritĂ© d'une image entrĂ©e dans la littĂ©rature avec ClĂ©ment d'Alexandrie », Vigiliae christianae, 62, 4, 2008, p. 319-333. - OrphĂ©e est-il vĂ©ritablement un homme ? La rĂ©ponse grecque L'effĂ©minĂ© versus l'initiateur des hommes », Les Ătudes classiques, 76, 3, p. 2008, 3, p. 129-174. RĂ©sumĂ© de la thĂšse Titre OrphĂ©e et les chrĂ©tiens, La rĂ©ception du mythe d'OrphĂ©e dans la littĂ©rature chrĂ©tienne grecque des cinq premiers siĂšcles » Depuis le VIe siĂšcle avant la lĂ©gende fait d'OrphĂ©e le citharĂšde qui sĂ©duit bĂȘtes sauvages, arbres et pierres, l'amant dĂ©sespĂ©rĂ© qui descend aux Enfers quĂ©rir Eurydice, le poĂšte des dieux paĂŻens qui introduit Ă leurs mystĂšres. Ă la fin du IIe siĂšcle de notre Ăšre, ce hĂ©ros de la mĂ©tamorphose en subit Ă son tour une des plus Ă©tonnantes il devient une prĂ©figuration du Christ. Le motif d'un tel rapprochement n'est pas la descente aux Enfers, tant exaltĂ©e au Moyen Ăge et Ă la Renaissance. De maniĂšre plus inattendue, il s'agit du chant, ce chant qui, d'aprĂšs la lĂ©gende, mĂšne animaux sauvages, arbres et pierres. ClĂ©ment d'Alexandrie fut le premier Ă voir en lui le prĂ©curseur et symbole de la Parole efficace. Dans son exhortation aux Grecs Ă embrasser la religion nouvelle le Protreptique, il dĂ©peint son Seigneur non seulement comme le chanteur, mais comme le chant d'ordre supĂ©rieur qui achĂšve le miracle il rĂ©gĂ©nĂšre les bĂȘtes les plus sauvages, les hommes, et leur accorde jusqu'Ă l'Ă©ternitĂ©. Par ce portrait, l'Alexandrin fait Ă©merger a posteriori les trois vertus du chant d'OrphĂ©e qui lui permettent de dĂ©couvrir en lui une prĂ©figuration du Christ ĂȘtre source de mĂ©tamorphoses, fondateur des mystĂšres et annonciateur du Dieu unique. Le premier volume d'OrphĂ©e et les ChrĂ©tiens Du repoussoir au prĂ©figurateur du Christ, Paris, Les Belles Lettres, 2010, analyse l'Ă©laboration de cette mutation christique d'OrphĂ©e, en montrant comment ClĂ©ment recourt aux images familiĂšres Ă ses destinataires, les passe au crible de sa critique et les christianise pour transmettre insensiblement les principes de sa foi. Le second volume Pourquoi OrphĂ©e ? Paris, Les Belles Lettres, 2011 se propose quant Ă lui de comparer le traitement d'OrphĂ©e par ClĂ©ment avec celui de ses coreligionnaires d'expression grecque dans les cinq premiers siĂšcles. Il poursuit deux objectifs dĂ©terminer les diffĂ©rents contextes polĂ©miques dans lesquels la figure lĂ©gendaire est utilisĂ©e et dĂ©gager ceux des traits qui lui sont prĂȘtĂ©s, tantĂŽt par les paĂŻens, tantĂŽt par les Juifs et chrĂ©tiens eux-mĂȘmes, qui ont contribuĂ© Ă son appropriation chrĂ©tienne. Il fait ainsi apparaĂźtre trois types de recours Ă OrphĂ©e. 1 Dans un esprit apologĂ©tique, le poĂšte et son Ćuvre font l'objet d'une condamnation unilatĂ©rale, Ă moins qu'ils ne soient prĂ©sentĂ©s de maniĂšre favorable pour mieux dĂ©tracter, par contraste, le paganisme. 2 De pure cible du rĂ©quisitoire, OrphĂ©e passe au rang de modĂšle dans l'apostasie du polythĂ©isme grĂące Ă la citation du poĂšme judĂ©o-hellĂ©nistique qui lui fait chanter le Dieu unique. 3 OrphĂ©e est enfin considĂ©rĂ© comme maillon primordial dans la chaĂźne de transmission de la vĂ©ritĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne. Avec ThĂ©odoret cependant, il finit par ĂȘtre Ă©liminĂ© de la scĂšne chrĂ©tienne, perdant son rĂŽle de converti pour revĂȘtir celui de perfide apostat. Il aurait complĂštement disparu de celle-ci si ne restait au christianisme un dernier terrain Ă gagner la dispute avec les nĂ©o-Platoniciens. Les vers de l'OrphĂ©e converti sont alors citĂ©s une derniĂšre fois chez l'auteur de la ThĂ©osophie dite de TĂŒbingen, pour montrer que ce n'est pas avec les Oracles chaldaĂŻques que le poĂšte chante en symphonie », mais avec ceux du ChaldĂ©en Abraham. L'analyse permise par cette typologie des usages polĂ©miques d'OrphĂ©e permet finalement de dĂ©gager quatre facteurs, puisant leurs racines dans la reprĂ©sentation paĂŻenne du personnage, expliquant l'appropriation chrĂ©tienne de celui-ci chez ClĂ©ment en particulier 1 l'attribution au poĂšte de vers monothĂ©istes qui culmine dans celle du poĂšme judĂ©o-hellĂ©nistique en l'honneur du Dieu unique ; 2 son antĂ©rioritĂ© absolue en tant que poĂšte et thĂ©ologien vis-Ă -vis de ses pairs grecs elle assure Ă son discours la garantie d'authenticitĂ© divine â antĂ©rioritĂ© nĂ©anmoins insĂ©parable de sa postĂ©rioritĂ© eu Ă©gard Ă MoĂŻse dans l'esprit juif et chrĂ©tien, laquelle sanctionne l'idĂ©e que la religion grecque est la fille dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e de sa mĂšre hĂ©braĂŻque ; 3 sa prĂ©tendue nationalitĂ© thrace qui lie son nom Ă des pratiques cultuelles permettant une rencontre directe et efficace avec le divin et lui confĂšre la qualitĂ© de Barbare elle le place d'un cĂŽtĂ© Ă l'origine immaculĂ©e » de la culture grecque et l'inscrit de l'autre, sinon directement dans la lignĂ©e, du moins dans la continuitĂ© de ceux qui endossent volontairement cette qualification au dĂ©but de notre Ăšre, Ă savoir les chrĂ©tiens Ă la suite de leurs ancĂȘtres juifs. 4 Le dernier facteur, mais aussi le plus sollicitĂ© dans le Protreptique, rĂ©side dans la prĂ©sence Ă©tincelle » en OrphĂ©e d'une notion et d'une figure bibliques le Logos, prĂ©sentĂ© par ClĂ©ment suivi par EusĂšbe comme chant capable de mĂ©tamorphoser le monde, et son ancĂȘtre vĂ©tĂ©rotestamentaire, le psalmiste David. Les deux tomes sont sortis aux Belles Lettres, ISBN-13 978-2-251-18110-3 et 978-2-251-18111-0. Lesmeilleures offres pour Estonie 2013. Centenaire de la naissance de Raimond Valgre (NEUF **) Timbre sont sur eBay Comparez les prix et les spĂ©cificitĂ©s des produits neufs et d 'occasion Survolez / cliquez sur l'image pour agrandir L'effigie de l'abbĂ© Pierre, portant un bĂ©ret, avec, Ă sa droite le logo de sa fondation pour le logement des dĂ©favorisĂ©s, au-dessus du millĂ©sime 2012. Le tout est entourĂ© de la lĂ©gende Centenaire de la naissance de l'abbĂ© Pierre. L'acronyme du pays Ă©metteur RF pour RĂ©publique française est situĂ© sur le cĂŽtĂ© gauche. L'anneau extĂ©rieur de la piĂšce comporte les douze Ă©toiles du drapeau europĂ©en. Pays d'Ă©mission Date d'Ă©mission Juillet 2012 Tirage total dont BE dont BU dont UNC Graveur Yves Sampo Tranche Estimation 7⏠UNC Indice de raretĂ© Retour sur l'annĂ©e 2012 - Retour sur le pays France SourceContenu soumis Ă la licence CC-BY-SA. Source Article PiĂšce commĂ©morative de 2 euros de WikipĂ©dia en français auteurs DĂ©tails Mis Ă jour mardi 14 septembre 2021 1418 Ajouter un CommentairePiĂšcecommĂ©morative de 2 ⏠de France Ă©mise en 2012 par La Monnaie de Paris Ă l'occasion du centenaire de la naissance de l'AbbĂ© Pierre. 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EmmaĂŒsCĂŽte dâAzur a rendu un vibrant hommage Ă son fondateur Le 5 aoĂ»t dernier marquait le 100e anniversaire de la naissance de l'abbĂ© Pierre. Ă Saint-AndrĂ©, oĂč est installĂ©e l'unique
Les week-ends, vous propose un voyage dans le temps et lâhistoire avec ses archives. Aujourdâhui, retour sur la carriĂšre de lâartiste Henri Salvador, nĂ© en Guyane le 18 juillet 1917. Par Philippe Triay avec service archives âą PubliĂ© le 22 juillet 2017 Ă 10h37, mis Ă jour le 22 juillet 2017 Ă 11h05 Henri Salvador est nĂ© Ă Cayenne le 18 juillet 1917, de parents tous deux guadeloupĂ©ens. Son immense carriĂšre de chanteur, guitariste, compositeur et humoriste, dĂ©butĂ©e dans les annĂ©es trente, a fait les dĂ©lices du show-business français quasiment jusquâĂ la mort de lâartiste en fĂ©vrier 2008. En dĂ©cembre 2007, en effet, Henri Salvador donnait un dernier concert au Palais des congrĂšs de Paris, Ă lâĂąge de 90 ans ! En novembre 2002, le chanteur effectuait sa premiĂšre tournĂ©e en Outre-mer, aux Antilles et en Guyane, pays de sa naissance. Regardez ci-dessous des extraits de sa prestation Ă Cayenne, face Ă un public conquis. Henri Salvador est l'auteur de centaines de chansons et a enregistrĂ© une trentaine d'albums, sans compter les anciens "45 tours" et "78 tours" de l'Ă©poque. Il reçu en 2001 deux Victoires de la musique artiste interprĂšte masculin de lâannĂ©e et album de variĂ©tĂ©s de lâannĂ©e pour l'opus Ă succĂšs "Chambre avec vue". Ce momument de la chanson française est inhumĂ© au cĂ©lĂšbre cimetiĂšre du PĂšre Lachaise Ă Paris. >>> REGARDEZ le 1er janvier 1964, Henri Salvador souhaitait une bonne annĂ©e aux Français. A sa maniĂšre dĂ©cidĂ©ment inimitable !| ĐŁáČáŃÎ±Ń ĐžÎ»ŐĄŐČáœŐȘ | áаŃŃŃΔáĐŸĐșĐŸ Őž ОлαÏĐŸŃĐČ |
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Accueil >Agenda >Centenaire de la naissance de Pierre De Grauw et 10 ans de l'Espace qui lui est dédiéSculpture. Samedi. Conférence de François Boespflug, historien. Film sur Pierre de Grauw sculpture et parole de Bernard Bloch. 17 h-18 h 30 Espace Pierre de Grauw, soirée poétique avec Alain Fleitour et Emmanuel Delivet. Dimanche. Conférences avec Olivier Risser et Jean-Michel Le Boulanger. Samedi 2 juillet de 10 h 30 à 12 h 30, de 14 h 30 à 18 h 30, dimanche 3 juillet de 10 h 30 à 12 h 30. Pont-Scorff. Contact 02 97 56 87 03, proximitéSource des données Infolocale. Pour annoncer vos évÚnements dans cette base, rendez-vous sur
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